La Presse Bisontine 273 - Février 2025
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La Presse Bisontine - Février 2025
Une nouvelle présidente
Affaire des délations : l’enquête interne est terminée
de groupe politique
C’ est aussi un bébé de 2025. Une troisième minorité politique a vu le jour au sein du conseil municipal de Besançon. Karima Rochdi et Agnès Martin ont quitté le groupe Ensemble Bison tins mené par le député Laurent Croizier. Les deux élues ont créé ainsi S’unir pour Besançon, présidé par Karima Rochdi. Les raisons de la scission du groupe centriste ? “Depuis quelque temps, le fonctionnement du groupe était un peu compliqué, la scission était inévitable” , remet Karima Rochdi. Cette dernière regrette des débats au sein du conseil municipal un peu “trop binaires, un peu caricaturaux parfois, où c’est plus un renvoi de petites piques que de vrais débats. Dans tout ça, on oublie Besançon, on oublie pourquoi on est là.” Élever le débat et pro poser une voie médiane entre “une gauche très gauche, et une droite très droite” , tel est l’objectif du groupe S’unir pour Besan çon. Ainsi que l’union pour promouvoir
L’ affaire avait fait grand bruit en septembre dernier au sein du conseil municipal de Besançon quand le leader de l’opposition Ludovic Fagaut a révélé un courrier officiel de la Ville de Besançon signé de l’adjointe aux espaces verts, adressé aux rive rains de la rue de Trépillot pour les appeler à dénoncer les agents muni cipaux qui voleraient du matériel dans un dépôt de la ville situé rue de Tré pillot. Ce courrier avait mis le feu aux poudres au sein de la collectivité avec un préavis de grève des syndicats municipaux. Enlisée dans cette polémique, la maire de Besançon avait diligenté une enquête interne et promis de pronon cer des sanctions à l’égard des res ponsables de ce malheureux courrier d’appel à la délation. Après plusieurs mois d’attente, les conclusions de cette enquête ont été présentées aux syndicats par Anne Vignot en per sonne. Cette affaire comportait deux volets : le courrier rédigé par le directeur du
service espaces verts Samuel Lelièvre à l’adresse de riverains de la rue de Trépillot, et les vols présumés et emprunts de matériel de la collectivité par des agents de l’équipe de jardiniers prenant leur poste rue de Trépillot. Concernant le premier point, Anne Vignot a assuré les syndicats “d’avoir sanctionné la chaîne hiérarchique qui a écrit et validé ce courrier, à savoir le directeur, le D.G.A.S. adjoint et le D.G.A.S.” affirme une source proche du dossier. La maire aurait prononcé une sanction du 1 er groupe, c’est-à dire une sanction allant d’un avertis sement à une exclusion temporaire de fonctions de 3 jours. Cette sanction a été prononcée dans le cadre d’un entretien disciplinaire en l’absence des organisations syndicales. “De ce fait nous ne pouvons que croire M me Vignot sur parole” lâche un repré sentant syndical. Concernant le second point, la maire a assuré aux syndicats “qu’aucune poursuite dis ciplinaire ne serait prise à l’encontre des agents.” ■
Karima Rochdi, avec Agnès Martin, a créé le nou veau groupe
politique bisontin
S’unir pour Besançon.
Besançon et ses talents de façon positive. “On ne veut pas que Besançon se déclasse, la ville fait la une à cause de faits divers” , déplore Karima Rochdi. Avec
en ligne de mire 2026 et ses échéances municipales, Karima Rochdi l’assume : elle souhaite s’inscrire dans la continuité de ce mandat. ■
Une statue, de l’entre-soi, du
wokisme et du favoritisme
S ans conteste, ce ne sont pas les facettes de la statue qu’elles ont retenues et mises en avant. Dans la volonté de la municipalité de féminiser l’espace public, une troisième statue de femmes remarquable va bientôt voir le jour. Lors de la présentation de l’œuvre qui sera dévoilée le 8 mars prochain place de la Révolution en face du musée en hommage à Jenny d’Héricourt, Anne Vignot et son adjointe à la culture Aline Chassagne ont préféré parlé du combat féministe de l’écrivaine, militante, sage femme et institutrice. L’artiste Lili Rey naud-Dewar a conçu la statue à l’aune des quatre temps forts qui ont marqué la vie de Jenny d’Héricourt. Quatre com bats, quatre visages. C’était sans compter
sur les critiques assénées notamment par le régionaliste Jean-Philippe Allenbach qui accuse la municipalité de wokisme, d’entre soi et de favoritisme, reprochant de ne pas avoir fait appel à un artiste franc-comtois. Ce dernier réitère son appel à l’érection d’une statue de Charles Quint. Et a demandé au préfet de saisir le tribunal administratif pour lui demander de faire annuler le contrat passé par la Ville de Besançon avec l’artiste Lili Rey naud-Dewar, sous prétexte de délit favo ritisme. Reste que la statue est en passe d’être finie. Le coût de l’opération se montant tout de même à 100 000 euros. Moins que la statue de Victor Hugo sur l’espla nade de la mairie. ■
Aline Chassagne lors de la présentation du projet de statue dédiée à Jenny d’Héricourt. Éditorial Fiscalité
Tout était parti de soupçons de vols de matériel dans des locaux municipaux rue de Trépillot.
