La Presse Bisontine 254 - Août 2023

2 Retour sur info - Grand Besançon

ÉDITION SPÉCIALE ÉTÉ - Août 2023

“Franc-Comtois, du soleil méfie-toi !”

À Planoise, des veilleurs citoyens agissent pour dénouer les tensions

paix, de tranquillité et d’apaisement. Nous sommes là pour canaliser l’énergie de cer tains jeunes dans un sens positif.” Petit à petit, de nombreux habitants et commerçants se sont investis. La nuit du 14 juillet a été le “temps fort” de ce dis positif. Plus de 50 veilleurs citoyens, habillés symboliquement en blanc, ont sillonné le quartier avec une consigne claire : éviter les points de deal. Mis à part quelques pétards, la nuit est restée calme. “C’est tout sauf une corvée ou un risque qu’on prend la nuit. Nous sommes en train d’inventer une solidarité citoyenne, reprend l’élu départemental. Nous avons eu l’im pression d’être utiles. Cela permet aussi aux habitants de se rappeler qu’ils sont aussi citoyens. Le champ des possibles est ouvert. Nous, habitants, nous avons la possibilité de nous organiser pour mieux vivre et aider ceux qui n’arrivent pas à dia loguer.” n

14 nuits calmes à Planoise depuis les violences urbaines du 29 juin. Aly Yugo, habitant de Planoise et élu au Département tient le compte. “Le 29, nous étions tous apeurés, c’était catastrophique. Le 30, les forces de l’ordre ont fait un travail formidable, se souvient le professeur de karaté. Ce quartier a droit à la tranquillité comme tous les autres quartiers.” Prenant constamment le pouls de son quartier, Aly Yugo a écouté le besoin de soutien des habitants, excédés par les nuisances et les violences. Il a lancé le concept de veilleurs citoyens qui à tour de rôle effectuent des sortes de rondes. “Nous ne sommes pas des mili ciens, tient à préciser Aly Yugo. Nous sommes dans l’idée d’une recherche de

L a toute première opération bap tisée “Juin jaune”, organisée conjointement par l’association À fleur de peau et l’Asfoder (asso ciation des dermatologues de Franche-Comté) consistait à orga niser des opérations de prévention du grand public face aux dangers du soleil. Julien Fabrègues, le pré sident d’À fleur de peau, est parti culièrement sensible à cette question, lui qui a perdu son épouse en 2010 d’un mélanome et qui a donc créé cette association de patients “pour récolter des fonds, afin de faire avan cer la recherche, améliorer le confort des patients en dermatologie à l’hô pital, et organiser des opérations de communication et de prévention. L’opération Juin jaune était une pre mière à l’échelle de la région, sa réussite nous incite à renouveler l’opération l’an prochain” note M. Fabrègues, épaulé notamment par la dermatologue saônoise Caroline Biver-Dalle, présidente de l’Asfoder,

ainsi qu’Hervé Van Landuyt, autre dermatologue bisontin qui a fait de cette cause une croisade depuis près de vingt ans. Cette initiative locale qui était une première a multiplié, pour sa première édition, les manifestations, sur l’en semble du territoire régional, à des tination des scolaires, des festivaliers, des sportifs, des professionnels, notamment les couvreurs, particu lièrement exposés aux méfaits du soleil… “À l’image d’Octobre rose et de Mars bleu, nous espérons bien que Juin jaune deviendra une opé ration nationale, voire internationale, dès l’année prochaine” poursuit M. Fabrègues. Dès cette année, l’opé ration avait déjà été relayée hors du territoire franc-comtois, à Nancy et jusqu’à Lausanne. Notre région est d’autant plus impor tante à cibler qu’elle compte parmi celles dont le taux d’incidence aux cancers de la peau est le plus élevé de France. n

Le 14 juillet au soir, plus de 50 veilleurs citoyens, habitant Planoise, ont sillonné le quartier dans le but de dénouer d’éventuelles tensions (photo D.R.).

Les vieux fours d’incinération enfin démantelés

gères résiduelles a progressi vement baissé. Il est passé de 53 054 tonnes par an en 2004, à 30 701 en 2020. Les besoins en incinération ont donc baissé. Mais les Grands Bisontins peu vent faire encore mieux : une récente caractérisation des ordures ménagères résiduelles des habitants a révélé que 63 % de leurs déchets seraient encore valorisables - emballages à jeter dans le bac jaune, déchets ali mentaires à composter, objets à déposer en déchetteries -, ou évitables : aliments encore sous emballages, restes de repas non consommés, textiles sanitaires jetables qui peuvent être rem placés par du réutilisable… “Si tous les déchets étaient jetés dans les bonnes filières, il ne resterait plus que 51 kg d’ordures ménagères résiduelles par an et par habitant sur le territoire du Sybert, contre 136 actuelle ment” termine le Sybert. n

