La Presse Bisontine 49 - Novembre 2004

LE DOSSI ER

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Qui se partage le marché de la mort à Besançon ?

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La mort est un sujet encore tabou pour nombre d’entre nous. Aborder ce thème peut paraître indécent. Mais le res- pect du deuil et de la période douloureuse qui entoure la mort ne doivent pas faire oublier que la mort est un secteur d’ac- tivité à part entière. Et que dès lors, il mérite tout autant qu’un autre que l’on s’y intéresse. Certains professionnels sont impliqués au quotidien dans ce domaine si particulier, pour- tant soumis aux mêmes règles du marché que tout autre sec- teur économique. À Besançon, La Presse Bisontine s’est inté- ressée à tous ceux justement qui sont impliqués au quoti- dien dans ce segment d’activi- té, passant en revue les manières de fonctionner de ce

marché du funéraire. Qui sont les entreprises les mieux implan- tées dans la capitale comtoise, comment la ville gère-t-elle les décès qui surviennent sur son territoire, comment fonction- nent les concessions dans les cimetières, pourquoi la cré- mation prend-elle un tel essor ? Toutes ces questions sont abor- dées avec transparence par les opérateurs locaux. Ce dossier “de saison” est peut-être aus- si un moyen de désacraliser ce sujet parfois sensible, en n’ou- bliant pas le respect dû aux familles endeuillées.

LE DOSSI ER

É TAT - CIVIL

Relativiser les effets de la canicule

1 800 personnes décèdent chaque année à Besançon Toutes les personnes qui décèdent sur le territoire de Besançon sont consi- gnées dans les registres de l’état-civil bisontin. Les services municipaux tien- nent à jour des statistiques très pointues.

E n septembre dernier, 72 hommes et 56 femmes sont décédés dans la commune de Besançon. Ces 128 défunts viennent alimenter les statistiques de l’état-civil bisontin qui dénombrent, enmoyenne, 1 800 décès par an dans la capitale comtoise. De ces décès enregistrés en septembre dernier, 8 seulement sont survenus au domicile des défunts, 19 en clinique et 97 à l’hôpital Minjoz, soit 75,78 % du total. “Les décès au domicile sont de plus en plus rares, constate Roland Grossot, responsable du service état- civil à la mairie de Besançon. Il y a encore certaines personnes qui deman- dent à être transférées à leur domicile car elles préfèrent mourir chez elles, mais c’est demoins enmoins fréquent.” Une plongée dans les statistiques de l’état-civil bisontin permet de confor- ter certaines idées reçues et au contrai- re d’en démentir d’autres. Par exemple celle selon laquelle la canicule de l’été 2003 a été particulièrement meur- trière. En août 2003, 169 personnes

sont décédées à Besançon. C’est certes un “record” mais à peine supérieur au nombre de décès enregistrés en août 1996, où 167 personnes avaient perdu la vie. Avec 1 967 décès dénombrés, l’année 1996 a été la plus “meurtrière” de ces 10 dernières années, suivie de l’année 1999 avec 1 906 décès à Besançon. L’année 2003 se situe dans la moyen- ne avec 1 877 décès. Et c’est en juin 2003 - et non en août, en pleine canicule - que la pointe a été atteinte avec 172 décédés. L’année la moins mortifère est 2002, avec 1 781 défunts enregis- trés dans les registres de l’état-civil bisontin. Chaque année ou presque, on s’aper- çoit que le mois le plus fatal est en général, et d’assez loin, janvier. 199 décès ont été déclarés en janvier 1997 par exemple, contre 122 en septembre de lamême année. “On dit parfois que certaines personnes âgées attendent

que les fêtes soient passées, ça a ten- dance à se vérifier dans les statistiques” ajoute un employé de l’état-civil. Derrière ces froides statistiques se cache bien sûr et en premier lieu la peine des familles endeuillées. Il y a aussi le travail de “fourmi” effectué par les services de l’état-civil dont la mission ne s’arrête pas aux simples enregistrements des déclarations de

Avec 1 967 décès, l’année 1996 a été la plus “meurtrière” de ces 10 dernières années.

muniquent aux familles qui le deman- dent une liste officielle fournie par la préfecture du Doubs, de tous les opé- rateurs habilités à organiser des obsèques. Rédigée par ordre alphabé- tique, cette liste comporte, pour le seul arrondissement de Besançon, le nom de 34 entreprises privées, habilitées soit pour le transport de corps, pour l’inhumation, pour la fourniture de matériel ou de personnel, ou pour l’en- semble de ces prestations liées à des obsèques. Le monopole qui liait jus- qu’en 1992 la ville de Besançon aux Pompes Funèbres Générales est tom- bé. À Besançon, chaque prestataire doit se battre avec ses propres armes sur un secteur d’activité où la loi de la concurrence et de la liberté des prix règne en maître. ! J.-F.H.

tions humaines, partie fondamentale du service, nécessitent une bonne dose de psychologie. “Dans le domaine des concessions dans les cimetières, il faut savoir concilier la volonté du conces- sionnaire avec celle de ses ayants-droits. Le concessionnaire peut par exemple refuser par l’intermédiaire d’une piè- ce annexe qu’elle nous fournit, la pré- sence de tel ou tel proche dans le caveau de famille. Parfois, c’est un peu l’am- biance “Dallas” dans nos bureaux” confie une employée du service. C’est aussi le personnel de l’état-civil qui oriente les familles vers les ser- vices de pompes funèbres compétents. Depuis l’ouverture du marché des pompes funèbres à la concurrence en 1993, la plus totale impartialité est de mise. Les employés municipaux com-

décès. 7 personnes sont à la disposition des familles au service décès-cimetières de la ville. “Ondresse l’acte offi- ciel de décès, on en envoie un exemplaire à la commu- ne d’origine du défunt, on

Le mois le plus fatal est janvier.

envoie une transcription d’acte à la mairie du domicile du défunt s’il n’ha- bite pas Besançon, on donne les auto- risations de transports de corps quand le défunt doit sortir de Besançon, etc.” Mais c’est certainement dans la ges- tion des cimetières que la tâche des services concernés est la plus complexe (voir article pages suivantes). Les rela-

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