La Presse Bisontine 258 - Décembre 2023
14 Besançon
La Presse Bisontine n°258 - Décembre 2023
Un point mouvementé lors du conseil municipal Si les élus d’opposition n’ont abso lument pas remis en cause le pro jet en lui-même, ils se sont tout de même interrogés, voire éner vés, sur la façon de procéder de la majorité. “Je ne comprends pas comment on peut acheter un bien qui n’est pas à vendre, s’est étonnée Myriam Lemercier, de Besançon Maintenant. Ne faut il pas demander l’avis préalable du conseil d’administration du C.C.A.S. ?” “Pourquoi ne pas avoir attendu la décision du C.C.A.S. ? Je m’étonne de la chronologie des événements” , a pour sa part souligné Laurent Croizier. Ludovic Fagaut, de son côté, s’est exprimé avec moins de retenue : “Il y a une délibération en conseil municipal sur l’acqui sition d’un bien qui n’a jamais été validé par le conseil d’adminis tration du C.C.A.S. Encore une fois, on met la charrue avant les bœufs. Et aujourd’hui, le C.C.A.S. vend à la Ville un bâtiment donné il y a trente ans pour un franc symbolique, et il faut débourser 1,2 million d’euros. Belle plus value !” Sylvie Wanlin, adjointe en charge du C.C.A.S., a assuré que les administrateurs ont toujours été très informés sur l’acquisition et la vente de la résidence Huot et que la décision est prise en conseil d’administration. Dans son rapport du conseil municipal, la majorité souligne qu’un “accord est inter venu avec le C.C.A.S. en vue d’une transaction (…) pour l’ac quisition de la propriété cadastrée section BK n° 89 au prix de 1 250 000 euros.” Seul point de procédure : préalablement, le conseil municipal doit acter le changement de destination de la résidence autonomie. Ce qui a été validé malgré les abstentions de certains élus d’opposition. n
SOCIÉTÉ
Lutte contre les violences La maison des Femmes pourrait s’installer dans l’ancienne résidence Huot
S’ il y a bien un point qui a fait l’unanimité lors du dernier conseil municipal, c’est la nécessité et l’urgence de voir se concrétiser le projet de la maison des Femmes. Pour le reste, les méandres et subtilités adminis tratives et politiques ont suscité des remous entre la majorité et les élus de l’opposition (voir ci contre). En l’espèce, le conseil municipal a voté le changement de destination de la résidence autonomie Huot afin de pouvoir accueillir la maison des Femmes. En outre, la Ville propose au autonomie Huot. La Ville a proposé au C.C.A.S. propriétaire des lieux une offre d’achat, validée par le conseil municipal. Sauf refus du C.C.A.S., le projet de maison des Femmes devrait prendre ses quartiers dans l’ancienne résidence
La résidence autonomie Huot, vidée de ses occupants, pourrait accueillir prochainement la maison des Femmes et plusieurs associations.
C.C.A.S. de rache ter le lieu au prix d’1,250 million d’euros. Le C.C.A.S. doit se prononcer en faveur ou non de cette vente en conseil d’adminis tration le 6 décem bre. Concrètement, cette maison des Femmes, pro messe de cam pagne de l’équipe Vignot, serait une porte d’entrée
213 000 femmes victimes de
Car les chiffres de violences per pétrées contre les femmes et enfants restent glaçants : une femme sur 3 a été victime de violences dès l’âge de 15 ans, 94 000 sont victimes de viol ou tentatives de viol. Une femme est tuée tous les trois jours sous les coups de son conjoint en France. En 2022, 118 femmes sont décédées de vio lences conjugales, 122 en 2021. “Les chiffres ne baissent pas, s’alarme Aline Chassagne, adjointe à la culture. Seule une sur 5 porte plainte. Il faut mul
tiplier les lieux, les repérages, les moyens. La maison des Femmes peut apporter une proximité, des parcours plus coordonnés, et faci liter l’accès aux femmes et aux enfants, il ne faut pas les oublier. Il est urgent d’agir même s’il y a eu beaucoup de choses positives ces dernières années, il faut accé lérer.” Début décembre, le conseil d'ad ministration du C.C.A.S. doit donc donner son accord (ou non) pour vendre la résidence Huot à la Ville. Le cas échéant, quelques travaux devront être réalisés mais la maison des Femmes pour rait ouvrir ses portes très rapi dement en 2024. n L.P.
