La Presse Bisontine 255 - Sepetmbre 2023
34 Économie
La Presse Bisontine n°255 - Septembre 2023
HORLOGERIE 75 ans Yema, Maison horlogère
française depuis 1948
En 2023, Yema fête les 75 ans de sa création à Besançon. Christopher Bôle, directeur général du groupe Ambre à qui appartient Yema depuis 2009, retrace trois quarts de siècle d’une marque historique qui continue à rayonner la capitale comtoise.
Y ema fait partie intégrante de l’histoire entrepreneu riale française, d’une tra dition et d’un savoir-faire qui existent depuis des centaines d’années. Henry-Louis Belmont a créé officiellement la société en 1948, alors que l’horlogerie fran çaise avait quasiment disparu à cause de la destruction de l’outil industriel durant la guerre. En créant une marque horlogère
logerie puis à Hattori, le leader japonais de la technologie quartz, en 1988. Redevenue indépendante au début des années 2000, et fran çaise en 2004, Yema va connaître des soubresauts jusqu’à sa reprise par le groupe Ambre, en 2009, qui relance, à Morteau, la fabri cation de montres iconiques créées 60 ans auparavant par Henry Louis Belmont. Pascal Bôle, P.D.G. du groupe Ambre, fait une offre de reprise afin de redonner l’élan
capable d’avoir une histoire natio nale et de faire briller l’horlogerie française à l’international, il a participé activement à la conquête du marché français et des mar chés mondiaux. Mais son aven ture avait débuté un an plus tôt et en trio. C’est dès 1947, qu’il œuvre, avec Jacques Mercet et Maurice Comte, à la création de cette entreprise horlogère. Les statuts de la S.A.R.L. Yema sont déposés en 1947 et son siège social est situé 49, rue Bersot à Besançon. Le 7 mars 1947, Yema obtient un permis de construire pour l’édi fication d’un immeuble à usage industriel 3, rue Paul Bert à Besançon. En septembre 1947, la première usine Yema voit le jour, Henry-Louis Belmont pos sède 65 % du capital, Maurice Comte 30 % et cinq autres par tenaires horlogers se partagent équitablement les 5 % restants. À la fin des années 1970, Yema est la marque horlogère française leader en France et à l’exporta tion. Le groupe Yema est cédé une première fois à Matra Hor
mérité à Yema, avec l’ambition de se concentrer sur le travail accompli par son créateur. Il reprend la marque “Yema Maison Horlogère Française 1948” auprès du tribunal de commerce de Besançon et décide d’intégrer son fils Christopher pour créer une équipe spécialement dédiée à Yema. En 2017, Christo
Morteau, le deuxième berceau de Yema.
pher est nommé directeur général aux côtés de Franck Minost. “Dès mon arrivée dans le groupe Ambre en 2015-2016, je suis tombé amou reux de la marque Yema” raconte Christopher, 30 ans. “Fêter ses 75 ans en 2023 est un événement pour nous. Nous sommes satisfaits de faire perdurer des marques
françaises sur notre territoire franc-comtois. Nous travaillons chaque jour pour écrire le futur de la marque. Nous avons réédité des modèles Yema importants comme la Superman, la Flygraf, la Yachtingraf, la Rallygraf. Nous avons monté des partenariats forts avec le Centre national d’études
Florian Nicot, responsable de production commande numérique contrôle les hauteurs et profondeurs des pièces.
ANNIVERSAIRE 85 ans Carrosserie Monnin, une histoire de pionniers La carrosserie Monnin rue Belin à Besançon fête cette année ses 85 ans. Retour, avec Gérard et Frédéric Monnin, sur un succès familial qui s’étale sur quatre générations.
serie Camel rue du Tunnel” se souvient Gérard, 77 ans, son petit-fils. “Il réparait les camions et les bus.” Huit ans plus tard en 1946, au décès de Charles, son fils Pierre, un visionnaire, reprend l’entreprise familiale. “En 1946, nous avions un menui sier et un forgeron à l’atelier” poursuit Gérard. “Nous avons progressivement travaillé, que ce soit pour la carrosserie ou la peinture, avec tous les conces sionnaires automobiles de Besançon pour les véhicules de tourisme.” Vingt-sept ans plus tard en 1973, la carrosserie Mon nin déménage de la rue Fanart à la rue Belin. À cette époque
à cette époque-là, son métier était baptisé “menuisier automobile” ou charron, pas encore carrossier. Pourtant il va faire de son activité une référence en Franche-Comté. C’est en 1938 que Charles Monnin a racheté la carrosserie, qui appartenait à Mamy, rue Fanart. Il avait 51 ans. “Dans les années trente, Charles travaillait à la carros
- Frédéric, le taulier à la forte personnalité : fan de rock punk et alternatif depuis l’âge de 14 ans, Frédéric détone dans le monde de l’industrie bisontine. Le quinquagénaire s’est fait apprécier de ses salariés par sa générosité. Cuisinier au Chaland à l’âge de 16 ans, il a intégré ensuite la carrosserie familiale en tant que tôlier et a apprécié le métier. Plus qu’un patron, c’est aujourd’hui un responsable qui ne se départit pas de ses valeurs. Il a embauché en C.D.I. un jeune migrant venu de Guinée Cona kry, un pays qu’il connaît par faitement pour y aller deux fois par an. Il a également embauché un Géorgien de 20 ans, dont les parents sont réfugiés politiques, en apprentissage.
La carrosserie Monnin en chiffres :
En 2001, Gérard Monnin a passé les rênes de la carrosserie à son fils Frédéric.
l 3 500 m² d’ateliers l 20 véhicules de prêt l 19 salariés l 3 millions d’euros de chiffre d’affaires l 2 200 véhicules réparés en 2022
À partir de 2001, j’ai quitté l’en treprise et mon fils Frédéric l’a reprise. Il a obtenu son C.A.P. de carrossier et a appris à mana ger une équipe. Il a fait prospérer l’entreprise et a aussi créé Car flex, un groupement d’achats de pièces automobiles.” Avec Frédéric à sa tête, depuis plus de 20 ans, la carrosserie Monnin est entre de bonnes mains. “Il y aura toujours plus de technicité” prédit Gérard. “Mais on ne pourra jamais enle ver le travail du tôlier.” Ni enle ver la motivation du taulier actuel, Frédéric, 53 ans, à faire perdurer l’histoire de l’entre prise. “Je peux dire que mes 20
là, l’hôpital Minjoz n’existait pas, il n’y avait que la ferme du père Bolard et Planoise ne comp tait qu’un immeuble autour de la carrosserie. C’est en 1990 que Gérard rachète la carrosserie à son père Pierre. Avec l’ambition d’appor ter pas mal d’innovations à une société qui compte alors 36 employés. “J’ai eu l’idée d’utiliser un marbre au laser pour mesu rer les cotes initiales du véhi cule” détaille Gérard. “J’ai aussi apporté mon savoir-faire en termes de gestion et de technicité. J’ai acheté un spectrophotomètre pour pouvoir trouver la teinte exacte d’un véhicule à réparer.
années passées à la tête de l’en treprise ont été exceptionnelles” conclut ce dernier. “Nous avons évolué en même temps que les nouvelles techniques de carros serie.” Tout en respectant son histoire et son passé, la carros serie Monnin est toujours tour née vers demain. n A.A.
La carrosserie Monnin compte 19 salariés (tôliers, mécaniciens, peintres, administratifs…).
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