La Presse Bisontine 257 - Novembre 2023

8Besançon

La Presse Bisontine n°257 - Novembre 2023

POLITIQUE

Besançon Maintenant

Ludovic Fagaut plus vert que Les Verts ? La réunion de rentrée politique du groupe de Besançon Maintenant a été placée sous le signe de l’écologie. L’occasion pour Ludovic Fagaut de dénoncer les actions de la majorité municipale en termes de développement durable. Morceaux choisis.

L e groupe Besançon Maintenant, ancré à droite, a teinté son bleu d’un peu de vert, à l’occasion de leur réunion de rentrée, début octobre. Face à un public largement conquis et déjà convaincu, salle Courbet, Ludovic Fagaut et ses colistiers ont souhaité montrer comment ils conce vaient la transition écologique. Aux dépens, évidemment, de la majorité municipale. “C’est une thématique qui n’appartient à personne” , a ainsi asséné Ludovic Fagaut avant de laisser la

parole à Alexandre Benoit-Gonin. L’hydrogéologue et directeur du syn dicat mixte du marais de Saône (dont Ludovic Fagaut est le président) a pré senté les impacts du changement cli matique sur les ressources en eau. Si les données apportées sont toujours intéressantes et édifiantes, l’hydrogéo logue est resté prudent et a préféré se contenter de chiffres de commentaires déjà largement connus et diffusés. Tou jours est-il que souligner que, depuis 1900, sur les dix années les plus

L’élu d’opposition a ensuite repris cer tains dossiers, déjà très souvent mis en avant : l’éclairage de la Citadelle “éteinte 95 % du temps par idéologie” , alors que le coût de l’éclairage s’élève à 11 000 euros par an “sur un budget global de 210 millions d’euros.” Tout en ne comprenant pas l’argument de la biodiversité puisque la chauve-souris pipistrelle “se nourrit grâce à l’électricité qui apporte les insectes nécessaires.” Les requalifications de la voirie qui viennent “scléroser la ville, alors que 84 % des actifs sur Besançon prennent leur voiture pour aller au travail” ,ont été longuement détaillées. Le projet d’autoroute cyclable de Besan çon Maintenant a été de nouveau sou ligné. Ainsi que le stationnement place De Lattre de Tassigny pour lequel le groupe politique propose des capteurs sur les places libres en temps réel pour une “smart city”. Végétalisation de la place de la Révolution, écoquartier Vauban “qui n’a rien d’écologique, mais seulement pour montrer la doctrine écologiste sur Besançon” , le quartier Saint-Jacques et la volonté d’Anne Vignot d’y faire 70 % de logement social,

chaudes en France, huit ont eu lieu dans la dernière décennie, fait froid dans le dos. L’hydrogéologue a notam ment relevé une prise de conscience des pouvoirs publics sur les ressources en eau, car bien que la population aug mente sur Grand Besançon Métropole, les “besoins en eau sont plus réduits en termes de pompage qu'auparavant” , ce qui met en avant une bonne gestion des ressources. Reste que, dans son intervention poli tique suivant la petite conférence, Ludo vic Fagaut, à grand renfort de phrases percutantes, a vivement critiqué les actions de l’équipe d’Anne Vignot, son intervention prenant la forme d’un réquisitoire. “Cette majorité n’a rien d'écologiste, rien en termes de transition, rien en matière de développement dura ble. Mais une idéologie qui va amener à un changement de civilisation. On ne nous parle jamais de développement durable. En revanche, on parle de phé nomènes de société. Cette majorité n’a pas le monopole sous couvert de leur étiquette politique. Elle n’a rien proposé en termes d’innovation pour le territoire bisontin.”

“pas sûr qu’on redonnera de l’attractivité avec du logement, spécialement social” , les emprunts verts au détriment des banques locales “qui participent à la vitalité du territoire” , le plan école que le groupe a validé sans problème avec 60 millions d’euros d’investissement mais… 14 millions pour une école à Planoise qui compte 400 élèves en tout, “c’est plus cher qu’un collège, est-on obligé de faire si grand ?” s’est interrogé celui qui exerce la profession de prin cipal de collège. Bref, même en dehors de la salle du conseil, Ludovic Fagaut ne désamorce pas et la passe d’armes avec Anne Vignot et son équipe continue. L’élu prépare-t-il le terrain pour 2026 ? “On verra, a-t-il répondu. Ce n’est plus une histoire de droite ou de gauche mais plutôt quel projet on veut pour la ville de Besançon. L’objectif est de rassembler le plus largement possible.” Reste que pour la rentrée politique de Besançon Maintenant, seul Ludovic Fagaut a tenu le micro pendant plus d’une heure. On aurait peut-être aimé entendre d’autres voix… n L.P.

