La Presse Bisontine 265 - Juillet 2024
22 Le dossier
La Presse Bisontine n°265 - Juillet 2024
l Formation
l Besançon
Chemin des Montarmots
Limiter le nombre d’inscrits Le Grand Besançon a son école de trail Créée il y a 5 ans, l’école “Grand Besançon Trail Acadé mie”, initie les enfants dès le plus jeune âge au sport outdoor. Presque victime de son succès, l’école est obligée de limiter les inscriptions pour l’an prochain.
Le C.O.P.S., le creuset de l’élite et du sport-santé Créé en 2019 par Alexandre Chouffe, ancien cycliste professionnel, cet espace est dédié à l’amélioration des performances sportives, mais aussi à l’activité physique et à ses bienfaits. Derrière ses murs se côtoient la jeune pépite de la Groupama-F.D.J. et le Monsieur et Madame Tout-le-monde.
La priorité est donnée à la découverte de l’environne ment des jeunes sportifs plutôt qu’à la compétition.
I ci, même si les enfants sont accueillis dès l’âge de 6 ans, ce n’est pas une fabrique de champions. Dans ce club, on privilégie autre chose. “La voca tion de l’académie est la formation, bien sûr, mais avant tout la décou verte de l’environnement et de notre patrimoine, le tout à travers le trail. Finalement, le trail est juste une excuse pour aller décou
vrir toutes les richesses qui nous entourent à Besançon!” nuance Karim Ayady, le président de la Grand Besançon Trail Académie. Même si indirectement, l’acadé mie amènera forcément quelques jeunes bien motivés à la compé tition, la volonté des bénévoles est de faire découvrir aux jeunes les collines et les forêts de Besan çon et des communes alentour.
“les enfants progressent sans s’en apercevoir car tout passe par le jeu et la découverte!” poursuit Karim Ayady. L’académie anime également un groupe adulte. Démarrée modestement avec deux encadrants et une douzaine de gamins, la Grand Besançon Trail Académie est rapidement montée en régime, à tel point “qu’on a dû tirer un peu le frein à main il y a deux ans. On s’est fait submerger de demandes à la sortie du Covid. On doit donc limiter le nombre de places, on ne peut pas se permettre de se faire déborder, nous n’aurions pas assez d’éducateurs pour rece voir tout le monde dans de bonnes conditions” prévient le président. Le projet 2024-2025 que les diri geants sont en tain d’affiner pour la rentrée de septembre sera indiscutablement axé sur la qua lité, au détriment peut-être de la quantité. Grand Besançon Trail Académie intégrera dès le courant de l’été la base outdoor des Prés-de-Vaux où sera installé son siège. “Cette base outdoor nous permettra peut être d’attirer de nouveaux enca drants” escompte M. Ayady. n J.-F.H.
Les groupes se rassemblent une fois par semaine, chaque fois à un endroit différent. “Cela demande un peu d’organisation pour les parents car on est toujours en itinérance. On part d’un point A et on arrive à un point B, sur des distances de 3 à 8 km. On développe des compétences motrices des jeunes grâce à nos encadrants, diplômés d’État” , à l’image de Dylan Ribeiro, un enseignant et athlète qui a rejoint récemment la Team Salomon, de Delphine Monnier-Benoit, ostéo pathe bisontine et encadrante, et son mari Philippe, préparateur physique. Le club compte aujourd’hui une douzaine d’en cadrants permanents. Et quelques autres qui viennent de temps en temps distiller des conseils, comme Manon Bohard, la cham pionne de trail, et son mari Alexandre Cailler, historien, qui initie les jeunes au patrimoine local. Comme Manon Bohard, un autre champion bisontin de trail possède sa licence à l’académie bisontine: Thibaut Baronian. “Chaque encadrant gère un petit groupe de 6 à 8 jeunes, on est donc sur des petits groupes” poursuit le président. Avec cette méthode,
L e bureau d’Alexandre Chouffe est le théâtre d’un ballet incessant de personnes: les coachs, cyclistes en demande de conseils et même Fabien Doubey, le cou reur de la TotalÉnergies, qui a besoin d’un chargeur de télé phone, s’arrêtent pour taper la causette avec le P.D.G. du C.O.P.S., le Complexe d’Optimi sation de la Performance Spor tive, un bâtiment de 2500 m² aménagé pour l’activité physique en plein cœur de la zone d’activité des Montarmots, à Besançon. Ce bâtiment récent, achevé en 2019, témoigne de la reconver sion réussie de son propriétaire : Alexandre Chouffe était cycliste professionnel avant de se lancer dans le fitness. “J’ai participé au cours de ma brève carrière à de très belles courses, notamment Paris-Roubaix. En 2003, après un accident avec une voiture, j’ai décidé d’arrêter le vélo, souffle le natif de Besançon. Par la suite, il a fallu que je me réinvente un
parcours. J’ai travaillé un peu dans l’immobilier, puis j’ai ouvert une salle de sport chemin des Planches, en 2013. Pour autant, j’ai conservé des liens avec des personnes rencontrées lorsque j’étais cycliste. C’est ainsi que j’ai repris contact avec Frédéric Grappe, le directeur du pôle per formance à la Groupama-F.D.J. qui m’a entraîné au début des années 2000. Je lui ai fait part de mon projet de bâtir un com plexe sportif innovant, un lieu dans lequel Monsieur et Madame Tout-le-monde peuvent profiter des mêmes installations que les sportifs d’élite. C’est comme ça que le C.O.P.S. est né.” Accompagné de Frédéric Grappe et soutenu par Marc Madiot, le manager de la Groupama-F.D.J., Alexandre Chouffe a développé un complexe “sans équivalent en Europe” , dédié à l’amélioration des performances des cyclistes et à la recherche. Un tiers du C.O.P.S. est occupé par la forma tion marquée du sceau de la
De gauche à droite le président du club Karim Ayady, le trésorier Charles Aubert, le secrétaire général Sam Béliard et les enfants Matys, Suzanne et Arthur.
