La Presse Bisontine 261 - Mars 2024

14 Besançon

La Presse Bisontine n°261 - Mars 2024

POLITIQUE

Environ 1 200 électeurs par bureau La ville a fait le ménage dans ses bureaux de vote

De nouveaux bureaux de vote, la suppression de certains, le regroupement d’autres… Avant le prochain scrutin, les élections européennes de juin, Besançon a entièrement revu sa carte électorale.

D es bureaux de vote qui regroupaient plus de 1 500 électeurs, comme à l’école primaire Jean Boichard dans le quartier des Montboucons, avec parfois des queues interminables pour aller voter, et d’autres comptant moins de 600 inscrits comme à l’école élémentaire Paul-Bert aux Chaprais. Dans l’équilibre démographique des 67 bureaux de vote bisontins, le compte n’y

qui demande de ne pas dépasser le nombre de 800 à 1000 élec teurs inscrit par bureau” résume Pierre Gainet, chef du service formalités et élections à la Ville de Besançon. Besançon compte à ce jour 64 787 électeurs inscrits sur ses listes électorales (auxquels il convient d’ajouter 164 électeurs sur une liste complémentaire composée de citoyens européens qui voteront sur les listes fran çaises aux Européennes). “On a gardé le même nombre de bureaux, mais le nombre d’élec teurs par bureau est beaucoup mieux équilibré. On sera désor mais à environ 1200 électeurs par bureau” ajoute le chef de service. Par exemple, l’ex-bureau 609 aux Montboucons a été divisé en deux bureaux, l’un qui reste installé dans l’école Boi chard, l’autre qui sera implanté au sein de l’E.R.E.A. Simone Veil. Dans ce quartier, un nou veau bureau de vote est créé, dans la salle de quartier Émilie du Châtelet, pour les habitants situés de l’autre côté de la rocade. “Nous avons aussi fait en sorte aussi que tous les bureaux soient accessibles à pied.”

était plus. Le service élections de la Ville a donc fait le grand ménage. Après un an et demi de travail dans la dentelle, rue par rue, une nouvelle carte électorale est donc prête, elle sera mise en œuvre dès le prochain scru tin, les élections européennes de juin prochain. “Ce grand toi lettage était devenu nécessaire pour coller aux recommanda tions du ministère de l’Intérieur

Toujours 67 bureaux de vote, mais plus de 6 000 électeurs devront changer de bureau (photo archive L.P.B.).

haité non plus créer plus de bureaux pour ne pas avoir à retrouver des présidents de bureaux et des secrétaires, c’est déjà devenu compliqué à trouver malgré la grande fidélité de cer tains” note Élise Aebischer, l’ad jointe bisontine en charge de ce dossier. À l’issue de ce travail de fourmi, près de 6 000 Bisontins ont reçu un courrier leur signalant un changement d’affectation, soit 9,1 % du corps électoral. Toutes ces personnes ont dû recevoir ou recevront leur nouvelle carte électorale avec leur nouveau bureau de vote. En, vue des élections euro péennes de juin, les inscriptions sur les listes électorales sont possibles jusqu’au 1 er mai en

Des bureaux souvent saturés comme Fontaine-Argent école maternelle Chaprais ont éga lement fait l’objet d’un redécou page. “Des secteurs de Besançon accueillent aujourd’hui plus d’habitants, d’autres se sont un peu dépeuplés, ces critères ont également été pris en compte.” Dans ce quartier, le bureau pri maire-Chaprais sera supprimé, un nouveau sera créé au centre Pierre Mendès-France. En repensant la carte des bureaux de vote, les services ont dû résoudre un casse-tête supplémentaire : ne pas toucher aux limites des cantons pour les électeurs, la ville de Besançon étant répartie entre six cantons différents que seul l’État aurait le droit de bouger. “On n’a sou

ligne, jusqu’au 3 mai en format papier. Aux dernières euro péennes de 2019, 34 listes s’étaient alignées en France. Autant de panneaux électoraux, autant de bulletins de vote et un travail préparatoire d’enver gure pour les services qui doi vent équiper les 67 bureaux de vote bisontin. “Au total, chaque scrutin mobilise au moins 300 personnes dans les bureaux, sans compter tout le travail préalable des services techniques munici paux” indique Élise Aebischer. Pour la Ville, chaque élection représente une facture de 150 000 euros, que l’État prend (en partie seulement) en charge à hauteur de 45000 euros. La démocratie a un prix. n J.-F.H.

