La Presse Bisontine 273 - Février 2025

Besançon 15

La Presse Bisontine - Février 2025

PATRIMOINE

Rénovation

Devenir propriétaire d’un logement social, c’est (bientôt) possible Les premiers logements en accession sociale en cœur de ville verront prochainement le jour au 8, rue Bersot. Porté par l’organisme de foncier solidaire du Grand Besançon, ce projet de réhabilitation a pour ambition de faciliter l’accession à la propriété et la mixité sociale.

bres, la Ville et G.B.M.), les appartements vont être, non pas loués, mais bien mis à la vente. “C’est un produit hyper innovant, sur Besançon, ça n’existe pas, souligne Olivier Govignaux, directeur de l’O.F.S. Dans un logement social, on est habituellement locataire d’un bailleur social.” Pour prétendre à l’achat de ces logements sociaux, il faut rem plir plusieurs critères comme ne pas être propriétaire d’un autre logement et correspondre aux conditions de ressources. La commission d’agrément de l’O.F.S. établira une sélection. “On veut vendre à des ménages en adéquation avec le logement, reprend Olivier Govignaux. Notre objectif est que les gens deviennent propriétaires. Dans le Grand Besançon, un tiers est éligible à un logement social, un tiers peut se loger sans pro blème où il veut, un tiers est dans un entre-deux et éprouve des difficultés à accéder à la propriété.” Au 8, rue Bersot, ils seront bien propriétaire du logement. Du foncier non. Ce dernier reste aux mains de l’O.F.S., les pro priétaires devront verser un loyer d’une vingtaine d’euros environ par an. La revente à l’avenir de ces logements en accession sociale est possible, la condition étant de ne pas faire de spéculation. L’O.F.S. aura un droit de regard par ailleurs. À titre d’illustration,

P our l’heure, la façade ne paie pas de mine. Recouverte d’affiches de concerts, elle cache la pierre de Chailluz emblématique. Par chance, elle ne nécessite pas de réhabili tation. Si l’immeuble n’est pas protégé, il est compris dans le plan de sauvegarde et de mise en valeur, donc soumis à la réglementation des architectes des bâtiments de France et de la D.R.A.C. Ce point n’en est qu’un parmi d’autres qui soulèvent de grosses contraintes pour la transformation du bâtiment en logements sociaux. Étroi tesse du site, rue piétonne avec des terrasses, travaux avant et après la belle saison pour ne pas pénaliser les commer çants de cette rue vivante… L’emplacement en cœur de ville

cieuse de préserver des zones agricoles ou autres. Tout en favorisant la mixité sociale. En 2021, la Ville de Besançon avait acquis cet immeuble rue Bersot pour 110 000 euros. Le bâtiment avait fait l’objet préa lablement d’un arrêté d’inter diction définitive d’habiter et d’un arrêté de péril. Des déci sions indispensables pour lan cer un projet de réhabilitation de l’immeuble. À terme, quatre logements sociaux doivent voir le jour, un studio, un T2, un T2 duplex et un T4 duplex. Actuellement, tout a été démoli. Seuls quelques morceaux de charpente sur lesquels se per chent des pigeons subsistent. S’il faut de l’imagination pour se projeter, le potentiel est pro metteur. Appartenant à l’or ganisme du foncier solidaire (l’O.F.S. comprend deux mem

complique le chantier. “Cela va nécessiter des nuisances, ça va être compliqué politique ment, il va falloir se battre avec le site très étroit, expliquer aux commerçants, anticipe Aurélien Laroppe, élu en charge de l’ur banisme à Besançon. On impose de toute façon de mini miser les nuisances.” Pour

autant, la Ville ne baisse pas les bras. Si pour certains, il serait plus facile et moins oné reux de construire du neuf dans une zone périphé rique, la majo rité bisontine ne souhaite pas prendre cette direction, sou

L’étroitesse du site pose des contraintes pour le chantier.

Un chantier qui implique des nuisances.

le T4 duplex de 83 m 2 devrait se vendre aux environs de 228 000 euros à raison de 2 750 euros du mètre carré. Quant au projet de réhabilita tion, le coût est estimé entre 1 et 1,5 million d’euros. L’État, au titre de l’A.N.A.H. a versé une subvention de 749 000 euros. La livraison est prévue en 2026. n L.P.

