La Presse Bisontine 260 - Février 2024

18 Besançon

La Presse Bisontine n°260 - Février 2024

Parmi les personnes qui font vivre Emmaüs, ils sont 30 compagnons. l 133 : le nombre total de per sonnes qui font vivre Emmaüs Besançon (90 bénévoles, 30 compagnons, 10 personnes en contrats aidés et 3 sala riés) En chiffres : l 4,13 millions d’euros : le coût total du projet d’agran dissement (acquisition du ter rain comprise) l 30 : le nombre de compa gnons présents sur le site des Vallières : 22 hommes, 5 femmes et 3 enfants

SOCIAL

Développement Emmaüs va voir plus grand Pour continuer à se développer, le site des Vallières d’Emmaüs

C ontinuer, sans cesse, à renforcer son action solidaire et la lutte contre l’exclusion. Développer ses activi tés par plus d’activités locales, mais aussi internationales. Accueillir 20 compagnons en plus à l’horizon de 4 à 5 ans. Emmaüs Besançon continue de grandir. Le site des Vallières doit s’agrandir. En 2019, l’association a pu acquérir plusieurs parcelles qui jouxtent son lieu d’implantation actuel. “Notre projet est de créer un bâtiment d’une surface de 2 155 m² sur des parcelles en liaison avec notre salle des ventes” présente Luc Chambrey, le responsable d’Emmaüs Besan çon depuis 24 ans. “Aujourd’hui, nous avons 1 996 m² d’espace Besançon va s’agrandir. Un projet d’envergure, à dimension sociale et écologique, à plus de 4 millions d’euros. Il a débuté en décembre 2023 et sera achevé en décembre prochain.

Luc Chambrey, le responsable d’Emmaüs depuis

24 ans, veille au bon déroulement du projet d’agrandissement.

avec des axes de manœuvres plus faciles, sera inauguré. Pour gagner en fluidité. En efficacité. Et voir les achats, des Bisontins et clients venus de plus loin en articles de seconde main, se développer. “Nous n’avons aucune subvention de fonction nement, seulement des subven tions d’investissement” poursuit Luc Chambrey. “Nous ne vivons que de nos ventes. Et nous vou

lons gagner notre pain nous mêmes.” Gagner son pain, l’essence même d’Emmaüs, inscrite en son nom, celui de ses “compagnons”, comme a voulu appeler l’Abbé Pierre, dès l’origine, ceux qui sont venus l’aider à aider. Ce qui les a aidés à redonner du sens à leur vie. Le projet d’agrandissement d’Emmaüs a été pensé ainsi. dehors. Il y a beaucoup de locaux vacants à Besançon. Notamment un grand bâtiment réservé à l’ar mée qui ne sert pas. On pourrait y loger du monde ! De notre côté à Emmaüs, sur le site des Vallières, nous aimerions bien faire plus, mais nous n’avons plus de cham bres pour accueillir d’autres com pagnons. Je reprendrais les mêmes paroles que celles de l’Abbé Pierre, devant l’augmen tation de la misère qui s’accélère : Gardez toujours un carreau de cassé dans vos univers bien feu trés, pour entendre les plaintes qui viennent de l’extérieur. Et n’oubliez pas de donner, toujours donner !” Et agir. Michel, en partenariat avec la Croix-Rouge, compte reprendre les maraudes sur le secteur de Besançon en cette année 2024 qui commence. Comme tous ses amis compa gnons, il accueille au sein de la Communauté le maximum de personnes en difficulté. Une géné rosité ancrée qui fera que l’Appel de l’Abbé Pierre sera toujours d’actualité . n

de vente et 1 413 m² d’espace de tri, nous allons passer à 3 125 m² d’espace de vente et 2 155 m² d’espace de tri. Soit respective ment 56 % et 52 % d’augmenta tion.” Pour le stationnement des dona teurs et des clients, 300 places devant le nouvel atelier de tri et l’accès au dépôt seront créées. Et un nouvel accès poids lourds, depuis le chemin des Vallières,

Anniversaire Les 70 ans de l’appel 2024, “l’appel” de Michel L’un des compagnons d’Emmaüs Besançon,

centaines de projets internatio naux sans elle. Parole de béné vole. Et pas n’importe lequel. Michel, 62 ans, fait partie, avec 25 ans déjà passés à Emmaüs, des bénévoles les plus expéri mentés. “C’est inacceptable de voir encore tant de gens dehors aujourd’hui. Les citoyens doivent se mobiliser pour ceux qui ont moins qu’eux” pense Michel. Face aux multiples sollicitations dont ils font face, les Francs Comtois ne sont pas indifférents. Ils viennent de toute la région, de Morteau, de Pontarlier et même de Suisse, jusqu’à Besan çon, pour apporter leurs dons. De son côté, c’est chez lui, entouré des portraits de l’Abbé Pierre et d’Henri le Boursicaud, le fondateur d’Emmaüs Liberté, que Michel, originaire de Côte d’Or lance “son” appel. “Si je devais refaire l’appel aujourd’hui je dirais ceci : il faut nourrir et loger ceux qui vivent

Michel, a accepté d’imaginer ce qu’aurait pu dire l’Abbé Pierre s’il avait lancé son appel en 2024.

70 ans après l’appel de l’Abbé Pierre, la géné rosité des Bisontins est toujours aussi belle. Fondée en

1980, la communauté d’Emmaüs Besançon n’aurait pas pu accueil lir 2 000 compagnons, aider des milliers de familles, soutenir des

qui ne sont plus exploitées depuis 60 ans. En plantant des fruitiers par exemple, 1 hectare sera affecté au maraîchage. Pour, à terme, approvisionner les membres de notre communauté en circuits courts, mettre à disposition des plus modestes des produits bio et bons. Pour la construction des bâtiments, nous utiliserons des matériaux de récupération à faible bilan carbone, du bois local venu du Haut-Doubs, sur le toit il y aura 600 m² de panneaux pho tovoltaïques.” Avec ce projet, tout indique qu’Emmaüs Besançon s’inscrit dans une nouvelle dynamique. n

“Notre projet d’agrandissement s’inscrit dans notre volonté d’améliorer le confort de travail des compagnons” poursuit Luc Chambrey. “Par exemple en met tant du chauffage dans les ate liers.” Le nouvel espace de tri permet tra de mettre plus en valeur les produits. De manière plus glo bale, le projet sera tourné vers l’écologie. “Il faut quand même rappeler qu’Emmaüs fut le pre mier acteur du réemploi en 1949, il y a 75 ans” continue le respon sable bisontin. “Alors notre chan tier s’inscrira dans le cadre de la rénovation énergétique. Nous voulons aussi refaire vivre les terres maraîchères des Vallières

Michel souhaite, avec la Croix-Rouge, développer les maraudes en 2024.

A.A.