collectivité du bon vouloir de l’État central. C’est justement le revers principal de cette réforme récente de la fiscalité locale qui a conduit à la suppression de la taxe d’ha bitation, les collectivités de proximité n’ayant quasiment plus que le produit de la taxe foncière pour concevoir leur budget annuel. On l’a vu ces dernières années : face à l’incertitude, nombre d’entre elles ont choisi d’augmenter de manière inédite ce qui leur reste d’autonomie fiscale. Voulue comme un outil de justice fiscale, la sup pression de la taxe d’habitation aboutit finalement à créer de sérieux déséquilibres. Cette taxe d’habitation était aussi et surtout un moyen de responsabiliser les citoyens et de les rendre plus impliqués dans la gestion locale. Sa suppression a sans conteste distendu le lien entre les citoyens et la chose publique. Même si le sujet est impopulaire, une vraie réforme de la fis calité locale serait une des clés pour assainir les finances des collectivités. ■ Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser
de contribuables ignorent ou dont ils n’ont pas conscience quand l’automne venu ils reçoivent en bougonnant leur avis d’im position. La complexité du système fiscal français et son manque de lisibilité, renforcé encore par la suppression récente de la taxe d’habitation, compensée peu ou prou par une dotation de l’État, rendent la fis calité locale très impopulaire et la plupart du temps absconse au citoyen lambda qui s’intéresse de loin à cette question touchant pourtant, à sa vie quotidienne. La construc tion et l’entretien des infrastructures locales (écoles, crèches, stades, bibliothèques, pistes cyclables, ronds-points…), mais aussi le fonctionnement des services sociaux (C.C.A.S., hébergements d’urgence, maisons de quartier…) : tout cela dépend directe ment des possibilités financières des com munes ou des intercommunalités, liées à la bonne mesure des impôts locaux. Sans ce levier fiscal local, le risque serait grand de voir dépendre le fonctionnement d’une
Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Rédaction : Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser, Laurine Personeni. A collaboré à ce numéro : Sarah George. Directeur artistique : Olivier Chevalier. Conception pubs : Éloïse Perrot. est éditée par la société “Publipresse Médias” S.I.R.E.N. : 424 896 645 Rédaction et publicité: 0381679080 E-mail: redaction@publipresse.fr Crédits photos : La Presse Bisontine, A.E.E.F.F.C., Virginie Amant, D.R.E.A.L. B.F.C., Yoann Jeudy, Gabrielle Ory, Pauline Graf-S.D.I.S. 25, Suricate, Ville de Besançon-Éric Chatelain. Équipe commerciale : Maëliss Aumaitre, Anne Familiari, Anthony Gloriod. Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N.: 1623-7641 Dépôt légal : Février 2025 Commission paritaire : 0225 D 80130
P lus de 15 euros pour faire un plon geon à la piscine Lafayette à Besan çon, sensiblement le même tarif du côté de Malbuisson dans la pis cine Aqua 2 Lacs, plus de 36 euros pour une entrée au musée des beaux-arts de Besançon, 23 euros pour emprunter un livre à la bibliothèque municipale, plus de 15 euros pour un seul repas à la cantine, presque le même prix pour une heure de périscolaire pour son enfant. Ces tarifs, que bien évidemment personne ne paie directement, seraient ceux de ces principaux services publics du quotidien sans l’inci dence des impôts locaux. À ce propos, la Ville de Besançon a réalisé le mois dernier une vidéo aussi brève que percutante sur l’utilité - nous ne disons pas la bonne uti lisation - des impôts locaux dans cette col lectivité locale. Une notion que beaucoup
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