La Presse Bisontine 255 - Sepetmbre 2023

Le portrait 39

La Presse Bisontine n°255 - Septembre 2023

BESANÇON

La présidente du Festival de musique

Myriam Grandmottet bat la mesure du Festival En tant que présidente de l’association organisatrice d’un des plus vieux festivals culturels de France, c’est elle qui coordonne ce rendez-vous musical de septembre. La 76 ème édition entre en scène. Portrait de sa cheffe d’orchestre.

S ur le plan musical, c’est bien sûr Jean-Michel Mathé, le directeur du Festival de musique de Besançon qui est à la manœuvre. Mais en coulisses et sur le plan administratif, c’est bien Myriam Grandmottet qui tient la baguette, en tant que présidente depuis 5 ans de ce rendez-vous international qui fait rayonner Besançon à travers le monde depuis sa fondation en 1948. Derrière ce titre de présidente se cache d’abord une passionnée de musique classique. Formée au piano, dès l’âge de 8 ans. Et

contrairement à d’autres enfants de son âge à qui on essaie d’im poser une formation musicale, la jeune Myriam ne se faisait pas prier. “Je lâchais tout pour faire du piano, j’adorais ça” dit elle. Ses premiers contacts avec le Festival de Besançon, elle les a à l’adolescence quand sa maman l’emmène écouter ses premiers concerts. Des études de médecine et trois enfants plus tard, elle reprend la musique, mais cette fois par la danse, le flamenco qu’elle pratiquera pendant vingt bonnes années, tout en se rap prochant à nouveau du Festival,

Myriam Grandmottet, avec les équipes du Festival, met la dernière touche aux préparatifs de cette 76 ème édition.

Quelques temps forts de la 76 ème édition l Vendredi 8 septembre à 20h : soirée d’ouverture Nouveau Monde, grand concert gratuit aux Prés-de-Vaux. Accès libre. l Vendredi 15 sept.e à 20h30 : Renaud Capuçon chef et soliste à la Saline royale d’Arc-et Senans. l Samedi 9 septembre à 20h : Hymne à la joie par l’Orchestre Dijon-Bourgogne au Kursaal. l Dimanche 10 septembre : Harmonies cuivrées par l’Orches tre d’harmonie de la Garde répu blicaine au Théâtre. l Mardi 12 septembre à 20h : la Passion selon Saint-Jean au Kursaal. l Jeudi 14 septembre à 20h : concert au féminin avec l’Orches tre de chambre de Bâle au Kur saal. l Vendredi 22 sept. à 20 h : Quintettes romantiques au Kursaal. l Les 13, 14, 15 et 16 septem bre de 19h à 20h30 : Apéro-jazz de Granvelle place Granvelle. 76 ème Festival international de musique de Besançon Du 8 au 23 septembre 58 ème Concours international de jeunes chefs d’orchestre Du 18 au 23 septembre Tout le programme sur festival-besancon.com l Sam. 16 sept. à 16h et 17h : Verdi Remix par le Mirifique Orchestra dans la cour du Musée du Temps. l Jeudi 21 septembre à 20h : Symphonie fantastique de Berlioz par l’Orchestre national d’Île-de France au Théâtre.

jours plus large, notamment les scolaires. Le compte à rebours est lancé avant l’ouverture le 8 septembre de cette 76 ème édi tion. Et même si le premier jour du Festival tombe le jour même de l’ouverture de la Coupe du Monde de rugby, hasard mal heureux du calendrier, Myriam Grandmottet ne se départira jamais de sa bonne humeur com municative. Toujours portée par l’amour de la musique, la présidente s’est même mise au violon il y a quelques années et vient dés ormais grossir les rangs de l’Or chestre philharmonique de Besançon. Également amatrice de jazz et de musiques actuelles, fan notamment du festival Déto nation, Myriam Grandmottet rythme ses passions au gré de la musique. À la tête du Festival de Besançon, elle est résolument à sa place… n J.-F.H.

côté coulisses cette fois. “Je suis revenu au Festival par le béné volat au début des années 2000. Bénévole, puis responsable de la trentaine de bénévoles, peu à peu je me suis prise au jeu jusqu’à accepter il y a cinq ans la pré sidence suite au départ de Ber nard Sertout.” Première présidente de l’histoire du Festival de Besançon, c’est une petite entreprise de 6 sala riés qu’elle doit gérer, avec le budget d’une grosse P.M.E. : environ 1,3 million d’euros les années de concours de chefs d’or chestre, comme c’est le cas cette fois-ci. “Mon rôle à la tête de Ce Festival, c’est de maintenir le cap et d’impulser les virages” résume M me Grandmottet, fraî chement retraitée de son métier de médecin généraliste. Depuis son arrivée à la prési dence, elle a dû gérer les deux années de Covid - le Festival a pu malgré tout se tenir tous les

nous nous faisons “sucrer” cette année encore par Livres dans la Boucle l’auditorium du Conser vatoire qui pour le coup est une belle salle adaptée à la musique” déplore Myriam Grandmottet qui ne voit pas, dans l’équipe municipale actuelle, de signe encourageant qui pousserait à croire en l’hypothèse d’une future salle de concert modulable en espace de congrès, à Saint Jacques ou ailleurs… “On a sou vent la fâcheuse impression que la culture n’est pas rentable et qu’elle coûte des sous, alors que ça rapporte et que c’est un vrai élément de rayonnement d’un territoire !” plaide-t-elle. Et sans salle digne de nom, il est bien difficile pour l’équipe du Festival de développer le mécénat. Sous la baguette de Myriam Grandmottet, le Festival de musique de Besançon continue pourtant sa mission d’ouverture de la musique à un public tou

ans, y compris en 2020 même si c’était à jauge réduite -, et depuis, la hausse sans cesse plus forte des frais techniques comme des cachets des artistes. “C’est une logistique extrêmement lourde” reconnaît la présidente qui est en train de discuter avec les col lectivités locales de la nouvelle convention qui liera le Festival à ces dernières à partir de 2024. “Non sans crainte par rapport à la raréfaction des aides publiques” avoue-t-elle. Difficile de parler du Festival de musique sans que revienne cette ritournelle d’une hypothé tique nouvelle salle de concert à Besançon. Selon Myriam Grandmottet, il y va de l’avenir même de ce rendez-vous inter national. “Cette question de salle est autant une difficulté pour nous que pour l’Orchestre Victor Hugo. Le Kursaal, vieillissant, et le Théâtre ne sont pas adaptés à un tel rendez-vous. En plus,

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