La Presse Bisontine 260 - Février 2024

34 Économie - Santé

La Presse Bisontine n°260 - Février 2024

BESANÇON

Restructuration Quel avenir pour les salariés du groupe Casino ? Inquiets pour leur emploi, les salariés bisontins du groupe et de sa filiale

possède des liens historiques avec la ville de Besançon. C’est en rachetant, en 1985, l’enseigne de distribution Cedis, fondée dans la capitale comtoise, que le groupe stéphanois a pris une envergure nationale” , rappellent-ils. Près de 400 emplois directs seraient concernés au niveau local sur Besançon et sa péri phérie. Via la présence de quatre enseignes Casino, un Monoprix, 14 Petit Casino et Vival, un maga sin Naturalia, l’entrepôt Easydis et le réseau Distribution Casino France. Le dossier de reprise signé en juillet par le consortium Kretinski, Ladreit de Lacharrière et le fonds britannique Attestor, vient justement d’obtenir l’aval de Bercy, vis-à-vis du contrôle des investissements étrangers. D’autres autorisations doivent encore suivre pour sceller l’opé ration, en parallèle de la finali sation de la cession à Intermar ché et Auchan des magasins de grande taille. Les supérettes res tent, pour l’heure, épargnées. D’ici avril, une nouvelle direction viendra également prendre les rênes du distributeur en grandes difficultés financières. n S.G.

qui se cantonne aux produits frais. “On s’oriente vers une casse de grande ampleur pour Easy dis” , estime son confrère et délé gué syndical central, Richard Ramos, basé à Toulon. Tous deux attendent aujourd’hui beaucoup du plan de sauvegarde accéléré du groupe (qui concerne la dette, les créanciers et les actionnaires), qui sera déposé au Tribunal de commerce de Paris début février. “Dans notre entrepôt bisontin, il y a des per sonnes qui ont 30 ou 35 d’ancien neté, qu’il sera difficile de recaser sur le marché du travail. Si on doit fermer, ils doivent être accom pagnés” , résume Mickaël Vidal. À Châteaufarine, les mêmes questions se posent. Les 140 emplois de l’ancien hypermarché Casino passé en octobre sous pavillon Intermarché, seront maintenus durant 15 mois au minimum selon l’accord passé. Mais ensuite… Dans un courrier récemment adressé au ministre de l’Écono mie, les députés bisontins Lau rent Croizier et Éric Alauzet en appellent à la sauvegarde de tous ces emplois. “Le groupe Casino

réduit le nombre d’intérimaires.” La chute du volume d’activité inquiète, ici comme ailleurs. Sachant que seuls 3 ou 4 entre pôts pourraient être conservés, sur les 12 que compte la filiale en France. “Une nouvelle réunion, ce 25 janvier, devait nous les infor mations définitives sur la trans formation du schéma logistique. On saura quels sont les entrepôts qui sont repris par Intermarché et Auchan, ceux qui fermeront et ceux pour lesquels ils essaieront de trouver de nouveaux presta taires” , indique Mickaël Vidal. Pour l’heure, l’ensemble des sites conservent un “service mini mum” , en accompagnant les repreneurs jusqu’à avril ou juin (selon les magasins). Passée cette date, des départs volontaires ou des ruptures conventionnelles collectives seront sans doute engagés pour pallier les suref fectifs et le manque d’activité. S’il garde l’espoir du maintien du site bisontin, Mickaël Vidal est peu confiant. L’entrepôt voisin de Corbas, plus récent, pourrait être favorisé à son sens. Aux dépens de Besançon donc, mais peut-être aussi du site d’Auxerre,

logistique Easydis (implantée à Planoise), ne sont toujours pas entièrement fixés sur leur sort. La procédure de reprise, qui doit être finalisée en mars, les laisse dans l’attente.

A lors que des négociations et des cessions sont en cours pour préserver l’ac tivité sur divers sites, l’op timisme n’est plus vraiment de mise chez certains. “On navigue à vue et on n’est pas tenu informé la plupart du temps. On a l’im pression que leur but est de ne pas nous effrayer, pour qu’on continue à travailler” , remarque Mickaël Vidal, délégué syndical Force ouvrière, employé chez Easydis. Dans cet entrepôt logistique dépendant du groupe Casino, qui emploie 173 salariés sur la zone de la chaufferie bois, on per çoit déjà les premiers effets de la restructuration. L’activité y a beaucoup diminué depuis le rachat des premiers magasins par Intermarché. “Avant, nous avions deux équipes sur la pré paration, aujourd’hui il n’y en a plus qu’une. On a aussi déjà

Mickaël Vidal s’inquiète de la fermeture possible de l’entrepôt logistique Easydis à Planoise.

EN BREF

BESANÇON Polyclinique de Franche-Comté Chirurgie de l’obésité : de plus en plus de patients accueillis Plus de 250 interventions par an sont réalisées au sein de l’établissement de santé privé bisontin, qui a développé un centre d’excellence en chirurgie de l’obésité.