L e Sybert a entamé le 10 juil let le démantèlement des trois lignes historiques de son Unité de Valorisation Éner gétique (U.V.E.) à Besançon. Les deux plus anciennes datent de 1971, elles avaient été arrê tées en 2002 pour être rempla cées par une ligne plus moderne et efficiente, la troisième date de 1976 a été fermée en 2021 et non remplacée. Ces anciens fours vont donc disparaître du paysage bisontin cet été. “La première étape du chantier a commencé le 10 juillet par la démolition de l’ancien hall des mâchefers, résidus de l’inciné

ration des ordures ménagères après leur passage dans le four” indique le syndicat de traitement des déchets. L’arrêt progressif des anciens fours, et aujourd’hui leur déman tèlement, s’explique par la nécessaire réduction des coûts d’entretien. “Malgré des travaux d’amélioration réguliers, l’U.V.E. est une installation industrielle qui vieillit et dont les coûts d’en tretien augmentent. Ces dépenses ne sont plus toujours justifiées au regard de la dimi nution de la quantité de déchets à incinérer” poursuit le Sybert. Une autre raison explique l’arrêt

Les travaux de démantèlement ont démarré le 10 juillet.

des anciennes installations : grâce aux actions de prévention, à la sensibilisation au tri des déchets, à la mise en place de la redevance incitative et à l’en trée en vigueur des extensions des consignes de tri dès 2016, le tonnage des ordures ména

L’opération de prévention Juin jaune sera renouvelée l’an prochain, et étendue à toute la France espèrent ses initiateurs.

N ul besoin de parcourir des milliers de kilomètres pour se sentir dépaysé. En explorant la vallée de la Loue, pourtant si proche de Besançon comme du Haut-Doubs, c’est souvent le premier sentiment qui titille le promeneur : le dépaysement. “C’est un peu nos gorges de l’Ardèche à nous !” s’extasiait un amoureux des lieux venus s’installer ici il y a peu de temps. Il est vrai que cette micro-région offre aux visiteurs de nom breux atouts faits pour le retenir : des pay sages variés, parfois impressionnants faits de gorges, de falaises et de roches que la Loue a façonnés au fil des millénaires. Mais aussi un patrimoine bâti de toute beauté entre châteaux médiévaux ou plus récents, bâtisses bourgeoises et maisons vigneronnes disséminées au fil de la Loue. Enfin d’une histoire culturelle bien enra Éditorial Proximité

Comté, sans même parler des plus connus : toutes ces destinations si proches et encore si méconnues de nombreux locaux, méri teraient à elles seules d’y passer des vacances entières. La période Covid a eu ce mérite au moins de rapprocher les esti vants habituellement soucieux d’exotismes lointains, de leur propre région. S’aperce vant au passage que l’exotisme, ils pou vaient le trouver facilement à moins d’une demi-heure de chez eux. C’est précisément le cas de cette vallée de la Loue qui consti tuera donc pour nous le coup de cœur de l’été. À travers une vingtaine de pages, nous n’avons finalement fait qu’effleurer une partie de ce que peut offrir ce petit bout de territoire de quelques centaines de kilomètres carrés. Le cas d’espèce peut être dupliqué à bien d’autres petits bouts de Bourgogne-Franche-Comté. “Sortez chez vous !” invitait à raison le comité régional du tourisme dans une récente campagne de promotion. Bel été à tous. ■ Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser

cinée, liée à celui qui marqua Ornans et la vallée d’une empreinte profonde, le pein tre Gustave Courbet, dont l’ombre impo sante est omniprésente ici et continue à faire la joie des acteurs locaux du tourisme. Ornans et la vallée de la Loue valaient donc bien qu’on s’y attarde le temps d’un numéro estival. La Presse Pontissalienne comme La Presse Bisontine s’arrêtent habituellement aux portes de cette vallée qui a sa vie bien à elle. Pour ce numéro de l’été, nous y convions donc les lecteurs de nos deux titres et les invitons à découvrir ou redécouvrir de nombreuses facettes de ce petit coin du Doubs où l’on peut facile ment s’attarder une bonne semaine. Comme d’autres secteurs de la région - le Haut Doubs, le Grand Besançon, le Doubs central, et un peu plus loin le Haut-Jura, le pays des Hautes Combes jurassiennes, la Bresse, le secteur des Mille étangs et des Vosges saônoises, le Morvan - et tant d’autres micro-régions de Bourgogne-Franche

Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Rédaction : Frédéric Cartaud, Jean-François Hauser, Laurine Personeni. A collaboré à ce numéro : Sarah George. Directeur artistique : Olivier Chevalier Conception pubs : Éloïse Perrot équipe commerciale : Anne Familiari, Aurélie Robbe, Anthony Gloriod. est éditée par la société “Publipresse Médias” S.I.R.E.N. : 424 896 645 Rédaction et publicité : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr Crédits photos : La Presse Bisontine, C.C.L.L., Collection G. Descourvières, L. Cheviet, M. Dharma, Happiness Production - M. Naegely, Lodge la Piquette, Musée de Pontarlier, Les Rives sauvages. Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Juillet 2023 Commission paritaire : 0225 D 80130

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