La Presse Bisontine 258 - Décembre 2023
24 Le Grand Besançon
La Presse Bisontine n°258 - Décembre 2023
EN BREF
IMMOBILIER Les chiffres du Grand Besançon Cette très chère taxe foncière La taxe d’habitation a disparu sur les résidences principales. La taxe foncière, elle, continue sa hausse vertigineuse. Et la réforme des bases locatives que le gouvernement a lancée devrait encore bouleverser la donne.
Erasmus Du 1 er au 10 décembre, un projet d’échange de Jeunes Erasmus+ aura lieu à Calvià (Majorque). Ce projet de mobilité courte est ouvert à tous les jeunes de 18 à 30 ans, et est une excellente opportunité d’améliorer son anglais et de développer de nouvelles compétences via un apprentissage non formel. Plus d’infos auprès de Lisa Morel de l’association des étudiants internationaux de Besançon au 06 62 91 39 57. Marché solidaire Du 6 au 17 décembre aura lieu le Marché Solidaire de Noël de Besançon organisé par Récidev. Ce Marché déplacera son chapiteau cette année en raison des travaux sur la place de la Révolution et s’installera sur le parking de l’Arsenal (Saint-Jacques) pour 12 jours de solidarités. Ouverture au public : 11 heures à 19 h 30 non-stop (et 14 heures 19 h 30 le lundi). Plus d’information sur http://www.marchesoli dairedenoel.fr
C ela vaut-il encore la peine de s’en detter pour devenir propriétaire de logements locatifs ? Cette question devient légitime actuellement. Alors que pour certains, l’investissement locatif était un moyen de se préparer une retraite, les contraintes qui pèsent désormais sur les propriétaires rebattent les cartes : forte augmentation de la taxe foncière, réforme des diagnostics énergétiques, interdiction de louer des passoires thermiques, blocage des loyers, coûts des travaux de rénovation de plus en plus lourds… Le dilemme est devenu tel que “j’entends de plus en plus de propriétaires qui nous disent qu’ils vont se résoudre à vendre tout ce qu’ils possèdent et qui jettent l’éponge” note François Gro bost, le président de l’Union nationale des propriétaires immobilier (U.N.P.I. 25-70). Les augmentations régulières de la taxe foncière ne sont pas étrangères à ce sen timent. Cette année, les bases fixées par l’État ont fait un bond de + 7,1 %. “La plus forte augmentation depuis 37 ans !” résume M. Grobost. Alors forcément, même si les communes n’ont pas bougé leur taux, le contribuable, où qu’il habite, a vu forcément augmenter sa facture. En cause, cette forte hausse des bases locatives décidée cette année par l’État. En même temps qu’elle dénonce une telle hausse nationale, l’U.N.P.I. met le doigt sur l’injustice née de la suppression de la taxe d’habitation dont les recettes ont iné vitablement été compensées par cette forte
hausse de la taxe foncière. “La taxe d’ha bitation était payée par l’occupant du loge ment qui bénéficiait en contrepartie des prestations de la commune dans son quar tier, ou son village, il y avait une vraie logique. La suppression de cette T.H. a pro voqué un report sur la taxe foncière et aujourd’hui, ce sont juste les propriétaires qui supportent les dépenses en payant la
Même si Besançon n’a pas augmenté ses taux cette année, le montant de la taxe foncière a automatiquement bondi de 7,1 % à cause du relèvement des bases par l’État.
ÉCOLE-VALENTIN
Artisanat
Elle remet le cannage au goût du jour Plutôt discrète, l’activité qu’Amica Desbordes a lancée il y a deux ans dans le Grand Besançon renoue avec un savoir-faire ancestral et ne s’arrête pas qu’au mobilier.
C ertains pensaient qu’ils avaient fait leur temps. Pourtant, les meubles en rotin, chaises et autre tabourets cannés recolonisent peu à peu les espaces intérieurs de la maison, et même parfois les jardins, portés par cet engouement du vintage et du réemploi. Amica Desbordes y est venue, elle-même, assez naturellement suite à une reconversion pro fessionnelle forcée. “J’ai toujours aimé les métiers manuels. J’ai commencé en 2013 dans une fon derie d’art en Haute-Saône, puis j’ai travaillé dans la maroqui nerie de luxe comme assembleuse dans le Haut Doubs. Mais j’ai malheureusement développé des allergies et été contrainte d’ar rêter.” Passionnée de brocante, elle va alors s’intéresser au cannage. Une technique ancestrale réa lisée à partir d’un matériau naturel et biodégradable, plus compatible avec ces problèmes de santé. “Je me suis formée pen dant quatre semaines, en 2020, aux différentes techniques tra ditionnelles de restauration de mobilier canné, avec Denis Gué rin.” Ce maître artisan d’art, basé en Charente-Maritime, fait figure de référence dans le milieu
et achèvera de la convaincre. “C’est un savoir-faire qui dispa raît et que je trouvais important de préserver.” En 2021, elle lance donc Amica Décoration et propose, en plus d’une activité de brocante en ligne, de restaurer tous types de mobilier canné. “Je me déplace au domicile des particuliers, et je leur rapporte les pièces une fois restaurées.” Elle aimerait bien sûr à l’avenir ouvrir un ate lier et développer des partena riats avec des professionnels (architectes, ébénistes…). Mais pour l’heure, la canneuse ne dis pose que d’une adresse admi nistrative à École-Valentin. “Il est difficile de faire reconnaître notre travail artisanal à sa juste valeur. L’art du cannage est un art méticuleux. Il me faut 8 à
Amica Desbordes fait partie des artisans qui ont adhéré à la marque “Répar’ Acteurs”.
en offrant une diversité de motifs (chevron, damier, point de Hon grie…). À l’instar du luminaire “Soleil d’or” (de forme ronde avec un cannage soleil), qu’elle a pré senté dernièrement pour le Prix des métiers d’art du Doubs 2023, ou des autres cadres, décorations murales et miroirs qu’elle vend sur son site (www.amicadeco ration.fr). La jeune créatrice sera présente sur divers marchés d’artisan au cours de cette fin d’année. On la retrouvera notamment au Centre diocésain de Besançon les 2 et 3 décembre, puis sur le marché de Noël de Pirey le 9 décembre. n S.G.
lement formée à la marqueterie de paille auprès de Pascale Gru met dans l’Ain. “Cette année, je suis aussi allée me perfectionner deux jours aux ateliers Lison de Caunes à Paris” , précise la jeune femme, qui veut mettre à profit cette autre technique décorative dans de nouvelles créations, et notamment des bijoux (boucles d’oreilles, bracelets, colliers). “Je me fournis auprès d’un céréalier de Saône-et-Loire. J’utilise de la paille de seigle, déjà teintée, que j’assemble bord à bord sur un support.” Car, si on ne s’en doute pas d’em blée, la paille et le rotin peuvent se décliner sur bien d’autres supports que les meubles. Tout
12 heures pour res taurer une assise de chaise, et voire plus pour certains sièges.” Pour sa matière première, elle se tourne vers Fayl-Billot en Haute-Marne, capitale de la van nerie française. Désireuse de com pléter son savoir faire, elle s’est éga
“Un savoir faire qui disparaît.”
La canne de rotin, issue du palmier liane “le rotang”, est utilisée depuis le XVII ème siècle en Europe.
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