La Presse Bisontine 259 - Janvier 2024

12 Besançon

La Presse Bisontine n°259 - Janvier 2024

ENBREF

POLÉMIQUE

Avant l’activation des bornes Battant : quartier apaisé… ou quartier bouclé ? À partir de ce début d’année, la circulation automobile

Bacchus La compagnie bisontine Bacchus présente “La Tour de la Défense de Copi”, par la compagnie du Cinquième mur, mardi 19 décembre à 20 heures au Petit Kursaal de Besançon. Une version loufoque de l’apocalypse, à l’humour acide et vif. Réservation au 06 76 28 53 04 ou au 03 63 35 70 78 ou sur lacompagniebacchus @gmail.com Ginko Le réseau Ginko propose le Pass 24 heures Tribu. C’est 24 heures de voyages à volonté pour profiter de la féerie de Noël en famille et faire ses achats de Noël en bus ou en tram. Trajets à volonté de 2 à 5 personnes sur les lignes bus et tram pendant 24 heures pour seulement 4 euros. Ce pass est valable jusqu’au 31 décembre. Plus d’infos sur www.ginko.voyage R.N. 57 Nouveaux retards pour les travaux de mise à 2 x 2 voies de la R.N. 57 entre l’échangeur de la gare T.G.V. et Devecey à cause de deux facteurs : les conditions météorologiques hivernales, et des difficultés techniques liées à la remise en place des réseaux d’alimentation en eau potable dans le nouvel ouvrage d’art. Les travaux reprendront pleinement au mois de février 2024, pour une mise en service de la nouvelle infrastructure prévue à l’automne 2024 annonce la D.R.E.A.L. Harcèlement Kéolis Besançon Mobilités s’est engagé en partenariat avec l’E.S.B.-F. et le G.B.D.H. contre le harcèlement dans les transports en lançant une vidéo de sensibilisation pour rappeler aux témoins et aux victimes de harcèlement les solutions qui existent pour agir. Deux voyageurs sur trois dans les transports collectifs sont des femmes. 87 % d’entre elles déclarent avoir déjà été victimes de harcèlement, d’agressions sexistes ou sexuelles. Cette vidéo est à découvrir sur www.ginko.voyage/inde x.php?id=665 Recrutement La Ville de Besançon recrute pour son service animatrices, référents périscolaires à temps partiel (60 %). Plus d’infos sur www.besancon.fr éducation des animateurs ou

sera fortement réduite sur le quartier Battant. Seuls certains ayants-droits (habitants et commerçants) y auront accès en voiture. La municipalité espère ainsi réduire les nuisances, et apporter plus de calme et de sécurité. “On ne fait pas la chasse aux voitures”

L a piétonnisation semblait pendre au nez de ce secteur historique du centre-ville, très fréquenté et aux ruelles parfois étroites et escarpées. Une configuration qui se prête assez peu au trafic important, comme sur les rues du petit et grand Charmont. C’est désormais acté. Le sec teur de la Madeleine, de la rue Arène et du haut de Battant sera réglementé, comme une partie de la Boucle, de façon à limiter la circulation automobile. Six bornes escamotables sont en cours d’ins tallation depuis novembre sur les prin cipaux accès du quartier et trois nouvelles zones de circulation seront dessinées.La vitesse excessive et les incivilités régu lières ont décidé la municipalité à sauter le pas et à faire de Battant, “le prochain quartier apaisé”. “Des habitants nous alertaient régulièrement sur le bruit, l’encombrement et l’insécurité. On a dans ce quartier des écoles, une résidence auto nomie… qui se trouvent impactées par cette circulation incessante. Il nous fallait régulièrement renforcer la signalisation en zone 30, et cela avait ces limites” ,

explique Marie Zéhaf, conseillère muni cipale déléguée à la voirie et la proxi mité. Après avoir rencontré les différentes structures et acteurs du quartier, et organisé une réunion publique à la mi septembre, la Ville s’est donc arrêtée sur l’installation de ces six points d’accès : rue d’Arènes, rue Léon Deubel, rue Riche bourg, dans le haut de la rue Battant, quai de Strasbourg et rue de la Made leine. Le dispositif sera complété par des barrières automatiques sur les voies du tram quai Veil-Picard, pour sécuriser le passage et éviter les remontées de

La mesure doit selon la Ville permettre une meilleure cohabitation des usagers.

Concernant l’éventuelle incidence sur le commerce, la conseillère municipale estime “qu’il n’y a pas de raisons que cela ait un impact négatif, alors qu’en ville cela fonctionne.” Battant restera également accessible en voiture par le biais “des nombreux parkings périphé riques, qui offrent plus de 1 600 places de stationnement” , rappelle la Ville. Il ne s’agira, en outre, que d’une première étape dans la transformation du quartier. Un travail de requalification des rues doit s’engager parallèlement, “pourren dre le cadre de vie plus agréable. On a bon espoir de pouvoir commencer l’an prochain, probablement par la rue du Vignier” , indique Marie Zéhaf. n S.G.

