La Presse Bisontine 266 - Août 2024

8 Politique

ÉDITION SPÉCIALE ÉTÉ - Août 2024

EN BREF Travaux Entre Ville-du-Pont et

2 ÈME CIRCONSCRIPTION

Dominique Voynet

“Je n’ai pas envie d’être une grande gueule de l’Assemblée” Dans la deuxième circonscription, l’écologiste Dominique Voynet a été élue avec près de 60 % des voix. Elle revient aux affaires du pays, presque trente ans après avoir été ministre.

lution ? Besançon étant d’ailleurs concernée particulièrement par cette loi qui incluait le déploie ment des maisons d’accompa gnement dont la première a été expérimentée dans la cité com toise. Dominique Voynet botte en touche. “J'ai porté la fin de vie en tant que militante il y a des années alors que la société hésitait à entrer dans cette voie. Deux députés du N.F.P. sont mobilisés sur ce dossier, je ne vais pas leur prendre la place.” Enfin, on le sait, certains agri culteurs ne portent pas Domi nique Voynet dans leur cœur. La Coordination rurale a d’ailleurs appelé à des actions rapides des nouveaux députés sous peine de mobilisation à l’automne. “Je crois beaucoup au dialogue, je n’ai pas envie d’être une grande gueule de l’Assemblée nationale. J’ai reçu des courriers des Jeunes Agriculteurs, de la F.N.S.E.A. Je ne réponds pas aux menaces mais à la discussion. Je préfère discuter sur une table avec des arguments plutôt qu’autour d’un tas de lisier devant une préfecture. Qu’ils nous laissent déjà composer un gou vernement.” L’Assemblée nationale compte 33 députés écologistes et Géné ration.s. Le 15 juillet, cinq anciens députés La France Insoumise qui se sont détachés du parti de Jean-Luc Mélenchon ont intégré les rangs des écologistes grâce à un vote à l’unanimité. n L.P.

Remonot (Les Combes), des travaux de renforcement de chaussée et de sécurisation contre les instabilités rocheuses sur la R.D. 437 sont en cours jusqu’au 30 août. D’un montant total d’1,050 million d’euros, ces travaux ont été confiés aux entreprises Vermot pour le renforcement de la chaussée, et Roc Aménagement pour la sécurisation contre les instabilités rocheuses. Déviation par Gilley prévue. Compostage Quatre nouveaux sites de compostage publics ont été installés dernièrement à Pontarlier. Chaque site permet aux habitants d’un quartier identifié sur le plan de déposer ses déchets alimentaires. Les bacs de compostage sont fermés par un cadenas afin de limiter le nombre d’usagers par site. Les usagers doivent donc s’inscrire pour récupérer le code du cadenas, les consignes et gestes de tri ainsi qu’un seau à compost. Des nouveaux sites seront installés à l’automne (5 supplémentaires à Pontarlier et Doubs) puis en 2025 afin de couvrir toute la population de la C.C.G.P. Renseignements : Préval au 03 81 46 49 66.

27 ans après une pre mière entrée à l’As semblée nationale en tant que députée du Jura, avant de prendre le poste de ministre de l’Environnement sous Lionel Jospin, Dominique Voynet a à nouveau foulé le sol

didature de Dominique Voynet portrait sur son parachutage. Chose qu’elle réfute, elle qui a fait ses études de médecine de Besançon, a exercé dans des éta blissements bisontins et a, bien sûr, porté la lutte contre le grand canal. “Je me sens vraiment Franc-Comtoise. J’essaierai de porter au mieux les gros sujets qui concernent la Franche-Comté. Mais je suis bien consciente que je dois passer du temps dans la circonscription.” Ses sujets de prédilection portent sur les ques tions forestières, la décentrali sation, les moyens et les compé tences des collectivités, la santé et le social et la loi Grand âge. “Je suis préoccupée par la loi Grand âge qui a été une fois de plus effacée. La population est vieillissante, les personnes âgées ont besoin de réponses claires, il faut une revalorisation du statut et des salaires dans ce secteur, il faut humaniser les structures d’accueil.” Dans ce même registre, quid de la loi sur la fin de vie qui était près d’être votée avant la disso

les difficultés qui se dressent sur son chemin et celui du Nouveau Front Populaire. “Après mon élec tion, je ressens du soulagement et de la satisfaction de ne pas avoir laissé tomber cette circons cription dans les rets du R.N. C’est un vrai soulagement face à l’ampleur du résultat. Les élec teurs du centre ont aussi fait un choix de raison, peut-être d’adhé sion. Mais ce soulagement est mêlé de gravité. J’ai déjà été dépu tée en 1997 et à l’époque, on avait une majorité importante. On avait les moyens de mettre en œuvre notre programme. Aujourd’hui, il y a des difficultés à admettre les résultats, à fonder une coali tion.” Si Dominique Voynet n’était pas en première ligne dans les discussions entre les partis du Nouveau Front populaire, elle se dit convaincue “qu’on puisse élar gir la majorité assez vite selon des modalités.” Personnellement, elle n’était pas contre discuter avec d’autres groupes politiques sur un projet. Lors de la campagne, l’argument récurrent pour dénigrer la can

du Palais Bourbon. Celle qui se présentait sous la bannière Nou veau Front Populaire a été élue dans la deuxième circonscription du Doubs avec près de 60 % de voix. Si elle se dit soulagée, la nouvelle députée ne nie pas pour autant

Dominique Voynet et les autres députés écologistes et Génération.s sont arrivés à l’assemblée nationale quelques jours après les élections (photo D.R.).