EN BREF

Commerce Comme nous l’annoncions en avant-première dans notre édition de décembre, après plus de quarante ans de bons et loyaux services, le programme de fidélité historique Client Roi Besançon passe le relais à Bezac Fidélité, le nouveau programme dédié aux commerçants et à leurs clients, porté par l’Office du Commerce et de l’Artisanat de Besançon (O.C.A.B.). Une transition en douceur. Les Bisontins pourront facilement migrer vers Bezac Fidélité tout en conservant les avantages accumulés sur leur compte actuel. Grâce à une carte physique, à retirer directement chez les commerçants participants, et à une carte digitale accessible via l’application Besançon & Co (disponible dès mars). Plus d’infos sur www.besanconandco.com. Train La S.N.C.F. a engagé un chantier de modernisation de la voie ferrée entre Franois et Arc-et-Senans. Les travaux ont lieu de nuit, entre le 20 janvier et le 1er juin. Ces travaux représentent un investissement de 6,8 millions d’euros. La circulation sera juste coupée du 19 au 21 avril (week-end de Pâques). 3 entreprises sont mobilisées et 30 agents en moyenne chaque jour. Mayotte Le Secours catholique organise un concert de solidarité pour les sinistrés de Mayotte, le samedi 8 février à 20 heures à l’église de Franois, avec les chorales Tutti Quanti et La Débandade qui uniront leurs talents. Entrée gratuite pour les spectateurs qui pourront contribuer librement à travers des dons faits sur place.

RUE DU LYCÉE Ancien foyer de jeunes filles 20 logements sociaux dans un ancien couvent en hyper-centre

Les boiseries ont été conservées dans certains appartements conférant un cachet

E lle est loin l’image des logements sociaux empilés dans une barre d’immeuble, tous ou presque iden tiques. Rue du Lycée, de nouveaux appartements en location sociale ont vu le jour dans l’ancien foyer de jeunes filles. Du T1 bis au T4, ces 20 logements rénovés ont gardé le cachet et le carac tère du lieu qui à l’origine était un

couvent. Deux sont accessibles aux personnes à mobilité réduite. “Les bâti ments étaient en bon état mais pas adaptés. Le foyer de jeunes filles était composé de chambres mises bout à bout” , resitue l’architecte Guillaume Haton, de l’atelier Haton Architectes qui a travaillé sur cette rénovation. Situé dans un secteur sauvegardé,

indéniable à l'habitat.

l’ensemble de quatre bâtiments ras semblé autour d’une cour commune a fait l’objet de préservation de maté riaux remarquables, comme certaines cheminées, des boiseries existantes ou encore la mise en valeur de la ver rière, emblématique du lieu. Des volets en bois intérieurs ont été ajoutés pour préserver les façades tout en assurant le confort des locataires. “Travailler sur l’existant, faire dialoguer le contem porain et l’ancien, est le futur de notre métier” , estime l’architecte. Les défis à relever étaient pourtant nombreux et ont sollicité l’investisse ment de 16 corps de métier. “La démo lition d’un bâtiment en arrière-cour a nécessité le déblaiement à la main” , illustre Guillaume Haton. Les loyers de ces logements sociaux varient de 280 euros pour un T1 bis de 33 m 2 à 503 euros pour un T4 de 80 m 2 . Les travaux ont duré deux ans pour un coût de 3,86 millions d’euros.

Carine Michel, présidente de Loge.G.B.M., le bailleur social à l’ini tiative du chantier, ne cache pas son émotion face à la concrétisation de cet habitat social niché en cœur de ville. “C’est le premier et le dernier projet que je verrai” , a-t-elle souligné, l’élue ne souhaitant pas rempiler pour un nouveau mandat à la tête du bailleur social. “Cela prend du temps, trop de temps, on a fait face à un surcoût impor tant mais c’est le symbole d’un habitat plus inclusif.” Cette volonté de rénover du patrimoine immobilier en hyper-centre avec les contraintes que cela sous-tend répond à un besoin de mixité sociale et d’offres de logements à prix abordables dans le cœur de ville. À Besançon, 3 684 personnes sont encore en attente d’un logement social. Les premiers ménages ont pris possession de leur apparte ment fin janvier. n L.P.

La verrière a été mise en valeur avec la rénovation.

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