La Presse Bisontine 266 - Août 2024

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besançon

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AOÛT2024

Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon

www.presse-bisontine.fr

N° 266

Ils célèbrent le Made in chez nous !

Des idées de découvertes à deux pas de chez nous pour cet été Ces petites pépites du savoir-faire local

Lysiane et Fabien, de l’Atelier sauvage à Landresse, un des buts de visite pour cet été dans le Doubs

(photo Anne Chopard-Lallier).

16 pages spéciales

P. 4 À 6

P. 13

nature

Doubs

L’intelligence artificielle au service du tourisme

Forêts et sous-bois du département : le guide du parfait randonneur

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2 Retour sur info - Le Grand Besançon

La Presse Bisontine n°266 - Août 2024

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84 bornes de recharges électriques bientôt disponibles

Budget participatif : quatre projets retenus

APP

PARTEMENT

A APP

PARTEMENT

8

€ 7 000

9

€ 5 000

Les lauréats de la deuxième saison du budget partici patif. Quatre pro jets ont été retenus dont celui d’un terrain de sport à Battant (photo Ville de Besançon).

“L’ aqueduc d’Arcier a été récemment ravagé par des travaux forestiers entre Arcier et le hameau de la Cana. Il s’agissait du tronçon le mieux préservé et pourtant l’ou vrage est désormais inscrit au titre des monuments historiques ! En découvrant cela, ça m’a fait un choc” se désole Jean-Pierre Met tetal, le président de l’association Mi-juillet, 50 points de charge sont déjà opérationnels “et les mises en service se poursuivent à bon rythme” se félicite Marie Zéhaf, l’élue en charge de ce dossier à G.B.M. D’ici la fin de l’année, 47 bornes seront disponibles à Besançon et 37 dans les communes autour de Besançon. “Les emplacements des bornes ont été choisis afin d’avoir une répartition équilibrée sur le territoire. Chaque habitant sera situé à moins de 5 km G rand Besançon Métropole poursuit le déploiement des bornes de recharge pour véhicules électriques sur son ter ritoire, à Besançon, et dans les com munes périphériques. Elle a confié à l’opérateur Easy Charge Service (groupe Vinci) cette mission. La col lectivité participe financièrement au développement de ce réseau de recharge électrique sur le territoire et percevra en contrepartie “une redevance estimée à plus de 2 mil lions d’euros sur les 17 ans de cette concession.”

d’une borne de recharge” précise le Grand Besançon. Chaque borne propose deux points de charge afin de permettre la recharge simultanée de deux véhi cules. Accessible à tous, le paiement se fait, selon le choix de l’utilisateur, à l’acte par carte bancaire ou par badge via les principaux opérateurs de mobilité présents en France (ex : Chargemap, Freshmile, Ulys…). ■

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de Planoise pour créer des lieux de convivialité. Le budget participatif avait un budget total de 250 000 euros, les quatre lauréats portant sur 245 000 euros. 24 projets avaient été soumis au vote. ■ SANÇON (CLAIR SOLEIL) ns un immeuble bien entrete- rue Mirabeau, au 4 e étage avec enseur un appartement T5 de m² à rénover entièrement. Il se PSRVH G·XQH HQWUpH FXLVLQH LQGp dante, salon séjour avec balcon, chambres dont une avec point DX VDOOH GH EDLQ ZF HW GUHVVLQJ e vue dégagée sur Besançon. annexe une cave, un garage in duel et un grenier. parking collectif alement avec portail automatique. partement à rénover entièrement. asce 95m FRP pen 3 chambres dont une avec point G·HD Bell En divid éga App E Conso : Ener rg. 291 O2 : 6 E Emiss. C 63 noraires inclus : 6 641 € NE - 03 81 51 42 89 @notaires.fr e double page ne valent pas gociation BES Dans nu

L a deuxième saison du bud get participatif a connu un beau succès à Besançon. La part de votants a plus que doublé, passant de 2 667 per sonnes à 4 421. La Municipalité explique ce sursaut d’intérêt par la “forte mobilisation des por teurs de projets eux-mêmes pour l’amélioration du cadre de vie mais aussi de différents par tenaires, maisons de quartiers, associations, collectifs, services de la Ville.” Le premier projet lauréat a récolté 1 200 voix. Il porte sur un terrain de sport à Battant. Lancé par un collectif d’habitants, ce projet vise à ins

taller sur le parking Arènes un équipement sportif et une plaine d’activité, ceci “afin d’encoura ger la pratique du sport pour tous dans le quartier et déve lopper les liens sociaux.” Bud gété à 100 000 euros, il com prend des fouilles archéologiques et ne pourra se réaliser qu’avec l’accord de l’ar chitecte des Bâtiments de France. Le deuxième projet lauréat concerne l’installation de deux fontaines à eau sur les parcours trail et de randonnées sur les collines de Bregille et Chau danne. Le coût estimé est de

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20 000 euros. Le troisième projet retenu estimé à 25 000 euros propose d’installer des barbe cues dans les zones de détente de Besançon. Le quatrième (budgété à 100 000 euros) sou haite aménager le parc urbain

Le réseau de bornes a été officiellement lancé le 17 juillet dernier (photo E. Chatelain - G.B.M.).

Les vestiges de l’aqueduc d’Arcier malmenés par des coupes d’arbres

fert. Ce qu’il reste de la voûte est tellement fragile. Et c’est la partie de l’aqueduc qui était le mieux préservé, tout cela est un peu dés espérant” déplore M. Mettetal. Le combat de l’association pré sidée par M. Mettetal avait réussi à faire inscrire l’ouvrage romain à l’inventaire des monuments ins crits par la Direction régionale des affaires culturelles. Pendant des années, les bénévoles de l’asso ciation ont fait découvrir ces ves tiges au grand public sans ména ger leurs peines: visites, conférences et même film en réa

Les travaux forestiers ont sans doute fragilisé l’ou vrage romain, qui n’en avait pas besoin…

