La Presse Bisontine 260 - Février 2024

Besançon 11

La Presse Bisontine n°260 - Février 2024

L e c h if f re

BOULOIE

Environnement Ses recherches sur les polluants se voient saluer par une médaille du C.N.R.S. Basée à Besançon, Clémentine Fritsch est chercheuse en écotoxicologie au laboratoire Chrono-environnement. Elle s’attache depuis plusieurs années à étudier l’exposition des petits mammifères et oiseaux aux métaux et aux pesticides, et vient d’être distinguée par le C.N.R.S.

8 milliards

C’ est en euros, le revenu fiscal de réfé rence que les 157 000 travailleurs frontaliers français travaillant en Suisse et affiliés à la Sécurité sociale française ont déclaré à l’U.R.S.S.A.F. 8 % de cette somme sont reversés en coti sations sociales dans les caisses de l’État. Le revenu fiscal de réfé

rence s’établit à 56 815 euros de moyenne par an pour un frontalier, à 47 098 euros pour une frontalière. À l’échelle du Doubs, un travailleur sur sept est frontalier. Cette pro portion dépasse les 50 % dans plusieurs communes de la bande frontalière. Le travail frontalier est une manne, pour l’économie locale… et pour les caisses de l’État. l

C haque année, le C.N.R.S. célèbre les talents de la recherche en France. Et bien que plusieurs chercheurs francs-comtois aient déjà fait l’objet de cette distinction par le passé, l’événement reste source de fierté et de reconnaissance pour la com munauté scientifique. Clémentine Fritsch, qui fait partie, cette année, des six lauréats désignés au sein de la délé gation centre-est du C.N.R.S., a reçu une médaille de bronze, début décembre, des mains de ses pairs. Une distinction qui récompense un début de carrière dynamique. Cette reconnaissance vient entre autres saluer, dans son cas, le développement d’approches non létales et peu invasives pour mesurer l’exposition et les réponses de la faune sauvage aux différents pol luants. “C’est quelque chose qui a consti tué une part importante de mon travail ces dernières années”, confie la jeune chercheuse, qui s’intéresse autant au

une exposition à des mélanges de conta minants (herbicides, insecticides et fongicides) : “ Différentes familles chi miques avec différents modes d’action, ce qui peut engendrer des effets cock tails” , précise-t-elle. “On observe par ailleurs que les zones censées être refuges sont aussi concernées, même à faible dose, et n’aident donc pas suffisamment à diminuer le risque d’impacts.” Ce qui lui fait dire qu’il y a “encore des efforts à faire sur les schémas agro-environ nementaux et les procédures d’évaluation des risques.”

fond, qu’à la forme et la façon de conduire ses travaux. “Jusqu’à présent, les méthodes en éco toxicologie sur la faune sauvage néces sitaient l’étude des organes internes, aujourd’hui on se concentre davantage sur le prélèvement de poils, de plumes ou de sang. Cela devient de plus en plus courant, même s’il y a encore un certain nombre de verrous logistiques, technologiques et méthodologiques”, reconnaît-elle. Spécialisée dans l’étude des petits mam mifères sauvages et des oiseaux, Clé mentine Fritsch s’est notamment inves tie dans la structuration de la zone atelier Arc Jurassien et dans des suivis in situ. “Je ne m’intéresse pas qu’au volet toxicologique. Je travaille aussi à une meilleure compréhension des phé nomènes de transferts de polluants dans les réseaux trophiques des écosys tèmes naturels.” Elle constate malheureusement souvent

“C’est lié en partie à des verrous au niveau analytique. J’ai collaboré, pour ma part, avec des chimistes pour opti miser les méthodes d’extraction et aller plus bas dans les niveaux de détection de ces contaminants. On se rend compte que plus on en cherche, plus on en trouve. On est allé jusqu’à 65 molécules détectées dans un seul individu.” Quand on l’interroge sur le rôle de ses recherches, Clémentine Fritsch est claire. “Notre but est d’apporter de la connaissance fondamentale et être utile dans l’éclairage des décisions publiques.” Elle souhaite ainsi aider à l’évaluation et la gestion des risques liés aux pol lutions. Son travail l’a conduit à inves tiguer en Franche-Comté, mais aussi dans d’autres zones en France et à l’étranger. Elle est intervenue notam ment dans la zone atelier Plaine et Val de Sèvre et dans la région viticole de Cognac. “Je participe aussi avec des collègues, depuis 2006, aux suivis sur un site très pollué dans le Nord de la France, Metaleurop Nord.” La chercheuse bisontine vient par ail leurs de décrocher deux nouveaux finan cements de projets de recherche, qui devraient notamment permettre de développer des outils d’aide à la décision sur des sites contaminés, avec la col laboration d’équipes spécialistes en modélisation. n S.G. ‘

EN BREF

Et s’il existe bien des données sur les anciens pesticides, on aurait à l’inverse “peu de connaissances sur ceux actuellement utilisés” , comme le glyphosate, et notamment leur impact sur les petits vertébrés, explique la chercheuse.

Quartiers Battant et les Hauts de Saint Claude sont désormais concernés par le dispositif “Quartiers prioritaires de la politique de la ville (Q.P.V.) à Besançon. Ce reclassement permettra aux habitants de ces quartiers de bénéficier des dispositifs de la politique de la ville, notamment en matière fiscale et autour des enjeux éducatifs, d’emploi, d’insertion et de développement économique indique le préfet du Doubs. Jean-Minjoz Le C.H.U. Jean-Minjoz organise une exposition visible jusqu’au 5 février, consacrée au 40 ème anniversaire de l’établissement hospitalier. Le 11 janvier 1984, l’hôpital Jean-Minjoz de Châteaufarine ouvrait ses portes et accueillait ses premiers patients en gastro-entérologie et en médecine interne. 40 ans après, une exposition consacrée à la l’hôpital est présentée au public dans le hall de l’hôpital Jean Minjoz. L’exposition en 20 panneaux a été réalisée à partir des archives du C.H.U. de Besançon. genèse, à la construction, à l’évolution et à l’avenir de

Jusqu’à 65 pesticides trouvés dans un même animal.

Clémentine Fritsch est rattachée au laboratoire Chrono Environnement de l’Université de Franche Comté.