Palmarès Le groupe “Besançon, j’aime ma ville” animé par le Bisontin Mikaël Demenge lance un sondage ouvert à tous jusqu’au 28 février. Il s’agit de classer vos 10 célébrités préférées parmi les 20 personnalités (décédées) qui ont marqué la mémoire de Besançon. Ce sondage donnera ensuite lieu à la création d’un livre “Besançon célébrités” qui sera édité aux Éditions du Sékoya. La sortie de ce livre est prévue pour le salon Livre dans la Boucle 2024. Si vous avez la chance que votre liste de 10 corresponde au classement final des Bisontins, vous gagnerez un séjour de rêve pour 2 personnes: dîner, spa et nuit à l’hôtel Le Sauvage. Pour voter: https://cutt.ly/FwoyVq27 Spectacle Le 14 février à 20h30 au Petit Kursaal de Besançon, la nouvelle comédie de Françoise Royès “Joyeux anniversaire”. Arthur et Georges sont amis d’enfance. Dans quelques jours Arthur va fêter ses 50 ans et Georges compte bien marquer le coup de façon spectaculaire pour son ami de toujours… Réservation au 0660274036 ou en point de vente habituel, ou sur https://www.billetreduc.c om/331971/evt.htm

L’équipe pluri disciplinaire reçoit des patients des quatre coins de la région.

S urtout connue pour sa maternité et ses activités de chirurgie, la Polyclinique de Franche-Comté s’est fait aussi une spécialité de la prise en charge de l’obésité. On le sait peu, mais elle développe, depuis 2020, tout un parcours pré et post-opératoire autour de cette pathologie sociétale, “qui est une maladie chronique, reconnue et remboursée” , rappelle le D r Lamyaa Fahdi, médecin généraliste, et dont les bénéfices de la chirurgie ont été large ment prouvés. “On voit bien que toutes les comorbidités associées diminuent après la chirurgie (diabète, hypertension, apnée du sommeil…). Derrière, les patients n’ont souvent plus besoin d’être appareillés ou traités” , souligne-t-elle. “Mais ce n’est bien sûr pas une chirurgie miracle et ça ne s’arrête pas à l’opération. Si la perte de poids est mécaniquement là, il faut qu’elle soit accompagnée de changement de comportements alimen taires et d’activités physiques, pour s’ins crire sur le long terme. D’où l’importance du suivi.” Ici, on a en moyenne six mois à un an de suivi pré-opératoire. Une étape qui

inclut la consultation de nombreux spé cialistes (endocrinologue, cardiologue, pneumologue, anesthésiste…), facilitée par la mise en place d’une équipe plu ridisciplinaire. “On travaille tous en synergie. Notre but est d’être un centre de recours régional, tant au niveau chi rurgical que du suivi médical” , précise le D r Henry Mercoli, l’un des trois chi rurgiens mobilisés sur ces interven tions.Des séances à la demi-journée en hôpital de jour sont notamment dédiées à la préparation de cette chirurgie baria trique et à la prise en charge globale de l’obésité. Différentes consultations sont aussi réunies en une même séance (médi cal, diététique, psychologue et infirmière). “L’objectif est d’avoir une prise en charge la plus globale possible et facilitée pour le patient.” Le suivi après chirurgie est tout aussi important et se complète, ici, par des séances d’éducation thérapeu tique postopératoire - en plus du parcours habituel. Ce qui expliquerait les solli citations de plus en plus nombreuses. Des patients des quatre coins de la région font le déplacement pour en bénéficier. De 150 interventions par an avant le

Covid, la Polyclinique serait passée aujourd’hui à plus de 250. “On reçoit des personnes âgées de 30 à 60 ans, souffrant parfois d’obésité morbide et pour lesquels le seul traitement efficace et à long terme est la chirurgie” , note le D r Fahdi.Diffé rentes techniques sont employées (by pass, sleeve, anneau ou ballon gas trique…). Bien sûr, l’augmentation parallèle du taux d’obésité amène “méca niquement un plus grand nombre de patients” , tempère le D r Mercoli, qui voit toutefois dans “la structuration proposée ici” , une raison à cette forte activité. La Polyclinique a d’ailleurs été renou velée centre de référence et a reçu le certificat d’excellence au niveau national (S.O.F.F.C.O.M.M.) en cette fin 2023. Une reconnaissance associée à ses actions parallèles de recherche et d’innovation. “On a la chance d’être inclus dans une

étude nationale, dans le cadre d’un pro gramme hospitalier de recherche clinique (P.H.R.C.), pour évaluer la technique prometteuse de bipartition (une dérivation de l’intestin associé à une sleeve)” , précise le D r Mercoli. De nouveaux traitements médicamen teux (G.L.P. 1), validés par la Haute autorité de santé, ont également déjà pu être proposés à 75 patients locaux (souvent utilisés soit en cas de contre indications chirurgicales, soit pour éviter une chirurgie de révision ou pour faire perdre du poids avant l’opération). L’établissement vient, aussi, de s’équiper d’un nouvel assistant robotique, Moon Surgical, permettant de faciliter les chi rurgies mini-invasives et de l’obésité. Il est l’un des deux premiers sites pilotes européens à disposer de ce système. n S.G.

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online