La Presse Bisontine 265 - Juillet 2024
12 Besançon
La Presse Bisontine n°265 - Juillet 2024
CITADELLE
Histoire La dernière lettre d’un fusillé remise au Musée de la Résistance Peu avant de mourir, Jean Lamarre a souhaité faire don au Musée de la Résistance de documents historiques, retrouvés dans les archives familiales à Besançon et dans d’autres régions, concernant son frère résistant, André, fusillé en avril 1944.
“C hers parents, frères et sœurs, je vous envoie ce petit mot qui sera le der nier. Mais je meurs avec courage en pensant à vous tous. Je ne regrette rien, nous savions ce qui nous attendait, que voulez-vous…” Ainsi débute la lettre rédigée par André Lamarre, peu avant son exécution. Sui vent en guise d’adieu quelques mots glissés à l’attention de ses proches, notamment à son frère Jean.Un texte
“Mon père tenait à ce que cette lettre vous arrive pour que la mort de son frère ne soit pas vaine, ni oubliée” , pour suit sa mère. Décédé il y a peu à l’âge de 97 ans, Jean Lamarre était installé à Besançon depuis les années soixante dix. Le reste de la famille se trouve en région parisienne, dont elle est origi naire. Le dépôt des documents (qui comprend cette dernière lettre, ainsi qu’un journal de résistant et le bulletin de décès d’André Lamarre), devait ini tialement se faire en sa présence, mais son état de santé ne l’a pas permis. “Il aurait été, j’en suis sûr, ému” , confie Nicolas Guillaume, qui a profité d’une dernière passation de mémoire, en enre gistrant le témoignage audio de son grand-père quelques jours avant son décès. “Il nous a appris qu’il était au courant de certaines choses, et qu’il ramenait les messages de son frère lorsqu’il était emprisonné via un ther mos. Ce qui fait qu’il aurait pu aussi être inquiété.”
émouvant et personnel, que le temps a figé sur une feuille jaunie, et que la famille Lamarre tenait donc à partager. Car il a aujourd’hui valeur de témoi gnage universel. “Si on fait don d’une partie de l’histoire familiale au Musée bisontin, c’est aussi pour inciter les gens à faire de même. Cela participe d’une transmission. Il ne faut pas avoir peur des musées” , souligne Nicolas Guil laume, qui a accompagné son grand père dans la démarche.
Les proches de Jean Lamarre, récemment décédé, ont fait don pour lui des documents au Musée bisontin.
réjouit Nicolas. Pour le Musée de la Résistance et de la Déportation, ce don trouve d’autant plus de résonance qu’il dispose déjà d’un fonds de lettres de fusillés, associées à l’histoire des 100 personnes exécutées à la Citadelle entre 1941 et 1945. Il vient ainsi compléter sa démarche de collecte. “Le musée se construit autour de ces donations, comme le met en avant l’actuelle exposition temporaire : “Autour de la table, histoires en partage”. Ce patrimoine qui est le vôtre devient le nôtre et sera partagé dans un message commun de mémoire à tous les visiteurs” , a rappelé avec reconnaissance Vincent Briand, son directeur, lors de la remise informelle de ces documents le 30 mai dernier, dans une salle jouxtant les espaces d’exposition. n S.G.
Jean Lamarre avait déjà témoigné de l’histoire de son aîné, condamné pour faits de résistance, dans le documentaire télévisé “Les quatre fusillés du Krem lin-Bicêtre”. Un film réalisé à partir des documents retrouvés par Caroline Bray et des numérisations d’archives familiales, faites il y a plusieurs années par Nicolas Guillaume. Si la famille
avait bien connais sance et copie de cette dernière lettre écrite par André, elle ne savait plus en revanche où se trou vait l’original. “Il a fallu insister auprès de l’un des oncles qui croyait ne pas l’avoir, mais elle a finalement pu être retrouvée” , se
L’histoire d’André Lamarre, jeune résistant fusillé à 18 ans, à
Un texte émouvant remis par ses descendants.
