La Presse Bisontine 262 - Avril 2024
14 Besançon
La Presse Bisontine n°262 - Avril 2024
LOGEMENT
Mes si “chères” études L’augmentation des loyers du C.R.O.U.S. passe mal
Loger dans une résidence universitaire coûtera un peu plus cher à partir de septembre. Le Conseil d’administration du C.R.O.U.S. Bourgogne-Franche-Comté a validé une augmentation des loyers de 3,5 %. Ce qui a le don d’agacer les organisations étudiantes.
L a mesure est perçue comme un nouvel affront, après l’affaire des étudiants franciliens conviés à libérer plus tôt leur logement au profit des Jeux Olympiques. Elle est d’autant plus mal comprise qu’elle intervient dans un contexte d’augmen tation continue du coût de la vie étu diante (+ 6,47 % cette année). “Les dépenses d’un étudiant s’élèvent aujourd’hui à 1 000 euros par mois. À comparaison, l’aide maximale octroyée est de 633,40 euros et ils ne sont que 2 % parmi les étudiants boursiers à la toucher” , s’indigne Zoé Degoix, prési dente de l’U.N.E.F. Bourgogne (Union nationale des étudiants de France). “Cette hausse des loyers ne va que nous précariser davantage.” Bien sûr, ce n’est pas une complète surprise. La décision votée par le C.R.O.U.S. Bourgogne-Franche-Comté fait suite à l’annonce nationale de la nouvelle présidente du C.N.O.U.S., de mettre fin au gel des loyers, en cours depuis 2020 dans les résidences uni versitaires. Ce, afin de “pouvoir accélérer les réhabilitations et l’ouverture de nou veaux logements.” Une hérésie pour les organisations étudiantes, qui estiment que ce n’est
pas aux étudiants de mettre la main à la poche pour ces nécessaires réno vations. “Sachant qu’il y a, en plus, une grande inégalité entre les logements francs-comtois et bourguignons” ,estime Zoé Degoix. “Beaucoup de moyens ont été mis côté bisontin. Un peu moins à Dijon, où une des résidences pose notam ment question (présence de cafards, sanitaires et douches toujours en com mun…).” Il y a tout aussi urgence à étoffer l’offre, selon Énora Vagnaux de l’U.N.E.F. Franche-Comté. “On ne compte que 3 000 logements universi taires côté franc-comtois, il en faudrait 6 000 de plus pour répondre aux besoins.” Les C.R.O.U.S. étaient ainsi invités à proposer en conseil d’administration une augmentation de 3,5 % des loyers (charges comprises) à compter de la rentrée 2024. Un niveau calé sur l'indice de référence des loyers. “Notre région a été la première à se prononcer, début mars (N.D.L.R. : 18 voix se sont expri mées en faveur de la hausse et 10 voix contre). On attend de voir ce qui se pas sera ailleurs, mais on ne s’interdit pas une action” , prévient déjà Zoé Degoix. De son côté, le réseau des C.R.O.U.S. assure que l’impact pour les étudiants
La fin du gel des loyers doit financer la rénovation et l’ouverture de logements.
“Les loyers restent des loyers inscrits dans une politique sociale d’héberge ment destinée à aider les étudiants, et donc en deçà du marché privé.” Il évoque par ailleurs la politique plu riannuelle d’investissement, qui par ticipe à la maintenance et la réhabi litation du parc, mais aussi à son évolution. “On travaille sur les loge ments étudiants de demain. Car le stan ding des années soixante-dix (avec des surfaces limitées parfois à 9 m 2 ), n’est plus celui d’aujourd’hui.” L’inflation guide la recherche de l’équi
restera limité. Mais ces derniers ont déjà fait leur calcul : “Il faudra payer entre 6 à 20 euros de plus par mois selon les logements (hors A.P.L.).” Ce qui est trop à leurs yeux. “Cela devient presque plus avantageux d’être logé dans le parc privé, par rapport au niveau de services.” Le risque serait donc qu’il y ait moins de candidats à terme dans ces hébergements univer sitaires. Une affirmation que conteste Jean Marc Quemeneur, directeur adjoint du C.R.O.U.S. Bourgogne-Franche-Comté.
libre financier pour les C.R.O.U.S.. Le réseau rappelle, au passage, sur son site (www.lescrous.fr) que “les gels suc cessifs (…) ont permis d’empêcher une hausse des loyers de plus de 6 % appli cable aux étudiants logés.” Ce qui a représenté un coût cumulé pour le réseau “de plus de 40 millions d’euros (compensé par l’État)” et “qu’une nou velle mesure de gel aurait représenté, pour 2025, une nouvelle perte de recettes de 15 millions d’euros supplémen taires.” n S.G.
