La Presse Bisontine 260 - Février 2024

14 Besançon

La Presse Bisontine n°260 - Février 2024

MONTBOUCONS Programme immobilier Son appartement témoin prend l’eau

tiquement que je n’ai pas à m’in quiéter, qu’il y a les assurances pour ça !” , s’étonne Didier Miller, qui dit que d’autres voisins seraient aussi concernés. “Ils sont déjà intervenus plusieurs fois chez moi. Ils sont obligés de bricoler avec ce qui a été mal fait: retirer des fils pour des prises qui ne fonctionnent pas, boucher des tuyaux…” La période des fêtes n’a également pas facilité les interventions. Pour ce retraité, le problème est avant tout structurel. “J’en ai discuté avec les entreprises pres tataires (constructeur, plombier chauffagiste…). Tous m’ont avoué embaucher rapidement de la main-d’œuvre supplémen taire quand ils sont retenus sur de grosses opérations immobi lières. Ils font appel à des ouvriers venant souvent des pays de l’Est, car ce sont les seuls disponibles, et sont plus ou moins bien qua lifiés.” Néolia assure, de son côté, veiller à la bonne réalisation de ses programmes. “La qualité de nos logements et la satisfaction de nos clients sont extrêmement importantes. Tout comme le ser vice après-vente” , tient à souli gner Xavier Llamas, directeur territorial Doubs-Jura. “Le cas de cette personne est bien sûr malheureux et nous y travaillons. C’est en cours de traitement. Mais il n’y a rien de généralisé.”

Installé depuis quelques mois dans une résidence neuve, rue Arago, un Bisontin de retour au pays après 40 ans passés à l’étranger enchaîne les déconvenues. Il se dit prêt à entamer un bras de fer avec le promoteur Néolia s’il le faut.

R evenu des États-Unis pour s’installer en France, Didier Miller se dit déçu des méthodes de construction employées aujourd’hui sur les programmes immobiliers neufs, “réduites à des logiques de rentabilité et pas faites pour durer” , à son sens. “C’est de la petite qualité. Les promoteurs se dépêchent de construire et de vendre, et s’il y a un problème derrière, ils font jouer les assurances et la garan tie dommage ouvrage.” Parti à

citer Néolia. Ce jeune retraité a emménagé en fin d’année dans une des rési dences Natur’L et des Jardins de Colette: l’un des derniers programmes du promoteur, construit courant 2022 aux Montboucons. Séduit par l’en vironnement et l’emplacement, il a acheté un F4. “C’était le der nier logement en vente. Un appartement témoin que ma sœur a visité pour moi et m’a fait voir en visio. Je l’ai acheté sans y être rentré. Mais même si j’avais été sur place, je n’aurais rien vu” , avoue Didier. Car la première grosse déconvenue ne lui apparaîtra qu’au moment de réaliser des travaux dans la salle de bains. “On s’est aperçu que les eaux sales du dessus finis saient chez moi, à cause de mau vais raccordements et d’un tuyau pris dans le ciment. Les plaques de placo n’étaient pas non plus vissées au mur. Ça ne se voit pas comme ça, mais on imagine bien qu’à long terme, cela aurait posé problème.” D’autres défauts d’isolation et d’étanchéité sont ensuite appa rus. “Le fait que le logement n’ait pas été habité n’explique pas tout, et on me répond systéma

l’âge de 21 ans, il dit n’avoir jamais rencontré ce problème Outre-Atlantique. “J’ai de l’eau

autour de mes prises électriques, un conduit de V.M.C. qui se rem plit d’eau, un radiateur qui ne marche toujours pas…” Des dys fonctionnements qui l’agacent et l’amènent régu lièrement à solli

Une des résidences Natur’L et des Jardins de Colette.

Didier Miller voit notamment son conduit de V.M.C. se remplir d’eau.

prévue d’ici 2025-2026 et viendra compléter la première tranche de 84 logements, déjà réalisée. La taille raisonnable des rési dences, la présence de balcon terrasse ou jardin et les diffé rentes solutions d’habitat proposées (location, accession, P.S.L.A.) semblent participer à son attractivité. “Malgré le contexte et les difficultés que peut connaître en ce moment le secteur immobilier, il y a un gros dynamisme autour de ce pro gramme” , observe Xavier Lla mas. n S.G.

Le taux de satisfaction des pro priétaires accédants, sur ces résidences, était même “supé rieur à 90 % trois mois après l’entrée dans le logement” , constate-t-il. Les problèmes qui peuvent survenir ne seraient ainsi que “ponctuels.” Très attendu, le programme aux Montboucons entre d’ailleurs dans sa deuxième tranche de travaux avec la construction prochaine de 40 nouveaux loge ments locatifs et de 12 logements en prêt social location-accession (dispositif d’accession facilitée à la propriété). La livraison est

De nouveaux bâtiments vont être construits et livrés d’ici un an.