“L’aqueduc d’Arcier - patrimoine historique”. Ce dernier se bat depuis des années pour la sau vegarde d’un des derniers témoins locaux de l’époque romaine, au temps lointain des empereurs Ves pasien et Marc-Aurèle (I er et II ème siècles avant J.-C.). Cet aqueduc qui acheminait l’eau jusqu’à Besançon sur une longueur de plus de 10 km depuis Vaire-Arcier,

via Chalèze et Montfaucon, et sans lequel Besançon n’aurait jamais pu se développer ainsi et devenir la principale ville de Franche-Comté. C’est aussi le seul ouvrage de ce type en Bour gogne-Franche-Comté dont il reste quelques restes. “Ils ont vrai ment tout rasé sur le coteau, sans se préoccuper de la présence de l’aqueduc qui a évidemment souf

lité virtuelle pour faire connaître cet aqueduc. Son président aurait voulu encore aller plus loin en engageant des travaux de res tauration et de préservation de certains tronçons, à hauteur de Chalèze notamment, mais a tou

jours buté sur le refus des autorités communales. “Avec l’association, on est allé au bout de ce qu’on pouvait faire” ajoute Jean-Pierre Mettetal qui s’est résolu à mettre les activités de son association en mode pause. ■

Éditorial

dans nos contrées doit s’accompagner éga lement du respect des biotopes locaux, par fois malmenés par des comportements irrespectueux d’usagers de la nature qui prennent un peu trop leurs aises. Sur le plan économique aussi, le tourisme peut devenir pour le Doubs une manne non négligeable, ce secteur d’activité ne repré sentant pour l’instant que 4,2 % de l’emploi global du département, avec un peu plus de 6 000 emplois touristiques en moyenne. Loin du surtourisme, le Doubs doit en même temps être vigilant pour ne pas voir ses sites emblématiques trop fréquentés au risque de devoir en limiter, voire en interdire l’accès, comme le Jura a dû se résoudre à le faire autour de certains de ses lacs comme Chalain. Avec ce numéro estival, nous vous invitons à découvrir autrement encore les richesses de notre département, par ceux qui prennent plaisir à partager leur savoir-faire. En toute authenticité, comme le Doubs en été. ■ Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser

Slow

touristique auprès d’une clientèle française et internationale qui ne prenait le Doubs que comme une étape sur la route des vacances vers le sud. Avec le réchauffement climatique, avec les changements de para digmes induits par la crise sanitaire, le Doubs se trouve sans doute à la croisée des chemins dans une époque où la notion de slow tourisme, l’art de voyager tout en prenant son temps, de s’imprégner plei nement de la nature qui nous entoure et de la richesse du patrimoine local, semble prendre le pas sur la découverte à tout prix de destinations lointaines à l’exotisme souvent fantasmé. C’est bien sur ce cré neau-là que le Doubs doit jouer sa partition. Il est totalement utopique de vouloir faire de notre département, subtil équilibre entre le tissu urbain, la ruralité et la moyenne montagne, un spot touristique majeur devant rivaliser avec les tops des tinations du littoral. On le verra aussi dans ce numéro, le développement touristique

Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Rédaction : Frédéric Cartaud, Jean-François Hauser, Laurine Personeni. est éditée par la société “Publipresse Médias” S.I.R.E.N. : 424 896 645 Rédaction et publicité: 0381679080 E-mail: redaction@publipresse.fr Crédits photos : La Presse Bisontine, Agence T.E.R., A. Chopard-Lallier, E.Chatelain, G.B.M., N. Cousin, A. Demeulenarere, M. Michel, D. Mouchet, P.N.R.H.J., Rucher des deux lacs, Saline royale, C. Viey. équipe commerciale : Virginie Girardot, Anthony Gloriod. Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N.: 1623-7641 Dépôt légal : Juillet 2024 Commission paritaire : 0225 D 80130 Directeur artistique : Olivier Chevalier Conception pubs : Éloïse Perrot

C omme tous les départements de France, le Doubs déploie des trésors d’imagination - et d’investissements financiers - pour valoriser son ter ritoire du point de vue touristique. Doubs Tourisme, le bras armé du Département du Doubs en matière d’attractivité touris tique, a encore conçu deux outils pour cette saison 2024. “Explore Doubs” d’abord, un site et une appli qui recensent plus de 200 circuits de randonnée, prouvant s’il était encore nécessaire que notre département est un terrain de jeu presque infini en matière de balades et de randonnées. Et plus récemment encore “Heydoubs”, un agent conversationnel multilingue, sorte de carnet de voyage numérique faisant appel à l’intelligence artificielle. Longtemps, fort de son industrie et de son agro-ali mentaire, le Doubs a négligé son potentiel

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4 L’ÉVÉNEMENT

ÉDITION SPÉCIALE ÉTÉ - Août 2024

Le code du bon touriste pour cet été

l Comportement Les préconisations à suivre Des vacances en mode Quiétude Attitude Le massif du Jura est devenu une destination privilégiée des amateurs de randonnée. Cet engouement se traduit par une fréquentation accrue d’espaces agricoles, de milieux sensibles, jusqu’à présent relativement peu impactés par les activités humaines. Cette promiscuité est parfois à l’origine de dérangement d’espèces, de dégradation d’habitat voire de conflits d’usage. Dans ces circonstances, le Parc Natu rel Régional du Haut-Jura a créé le programme Quiétude Attitude avec des conseils à suivre pour une pratique adaptée et respectueuse des territoires traversés. Loin des foules qui s’agglutinent sur les littoraux ou des sommets alpins réservés aux alpinistes chevronnés, le massif du Jura s’impose peu à peu comme une destination nature de premier plan, ce qui ne va pas sans perturber la quiétude de cette montagne riche de ses activités humaines traditionnelles et de ses milieux naturels. Le Grand Besançon n’est pas non plus épargné par les infractions à la bonne conduite.

tagne qui vont à la rencontre du public sur des sites sensibles, essen tiellement des lacs et des zones humides. Le maraudage représente une cinquantaine de journées de sensibilisation” , poursuit Julien Ruelle en ajoutant qu’il effectue un peu de modération numérique sur les réseaux qui mentionnent parfois des espaces de bivouac sur des zones protégées. n F.C. l J’évolue discrètement pour que la biche puisse brouter sereinement. Zoom Les 8 mantras de l’amoureux du Jura l J’emprunte le sentier balisé pour laisser la végétation pousser l Je tiens mon chien à portée de caresses pour que le chamois ne l’ait pas aux fesses l Je n’enflamme pas le bois mort pour garder intact le décor l Je cueille la beauté seulement avec les yeux pour préserver le lieu l Je ferme les barrières pour que les vaches restent derrière l J’emporte mes déchets même organiques pour que les écureuils n’en fassent pas leur pique-nique l Je me repose la nuit pour laisser la forêt aux chouettes et aux chauves-souris

Le bivouac, c’est passer une nuit à la belle étoile ou en tente puis repartir le lendemain matin pour découvrir de nouveaux horizons (photo P.N.R.H.J.).

