La Presse Bisontine 255 - Sepetmbre 2023

2 Retour sur info - Besançon

La Presse Bisontine n°255 - Septembre 2023

Le cours hôtelier, menacé de fermeture, recherche un nouveau modèle économique

Le château d’eau du quartier Vauban a disparu

C’ était un des symboles de cet ancien quartier militaire. Il servait à alimenter en eau les soldats de la caserne Vauban quand elle était encore en activité. Longtemps, la Ville de Besançon et l’aménageur C.M.-C.I.C. auraient souhaité le conserver et ont lancé des appels d’offres à d’éventuels investisseurs désireux de réhabiliter cette tour d’approvisionnement en eau. Plusieurs projets avaient émergé, mais aucun n’a jamais abouti : commerce, logements et même restaurant. “Mais tous les appels d’offres ont fini par être infruc tueux, ce bâtiment aurait été beaucoup trop cher à transformer” résume Aurélien Laroppe, l’adjoint bisontin à l’urbanisme. L’édifice donnait aussi des signes de fragilité, avec des briques qui s’effritaient et “le coût de sa simple consolidation aurait atteint 210 000 euros, en ajoutant 10 000 euros par an pour son entretien” poursuit l’élu précisant que la Ville avait émis le souhait C’ est le Collectif de santé du Doubs (C.O.D.E.S. 25) qui a allumé la mèche dans un communiqué publié début août pour dénoncer “les res trictions” décidées par la nouvelle direction en place depuis deux ans. Exemples à l’appui, qui ressemblent a priori plus à des économies de bouts de chandelle qu’à des vraies mesures de rigueur, le C.O.D.E.S. dénonce la suppression “de l’unique pla teau-repas offert en fin d’année aux soi gnants présents, de la boîte de chocolats offerte en fin d’année” , une par service, soit 8 boîtes au total… Tout comme “le petit cadeau (eau de Cologne, foulard ou petite crème) offert à chaque résident au moment des fêtes” et même “le petit verre de beaujolais nouveau offert en novembre aux résidents qui le souhaitent!” Même les verres de limonade distribués pendant la canicule ont été remplacés par des Éditorial Proximité A vec les premiers frimas de la fin d’été arrive comme chaque année l’inévitable débat sur l’avenir du commerce de centre-ville auquel nous consacrons le dossier de cette édition de rentrée. Et autour de la table des dis cussions s’opposent toujours d’un côté ceux qui estiment que ce commerce de centre ville est moribond, pointant du doigt le manque d’initiatives des pouvoirs publics pour dynamiser cette activité de cœur de ville et pire, ceux qui accusent la munici palité d’empêcher les affaires en dissuadant les consommateurs potentiels de se rendre et se garer en ville. Comme pour asseoir leur véracité, ces critiques sont désormais souvent mises en relief par la publication sur les réseaux sociaux d’images en noir et blanc ou aux couleurs passées de com merces de centre-ville qui étaient alors des

L’édifice a été démoli dans la semaine du 21 août.

L a nouvelle, sortie dans l’été, avait secoué le monde des palaces en général et le milieu bisontin. Le cours hôtelier de Besan çon, institution centenaire à la renom mée internationale, est menacé de fermeture. La cause? Trop peu de candidats intéressés par cette for mation haut de gamme de récep tionniste-gouvernante et majordome. L’école privée ne vit que grâce à la cotisation de ces élèves dont la for mation s’élève à plus de 12000 euros. Or, avec seulement 13 inscrits fin juillet, il manquait près de 400000 euros pour boucler le budget de l’année. Pour arriver à cet objectif, une promotion de 28 30 étudiants serait idéale, soit 15 inscrits supplémentaires. Sophie Courvoisier, la directrice, est tenace,

et ne s’avoue pas vaincue. Elle conti nue le recrutement et a repoussé la rentrée étudiante au 5 octobre, au lieu du 5 septembre. “Nous allons rencontrer des personnes intéres sées. Et nous sommes en train de travailler à un nouveau modèle éco nomique qui dépende moins de la cotisation de nos élèves. Nous ne recevons aucune aide des collecti vités.” L’année dernière, la directrice avait déjà tiré la sonnette d’alarme alors que la promotion comptait 32 élèves. Normalement, le cours hôte lier peut accueillir jusqu’à 46 étu diants. Pour l’heure, aucune information ne filtre sur ce nouveau modèle éco nomique. Le cours hôtelier, ancien nement école Cheval, n’a pas dit son dernier mot. ■

de le racheter. Le projet est tombé à l’eau et C.M.-C.I.C. s’est donc résolu à faire tomber ce château d’eau. Un espace vert sera aménagé à la place. Le quartier Vauban continue ainsi sa trans formation. 370 des 800 logements prévus sont déjà réalisés. “La phase 1 de ce projet d’aménagement se termine fin 2023” , le plus récent projet lancé étant celui porté

par le promoteur European Homes qui pré voit du collectif et des maisons individuelles. La phase 2 démarre avec notamment le projet de résidence intergénérationnelle et des maisons en bande. La phase 3 enfin doit être lancée avant la fin du mandat. Il s’agira d’aménager toute la partie de terrain à l’arrière du bâtiment Néolia de la rue Xavier-Marmier. ■

