La Presse Bisontine 264 - Juin 2024

2 Retour sur info - Besançon

La Presse Bisontine n°264 - Juin 2024

Le bureau de Poste Demangel devrait disparaître

Dur dur pour le commerce de centre-ville

C’ est pour éviter cette issue fatale que les syndicats se sont mobilisés devant le bureau de Poste de la rue Demangel le 21 mai dernier, et fait signer une pétition aux usagers présents. Ce bureau de Poste devrait fermer ses portes en novembre. Ni les salariés, ni le propriétaire du bâtiment n’ont été mis au courant. “Nous l’avons appris par hasard tonne Samia Yazid, déléguée syndicale C.G.T. La maire de Besançon nous a confirmé, elle, qu’elle avait reçu un courrier de la direction de La Poste l’informant de cette fermeture.” “Je n’ai eu aucun courrier officiel de La Poste m’informant de leur souhait de résilier le bail” ajoute Jean-Paul Renoud-Grappin, le propriétaire de la tour Demangel située à côté de son étude de commis saire-priseur. Une décision d’autant plus surprenante que La Poste avait investi près de 200 000 euros pour rénover ce bureau il y a deux ans. “Et que depuis mars dernier, on reçoit les candidats pour l’examen du Code de la route, une de nos nouvelles missions” ajouteM me Yazid. Cette réorganisation est d’autant plus incompréhensible selon les syndicats qu’un des bureaux les plus proches, avenue Clemenceau, ne devrait plus être ouvert qu’aux professionnels d’ici quelque temps. “Ce bureau à Demangel, les riverains y tiennent plaide M. Renoud

(photo Ville de Besançon)

L’Air de rien, undes commerces

emblématiques du centre-ville baissera le rideau cet été (photo D.R.).

Samia Yazid, représentante C.G.T. F.A.P.T. et ses collègues ont fait signer une pétition aux usagers du bureau le 21 mai.

Grappin. D’autant que c’est un des seuls de la ville où on peut se garer !” Les syndicats dénoncent une nouvelle fois le lent délitement du service public postal. “On ne lâchera pas ce combat !” insiste Samia Yazid. n

L es initiatives pour soutenir le commerce de centre-ville se multiplient comme cette pre mière opération baptisée “Bonjour” initiée par l’Union des commerçants de Besançon (U.C.B.) le 1er juin dans les rues commerçantes du centre. Ces efforts soutenus par les pouvoirs publics ne suffisent pas à cacher une situation complexe. Der nier épisode en date : la fermeture annoncée d’un des commerces pourtant les plus dynamiques de la Boucle : la boutique L’Air de rien. L’enseigne se targuait pourtant il y a quelques mois seulement d’avoir décroché le titre de “Meilleur com merce indépendant de Bourgogne Franche-Comté”. Mais son patron Pascal Arnoud doit se résoudre à baisser le rideau, après s’être long temps battu pour que les élus locaux encouragent et facilitent l’accès au centre-ville. À Battant, c’est la question des

bornes qui continue alimenter le débat. Certains commerçants décla raient du quartier lors d’une réunion publique organisée par la liste Besan çon Maintenant le 15 mai accuser “une baisse de chiffre d’affaires de 60 %” commente l’un d’eux. Rue de Vesoul enfin, avec les tra vaux qui s’éternisent suite à l’ef fondrement de la chaussée fin février, les commerçants dont l’ac tivité a elle aussi fondu de plus de 50 % pour certains, attendent aujourd’hui un soutien des collec tivités locales. “Besançon a su aider les commerçants au moment des travaux du tram et du Covid, il est nécessaire d’enclencher un dispositif d’aide pour ces commerçants de la rue de Vesoul” a plaidé Laurent Croizier, le député du Doubs lors du dernier conseil municipal. Cette question devait être débattue ce 23 mai au sein de Grand Besançon Métropole. n Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Rédaction : Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser, Laurine Personeni. Ont collaboré à ce numéro : Alexandre Arbey, Sarah George, Rémy Girardet. Directeur artistique : Olivier Chevalier. Conception pubs : Éloïse Perrot. équipe commerciale : Virginie Girardot, Anthony Gloriod. est éditée par la société “Publipresse Médias” S.I.R.E.N. : 424 896 645 Rédaction et publicité : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr Crédits photos : La Presse Bisontine, Archi + Tech, Camille Arnaud, Jerry Bellamy, Antoine Charlier, Yves Petit, Arthur Pupecki, Théâtre Alcyon. Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Juin 2024 Commission paritaire : 0225 D 80130