tagnes du Jura, il doit se pratiquer à proximité immédiate des vil lages, des sentiers balisés. Il est possible d’utiliser un abri léger en s’installant du coucher au lever de soleil. Pas question bien sûr de faire un feu au sol ou de laisser ses déchets sur place. Place nette dès potron-minet. Un randonneur respectueux emprunte les sentiers balisés. Ce qui permet de protéger le milieu en sachant que ces circuits sont élaborés en concertation avec les propriétaires terriens et exploi tants qui donnent leur autorisa tion de passage. Le volet sensibi lisation du programme se décline en journées de maraudage sur des sites sensibles. “Ce dispositif existait déjà en 2015. On l’a réac tivé en mobilisant une dizaine d’accompagnateurs moyenne mon

permettent de partager l’espace sans laisser de traces. C’est avant tout des comportements de bon sens. On peut retenir trois thèmes prioritaires en été autour du feu, du bivouac et de l’importance de rester sur les sentiers.” Les feux au sol sont strictement interdits notamment en forêt où les risques d’incendie sont de plus en plus prégnants avec les séche resses récurrentes. Toutes les pré cautions s’imposent même pour allumer un réchaud où il est conseillé de privilégier une zone stable à distance de la végétation. À savoir aussi qu’il peut exister temporairement des arrêtés pré fectoraux ou locaux d’interdiction d’utilisation de sources de feu. À l’inverse du camping sauvage, le bivouac est généralement auto risé en France. Dans les mon

L es espaces sauvages et accessibles ont la cote et les promoteurs du tou risme dans le massif jurassien ne se privent pas de mettre en avant les crêtes, combes, alpages, tourbières, lacs de mon tagne, bouts du monde qui en font l’attrait. “Le développement des loisirs et sports nature est en constante évolution depuis 15 ou 20 ans. L’après-Covid a généré un effet de surfréquentation qui tend à s’atténuer même s’il y a toujours quelques points noirs. Exemple,

en hiver avec le manque de neige, les pratiquants et les organisateurs de courses fréquentent de façon très assidue des sites de replis nor diques comme dans le Risoux ou le Massacre qui sont aussi des sites sensibles sur le plan envi ronnemental. Le réchauffement climatique est synonyme de dés aisonnalisation des activités. Des espaces qui étaient relativement préservés en hiver sont beaucoup plus accessibles. L’évolution des pratiques, je pense au boom des vélos à assistance électrique, ampli

fie aussi la fréquentation” , indique Julien Ruelle, chargé de mission activités de pleine nature au P.N.R.H.J. (Parc naturel régional du Haut-Jura). Passé les constats, il importait d’informer, de former les usagers aux bonnes pratiques. C’est le sens même du programme Quié tude-Attitude qui s’articule en trois volets : formation des pro fessionnels du tourisme, commu nication, et sensibilisation sur le terrain. “Par souci de clarté, on a identifié huit conseils à suivre qui

L’événement 5

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l Chapelle-des-Bois Une bulle de fraîcheur L’harmonie paysagère et agricole sous haute pression touristique À l’heure de tourisme nature loin des foules, dans un environnement calme et particulièrement bien préservé, la commune de Chapelle-des-Bois dans le Haut-Doubs est en passe de devenir une destination très prisée, ce qui ne va pas sans poser quelques problèmes en lien avec la protection des milieux et le monde agricole.

Pour éviter le stationnement incontrôlé des vans et camping-cars, la commune dispose désormais d’une aire de camping-cars.

Entre forêt et pâturages, la commune de Chapelle-des-Bois est l’archétype de la destination jurassienne qui plaît tant aux amoureux de tourisme nature. Un cliché fragile, très protégé qui doit être apprécié, consommé avec respect et de façon raisonnée.

“L’ été dernier, j’ai demandé à une famille qui pique-niquait dans un champ fraîchement fauché de quitter les lieux. Les gens ne comprenaient pas qu’ils puissent déran ger dans un champ où il ne pousse que de l’herbe. Ils me demandaient pourquoi il n’y avait pas de barrière pour interdire l’accès” , explique Élisabeth Greusard,

tent mais nécessitent des investissements comme l’aire de camping-car. C’est moins évident d’aménager une aire de bivouac dans une commune qui compte déjà 600 lits touristiques. On est bien conscient qu’il nous faudra réinventer un modèle touristique adapté au contexte. Le parc naturel régional du Haut-Jura a lancé un appel à mani festation d’intérêt pour étudier la fré quentation des sites naturels comme au Mont d’Or, au Pré-Poncet, sur les lacs des Mortes et de Bellefontaine…” Les deux plans d’eau font d’ailleurs l’objet d’une vigilance accrue et de mesures de protection spécifiques. “Ces deux lacs constituent aussi la seule réserve d’eau potable pour 4500 per sonnes. C’est une ressource fondamen tale. Pour limiter une surfréquentation de ces milieux, on a décidé depuis trois ans d’interdire la circulation du 1 er avril au 30 octobre sur la route “Sur les lacs” , note Élisabeth Greusard. Dans un souci de limiter l’impact lié au piétinement des randonneurs, un platelage a été installé par le Parc naturel régional du Haut-Jura le long du lac des Mortes. n F.C.

Si autrefois le rude climat jurassien suffisait à contenir la fréquentation touristique en hiver et en été, ce n’est plus le cas désormais. Chapelle-des Bois subit elle aussi la désaisonnali sation des pratiques et voit arriver des randonneurs en toute saison qui n’hé sitent plus à bivouaquer même en hiver. “On se retrouve avec de nouvelles pro blématiques à gérer. Des solutions exis

car encadré et maîtrisé. “Après les confi nements liés au Covid, les gens se sont rués vers la nature. On a constaté une augmentation significative de la fré quentation. Le réchauffement climatique amplifie aussi le phénomène. Pour éviter les effets de la canicule, les gens montent en altitude et viennent se réfugier dans nos bulles de fraîcheur” , observe Jean Luc Saintot, le premier adjoint.

maire de Chapelle-des-Bois. Cet exem ple est assez symptomatique des com portements inadaptés face aux enjeux agricoles et environnementaux d’un territoire aussi attirant que protégé. Sites Natura 2000, arrêté de biotope, la commune de Chapelle bénéficie d’un très haut niveau de protection envi ronnementale, ce qui explique sans doute cet urbanisme plutôt harmonieux

Chiens tenus en laisse, déplacement sur les chemins balisés, respect des prairies de fauche, déchets déposés sur les sites adéquats… Apprécier la beauté des paysages jurassiens suppose

aussi de ne pas polluer le travail des paysans.