Un électeur sur deux s’est déplacé au précédent scrutin européen L e taux de participations aux précédentes élections européennes de 2009 s’est établi à 48,65 % sur l’ensemble de la ville de Besançon, avec des moyennes très contrastées selon les bureaux de vote. On a relevé le record de participation au groupe scolaire Vieilles-Perrières avec 60,98 % de participation. Le plus bas taux de participation était à l’école maternelle Picardie (Planoise) avec un faible 26,24 % de taux de participation. Depuis, on a vu bien pire encore. Le plus faible taux de participation bisontin enregistré toutes élections confondues depuis 5 ans, c’est ce petit 13,55 % au bureau du groupe scolaire Île-de-France au premier tour des élections départementales de 2021. Le plus haut, toujours toutes élections confondues, c’est un beau 81,33 % à l’école maternelle Butte à l’occasion du premier tour de la présidentielle de 2022. n

à tous points de vue.” Elle se dit aujourd’hui prête à “aller le plus vite possible pour mener à bien ce projet.” Si la localisation de cette future salle de lutte contre les addictions n’est pas encore ciblée, la maire la verrait bien “à proximité d’un centre de soins, mais pas très loin du centre-ville. Il est urgent qu’on regarde en face ces problèmes d’addictions” insiste-t-elle. n J.-F.H. les toxicomanes, et les professionnels de la santé s’en félicitent, mais les habi tants qui ressentent au quotidien de l’in sécurité en raison de comportements peu sécurisants (alcoolisation, cris, diva gations, déjections…) ne doivent pas pour autant en faire les frais.” M.Fagaut soulève aussi à travers ce débat “la ques tion de la perception de l’illicite qui devient de plus en plus tolérable du fait de sa présence quotidienne, et qui interroge sur la manière dont la société respecte les limites qu’elle se fixe.” Il se demande enfin “comment les forces de l’ordre vont elles gérer la question de la détention de stupéfiants par les consommateurs qui vont aller à la salle de shoot ?” , crai gnant que “l’ouverture de cette salle envoie un message favorable non seu lement aux trafiquants mais aussi que cela engendre un afflux de consomma teurs n’étant pas du territoire bisontin. Nous ne voulons pas que la ville de Besançon soit perçue comme un sanc tuaire pour la toxicomanie.” n

même intégrer, selon M me Vignot, les contours de la nouvelle Force d’action républicaine dont doit bénéficier Besan çon. Ce projet de salle de lutte contre les addictions pourrait aussi être discuté dans le cadre de la Mission intermi nistérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives. Selon Anne Vignot, ces structures d’ac cueil qu’elle est allée visiter notamment à Strasbourg, “ont des effets très positifs La création d’un tel lieu est pour lui une aberration. “J’ai d’autres rêves pour Besançon et pour son développement” , ironise-t-il. Plus sérieusement, poursuit il, “l’implantation d’une salle de shoot m’interpelle. Plusieurs aspects sont même dérangeants même s’il faut ne pas détour ner les yeux face à la question de santé publique que soulève la prise en charge de la toxicomanie. L’implantation d’une salle de shoot à Besançon me gêne car cela engendre, à Paris et à Strasbourg, là où des salles de consommation ont été installées, de véritables problèmes pour les riverains qui relèvent des nui sances quotidiennes en termes d’insé curité, d’hygiène et de trafic. Les études actuelles démontrent, il est vrai, des conditions sanitaires plus favorables pour La droite s’étrangle L udovic Fagaut (L.R.), une nouvelle fois, déplore que ce sujet n’ait pas été débattu en conseil municipal.

PROJET Une salle de shoot Anne Vignot veut une structure de lutte contre les addictions Besançon serait la troisième ville après Paris et Strasbourg à accueillir ce qu’on appelle aussi une salle de shoot. Elle justifie sa position, tandis que l’opposition argumente contre.

L’ annonce était presque passée inaperçue lors de ses vœux en janvier dernier, pourtant elle avait évoqué ce jour-là claire ment ce projet comme une de ses prio rités. “Je suis très engagée sur ce sujet” confirme aujourd’hui Anne Vignot, bien résolue à convaincre au-delà de son équipe du bien-fondé de ce projet d’im planter à Besançon une structure de lutte contre les addictions. Ce projet figurait d’ailleurs en filigrane de son programme électoral en 2020, avec, à l‘époque, une idée de “structure mobile”. L’expression de la criminalité autour des trafics de drogue à Planoise a fini de convaincre la maire de remettre ce sujet au centre des attentions. “On voit à Besançon de plus en plus de jeunes dans un état dramatique à cause des addictions” concède-t-elle.

Plusieurs rendez-vous de concertation avec l’Agence régionale de santé, les acteurs de la prévention, les forces de l’ordre et le procureur de la République ont eu lieu depuis les dernières élections afin d’intégrer Besançon dans le dis positif des H.S.A. (Haltes soins addic

l’État. Il ne faut pas qu’on attende d’avoir des milliers de consommateurs victimes d’addictions pour réagir.” Alors Besançon a revu sa copie et s’oriente vers “la création d’une struc ture de lutte contre toutes les addictions, y compris alcooliques, un lieu expéri mental qui offrirait aux personnes qui le fréquentent une qualité sanitaire pour prendre ses drogues et être conseil lées pour sortir de cet enfer” justifie Anne Vignot. Les discussions sont toujours en cours avec l’A.R.S. Ce dispositif pourrait La maire de Besançon Anne Vignot assume : “Je veux aller le plus vite possible sur ce sujet” dit-elle.

tions). Mais selon l’A.R.S., Besançon n’en terait pas dans les cri tères pour la création d’une H.S.A., autre ment appelée salle de shoot, “la file active n’étant pas suffisante à Besançon.” Devant la réticence des autorités sanitaires, la mairie a insisté, “parce qu’on n’est pas d’accord avec les services de

Les discussions sont en cours avec l’A.R.S.

Made with FlippingBook Online newsletter creator