unique pour les femmes et enfants victimes de violences intrafamiliales. Au sein de cette maison seront regroupés asso ciations, professionnels de santé, du droit, de l’emploi, etc. “C’est une étape décisive et concrète, a ainsi plaidé Élise Aebischer, adjointe en charge de l’égalité homme-femme. C’est un portage collectif entre la vie associative, la santé, l’égalité et l’insertion professionnelle. Il y a un besoin d’un lieu d’accueil, de proximité et d’éducation à l’égalité. Cette maison des Femmes est complé
mentaire du travail de terrain des associations. Aujourd’hui, tout le monde est convaincu par ce projet pour que plus aucune femme ne se sente seule.” Sa collègue, Valérie Haller, élue pour le droit des femmes, a sou ligné un accompagnement plus en synergie, une “ maison visible et plus identifiée pour l’accès aux droits sociaux, juridiques, aux soins médicaux, à l’insertion professionnelle… C’est un projet ambitieux, opérationnel qui pourra agir sur une urgence sociétale.”
violences en 2021.
Zoom La programmation à l’occasion du 25 novembre
L eurs visages, leurs maux et leurs mots s’affichent sur le mur du Centre drama tique national jusqu’à la fin de l’année. Des femmes battues et des personnalités publiques sont immortalisées par le photo graphe Marc Melki dans une série de 32 por
traits. On pourra reconnaître les traits de Sylvie Testud, Bruno Solo, Aldebert ou encore l’élue bisontine Aline Chassagne. L’objectif de ce travail intitulé #Après la violence est de dénoncer le fléau des violences conjugales, à l’occasion du 25 novembre, journée inter
nationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Sur Besançon, outre cette exposition de pho tos, plusieurs associations se mobilisent du 14 au 27 novembre pour proposer des mani festations et événements afin de sensibiliser et informer. Expositions donc avec #Après la violence, ou encore Histoire d’Èves, col loques et conférences, films et débats, ani mations radios, performances présentation sur le thème de la Chasse aux sorcières… Plus de huit associations dont Solidarité femmes, le C.I.D.F.F. ou encore Amnesty International ainsi que la Ville de Besançon contribuent à ce programme. Et le 25 novem bre devait être organisée une manifestation contre les violences patriarcales à 14 heures, esplanade des Droits de l’homme. Toute la programmation sur le site de Soli darité Femmes Besançon. n
EN BREF
Travaux Depuis le 6 novembre et pour une durée de deux mois, le Département du Doubs a engagé des travaux de protection contre les instabilités rocheuses sur la R.D. 107 E1 sur le territoire de la commune de Thoraise. Purge de falaise, pose de huit barrières grillagées, ancrage d’une masse rocheuse, rehausse de 50 cm de talus existant sont au programme pour un montant estimé à 101000 euros. Ce chantier a été confié à l’entreprise Tetra. La mise en œuvre de ces travaux a nécessité une interruption totale de la circulation. Une déviation est en place. Écoles dans le cadre des derniers des “Trophées de la Participation”, la Ville de Besançon a été reconnue “4 étoiles” soit la plus haute distinction pour la qualité de la concertation déployée autour de son plan école qui représente un investissement de 60 millions d’euros et prévoit la rénovation d’une douzaine d'établissements d’ici 2026.
Jusqu’à la fin de l’année, la série de photographies de Marc Melki affiche sur le mur du C.D.N.
les mots de victimes de violences.
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