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6 L’événement l Grand Besançon

ÉDITION SPÉCIALE ÉTÉ - Août 2024

Le risque incendie désormais

Les forêts périurbaines sous surveillance Feux de camp, barbecues, mais aussi circulation de véhicules à moteur, cueillette de champignons ou d’espèces protégées… Les agents de l’O.N.F. veillent au grain également dans le bas du département.

C e jour-là, c’est dans la forêt communale de Beure que la patrouille O.N.F. se dirige. Un binôme constitué de Thomas André, ingénieur forestier et de Fabien Schaal, technicien, arpente les sous-bois de la commune dans le cadre d’une patrouille de surveillance. Signe distinctif : leur revolver à la ceinture. Ils font partie de la dizaine d’agents O.N.F. commis

sionnés et assermentés, avec un port d’arme, sur la centaine d’agents O.N.F. dépendant de l’agence de Besançon. Le temps humide a sans doute retenu les prome neurs ce jour-là, ils ne constateront pas d’infraction en flagrant délit. Juste, une heure plus tard dans la forêt communale d’Avanne-Aveney, ils constatent les restes d’un dépôt sauvage abandonné là il y a

sans doute une petite semaine. “Dans le cadre de cette mission de police de la nature, nos missions de surveillance et de constatation d’infractions sont très variées. Nous réalisons également des enquêtes, nous lançons des procédures judiciaires, tout cela en cohérence avec la politique du parquet local en matière d’atteintes à l’environnement” observe Tho mas André. Les infractions sont aussi diverses que l’allumage de feu (strictement interdit), la cueillette excessive de champignons ou autres plantes sauvages, les dépôts de déchets, les vols de bois en bord de chemin, la circulation de véhicules à moteur, etc. “En milieu périurbain comme ici à Besançon, il y a forcément beaucoup de monde, donc les risques de commissions d’infractions ou de conflits d’usage sont relativement élevés.” À ces missions de contrôles et de répression s’en est ajoutée une, plus récente : la défense des forêts contre l’incendie, ou D.F.C.I. Pour cela, les agents O.N.F. se postent sur les points hauts du Grand Besançon, comme ce jour-là sur les hauteurs de la Chapelle-des-Buis. “Cette mission D.F.C.I. a été étendue à notre région en 2022, depuis les incendies qui avaient ravagé 700 hectares dans le Jura” note

Fabien Schaal, jumelles en main. “Le risque incendie est un risque naissant ici, mais qui est sans doute amené à s’accentuer dans les années futures” pense Thomas André. n J.-F.H.

Tous les secteurs boisés du Grand Besançon sont régulièrement surveillés par les patrouilles de l’O.N.F

l Protection

Office français de la biodiversité

La nécessité de contenir le tourisme d’espèces emblématiques

Le tourisme d’espèces emblématiques D ans un article paru récemment dans la presse quotidienne régio nale, l’O.F.B. indiquait avoir ver

dans les mœurs.” Le chef du service départemental de l’O.F.B. tient aussi à relativiser l’impact des activités de loisirs. “Ce n’est pas toujours légal mais pas non plus catas trophique. On a plus de souci avec la destruction des haies.” n F.C. vêchette.” Christophe Guinchard revient aussi sur la problématique des pièges photos posés la plupart du temps sans aucune auto risation du propriétaire. Le phénomène s’est amplifié avec l’arrivée du loup dans le massif. “Certains des pièges posés pour capter des images de loup sont ins tallés au cœur des zones Grand Tétras.” Photographe animalier, Cyrille Donier qui vit dans le Haut-Doubs n’apprécie qu’à moitié l’attitude répressive des agents de l’O.F.B. “Je suis tout à fait d’accord de sanctionner un photographe animalier sur une place de chant à Tétras. Par contre, sur le guêpier, je ne pense pas nécessaire d’en arriver là sachant qu’on n’est pas sur une espèce vulnérable. À partir du moment, bien sûr où l’on est dans une tente d’affût et que l’on dérange le moins possible.” n

parfois des panneaux sont bien pré sents. “L’O.F.B. répond aussi aux sol licitations. On donne systématiquement un avis sur les parcours utilisés par les organisateurs de manifestations sportives ou de pleine nature, type trail. Il y a eu quelques incompréhensions au départ mais aujourd’hui, c’est entré balisé plusieurs photographes animaliers installés sur des places de chant à Grand Tétras ou près des carrières où nichent des guêpiers. “Nous suivons nous mêmes ces places de chant en s’y dépla çant une fois par an dans le respect d’un arrêté. On a trouvé sur place des traces d’affûts qui semblaient indiquer une sorte de tourisme du Grand Tétras, on y est retourné et on est intervenu pour mettre un terme à cette activité perturbante. On a juste dressé une simple contra vention. Sur le plan judiciaire, il n’y a rien de gravissime mais c’est primordial pour la survie de cette espèce. Le grand tétras est une espèce parapluie. En le protégeant, on protège aussi d’autres espèces comme la gélinotte, ou la che

Chargé de prévenir ou de sanctionner les atteintes à la biodiversité sur les espèces et les habitats, l’Office Français de la Biodiversité (O.F.B.) veille dans la mesure de ses moyens à la préservation des sites sensibles.

L’ Office Français de la Biodi versité dans le Doubs, c’est un service de 16 agents notamment en charge de faire respecter les réglementations en vigueur sur la protection des espèces et des habitats naturels. “On ne s’inscrit dans l’objectif de condamner mais on est là pour rappeler la nécessité de faire attention à la préservation de la bio diversité jurassienne qui est déjà bien dégradée. Les causes sont connues et multiples : réchauffement climatique, activités humaines” , explique Chris tophe Guinchard, chef du service dépar temental de l’O.F.B. De par son accessibilité et son relief en forme de montagne à vaches, le Jura est un massif très fréquenté comparé aux Alpes ou au Massif Central. Tous les acteurs du tourisme ou des activités de loisirs constatent depuis quelques années un accroissement significatif

de la fréquentation humaine. La dyna mique du travail frontalier, le déve loppement du tourisme 4 saisons, l’ar rivée de nouveaux moyens de déplacement comme les Vélos à Assis tance Électrique contribuent au déve loppement de la pression de loisirs sur les espaces naturels. “On est d’abord

là pour faire de la pédagogie car on note encore beaucoup d’ignorance, de mécon naissance des prati quants d’activités de loisirs vis-à-vis des atteintes à l’environ nement.” Christophe Guinchard admet qu’il n’est pas toujours facile de trou ver l’information indi quant qu’on est sur un site sensible même si

L’arrivée des Vélos à Assistance Électrique.

