La Presse Bisontine 260 - Février 2024

Le dossier 21

La Presse Bisontine n°260 - Février 2024

l Prospective

Agence d’urbanisme Besançon centre Franche-Comté

La sobriété foncière, préoccupation première de l’A.U.D.A.B. Son travail est d’imaginer le territoire de demain. Cette agence d’urbanisme, émanation des collectivités locales,

conseille ces dernières pour qu’elles bâtissent en consommant le moins d’espace possible.

L a sobriété foncière, le Grand Besançon a déjà intégré cette idée quand les élus commu nautaires, dès 2011, ont validé le premier Schéma de cohérence ter ritorial (S.C.O.T.) pour l’agglomération bisontine. “On s’est par exemple interdit dès 2011 de toucher aux zones humides et aux forêts” illustre Catherine Bar thelet, maire de Pelousey et président de l’Agence d’urbanisme Besançon cen tre Franche-Comté (A.U.D.A.B.). Mais cette prise de conscience plutôt précoce ne suffira pas. La loi Climat et résilience de 2021 est passée par là, imposant aux élus de nouvelles exi gences pour aboutir, à terme, au fameux Zéro artificialisation nette. La valida tion d’un plan local d’urbanisme inter communal à l’échelle de Grand Besan çon Métropole d’ici la fin du mandat constituera l’étape suivante. “Il faudra donc aller plus loin que ce qu’on faisait jusqu’à maintenant. Que ce soit en matière d’habitat ou dans les zones d’activités économiques, il faudra sans doute construire en vertical pour éviter l’extension” prévient Catherine Bar thelet. En attendant la validation de ce futur P.L.U.I., l’agence d’urbanisme guide

les porteurs de projets vers de nouvelles façons de construire. “Dans les zones d’activités, ça passe par une approche paysagère nouvelle, des conseils sur le choix des matériaux, des coloris de façade, de la mutualisation de parkings, la création d’espaces de vie communs entre les bâtiments, d’aires de pique nique, de locaux à vélo avec recharge de batteries, etc.” énumère Michel Rou get, le directeur de l’A.U.D.A.B. À

l’échelle du Grand Besançon, les élus ont validé la mobilisation de 70 derniers hectares de terre pour les vouer au développement éco nomique et à l’accueil d’entreprises, dans trois secteurs du ter ritoire : Marchaux Chaudefonatine (la plus grande), Saint-Vit (zone des Champs Che vaux) et Pouilley Pelousey. Pour le logement, même credo : plus de densité et moins d’ex pansion. “Pour que les habitants soient

“Cherche jardin avec maison” !

Catherine Barthelet, la présidente de l’A.U.D.A.B. et Michel Rouget le directeur de l’agence.

agréables sur notre territoire” commente Gabriel Baulieu où moment où G.B.M. discutait de son nouveau plan local de l’habitat. Ce dernier n’hésite pas à le dire : “Aujourd’hui, la maison sur dix ares, c’est fini ! On consomme exagéré ment de l’espace par rapport à notre potentiel” estime-t-il. n J.-F.H.

urbaine, c’est le vrai challenge pour les dix ans à venir à l’échelle du Grand Besançon. Depuis quelques années, les élus locaux constatent impuissants “une évaporation énorme de notre jeu nesse sur les territoires voisins (Jura et Haute-Saône). Il est donc primordial de résorber cette évaporation et d’essayer d’apporter des logements qualitatifs

convaincus du bien-fondé de ses orien tations, il faut sortir de l’approche quan titative pour une approche qualitative. On peut faire des choses très bien en densifiant” observe la présidente de l’A.U.D.A.B. “Mais si on fait plus de densité, il faut alors être exemplaires dans la qualité des espaces publics autour des habitations. On passera du “Cherche maison avec jardin” au “Cherche jardin avec maison” !” com plète M. Rouget. Réussir le challenge de la densification

Zoom Un jeu pour apprendre la sobriété Il a été conçu en interne par les équipes de l’agence d’urbanisme de Besançon et a connu son succès d’estime dans le petit monde de l’aménagement du territoire. L’A.U.D.A.B. veut cette fois aller plus avec ce jeu intitulé “Modèle notre territoire” en lançant une version junior, encore plus ludique. “Les professionnels de l’aménagement du territoire et élus locaux ont bien apprécié ce jeu, l’idée est désormais de le décliner à destination des plus jeunes pour le diffuser dans les collèges et lycées afin d’expliquer aux jeunes ces notions de sobriété foncière et d’artificialisation des sols. Ce jeu peut devenir un bel outil pédagogique” développe Michel Rouget. n

La version junior du jeu devrait voir le jour cette année.