l Besançon D.U. Trail Running Une formation - presque - unique en France Lancé en 2019, cette formation proposée par l’Université de Besançon attire des étudiants des filières médi cales, paramédicales et S.T.A.P.S., mais également des professionnels issus des domaines de la santé et du sport. L’objectif affiché de ce D.U. est d’améliorer les performances des traileurs, nombreux dans notre région.
Samuel Béliard,
U n vélo de biking et un tapis de course sont prêts à l’emploi. Des électrocardiogrammes sont placés en évidence devant des écrans d’ordinateurs affichant une simulation de course. Ce maté riel, visible au centre bisontin de cardiologie Cardioptim, est un avant-goût des travaux pratiques que peuvent réaliser les étudiants inscrits au diplôme d’université Trail Running. “À l’aide de ces machines et avec le concours de traileurs professionnels ou non, on étudie avec eux la biomécanique, les échanges gazeux durant l’effort ou les temps de vol. Les données que nous obtenons grâce à nos appareils de mesure nous permet tent d’améliorer les performances des coureurs” , explique Samuel Béliard, médecin vasculaire et coresponsable, avec son collègue
aussi citer Jonas Forot, respon sable du suivi de la haute perfor mance au Centre National de Ski Nordique de Prémanon, qui tient un cours sur la performance en haute altitude, détaille le cores ponsable du D.U. Trail Running. La difficulté pour tous ces ensei gnants, dont je fais partie, c’est de rendre leur discours intelligible auprès d’étudiants qui, parce qu’ils viennent de différentes filières, ont souvent besoin d’une remise à niveau.” Avec la présence de ces experts, l’objectif de cette formation est bien sûr d’optimiser la perfor mance des traileurs et traileuses. “Notre but est de placer le traileur au centre, insiste Samuel Béliard. Comme le footballeur, il doit avoir autour de lui un kiné et un staff médical pour soigner ces blessures, un entraîneur pour sa préparation
Samuel Marraffi, du D.U. Trail Running (course sur sentier en français). Un diplôme créé en 2019 pour compléter l’offre de forma tions proposées par la faculté de sport de Besançon. “J’ai été sollicité par la Ville et l’U.F.R.-S.T.A.P.S., dirigé par Cheikh Tidiane Wane, pour développer cette formation. Cette demande était motivée par le fait que la Franche-Comté est une terre de trail. Pensez au trail des Forts, celui du Mont d’Or… De plus, des traileurs renommés habitent dans notre région, comme Sange Sherpa” , note celui qui est lui-même amateur de la disci pline. Ce diplôme d’université, sans être une innovation, ne se trouve que dans quelques campus. “Il n’y a que deux diplômes semblables au nôtre en France métropolitaine: l’un est proposé à Font-Romeu,
dans les Pyrénées, l’autre à Gre noble ”, précise Samuel Béliard. Chaque année, 36 étudiants d’ho rizons différents composent une promotion : “Nous accueillons équi tablement des étudiants de méde cine, de kinésithérapie, de podo logie et de S.T.A.P.S. Pour entrer, il faut qu’ils aient au minimum un niveau licence” . Une personne déjà professionnelle dans un des quatre domaines cités précédem ment, tel un podologue ou un trai leur élite, peut également intégrer cette formation d’une durée d’un an. Les futurs diplômés sont enca drés par des professeurs aux C.V. très variés. “Nous comptons dans nos rangs Manon Bohard, trai leuse doubiste, qui donne des cours de nutrition. C’est un enseignement important quand on sait comme il est difficile de s’hydrater et de s’alimenter en courant. Je peux
médecin du sport, entamera
sa sixième année à la tête du D.U. Trail Running, à Besançon.
En plus de ces enseignements, les étudiants en D.U. Trail Running ont la chance d’assister au cours de leur année de formation à une table ronde animée par des athlètes, des entraîneurs et des membres d’un staff technique. Une occasion rêvée pour ces jeunes d’en apprendre un peu plus sur ces métiers qui seront peut-être les leurs dans un avenir proche. n
physique… Les étudiants analy sent la physiologie et la psychologie du traileur en cours traditionnels, mais aussi pendant des sessions que nous organisons avec des cou reurs professionnels, dans les bois autour de Besançon. La théorie et la pratique permettent de com prendre les problématiques aux quelles sont confrontés ces spor tifs.”
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