“On note encore beaucoup d’ignorance vis-à-vis des atteintes à l’environnement”, explique Christophe Guinchard en montrant la richesse floristique visible sur les affleurements calcaires de la montagne jurassienne.

L’événement 7

ÉDITION SPÉCIALE ÉTÉ - Août 2024

Thomas André, ingénieur forestier et Fabien Schaal, technicien forestier à l’agence territoriale de l’O.N.F. à Besançon.

l Surveillance

Tournées V.T.T.

Les Rangers de la forêt pontissalienne Depuis bientôt 30 ans, des brigades

d’agents O.N.F. effectuent des tournées de surveillance dans les massifs forestiers les plus

A vec seulement deux rappels à loi sur la réglementation de l’usage du feu en forêt, le bilan de la tournée effectuée le dimanche 14 juillet par David Ser rette et Antonin Culot, les deux techniciens forestiers de l’O.N.F., est assez conforme à la tendance observée depuis plusieurs années sur Pontarlier. “On verbalise de moins en moins car les gens respectent globalement bien les interdictions de circuler sur certaines routes fréquentés de la commune. L’occa sion de rappeler quelques précau tions d’usage et règles à respecter.

Les dépôts sauvages de déchets sont un des principaux fléaux dans le Grand Besançon. Ici dans la forêt d’Avanne-Aveney.

Antonin Culot et David Serrette ont effectué la tournée du 14 juillet dans la forêt de Pontarlier.

sur les zones les plus fréquentées: théâtre forestier, Malmaison, Fort Mahler, Arboretum, la Fauconnière… “On fait beaucoup de sensi bilisation. On va à la rencontre du public sur les aires de pique-nique pour rappeler qu’il faut ramasser ses déchets, qu’il est interdit de faire des feux au sol, que la circulation sur les routes forestières est soumise à une réglementation très stricte…” , complète David Serrette. Les techniciens vététistes n’oublient pas de mentionner dans le compte rendu les déchets sauvages, les arbres menaçants la sécurité des promeneurs, les barrières cassées et autres obstacles que le service forêt se chargera de régler pour que chacun puisse profiter de la forêt en toute quiétude. n F.C.

en milieu forestier à Pontarlier, on se situe plus dans la moyenne basse des actions similaires effectuées à l’échelle du département” , confirme Guilhem Maury, le technicien forestier de l’O.N.F. en charge de la forêt soumise à Pontarlier. Ces brigades forestières qui se faisaient éga lement à cheval répondent à une demande de la Ville de Pontarlier soucieuse du bon usage du milieu forestier. La convention établie avec l’O.N.F. comprend une dizaine de journées de contrôle programmées sur l’été et au début de l’automne. Ces tournées sont réparties au sein d’un groupe d’une quinzaine de techniciens O.N.F. du Doubs. Tout se fait sur la base du volontariat. Les tournées font entre 30 et 45 km et com prennent des points de visite incontournables

forestières” , explique David Serrette. À l’issue de cette tournée, il rédige un compte rendu transmis au service forêt de la commune de Pon tarlier. Si le cadre d’intervention n’a pas changé, l’évolution des comportements est notable. “Au départ, les agents dres saient entre 20 et 30 infra ctions à chaque tournée. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Quand on voit les petites infractions classiques relevées

“On fait beaucoup de sensibilisation.”

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8 Politique

ÉDITION SPÉCIALE ÉTÉ - Août 2024

EN BREF Travaux Entre Ville-du-Pont et

2 ÈME CIRCONSCRIPTION

Dominique Voynet

“Je n’ai pas envie d’être une grande gueule de l’Assemblée” Dans la deuxième circonscription, l’écologiste Dominique Voynet a été élue avec près de 60 % des voix. Elle revient aux affaires du pays, presque trente ans après avoir été ministre.

lution ? Besançon étant d’ailleurs concernée particulièrement par cette loi qui incluait le déploie ment des maisons d’accompa gnement dont la première a été expérimentée dans la cité com toise. Dominique Voynet botte en touche. “J'ai porté la fin de vie en tant que militante il y a des années alors que la société hésitait à entrer dans cette voie. Deux députés du N.F.P. sont mobilisés sur ce dossier, je ne vais pas leur prendre la place.” Enfin, on le sait, certains agri culteurs ne portent pas Domi nique Voynet dans leur cœur. La Coordination rurale a d’ailleurs appelé à des actions rapides des nouveaux députés sous peine de mobilisation à l’automne. “Je crois beaucoup au dialogue, je n’ai pas envie d’être une grande gueule de l’Assemblée nationale. J’ai reçu des courriers des Jeunes Agriculteurs, de la F.N.S.E.A. Je ne réponds pas aux menaces mais à la discussion. Je préfère discuter sur une table avec des arguments plutôt qu’autour d’un tas de lisier devant une préfecture. Qu’ils nous laissent déjà composer un gou vernement.” L’Assemblée nationale compte 33 députés écologistes et Géné ration.s. Le 15 juillet, cinq anciens députés La France Insoumise qui se sont détachés du parti de Jean-Luc Mélenchon ont intégré les rangs des écologistes grâce à un vote à l’unanimité. n L.P.

Remonot (Les Combes), des travaux de renforcement de chaussée et de sécurisation contre les instabilités rocheuses sur la R.D. 437 sont en cours jusqu’au 30 août. D’un montant total d’1,050 million d’euros, ces travaux ont été confiés aux entreprises Vermot pour le renforcement de la chaussée, et Roc Aménagement pour la sécurisation contre les instabilités rocheuses. Déviation par Gilley prévue. Compostage Quatre nouveaux sites de compostage publics ont été installés dernièrement à Pontarlier. Chaque site permet aux habitants d’un quartier identifié sur le plan de déposer ses déchets alimentaires. Les bacs de compostage sont fermés par un cadenas afin de limiter le nombre d’usagers par site. Les usagers doivent donc s’inscrire pour récupérer le code du cadenas, les consignes et gestes de tri ainsi qu’un seau à compost. Des nouveaux sites seront installés à l’automne (5 supplémentaires à Pontarlier et Doubs) puis en 2025 afin de couvrir toute la population de la C.C.G.P. Renseignements : Préval au 03 81 46 49 66.