Le fonctionnement sera donc identique et se fera par lecture de plaque minéra logique” , précise la Ville. Un peu plus de 1 400 ayants-droits ont été identifiés et invités à s’enregistrer en mairie, auprès de la direction de la sécurité et de la tranquillité publique. “Les livraisons resteront ouvertes jusqu’à 11 heures, comme dans la Boucle, et les clients des commerces pourront entrer dans le quartier en voiture sous condition (personnes à mobilité réduite, transport d’objets lourds)” , indique par ailleurs Marie Zéhaf, qui se défend de bannir toutes circulations. “On ne fait pas la chasse aux voitures. On essaie simplement de redonner de l’espace à chacun : piétons, cyclistes et autres usagers.”

véhicule sur le quai en sens interdit. Les tra vaux devraient se pro longer jusqu’en février et la mise en service des bornes n’interviendra qu’en début d’année 2024. “Il s’agit d’une extension du secteur réglementé de la Boucle, système qui a fait ses preuves.

Des bornes et des bar rières quai Veil-Picard.

Des commerçants inquiets

en journée et relevage des bornes en soirée, avec ralentis seurs devant les points sensibles (écoles), n’ait pas été retenue. Bien sûr, les livraisons seront assurées entre 6 heures et 11 heures et les commerçants pourront donner un code d’accès à leurs clients, mais “à Battant, le problème c’est surtout la nuit et là, on va pénaliser tout le monde” , juge Serge Couësmes, son président.La Ville qui vou lait également réduire le trafic de transit sur le quartier à tra vers cette décision, risque de déplacer le problème, avec le déport de la circulation sur une place Leclerc déjà très encom brée aux heures de pointe, selon certains. Mais la plus grande crainte est bien la baisse de la fréquentation et des flux de clientèle. Anne Gauthier, présidente de l’association Tambour Battant, y voit au contraire “une façon de redonner de l’attrait” auquar tier. “Beaucoup de personnes se stationnaient déjà sur les exté rieurs. Cela ne changera pas vraiment la donne et cela pourra

susciter un nouvel intérêt” , d’après elle, à contre-pied de l’image négative du quartier. Et de décrier au passage “ces rodéos automobiles, qui amenaient des voitures à faire plusieurs fois le tour du quartier en klaxonnant.” Cette réglementation d’accès devrait aussi faciliter “laviede quartier et des associations” , à son sens. “Je m’occupe notam ment du vide-grenier depuis ses débuts et les dossiers de sécurité étaient très lourds à constituer jusqu’à présent.” Quant à la dés affection possible des personnes extérieures sur les activités régulières de l’association ou des Bains Douches voisins, elle n’y croit pas vraiment. “Je ne pense pas que cela les découra gera de venir dans le quartier. La piétonnisation de Battant était une promesse de campagne d’Anne Vignot. Elle a eu le cou rage de la tenir malgré les oppo sitions.” Des voix discordantes qui voyaient davantage de prio rités dans la lutte contre l’in sécurité et le trafic de drogues, que dans les incivilités rou tières. n

S i elle était espérée par certains, la transforma tion du quartier ne fait pas l’unanimité. L’accès réglementé divise notamment dans le rang des commerçants, avec des cafetiers globalement satisfaits d’un côté et des com merces de bouche et de détail plutôt remontés de l’autre.

Quelques-uns font grise mine et s’alertent de l’incidence sur leur chiffre d’affaires. À l’image du traiteur Bonnet, situé rue de la Madeleine. “On a une inconnue derrière sur l’impact que cela aura. Si le client ne peut pas entrer dans le quartier, il ne viendra plus. Surtout quand il vient de l’extérieur, il

n’aura pas envie de se mettre dans ce bourbier” , estime son co-gérant. Par anticipation, il a déjà choisi de lever le pied, pour ne pas se retrouver avec un trop gros stock sur les bras. “Je ne rentre aujourd’hui plus qu’une demi palette au lieu d’une entière.” La lassitude gagne ce commer çant, qui voit une contrainte supplémentaire dans cette pié tonnisation. “On a déjà des dif ficultés à recruter. On essaie de se conformer aux nouvelles attentes, notamment sur le zéro déchet avec la mise en place de bocaux en verre. Et on vous rajoute ça. Comment voulez vous que les personnes âgées portent leur sac avec le poids que cela représente ?” S’il en avait eu l’âge, il avoue ainsi qu’il aurait déménagé. À l’Union des commerçants de Besançon (U.C.B.), on regrette également que la proposition de maintien d’accès des voitures

Pour Anne Gauthier de l’association Tambour Battant, la vie de quartier va en être facilitée.

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