La Presse Bisontine 262 - Avril 2024

24 Le dossier l Mémoire

La Presse Bisontine n°262 - Avril 2024

Ce que veulent les Bisontins

Zoom Un lieu chargé d’histoire Saint-Jacques est sans doute l’ensemble patrimonial le plus précieux et connu de Besançon. C’est dire si le sujet sera sensible aux yeux des Bisontins. U n ministre du Roi de passage à Besançon aurait dit après sa visite de Saint-Jacques : “À Besançon, ce sont les gueux qui sont les mieux logés !” Une chose est sûre à la fin de sa construction en 1702, Saint-Jacques fait partie des plus beaux hôpitaux du Royaume dirigé par Louis XIV. Au fil des siècles et jusqu’au XX ème , de nouveaux pavillons seront édifiés pour compléter l’offre de soins. Le pavillon Bersot (pour les enfants) sera construit en 1904, le bâtiment Ledoux (voies res piratoires) en 1930. La maternité La Mère et l’enfant en 1973. Dernier édifice construit avant la décision prise en 1975 de délocaliser l’hôpital en périphérie. Le site Minjoz ouvrira ses portes en 1986. De l’autre côté de la place, l’Arsenal sera construit en 1838. Il fait partie inté grante du site objet aujourd’hui de ce grand projet urbain qui s’étale sur plus de 7 hectares. Le coup d’œil le plus connu sur Saint Jacques est bien sûr sa magnifique grille, due au ferronnier Nicolas Chapuis qui vaudra à ce dernier d’être fait citoyen de Besançon en 1703. La devise latine écrite à son sommet “Tibi derelictus est pauper. Orphano tu eris adjutor” résume bien l’esprit du moment : “C’est à toi que s’abandonne le malheureux. C’est toi qui viens en aide à l’orphelin.” n

de relier le pont Canot à la rue Jean Jacques Rousseau de manière agréable etrapide” , la création d’un “hub créatif et artistique, espace dédié aux industries culturelles et créatives, aux usages du numérique et de la technologie” , ou encore “l’installation de l’école Mon Une grande journée Saint-Jacques le 25 mai La Ville de Besançon a lancé une grande consultation pour connaître le ressenti de la population par rapport au devenir de Saint-Jacques. Restitution le 25 mai, à l’occasion d’une grande journée dédiée au site.

teur) pour créer des œuvres, ainsi que le conseil des sages bisontins. “Les œuvres créées par les jeunes doivent être exposées sur les portes du pavillon Bersot, ainsi que d’autres créations préparées par des artistes seront pré sentées dans la cour d’honneur” indique laVille. L’ensemble des contributions, ainsi que des animations et expositions, seront présentées à l’occasion de la journée du 25 mai, sorte de dernières portes ouvertes avant travaux, que la Ville prépare. “Ce samedi 25 mai promet d’être un grand moment festif et popu laire pour célébrer Saint-Jacques” pro met le service démocratie participative. Des parcours mémoriels et scénogra phiques seront notamment au pro gramme de cette journée. “Et les idées retenues lors de la consultation seront dévoilées ce jour-là.” . n J.-F.H.

U ne chose paraît déjà cer taine: “Les Bisontins ne veu lent pas que ce site leur soit confisqué” note un cadre du service démocratie participative de la Ville de Besançon. Service qui a lancé une grande consultation publique. Jusqu’au 25 mars d’abord, il était pos sible pour les Bisontins de laisser leurs témoignages de parents, de mères, de soignants au sujet de la maternité La Mère et l’enfant où sont nés plus de 100 000 bébés selon la Ville. Plus largement, une concertation sur le devenir de Saint-Jacques était éga lement ouverte pour connaître les sou

tessori qui cherche de nouveaux locaux adaptés pour ses élèves.” Pas sûr que ces quelques sugges tions fassent partie de l’avant-projet de laVille… Dans ce projet de partage avec les Bisontins, la Ville a intégré également les collégiens et lycéens voisins (notamment le D.N. Made gra phisme du lycée Pas

haits des habitants de Besançon, à travers une boîte à idées et un ques tionnaire accessible en ligne. À la clô ture de cette consultation, 190 contri butions avaient été enregistrées. “Les propositions issues de la concertation citoyenne après de cette première étape participative seront analysées pour être au maximum intégrées au projet urbain et paysager” promet la Ville. Parmi les suggestions émises par les Bisontins, on peut citer par exemple “l’extension dans le pavillon Sainte-Lucienne des cantines du lycée Pasteur et du collège Victor-Hugo” , la création d’une “tra versée piéton végétalisée qui permettrait

“Les Bisontins ne veulent pas que ce site leur soit confisqué.”

Les bâtiments de Saint-Jacques recèlent quelques pépites historiques comme les cuisines des bonnes sœurs au rez-de-chaussée du pavillon Saint-Denis (photo de droite), la pharmacie de Gascon, du nom de son apothicaire bienfaiteur (photo de gauche), ou encore l’autel du plafond, au centre des quatre anciennes grandes salles des malades, là où se tenaient les messes (photo du milieu - D.R.).

l Santé

Où seront fléchés les 14 millions ? Le C.H.U. quittera définitivement les lieux en 2026

Si le C.H.U. a cédé l’ensemble des bâtiments de Saint-Jacques, il reste occupant à titre gratuit, jusqu’à la fin 2026, de certains immeubles du site.

L es pavillons Pasteur, Sainte-Élisabeth, Sainte-Anne, l’hôtel de Montmartin, et le bâti ment Percy hébergent, encore pour deux ans, certains services hospitaliers : psychiatrie, explo rations du sommeil, médecine légale notamment, dans l’attente de leur transfert sur le site Jean Minjoz. En attendant, l’hôpital en restera occupant à titre gra tuit selon la convention passée par la Ville et Territoire 25. “La remontée de ces différents ser vices prévue en 2026” indique Benjamin Lapostolle, directeur du patrimoine, des investisse ments médicaux et de la sécurité au C.H.U. Jean-Minjoz. La psychiatrie aura bien son propre bâtiment à Minjoz où un nouveau bâtiment ouvrira ses portes en 2026. “L’option consis

tant à positionner la psychiatrie au4 ème étage du bâtiment “vert” a été abandonnée, elle présentait de nombreux inconvénients (elle obligeait notamment à déplacer en cascade de nombreux services et à faire dans ce cadre de nom

particulier, mais cet apport financier va de fait contribuer aux financements des opérations immobilières prévues dans les prochaines années sur le site Jean-Minjoz, dont justement la psychiatrie, et la rénovation de locaux pour la médecine légale ou les explorations du sommeil, la future unité de chirurgie ambulatoire, etc.” indique la direction du C.H.U. n J.-F.H. La psychiatrie bénéficiera d’un nouveau bâtiment sur le site Minjoz, qui sera construit à l’avant de la Maison des familles (photo D.R.).

breuses opérations de réaménage ment)” préciseM. Lapostolle. Où le C.H.U. va-t il réinvestir les 14 millions d’euros de la récente vente de Saint-Jacques ? “Les fruits de cette vente constituent une recette pour le budget général du C.H.U. Ils ne seront pas directe ment fléchés sur un investissement

La rénovation de locaux pour la médecine légale.

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