Fini le beaujolais nouveau à l’E.H.P.A.D. Bellevaux ?

verres d’eau plate dénonce le collectif. S’il ne nie pas la réalité de ces coupes budgétaires, le Conseil départemental ges tionnaire de l’établissement justifie ces décisions par “la nécessité de retrouver une trajectoire vers l’équilibre financier. Depuis 2017, le déficit de l’établissement s’est aggravé, il atteint près d’1 million d’euros. Nous devons veiller à retrouver une situation saine, nous sommes garants de la bonne utilisation de l’argent public” note Serge Rutkowski, le président du conseil d’administration de l’E.H.P.A.D. Bellevaux (350 résidents, 318 agents). Il se veut en même temps rassurant: “Les résidents qui le souhaitent auront toujours du vin ou de la limonade, et même du beaujolais nouveau même si nous fêterons plus nécessairement sa sortie, et ce n’est pas sur ce genre de dépenses que nous ferons le plus d’économies. Nous avons

traversé une période compliquée car il a fallu remplacer du personnel absent suite au Covid. Les choses vont beaucoup mieux maintenant, nous avons fait aussi quelques économies sur des postes en logistique par exemple. Nous sommes sur la bonne trajectoire” affirme-t-il. ■ L’établissement d’hébergement est en déficit depuis plusieurs années.

Sophie Courvoisier, la directrice du cours hôtelier, espère toujours recruter au moins 15 élèves supplémentaires pour pouvoir garder la formation ouverte.

glorieuses où il régnait en maître, sans la concurrence des zones commerciales et celle aujourd’hui bien plus dangereuse du commerce en ligne. On aura sans doute beau lancer tous les “plans Marshall” du monde, suggestion de l’opposition bisontine pour sauver le commerce de centre-ville, qu’ils ne suffiraient sans doute pas à inflé chir l’inexorable évolution des habitudes de consommation des consommateurs qui continue à favoriser les achats sur Internet. Galvanisées par la crise sanitaire, les ventes de produits en ligne ont bondi de 33 % entre 2019 et 2022 pour un chiffre d’affaires global qui a presque atteint les 150 milliards d’euros. Une manne qui échappe désormais aux commerçants de proximité et ce, dans tous les centres-villes de France. Ceux enfin qui se lamentent du supposé déclin du commerce de centre-ville n’ont-ils jamais succombé à la facilité d’un achat en ligne au détriment des affaires des commerçants du bout de leur rue ? ■ Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser

fleurons de Besançon, avec leur cortège de commentaires nostalgiques publiés par ceux qui pensent que “c’était mieux avant.” Et forcément que c’était mieux avant pour le commerce de centre-ville quand les zones de la périphérie étaient inexistantes et que l’accès au centre-ville n’était pas empê ché par le moindre dispositif dissuasif, bornes ou autres interdictions d’accès (mais qu’en même temps les rues du centre étaient congestionnées et suffoquaient sous un nuage de fumées d’échappement). Et de l’autre côté de la table des discussions, on entend ceux qui estiment que le commerce de centre-ville se porte toujours bien, qu’il y a, et c’est vrai, un plaisir décuplé à flâner dans les rues du centre pour faire ses achats plutôt que de ronger son frein dans les ralentissements pour accéder aux imper sonnelles zones commerciales. Ces argu ments opposés sont finalement stériles. Le commerce de centre-ville se porte évi demment moins bien que dans les années

Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Rédaction : Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser, Laurine Personeni. Ont collaboré à ce numéro : Alexandre Arbey, Sarah George. Directeur artistique : Olivier Chevalier. Conception pubs : Éloïse Perrot. équipe commerciale : Anne Familiari, Aurélie Robbe, Anthony Gloriod. est éditée par la société “Publipresse Médias” S.I.R.E.N. : 424 896 645 Rédaction et publicité: 0381679080 E-mail: redaction@publipresse.fr

Crédits photos : La Presse Bisontine, A. Ammari, J. Debauve, Détonation, B. Grosjean

- Département du Doubs, C. Haas, A. Locatelli, O. Perrenoud, U.C.B.

Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Août 2023 Commission paritaire : 0225 D 80130

Made with FlippingBook Annual report maker