La Presse Bisontine 260 - Février 2024

Besançon 17

La Presse Bisontine n°260 - Février 2024

L ’ h u me u r

PLANOISE

Petits mots d’humour

La vie de quartier et nos travers couchés sur papier par un ancien commerçant Gérant d’un café-restaurant pendant 30 ans, sur la place Cassin, Christian Lalanne a tout vu et entendu. Il partage quelques jeux de mots et phrases senties dans un premier livre, baptisé “Les pensées du renard”.

Bon vent !

rière la page Facebook “Petit renard franc-comtois”. Les relations de couple, la politique, la bêtise humaine… Tout est prétexte à humour chez cet ancien commerçant, qui joue aussi d’autodérision. On aime ou on n’aime pas. Et bien que son regard sur le monde se veuille satirique, il reste optimiste sur la nature humaine. Comme sur son quartier. “Je n’ai jamais eu de problèmes dans mon restaurant. Si les boutiques ferment aujourd’hui, c’est parce qu’on fait tout et n’importe O n n’a pas l’habitude ici de passer la pom made, encore moins de cirer les pompes à qui conque. On ne dérogera donc pas à nos habitudes, mais il nous paraît juste de saluer ici, le départ pour d’autres horizons, du préfet du Doubs Jean-François Colombet dont on peut dire qu’il n’a pas ménagé ses efforts, depuis son arrivée en juillet 2021 jusqu’à son départ pour le

quoi. On laisse trop d’incompétents s’installer. Un commerce, ça se fait avec le cœur, et pas avec le portefeuille.” Ce livre, paru aux Éditions Le Lys Bleu, pourrait “ne pas être le seul”, prévient ce riverain de Planoise, qui aurait en réserve plus de 2000 petits mots du même genre. n S.G. ministère de l’Intérieur en cette fin janvier, pour tenter de nouer le dialogue et faire avancer la République. Face aux agriculteurs sur la ques tion brûlante du loup, ou à Planoise où il aura mis toute son obsession de reconquête républicaine, il aura empoi gné tous ses dossiers à bras le-corps et sans doute été un des serviteurs de l’État les plus pugnaces que notre département ait eu depuis longtemps. l “Les pensées du renard”, de Christian Lalanne, 12 euros Éditions Le Lys bleu, 68 pages,

partagées. Ses petits mots d’esprit, qui prennent la forme de monologues, pourront être plus ou moins bien perçus par le lecteur. Parfois acerbes, voire triviaux ou un peu sexistes, mais toujours placés sur le ton de l’humour. “Ce sont des refor mulations d’histoires partagées avec des clients, d’autres fois, le résultat d’écoutes ou de lectures”, explique Christian Lalanne. Cet exercice, il le connaît bien pour le pratiquer de longue date. “Quand on venait dans mon res taurant, on me demandait souvent quel était le petit mot du jour.” Depuis 2016, il alimente aussi quoti diennement les réseaux sociaux de ses monologues du renard, par le biais de ce double animal qu’il s’est inventé. C’est lui qui se trouve notamment der Christian Lalanne habite et a longtemps travaillé place Cassin.

C onnu et reconnu dans le quar tier, Christian Lalanne ne passe pas une rue sans être salué. Et c’est ce qui lui plaît. “Je ne me verrais pas ailleurs. J’habite là depuis des années. Je fais, pour ainsi dire, par tie du quartier”, explique-t-il. Huit ans après la fermeture de son commerce, il continue de s’en faire le porte-parole. “J’ai vu certains immeubles se monter et j’ai aussi connu les débuts du centre commercial à Cassin.” Arrivé en 1985 à Planoise pour y ouvrir son restaurant, “La Cassinière”, il avait déjà derrière lui diverses expériences. “À l’époque, j’étais responsable des ventes pour un groupe agro-alimentaire belge, mais j’en ai eu marre. Je voulais voir grandir mes enfants, je me suis donc lancé.” Plus jeune, il avait égale

ment choisi d’intégrer l’armée, ce qui l’avait amené à quitter son sud-ouest natal pour s’installer à Besançon, comme sous officier au 19 ème régiment du génie. L’homme, qui n’a froid aux yeux et qui dit “marcher beaucoup aux déclics et aux rencontres”, en viendra aussi à rejoindre les bancs de la fac, passé l’âge de 30 ans. “En 1979, j’ai intégré l’uni versité (droit) et le C.N.A.M. (économie). Pas tant pour apprendre un métier, que pour me cultiver”, explique-t-il. Ce parcours multiple est bien sûr émaillé de nombreuses anecdotes. “Des réflexions sur la vie et la nature humaine” qu’il a donc choisi, à 76 ans, de compiler dans un livre. “C’est mon ami historien, Jean-Louis Clade, qui me l’a suggéré.” 360 phrases sont, ici,

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