Suresnes, va pouvoir perdurer.
EN BREF
DÉCHETS
Plus de 600 00 passages On ne dit plus déchetterie… mais éco-centre
Défense Plusieurs entreprises du Grand Besançon ont participé au salon Eurosatory, le rendez-vous mondial de référence pour tous les professionnels de la Défense et de la Sécurité, du 17 au 21 juin dernier au Parc des Expositions de Paris Nord. Parmi elles, la société Dixi Microtechniques de Marchaux Chaudefontaine (solutions micromécaniques et microtechniques), P.M.T. A.S.D. de Besançon (filière aéro-spatial-défense), Silmach de Besançon (experte de la gravure profonde), Sopil de Pirey (transformation des métaux), S.T.S.I. de Chemaudin-et Vaux (transports spéciaux industriels), et Vitabri de Besançon (fabricant de tentes pliantes à déploiement rapide, adaptées à usage La jeune saint-vitoise Éva Ravet s’aligne au concours de Miss Sublime Franche-Comté qui aura lieu le 12 octobre prochain à La Cluse-et-Mijoux (Haut Doubs). Ce concours a pour mission de permettre aux candidates d’atteindre leurs objectifs personnels durant leur aventure : reprendre confiance en soi, vaincre sa timidité… La jeune Saint Vitoise peut être encouragée sur les réseaux sociaux, sur sa page Facebook : https://www.facebook.com/ profile.php?id=61553466753 633 professionnel). Miss Sublime
Les déchets sont désormais des matières valorisables. La filière tri se perfectionne dans les éco-centres du Grand Besançon. Visite.
L es habitants du Grand Besançon sont souvent cités en exemple en matière de gestion des déchets. Depuis 2010, les ménages ont réduit le poids de leurs déchets résiduels de près de 20 %. Ils ont également pris l’habitude de fréquenter les déchetteries (elles sont au nom bre de 16 sur le territoire du Sybert). Sur la seule année 2023, les déchetteries locales ont enregistré 616 301 visites,
pour 47 074 tonnes de déchets déposés, soit environ 200 kg par an et par habitant. Chaque titulaire de badge d’accès à une déchetterie y vient en moyenne six fois par an. “Avec plus de 600 000 visites par an, nous sommes un des sites touris tiques les plus fréquentés de Bourgogne-Franche-Comté !” sourit Loys Monllor, le direc teur du Sybert. Les déchetteries du Grand Besançon évoluent et devien
Il est désormais possible dans certains éco-centres de récupérer des copeaux de bois traités sur place.
de planches pour bricoler mais aussi de carrelage, chevrons et autre petit matériel se mul tiplient. Les déchetteries accueillent également des ressourceries qui ont récupéré l’an denier près de 1 300 tonnes d’objets valorisés ensuite grâce à du personnel en insertion. Ces déchetteries rebaptisées éco centres deviennent ainsi un lieu de ressources où les objets déposés peuvent être valorisés par le don, la transformation, la réparation ou encore la réuti lisation. Les 16 déchetteries du territoire se transformeront ainsi progressivement en éco centres. n J.-F.H.
nent progressivement “des éco centres où on trouve des ser vices, de l’accompagnement et du réemploi” ajoute Cyril devesa, le président du syndi cat. Avec une trentaine d’agri culteurs partenaires, les déchets verts y sont broyés pour faire du co-compostage, afin “que les déchets du terri toire deviennent une ressource” poursuit-il. Boiseries, alumi nium sont désormais triés et valorisés. Les biodéchets peu vent y être déposés dans des composteurs partagés. Un sys tème de consignes pour les bou teilles se met en place progres sivement. C’est le cas déjà aux Tilleroyes. Des zones de récu pération de palettes en bois,
Loys Monllor, le directeur du Sybert, explique les consignes de tri et les filières de récupération, notamment du verre.
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