CULTURE

Accès pour tous L’art appelé à s’inviter en prison Pour permettre une pratique culturelle plus régulière en détention, la Ville de Besançon a lancé un appel à projets en partenariat avec le Service pénitentiaire d’insertion et de probation (S.P.I.P.) du Doubs et la Direction territoriale de la protection judiciaire de la jeunesse (D.T.P.J.J.) de Franche-Comté. 50 000 euros prévoient d’être mobilisés sur deux ans.

S i des initiatives existent déjà à la maison d’arrêt de Besançon (ateliers d’écriture, théâtre…), elles restent souvent ponctuelles et dépendantes des arbitrages budgé taires. Laurence Bouchet en sait quelque chose pour y avoir animé pendant 7 ans des ateliers hebdomadaires de phi losophie. “J’étais missionnée par le Rec torat dans un cadre d’études, mais qui ne se voulait pas diplômant. Du coup, on a considéré que c’était inutile.” Suite à un changement de personnel et une réorientation des budgets, ces interventions ont été subitement sup primées à l’été dernier. Une décision qu’elle continue de ne pas s’expliquer. “Ces ateliers ont prouvé leur efficacité en encourageant les détenus à explorer des questions existentielles, éthiques et morales. La méthode du questionnement philosophique utilisée les incitait à exer cer leur réflexion critique, leur capacité d’écoute, d’argumentation et de com préhension de leurs émotions.” Cette professeure de philo, qui a travaillé

pendant 25 ans dans l’Éducation natio nale avant de se lancer dans des ateliers itinérants avec sa Philomobile, avoue même qu’elle se sentait plus utile auprès de ce public, que de ses anciens élèves. “En France, ce n’est qu’une discipline pour passer son Bac. Les élèves passent à côté de son vrai sens et de ce que ça peut leur apporter.” Plusieurs détenus

sertion” , à son sens. Sa protestation, au travers d’une péti tion (qui a réuni plus de 2000 signa taires), n’a malheureusement pas per mis de les réintroduire. Elle compte donc profiter de cet appel à projets de la Ville, pour relancer une initiative similaire avec un ami de la compagnie bisontine Gravitation. “On va candidater et proposer des ateliers philo-théâtre.” C’est ce genre de propositions que veut justement encourager la collectivité, à travers cette enveloppe dédiée à l’action culturelle pour les publics en prison et en situation d’exclusion. “Si la culture a du sens, c’est bien en prison” , estime Aline Chassagne, adjointe en charge de la culture. “C’est un outil essentiel de dialogue et d’ouverture. Une façon de faire société ensemble, de prévenir les formes de récidives ou de radicali sation, mais aussi de lutter contre le mal-être et l’isolement, qu’on sait impor tant en milieu carcéral où il y a un taux de suicide élevé.” La Ville a d’ailleurs soutenu récemment

Laurence Bouchet, qui intervient dans les écoles, les marchés, les cafés… avec sa “Philomobile”, veut réintroduire les ateliers en prison.

ont d’ailleurs gardé contact avec elle pour poursuivre la démarche. “J’ai pu remarquer qu’il y avait différents profils en prison. Certains choi sissent de mettre à profit leur situation d’enfer mement, pour travailler sur eux-mêmes et envi sager de nouvelles pers pectives.” Ouvert sur participation libre, ses ateliers représentaient ainsi un outil utile de “préparation à la réin

“Si la culture a du sens, c’est bien en prison”

Les propositions artistiques ou cultu relles qui s’inscriront sur un temps long seront privilégiées, compte tenu de la spécificité du milieu d’intervention, du temps d’appropriation nécessaire et du niveau d’engagement attendu. Pas de restrictions en revanche sur la forme (cours, stages ou ateliers…) ou le fond (spectacle vivant, art visuel, patrimoine, culture scientifique…). L’appel à projets s’achève en cette fin janvier, pour un lancement des pre mières actions en avril. n S.G.

deux actions, en ce sens, sous forme d’expérimentation. Avec la réalisation d’une fresque murale géante dans l’une des cours de promenade, et de l’inter vention de la compagnie Ciconia théâtre. En fléchant un budget de 50 000 euros sur deux ans (25 000 euros par an), elle veut apporter davantage de régularité dans les actions proposées à la maison d’arrêt. Mais aussi en milieu ouvert ou semi-liberté. Ce qui concernera poten tiellement 2000 personnes (majeurs et mineurs confondus, sous main de justice).

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