27 ans après une pre mière entrée à l’As semblée nationale en tant que députée du Jura, avant de prendre le poste de ministre de l’Environnement sous Lionel Jospin, Dominique Voynet a à nouveau foulé le sol

didature de Dominique Voynet portrait sur son parachutage. Chose qu’elle réfute, elle qui a fait ses études de médecine de Besançon, a exercé dans des éta blissements bisontins et a, bien sûr, porté la lutte contre le grand canal. “Je me sens vraiment Franc-Comtoise. J’essaierai de porter au mieux les gros sujets qui concernent la Franche-Comté. Mais je suis bien consciente que je dois passer du temps dans la circonscription.” Ses sujets de prédilection portent sur les ques tions forestières, la décentrali sation, les moyens et les compé tences des collectivités, la santé et le social et la loi Grand âge. “Je suis préoccupée par la loi Grand âge qui a été une fois de plus effacée. La population est vieillissante, les personnes âgées ont besoin de réponses claires, il faut une revalorisation du statut et des salaires dans ce secteur, il faut humaniser les structures d’accueil.” Dans ce même registre, quid de la loi sur la fin de vie qui était près d’être votée avant la disso

les difficultés qui se dressent sur son chemin et celui du Nouveau Front Populaire. “Après mon élec tion, je ressens du soulagement et de la satisfaction de ne pas avoir laissé tomber cette circons cription dans les rets du R.N. C’est un vrai soulagement face à l’ampleur du résultat. Les élec teurs du centre ont aussi fait un choix de raison, peut-être d’adhé sion. Mais ce soulagement est mêlé de gravité. J’ai déjà été dépu tée en 1997 et à l’époque, on avait une majorité importante. On avait les moyens de mettre en œuvre notre programme. Aujourd’hui, il y a des difficultés à admettre les résultats, à fonder une coali tion.” Si Dominique Voynet n’était pas en première ligne dans les discussions entre les partis du Nouveau Front populaire, elle se dit convaincue “qu’on puisse élar gir la majorité assez vite selon des modalités.” Personnellement, elle n’était pas contre discuter avec d’autres groupes politiques sur un projet. Lors de la campagne, l’argument récurrent pour dénigrer la can

du Palais Bourbon. Celle qui se présentait sous la bannière Nou veau Front Populaire a été élue dans la deuxième circonscription du Doubs avec près de 60 % de voix. Si elle se dit soulagée, la nouvelle députée ne nie pas pour autant

Dominique Voynet et les autres députés écologistes et Génération.s sont arrivés à l’assemblée nationale quelques jours après les élections (photo D.R.).

PREMIÈRE CIRCONSCRIPTION Laurent Croizier “Le dépassement des clivages a toujours été un des piliers de mon engagement”

Réélu à l’issue d’une triangulaire incertaine, le député MoDem rempile pour un deuxième mandat. Avec toujours la même boussole : le rassemblement des forces républicaines. À l’assemblée, comme au niveau municipal.

L.P. : La dissolution a été une grave erreur ? L.C. : C’était la pire des solutions, elle a été violente pour tout le monde, élus comme citoyens. L.P. : Vous avez digéré les huées subies au Kursaal le soir des résultats ? L.C. : Le Kursaal doit être la maison com mune des Bisontins les soirs d’élection. Hélas depuis de trop nombreuses années, la gauche s’est approprié cet endroit pour en faire un lieu de meeting poli tique. Et voir que ni Mme Voynet ni Mme Vignot n’ont eu la moindre réaction face à ces comportements haineux, ce n’est pas acceptable. Avec cet épisode, c’est la démocratie qui a été bousculée par les militants d’extrême gauche. L.P. : Que prônez-vous pour la suite ? L.C. : Il faut désormais s’entendre sur un projet législatif autour des grandes priorités à régler dans les prochains mois pour les Français, dans un arc qui va de la droite modérée et républicaine, à la gauche modérée, y compris les socia listes. Il faut se réunir autour des idées et des convictions. La question du gou vernement sera secondaire jusqu’à la

Laurent Croizier à l’Assemblée nationale après sa réélection.

L a Presse : Comment analysez-vous votre réélection ? Laurent Croizier : Je la dois indéniablement à mon travail de terrain et cela confirme ce que j’ai toujours pensé : c’est par la proximité et la présence sur le terrain qu’on redorera le blason de la politique. Sentir que son député est proche, dis ponible et accessible, c’est le message que m’ont adressé les citoyens comme les élus locaux durant cette campagne. Les politiques ont eu trop tendance à oublier qu’ils étaient au service des gens et non le contraire. La deuxième chose que j’ai entendue, c’est le sentiment qu’ont les gens de ne pas être entendus ni écoutés et cet élément était encore plus sensible cette année qu’en 2022. L.P. : Pour quelle raison selon ce fossé s’est encore creusé ? L.C. : Les décisions prises à Paris se s’ap

puient pas suffisamment sur le quotidien des Français et en cela, je reconnais évidemment que le gouvernement pré cédent n’a pas réussi, justement parce qu’il ne s’est pas suffisamment appuyé sur les élus locaux, les citoyens ou encore les corps intermédiaires pour bâtir sa politique. Les citoyens ont également eu le sentiment qu’on préférait s’occuper des grands enjeux comme le climat, certes indispensables, au détriment de leur quotidien : les transports, le loge ment, la sécurité, l’école, l’accès à un médecin… J’ai remarqué aussi le ren forcement de la fracture entre les urbains et les ruraux. Sur ce point, on paie encore cher le prix de la loi N.O.T.R.E. Quand les gens des villages voient que toutes les directions sont parties à Dijon, et qu’il faut des mois pour refaire sa carte d’identité, forcément ils ont l’impression de subir.

rentrée. Comme il n’y a aucune majorité, ce ne sera pas au gouvernement de por ter un projet de société. L.P. : Le macronisme est-il mort ? L.C. : Au sens du rassemblement autour d’Emmanuel Macron ? Oui, clairement. Mais au sens du dépassement des cli vages, il a encore de beaux jours devant lui j’en suis persuadé. Ce dépassement des clivages a toujours été un des piliers de mon engagement. L.P. : Localement à Besançon, comment devra t-il se traduire ? L.C. : En tant que député, j’ai construit mon mandat sur la proximité. Je me devrai d’être encore plus sur le terrain désormais, et je compte mettre en place

des temps d’échanges pour faire en sorte que les gens renouent le dialogue entre eux. L.P. : Et au plan municipal ? L.C. : Je serai toujours pleinement engagé sur les dossiers municipaux et je compte bien m’engager pleinement dans la bataille des municipales, car je considère que le bilan des années Vignot est catastrophique, sur tous les sujets, sans exception. Besançon a besoin d’am bition, je serai pleinement aux côtés de ceux qui porteront cette ambition, dans un rassemblement que j’espère large, bien au-delà des étiquettes, avec des gens qui ont envie de revoir Besançon en grand. n Propos recueillis par J.-F.H.