PREMIÈRE CIRCONSCRIPTION Laurent Croizier “Le dépassement des clivages a toujours été un des piliers de mon engagement”

Réélu à l’issue d’une triangulaire incertaine, le député MoDem rempile pour un deuxième mandat. Avec toujours la même boussole : le rassemblement des forces républicaines. À l’assemblée, comme au niveau municipal.

L.P. : La dissolution a été une grave erreur ? L.C. : C’était la pire des solutions, elle a été violente pour tout le monde, élus comme citoyens. L.P. : Vous avez digéré les huées subies au Kursaal le soir des résultats ? L.C. : Le Kursaal doit être la maison com mune des Bisontins les soirs d’élection. Hélas depuis de trop nombreuses années, la gauche s’est approprié cet endroit pour en faire un lieu de meeting poli tique. Et voir que ni Mme Voynet ni Mme Vignot n’ont eu la moindre réaction face à ces comportements haineux, ce n’est pas acceptable. Avec cet épisode, c’est la démocratie qui a été bousculée par les militants d’extrême gauche. L.P. : Que prônez-vous pour la suite ? L.C. : Il faut désormais s’entendre sur un projet législatif autour des grandes priorités à régler dans les prochains mois pour les Français, dans un arc qui va de la droite modérée et républicaine, à la gauche modérée, y compris les socia listes. Il faut se réunir autour des idées et des convictions. La question du gou vernement sera secondaire jusqu’à la

Laurent Croizier à l’Assemblée nationale après sa réélection.

L a Presse : Comment analysez-vous votre réélection ? Laurent Croizier : Je la dois indéniablement à mon travail de terrain et cela confirme ce que j’ai toujours pensé : c’est par la proximité et la présence sur le terrain qu’on redorera le blason de la politique. Sentir que son député est proche, dis ponible et accessible, c’est le message que m’ont adressé les citoyens comme les élus locaux durant cette campagne. Les politiques ont eu trop tendance à oublier qu’ils étaient au service des gens et non le contraire. La deuxième chose que j’ai entendue, c’est le sentiment qu’ont les gens de ne pas être entendus ni écoutés et cet élément était encore plus sensible cette année qu’en 2022. L.P. : Pour quelle raison selon ce fossé s’est encore creusé ? L.C. : Les décisions prises à Paris se s’ap

puient pas suffisamment sur le quotidien des Français et en cela, je reconnais évidemment que le gouvernement pré cédent n’a pas réussi, justement parce qu’il ne s’est pas suffisamment appuyé sur les élus locaux, les citoyens ou encore les corps intermédiaires pour bâtir sa politique. Les citoyens ont également eu le sentiment qu’on préférait s’occuper des grands enjeux comme le climat, certes indispensables, au détriment de leur quotidien : les transports, le loge ment, la sécurité, l’école, l’accès à un médecin… J’ai remarqué aussi le ren forcement de la fracture entre les urbains et les ruraux. Sur ce point, on paie encore cher le prix de la loi N.O.T.R.E. Quand les gens des villages voient que toutes les directions sont parties à Dijon, et qu’il faut des mois pour refaire sa carte d’identité, forcément ils ont l’impression de subir.

rentrée. Comme il n’y a aucune majorité, ce ne sera pas au gouvernement de por ter un projet de société. L.P. : Le macronisme est-il mort ? L.C. : Au sens du rassemblement autour d’Emmanuel Macron ? Oui, clairement. Mais au sens du dépassement des cli vages, il a encore de beaux jours devant lui j’en suis persuadé. Ce dépassement des clivages a toujours été un des piliers de mon engagement. L.P. : Localement à Besançon, comment devra t-il se traduire ? L.C. : En tant que député, j’ai construit mon mandat sur la proximité. Je me devrai d’être encore plus sur le terrain désormais, et je compte mettre en place

des temps d’échanges pour faire en sorte que les gens renouent le dialogue entre eux. L.P. : Et au plan municipal ? L.C. : Je serai toujours pleinement engagé sur les dossiers municipaux et je compte bien m’engager pleinement dans la bataille des municipales, car je considère que le bilan des années Vignot est catastrophique, sur tous les sujets, sans exception. Besançon a besoin d’am bition, je serai pleinement aux côtés de ceux qui porteront cette ambition, dans un rassemblement que j’espère large, bien au-delà des étiquettes, avec des gens qui ont envie de revoir Besançon en grand. n Propos recueillis par J.-F.H.

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