Ludovic Fagaut n’a

pas dit un oui franc quant à se représenter

pour 2026. “On verra”, a-t-il sobrement répondu. POLITIQUE

Un futur candidat ?

Éric Delabrousse : 2026 comme horizon ? Le délégué départemental d’Horizons, le parti d’Édouard Philippe, travaille à structurer ses troupes. Sans cacher des ambitions sérieuses pour la Ville de Besançon en 2026. Explications.

Alors non, Éric Delabrousse ne cache pas ses ambitions pour cette ville. Une base nautique du côté de Thise, une salle mul timodale de concerts et de congrès, une ville plus tournée vers sa rivière et ses quais, une ville fleurie mieux garante de la sécurité selon lui, voilà autant de sujets sur lesquels le médecin a déjà réfléchi et travaillé. Sur l’écologie, son avis est bien tran ché. “Ce ne sont pas les gens qui s’installent pour produire du fro mage dans le Larzac qui vont sauver la planète ! Ce sont les scientifiques, les chercheurs de Total énergies ou les ingénieurs qui réfléchissent à des nouvelles techniques propres de création d’énergie. L’écologie ne doit pas être une idéologie, il faut laisser faire eux qui savent faire” estime le Bisontin. “Ma seule boussole est de faire des propositions qui rejoignent les attentes et les préoc cupations des Bisontins, c’est pour cela que je porte une ambi tion pour cette ville” poursuit-il. Un réquisitoire en forme de déclaration de candidature pour le délégué Horizons qui estime aussi que “l’attitude de M. Fagaut au conseil ou sur les

S es détracteurs disent de lui qu’il est le candidat des réseaux sociaux, tant son activité numérique est intense, sur tous les sujets qui concernent Besançon. Lui s’en moque et assume, car pour l’instant, dit-il, “c’est ma seule tribune possible.” Ses détracteurs toujours lui reprochent de pla gier les bonnes idées des autres. “Ce n’est pas parce que Ludovic Fagaut dit que la Terre est ronde que je vais dire le contraire. Quand il y a des bonnes idées quelque part, il faut les promou voir” répond Éric Delabrousse qui ne se lasse pas de donner ses positions étayées sur la façon dont il verrait bien conduire

cette ville de Besançon. Troquer ainsi sa blouse de radiologue hospitalier contre un costume de maire. Évidemment, si l’heure n’est pas encore aux déclarations de candidature, le chef du pôle imagerie au C.H.U. de Besançon n’élude pas la question. Et compte bien se faire investir candidat officiel du parti Hori zons pour 2026. Pour l’instant, il travaille à soi gner ses réseaux. Il était en début de mois au congrès du parti d’Édouard Philippe à Angers. Localement, il s’attache à muscler les rangs de son parti qui compte aujourd’hui “unecen taine d’adhérents qui ont payé leur cotisation à l’échelle du

Doubs, dont une bonne moitié dans le Grand Besançon. La stratégie du parti Horizons, contrairement à Renaissance dans ses débuts, c’est d’avoir un ancrage local, donc des élus dans des villes importantes” observe Éric Delabrousse. Pour l’instant, ce jeune parti né en octobre 2021 n’a qu’une représentante au conseil municipal de Besançon en la personne de Karima Rochdi. Bien insuffisant pour peser. “Mais ça avance assure M. Delabrousse. Des personnes qui avaient fait partie de la liste de Ludovic Fagaut et d’Alexan dra Cordier en 2020 ont déjà rejoint les rangs d’Horizons. Et ce n’est que le début.”

Éric Delabrousse, délégué local et départemental du parti Horizons, ne cache plus ses ambitions pour Besançon.

le second, Laurent Croizier, aurait peut-être trop à y perdre. L’hypothèse Delabrousse pour Besançon 2026 semble ainsi convenir parfaitement au prin cipal intéressé. Qui fera sans doute son maximum pour obte nir l’investiture Horizons, la première marche à franchir. Une visite d’Édouard Philippe à Besançon dans les prochains mois pourrait valider cette hypo thèse. n J.-F.H.

réseaux attire trop de réactions violentes” ? Pas encore, même s’il discute régulièrement de cette hypothèse avec Éric Alau zet et Laurent Croizier, membres eux aussi de la grande coalition présidentielle. Mais Éric Dela brousse ne déploierait pas autant d’efforts pour réfléchir aux grands dossiers bisontins si un de ces deux députés avait signifié son intention de briguer la mairie de Besançon. Le pre mier, Éric Alauzet, a déjà donné,

Made with FlippingBook flipbook maker