La Presse Bisontine 260 - Février 2024

12 Besançon

La Presse Bisontine n°260 - Février 2024

RECHERCHE Établissement français du sang Besançon pourrait devenir un centre de production de biomédicaments L’Établissement français du sang (E.F.S.) de Bourgogne-Franche-Comté étudie l’opportunité d’implanter à Besançon un site de production de biothérapies innovantes. Le point avec Fanny Le don du sang, la face émergée l’E.F.S. Au-delà de ses activités de recherche, l’autre mission de l’E.F.S. et la plus connue, c’est le don du sang. Pour répondre aux besoins actuels à l’échelle de la région Bourgogne-Franche-Comté, l’E.F.S. a besoin de 600 dons par jour. L’E.F.S. Bourgogne-Franche-Comté, dont le siège rappelons-le, se situe à Besançon compte 8 sites de prélèvement accueillant des donneurs : Auxerre, Belfort, Besançon, Chalon-sur-Saône, Dijon, Mâcon, Nevers et Sens.

Fanny Delettre est à la tête de l’E.F.S. Bourgogne Franche-Comté et ses 530 collaborateurs depuis l’automne dernier (photos E.F.S.).

l’E.F.S. travaillent déjà depuis plusieurs années sur ce genre de médicaments novateurs por teurs de nombreux espoirs. “L’en jeu désormais pour nous est d’or ganiser et de structurer une filière publique de bioproduction, d’ac compagner ces candidats-médi caments de la recherche vers la production” résume Fanny Delet tre. Derrière ces efforts de recherche et leurs besoins en termes de financement public, c’est la sou veraineté nationale en termes de santé qui se joue. Besançon pourrait donc devenir un des maillons essentiels de cette filière. D’ici 2030, la France devrait produire une vingtaine de 20 biomédicaments sur son territoire. Les premiers tests cli niques des médicaments déve loppés à Besançon devraient être effectués cette année. n J.-F.H.

niques et de salles blanches, et de “trouver le modèle économique pour recruter et faire vivre ce bâtiment” ajoute la directrice à la tête d’un effectif de 530 col laborateurs. Ces biothérapies innovantes concernent notamment les CAR T cells (pour cellules T porteuses d’un récepteur chimérique). Ces nouveaux traitements - utilisés pour le moment en onco-héma

conclusions. Mais l’intention est bien là. “L’E.F.S. est depuis plu sieurs années positionnée sur cet objectif de production de médi caments innovants, notamment pour le traitement des cancers. Nous avons déjà accueilli une vingtaine de start-up travaillant sur ce thème. L’aboutissement de ce travail, ce serait, à moyen terme, l’industrialisation et la production de biothérapies” confirme Fanny Delettre, la nou velle directrice de l’établisse ment, satisfaite de constater que “les collectivités locales ont décidé de nous aider dans ces études et c’est une très bonne nouvelle” ajoute-t-elle. Les résultats de cette étude d’op portunité devaient être connus avant la fin du mois de janvier. S’ils s’avèrent positifs, l’E.F.S. pourra alors enclencher l’étape suivante, avec la création d’un bâtiment doté de plateaux tech

En collaboration avec les 230 associations de donneurs de sang bénévoles de la région, l’E.F.S. contribue ainsi à collecter entre 130 000 et 140 000 dons par an, grâce à un réseau de 86 000 donneurs actifs.

B esançon pourrait devenir dans les prochaines années un site de pro duction de médicaments de thérapie innovante, un axe majeur de travail de l’Établis sement français du sang (installé à proximité du C.H.U. Minjoz) avec, en finalité, la construction d’un bâtiment de production sur le site de Témis Santé. Le condi tionnel est encore de mise car il faut d’abord que l’étude de fai sabilité de ce projet (étude récem ment financée à hauteur de 50 000 euros par Grand Besan çon Métropole et 110 000 euros par la Région B.F.C.) rende ses Delettre, la nouvelle direc trice générale de l’E.F.S.

tologie - sont fabriqués à partir des lymphocytes T du patient qui, une fois modifiés génétiquement et réinjectés, sont capables de reconnaître et de détruire spécifi quement les cel lules cancé reuses. Des équipes issues de

Les premiers tests cliniques effectués cette année.