Les Livres déménagent dans la Boucle

C’ était prévisible : la végétalisation de la place de la Révolution ne permettra plus au grand chapiteau des Livres dans la Boucle de se déployer cet automne. Mais comme les libraires, et le public, semblent attachés à ce grand chapiteau qui fait la marque de la mani festation, la grande librairie sera désormais décentralisée sous les arbres de Chamars. S’il est moins central que la place de la Révolution, cet emplacement n’est pas non plus déconnecté totalement des autres lieux de rencontre habituels du festival que sont le Scènacle, la Cité des arts, la Maison Victor-Hugo ou même le Méga rama. “Il est par ailleurs bien desservi par les transports en commun et offre des possibilités de stationnement à proximité

pour le public” justifient les services de G.B.M. qui organisent la manifestation. L’édition des Livres dans la Boucle 2024 sera parrainée par un auteur de best sellers, roi du thriller, Bernard Minier, qui a déjà vendu plus de 4,8 millions d’exem plaires de ses romans. Parmi les temps forts de cette prochaine édition, un hom mage à Françoise Sagan à l’occasion des 20 ans de sa disparition et des 70 ans de la sortie du livre qui l’a propulsée star de la littérature contemporaine, “Bonjour Tris tesse”. Les Livres dans le Boucle, l’an dernier, ce sont 33 250 visiteurs, un record, dont 16 % n’étaient jamais venus sur le festival, et 12 000 livres achetés sur place pour un chiffre d’affaires d’environ 180 000 euros

pour les libraires partenaires. La 9 ème édition des Livres dans la Boucle est programmée du 20 au 22 septembre prochains. n

Près de 12 000 livres se sont vendus lors de l’édition 2023 du festival.

Éditorial Europe

rope que la France doit la pérennité de son plan de relance suite à la crise sani taire. Le programme Erasmus+ pour les étudiants, la carte européenne d’assurance maladie, le règlement sur la protection des données, la suppression des frais d’iti nérance pour les portables sont des exem ples de décisions prises par les députés européens ces dernières années. Les textes votés par les parlementaires européens concernent aussi des sujets tels que le climat, l’emploi, l’alimentation, la sécurité, les migrations, les droits des consomma teurs, etc. L’Europe a évidemment ses défauts, ses incohérences et ses impuis sances. Ce serait néanmoins une erreur de jugement que de réduire ce scrutin à un règlement de comptes électoral français. Et sans doute que dans un monde de plus en plus instable et interconnecté, l’Union européenne fait face à des défis qu’aucun pays de l’U.E. ne pourra relever seul, la France pas plus qu’un autre. ■ Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser

sein que les questions de relations inter nationales se règlent entre pays souve rains, l’Europe n’étant pas - encore - com pétente en matière de défense. Pire encore que le R.N., L.F.I. joue sur les dissensions internes et les relents anti-sionistes pour rameuter, espère le parti mélenchoniste, une jeunesse qu’il désespère de voir aller voter. Quel cynisme… Les élections euro péennes méritent pourtant autre chose que d’être confisquées nationalement. À force de discours caricaturaux ou de pro pagande orientée, il n’est donc pas éton nant que l’europhobie grignote peu à peu dans l’opinion. Le délitement du sentiment européen au profit d’un nationalisme exa cerbé, on l’a vu dans l’histoire, peut mener aux pires dérives. La paix est pourtant l’acquis le plus précieux de l’Union euro péenne depuis plus de 70 ans. Il n’est pas le seul. L’Europe a sans doute sauvé la France et les autres pays membres pen dant la crise du Covid. C’est aussi à l’Eu

D ans quelques jours, les citoyens français comme tous ceux de l’Union européenne seront appelés aux urnes. Le scrutin des Euro péennes sera pour les Français la première échéance électorale depuis la Présidentielle de 2022. Le 9 juin pourtant, il ne faudra pas se tromper d’élection. Beaucoup vou draient faire croire aux Français que ce scrutin européen qui permettra ici d’élire les 81 députés français qui siégeront au Parlement européen de Strasbourg peut et doit se transformer en référendum pour ou anti-Macron. C’est le cas de certains partis extrémistes qui affichent sans ambages cette stratégie, à l’évidence payante, mais particulièrement dénaturée et malhonnête. D’autres listes ont fait de ce scrutin une tribune de propagande pro palestinienne, oubliant sans doute à des

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