Festival La 3ème édition du ENBREF
MONTRAPON
Sport Les Griffons partent en quête de nouvelles recrues Le club de roller hockey de Besançon, qui évoluait en N1 jusqu’en 2023 et continue de se distinguer en grande région, aimerait démocratiser davantage la pratique.
Festival D’Autres Formes (art et technologie) a lieu du 27 mars au 14 avril à Besançon. Réparti sur presque trois week-ends dans 10 lieux différents, le festival D’Autres Formes est imaginé comme un moment d’évasion technologique et poétique pour découvrir, créer, se laisser emporter, danser, sourire, être surpris, tout en gardant les yeux grands ouverts sur le monde qui nous entoure promet son créateur Simon Nicolas. Programmation complète sur https://nouvelles formes.com/ Coopilote La Coopérative d’Activité et d’Emploi Coopilote a fêté ses 20 ans le 6 mars dernier au Grand Kursaal Depuis 20 ans, cette structure accompagne principalement en Franche-Comté celles et ceux qui aspirent à entreprendre autrement. Coopilote propose à ses membres de venir tester leur projet et de s’épanouir sous le statut d’entrepreneur salarié, un statut basé sur l’autonomie dans un cadre coopératif et sécurisé. Plus d’infos au 03 81 95 48 91.
B ien que proche de son voisin sur glace, le roller hockey a moins sou vent la faveur des médias. Ce sport méconnu compte pourtant plus de clubs à l’échelle nationale, avec des adhérents venant aussi bien du monde du roller, que celui du patin à glace. À Besançon, c’est d’ailleurs pour continuer à pratiquer hors saison que le club est né. Créé il y a 26 ans, il regroupe quelque 70 licenciés. Ses joueurs, rassemblés sous l’emblème du griffon, se sont déjà plusieurs fois distingués par le passé. Le club, qui a évolué notamment en N1 de 2018 à 2023, a recruté autrefois, y
mais aussi une équipe loisirs adultes et deux équipes enfants. “On peut le pratiquer dès l’âge de 6 ans et sans limite ensuite” , prévient Charlène Tatu, mem bre active du club, “la principale diffé rence avec le hockey sur glace étant qu’il n’y a pas de contact physique entre adver saires.” Un autre des avantages se trouve dans la pratique mixte. “On pense sou vent à tort que c’est un sport de garçon.” Pour le reste, il suffit d’apprendre à être agile sur des rollers et habile avec une crosse. Le jeu allie rapidité et tactique. Les hockeyeurs manient un palet muni de pastilles de roulement, pour faciliter son déplacement. “Le terrain est un peu plus petit et il n’y a pas de position de hors-jeu, ce qui donne lieu à moins de temps mort” , indique Aloïs Bideaux, qui joue en N2 et est employé en service civique. Le club, qui a déjà proposé plusieurs initiations à Décathlon ou Vital’été, réfléchit à développer la pratique sur des temps périscolaires ou en centres aérés via des partenariats. La discipline mérite d’autant plus d’être connue, d’après lui, que “la France compte les meilleurs joueurs mondiaux et termine régulièrement en tête des championnats.” Il y aurait au niveau national un peu plus de 15 000 licenciés. Les Griffons
compris, des joueurs étrangers. La Ville de Besançon leur a également fourni un revêtement spécifique (dalles Stil mat), il y a 5 ans, pour faciliter et aider au développement de la pratique. Ins
tallés au gymnase Brosso lette, les Griffons aime raient voir à nouveau grossir leurs rangs, après la perte de vitesse accusée durant le Covid. Cette saison, le roller hockey Besançon a deux de ses équipes engagées en pré-nationale et N2,
“Onpense à tort que c’est un sport de garçon.”
Le roller hockey exclut les contacts physiques (photoA. Bichard).
jouent, eux, leur dernier match de la saison en N2 ce 30 mars, au gymnase des Montboucons à Témis. L’occasion peut-être de se faire une idée. n S.G. Aloïs Bideaux a commencé très jeune et évolue aujourd’hui à assez haut niveau.
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