Pour répondre aux besoins, 600 dons quotidiens sont nécessaires l’échelle de notre région.

MÉDIAS

Star en Algérie Sofiane Adila, l’étoile brillante de Radio Sud Depuis juin dernier, Sofiane Adila travaille à Radio Sud Besançon. Arrivé en France en 2019, il a une très riche et très mouvementée carrière de journaliste star en Algérie derrière lui. Rencontre.

R aconter l’histoire de Sofiane Adila, 33 ans, c’est raconter une ascen sion. La folle ascension, en Algérie, d’un journaliste aujourd’hui installé à Besançon. C’est en 2013 que Sofiane Adila, master 2 de presse écrite en poche, fait ses premiers pas au journal Sawt Al Ahrar d’Alger. Puis il rejoint la radio El Bahdja, une des principales radios d’Al ger avant de travailler pour la chaîne de télé Dzaïr-News. “Mon nom est passé pour la première fois à la télé en 2015” se souvient Sofiane. Journaliste à la rubrique culturelle, il couvre, entre autres, le grand festival de musique arabe de Djemila à Sétif avec les Cheb Khaled, Cheb Mami, Booba ou Soprano. Mais son ascension va se faire grâce à ses capacités d’investigation. “J’ai fait une enquête exclusive sur la drogue du “zombie” qui provoque de graves hallucina tions et un sentiment d’invinci bilité à l’origine d’actes de vio

lences inouïs. C’est mon premier gros coup.” Celui qui va faire exploser sa popularité de jour naliste dans le pays. “En Algérie, tout le monde m’a connu à tra vers cette enquête.” Ses capacités d’investigation se mêlent aussi à celles de la créa tion. Son concept de caméra cachée va amplifier sa notoriété. “J’ai fait des caméras cachées, ou des interviews décalées dans le style de celles que peut faire Raphaël Mezrahi, avec de

retourner contre lui. Divorce en 2019, puis nouvelle caméra cachée. Sur un sujet encore plus marqué. “C’était sur un trans sexuel qui donne des conseils de beauté” poursuit Sofiane Adila. “J’ai surtout fait un Snapchat avec lui et été accusé de faire la promotion de l’homosexualité.” Dans un pays où elle est condamnée. “Mes collègues de travail m’ont attaqué en justice. J’ai été menacé, insulté, des enfants me jetaient des cailloux. J’ai vécu la plus dure période de ma vie. Je ne suis pas sorti de chez moi pendant une semaine. Je n’ai pas eu le droit de me défendre. J’ai acheté un billet d’avion pour Marseille en 2019 et je suis venu en France.” Un pays où il n’avait que de très rares amis. Rafik El Meghni, l’un des paro liers de Khaled, sera l’un des rares à lui tendre la main. Avec un de ses cousins bisontins qui l’aidera à faire sa demande d’asile en France. Et fera de

Journaliste connu en Algérie entre 2013

et 2019, Sofiane

Adila fait les beaux jours de Radio Sud aujourd’hui.

grandes stars du raï. L’une d’elles a fait 12 millions de vues. Elles ont fait un buzz énorme. Après les gens me recon naissaient dans la rue et voulaient faire des photos avec moi. J’étais un peu le Cyril Hanouna de l’Al gérie !” Mais sa popularité va se

Il a choisi Besançon comme terre d’adoption.

famille Hakkar, Christelle Gualdi et tous mes collègues de Radio Sud pour leur accueil” termine Sofiane. “Je suis fier d’être à Besançon. Cette ville m’a redonné le sourire.” Lui a conservé, intacte, la passion du métier. n A.A.

Sofiane Adila un bisontin d’adop tion. “J’ai eu mes papiers en 2021” poursuit Sofiane. “En 2023, alors que je travaillais au restaurant Au Bureau, une cliente connaissait Marinette Vangoethem, une des journalistes de Radio Sud. Marinette m’a mis en relation avec Kamel Hak

kar le président de Radio Sud.” Depuis juin 2023, Sofiane Adila anime Gussra, une émission le samedi midi, où il fait découvrir les artistes de raï algérien, les événements culturels à Besan çon, tout en assurant le côté technique de la programmation. “Je remercie Kamel, toute la

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online