Politique 9

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HAUT-DOUBS Annie Genevard “Le “En même temps” a conduit à des politiques confuses, incertaines, tièdes”

Pour la nouvelle vice-présidente de l’Asemblée nationale large ment réélue dans le Haut-Doubs avec 62,69 % des voix, le sen timent d’abandon des territoires ruraux est une des clés de la fracture actuelle. Elle prône aussi pour un retour du référendum.

au rendez-vous. Résultat : ça craque de partout. L.P. : Dans votre circonscription, comment expli quez-vous la forte poussée du R.N. ? A.G. : Il n’a en effet jamais été aussi haut. Quand il y a une vague nationale, tous les candidats en profitent. On l’avait déjà remarqué en 2017 avec la vague macroniste, la candidate macro niste locale en avait profité aussi. Évi demment qu’il faut prendre très au sérieux ces mouvements d’opinion. Loca lement, mon enracinement et l’équation personnelle ont beaucoup joué et j’y vois bien sûr une forme de reconnais sance de mon travail. Mais au plan national, si les forces politiques ne règlent pas les principales préoccupa tions des Français (la sécurité, le pouvoir d’achat, etc.), la colère va encore s’am plifier en 2027. Le bon résultat du R.N. en milieu rural y compris dans le Haut Doubs s’explique aussi par ce sentiment d’abandon des territoires. Je pense qu’on touche là à la faute majeure de ces derniers gouvernements . L.P. : La Droite républicaine (nouveau nom des

Annie Genevard, à l’Assemblée nationale le 8 juillet dernier, réélue dans sa circonscription du Haut-Doubs.

L a Presse : Quelle leçon tirez-vous de ces dernières législatives ? Annie Genevard : La première, c’est l’im prudence du président de la République. Une dissolution est faite pour clarifier une situation et renforcer une majorité. Cette dissolution n’a rempli aucun de ces deux objectifs. Ensuite, à l’issue du premier tour, le fait que les deux groupes les plus importants soient le R.N. et le N.F.P. montre la grande colère qui s’est exprimée dans le pays. Les Français ont constaté que leurs problèmes n’ont toujours pas été réglés depuis sept ans, et même douze ans. C’est une illustration claire que le “en même temps” conduit à des politiques confuses, incertaines, tièdes, et qui ne fonctionnent donc pas. Le rôle du président de la République est d’apaiser. Par cette politique, il n’a fait que fracturer le pays.

L.P. : Comment expliquez-vous cette fracture encore plus béante ? A.G. : Je pense qu’on a tué la proximité depuis douze ans. Les lois votées déjà sous François Hollande (loi N.O.T.R.E. notamment) ont sérieusement aggravé les choses et cette fracture n’a fait que s’amplifier depuis. En créant des cantons trop grands, des intercommunalités trop grandes, des agglomérations trop grandes, des Régions trop grandes, on a fait voler en éclat les territoires qui structuraient l’espace mental des Fran çais depuis toujours. Ces fractures se sont étendues aux questions de santé (déserts médicaux), de l’école, et c’est tout cela, je pense, qui a créé un sen timent d’insécurité et de révolte qui vient de s’exprimer dans les urnes. Toute cette proximité a été bradée au motif d’une pseudo-efficacité et de pseudo-économies qui n’ont jamais été

cage actuel, égale ment réfléchir à une réforme des ins titutions de la V ème République. Je pense aussi qu’il faut rapidement songer à réinterroger la consultation du peuple, notamment à travers la pratique du référendum, là où les politiques ont été incapables de trancher sur des questions comme l’immigration, la démocratie sociale ou l’aménagement du territoire. Ce dernier point, je le répète, est fon damental. Quand dans un village il n’y a plus de commerce, plus d’école, plus de service public, plus d’office religieux, parfois même plus de mairie, tout ce qui faisait communauté, alors on aboutit à ces colères. n Propos recueillis par J.-F.H.

L.R.) aurait donc les solutions aux problèmes ? A.G. : Les Français veulent deux choses : que les institutions ne soient pas blo quées et que la droite subsiste et ne soit pas absorbée par le macronisme ou le R.N. La droite n’est pas morte, loin de là, avec 200 parlementaires (dont les sénateurs), de nombreux élus dans les collectivités, une doctrine et un vrai projet. D’où le pacte législatif proposé par Laurent Wauquiez qui tend la main à tous ceux qui veulent travailler avec nous pour peser et proposer des vraies solutions aux problèmes. Je pense que le sens des responsabilités de tous les parlementaires doit être convoqué dans ce contexte où personne n’a la majorité. Peut-être faudra-t-il, au regard du blo

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SANTÉ

À l’échelle du Haut-Doubs forestier

La maison médicale de garde opérationnelle depuis le 1 er juillet En réflexion depuis 10 ans, ce projet voit enfin le jour. Il permettra de centraliser la garde des médecins généralistes du Haut-Doubs forestier en optimisant aussi l’activité du service des urgences à l’hôpital.

La maison médicale de garde mobilise un ou deux médecins généralistes.

EN BREF Les Hôpitaux-Neufs Le Comité d’Animation des Hôpitaux-Neufs organise le 4 août sa traditionnelle marche gourmande des alpages sur les communes des Hôpitaux-Neufs et des Hôpitaux-Vieux. Toutes les informations pratiques auprès de Jean-Marc Raymond au 06 72 21 15 55. Salon du livre L’association des Z’Alouniers organise, en partenariat avec la librairie Rousseau de Pontarlier, la 17 ème édition du Salon du Livre de Gellin les 10 et 11 août. Près de 25 auteurs seront présents. Auteurs de romans, de nouvelles, de polars, de témoignages ou de documentaires, auteurs jeunesse : tous les styles sont représentés. Plus d’infos sur le blog : http :// salon-du-livre gellin.overblog.com Piscine À la piscine municipale Georges-Cuinet de récréatifs pour les enfants ! Accès au solarium, structure gonflable aquatique, jardin aquatique, coin lecture-création, ping pong, terrain de volley, de football et de Pontarlier, les mercredis de l’été, c’est après-midi C ette maison médicale de garde remplace les qua tre secteurs de garde de médecine générale qui existaient auparavant sur le Haut-Doubs forestier, à savoir sur Pontarlier, Mouthe, Levier et Frasne. “Ce projet de fusion en un seul secteur était évoqué depuis 10 ans. Il répond d’abord à la pénurie de médecins sur certains secteurs où les praticiens étaient de garde toutes les trois semaines” , justifie Laure Jagiello, directrice de la C.P.T.S. du Haut-Doubs Forestier (com munauté professionnelle terri toriale de santé) qui assurera le fonctionnement de cette nou

ont accepté de venir à la maison médicale de garde. Avec cet effec tif, un médecin assure une garde tous les deux mois et il est mobi lisé deux week-ends par an. Cette organisation collective apporte du confort de vie pour les médecins tout en optimisant la permanence de soins. L’autre intérêt réside dans la proximité de la structure avec le service des urgences. Les patients dont la prise en charge ne nécessite pas de plateau tech nique sont nécessairement réorientés vers la maison médi cale de garde. Une solution pour apporter un peu d’air aux Urgences qui se verront ainsi

velle entité médicale. Aménagée dans les locaux situés en face de l’entrée de l’hôpital, la maison médicale de garde comprend un espace d’accueil, une salle d’attente et les salles de consultation. Elle mobilise un ou deux médecins généra listes en fonction des pics d’ac tivité. Son fonctionnement vient en renfort de l’ouverture nor male d’un cabinet médical. À savoir du lundi au vendredi de 20 heures à minuit. Le samedi de midi à minuit, et les dimanches et jours fériés de 8 heures à minuit. Sur les 38 médecins généralistes qui exercent sur la C.P.T.S., 33

Laure Jagiello qui rappelle le soutien inconditionnel de l’A.R.S. qui finance le projet par le biais du Fonds d’intervention régional. “La centralisation a aussi ses limites. On réfléchit actuellement pour améliorer la prise en charge des personnes les plus éloignées de l’hôpital. La maison médicale de garde est aussi une alternative de consultation bienvenue pour les 6 000 personnes de la C.P.T.S. qui n’ont pas de médecin réfé rent.” Soit 8,5 % de la population. Un taux en augmentation depuis un an. n F.C.

libérer de la bobologie. Ce dis positif est aussi le fruit d’un par tenariat avec la C.P.T.S. et l’hô pital qui met à disposition les locaux et a recruté les secrétaires médicales qui assurent les entrées administratives et l’en caissement. La centralisation des secteurs de garde de méde cine générale ne s’applique pas aux pharmacies du territoire qui conservent leur propre orga nisation. “Utile quand même de signaler que ce sont les phar macies qui nous approvisionnent en matériel et en médicaments de première urgence” ajoute

Contactez le 116 117 Si vous êtes souffrant en dehors des heures d’ouverture des cabinets médicaux et que cela ne nécessite pas une consultation aux urgences, ayez le réflexe de contacter la maison médicale de garde en appelant le 116 117. Ce numéro remplace le 39 66)

PONTARLIER

Période 1950-1990

Un don de 6 400 cartes postales aux archives Collectionneur invétéré et passionné du patrimoine, Jean Michel a amassé une collection impression nante de cartes postales qu’il a soigneusement référencées dans une base de données. Du pain bénit pour le service des archives municipales.

Haut-Doubs et du Jura ne s’est pas contenté d’accumuler les cartes. Avec la rigueur qui le caractérise, il a mené un gros travail de documentation pour constituer une base de données prenant en compte 35 critères. “La grande difficulté, c’est de réussir à dater la prise de vue car les éditeurs prenaient grand soin de ne rien mentionner sachant que les clients voulaient toujours la carte la plus récente. Ce travail documentaire a aussi été transmis aux archives. On peut faire toutes sortes de recherches sur un site, un bâti ment, un lieu…” Pourquoi faire ce don aux archives ? Jean Michel sait qu’il ne sera pas éternel et souhaite que sa collection lui survive de façon utile. “La meilleure place pour cette collection, c’est dans un service d’archive qui est équipé pour gérer ces éléments et dispose aussi des compétences humaines appropriées pour ce travail.” À quelques semaines d’un départ en retraite attendu et mérité, Annie Brischoux la responsable du service des archives apprécie la valeur du don. “Quelle chance d’avoir la base de données ! On a commencé à mobiliser un jeune stagiaire pour classer ces cartes. Il effectue ce travail en reprenant douze champs de la base de don nées de Jean Michel.” Ce travail de référencement sera long et aboutira aussi à la numérisation

D’ un seul coup d’un seul, le fonds de cartes postales des Archives municipales est passé de 4 000 à 10 000 unités. “C’est un don d’une valeur inestimable. En volume, cela représente 2,5 mètres linéaires et 28 classeurs” , annonce Daniella Thiebaud Fonck, l’adjointe pontissalienne à la culture. Après les œuvres de Pierre Bichet léguées par ses descen dants au musée de Pontarlier, c’est un nouvel élément de la mémoire patrimoniale qui est ainsi sauvegardé au profit du bien commun. “On a la chance d’avoir des collectionneurs ou des artistes qui souhaitent trans mettre et partager le fruit de leur passion. Le fait qu’ils donnent à des structures comme le musée ou les archives est une belle marque de confiance sur la qua lité de ces services qu’ils jugent à même de valoriser cet héritage” , apprécie le maire Patrick Genre. Le généreux donateur n’est pas un inconnu. Propriétaire d’une résidence secondaire à Métabief depuis 1980, Jean Michel s’est très vite intéressé aux éléments

du patrimoine. “On est arrivé à une période où la station de Méta bief était encore en plein déve loppement tout comme les vil lages du Haut-Doubs qui commençaient à s’agrandir.” Cet ingénieur en retraite qui était spécialisé dans la gestion d’in formations s’est pris au jeu de démarrer une collection de cartes postales achetées sur les bro cantes ou dans les commerces à vocation touristique. “La col lection s’organise en deux parties. Il y a des vues sur les villages et des cartes d’ambiance autour des spécialités locales: les fro mages, les vaches, les fermes. La

collection couvre la période de l’après-guerre jusqu’aux années quatre-vingt-dix. On constate des évolutions tech niques et la géné ralisation des vues aériennes.” Jean Michel qui s’est également beaucoup inté ressé aux croix en fer forgé du

“C’est un don d’une valeur inestimable.”

“La meilleure place pour cette collection, c’est dans un service d’archives”, justifie Jean Michel.

toujours sur certaines de ces cartes et tout usage commercial nécessiterait d’avoir l’accord des éditeurs concernés.” n F.C.

de toutes les cartes postales. “Elles sont aujourd’hui consul tables sur place et exploitables uniquement pour un usage privé. Les droits d’auteur s’appliquent

pétanque, transats, etc. Tous les mercredis après midi jusqu’au 21 août. Infos au 03 81 39 25 61.

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