La Presse Bisontine 254 - Août 2023
10 Haut-Doubs
édition Spéciale été - août 2023
SOUS-PRÉFET
Son premier bilan d’installation
“Il manque entre 2 et 5 millions d’euros pour lancer le chantier de la R.N. 57” En dressant le bilan de sa
L a Presse Pontissalienne : Votre prise de fonction a été marquée par de gros faits divers ?… Nicolas Onimus : Trois événements se sont produits à mon arrivée : les attaques du loup, les dégâts de la grêle sur le secteur du Russey et l’incendie de l’entreprise Charm’Ossature. À début juillet, il n’y avait pas encore eu d’attaques de loup mais on n’est à l’abri de rien. Sur la grêle, il reste encore un ou deux dossiers à traiter. Et Charm’Os sature dispose maintenant d’un nouvel outil de travail tout neuf. L.P.P. : Quelle est la stratégie pour se défendre du loup ? N.O. : Il existe tout un panel d’actions qui vont être testées. Tous les acteurs se mobilisent, le monde agricole comme l’Agence Régionale de Biodiversité et les associations de défense du loup. L.P.P. : Que retenir d’autre de cette première année passée sur l’arrondissement de Pon tarlier ? N.O. : Avec les aides aux collectivités, on constate qu’il y a énormément de projets à financer sur le secteur comme des maisons de santé, des écoles, des équipements sportifs et touristiques. Dans un souci d’information, on réunit avec le Préfet les 150 maires de l’ar rondissement deux fois par an, en octo bre et en mai. On fait la même chose avec les secrétaires de mairie. finalement été emporté par la dynamique d’un territoire en proie à de multiples sujets d’actualité. première année d’exercice sur l’arrondissement de Pontarlier, Nicolas Onimus qui pensait aussi rappeler les missions de la sous-préfecture a
La sous-préfecture en missions L a sous-préfecture de Pontarlier, c’est une équipe de 14 fonctionnaires qui œuvre au service des habitants, vention de la délinquance. “On est actuel lement en pleine révision de la cartogra phie des quartiers prioritaires sur Pontarlier avec l’espoir de maintenir le dispositif actuel” , note le sous-préfet.
la zone frontalière. Cela se pratique en zone parisienne. Cela faciliterait sans doute le recrutement des policiers, soignants, agents territoriaux… Les flux économiques ne se font pas que dans le sens France-Suisse. Il y a aussi des capitaux suisses investis chez nous. Je pense notamment à Betakron à Petite-Chaux. Cette entreprise qui fait partie du groupe Patek Philippe va s’engager sur une extension qui devrait se traduire par un doublement de l’ef fectif. L.P.P. : Où en est le dossier de transfert de propriété du lac Saint-Point ? N.O. : Les études faune-flore sont en cours dans le cadre du transfert du barrage d’Oye-et-Pallet au Conseil départemental du Doubs. L’État trans férera le barrage une fois qu’il sera rénové et rehaussé. C’est un projet à plusieurs millions d’euros qui devrait aboutir d’ici trois ou quatre ans. L.P.P. : Où en est le projet d’aménagement de la R.N. 57 entre les Rosiers et la gare de Pon tarlier ? N.O. : On est encore dans le bouclage financier, il manque entre 2 et 5 mil lions d’euros pour lancer les travaux. Le constat est le même pour développer la Ligne des Horlogers. Il manque quelques millions si l’on veut augmen ter le cadencement. L.P.P. : Le Haut-Doubs se prépare-t-il à faire face à d’éventuels feux de forêts ? N.O. : Au niveau des scolytes, on sait que 2023 sera une très mauvaise année. Vis-à-vis des feux de forêt, un projet d’arrêté départemental était en consul tation publique début juillet. Il prévoit l’instauration de niveaux de vigilance vert-jaune-orange et rouge en fonction des risques. À chaque niveau corres pondent des restrictions. On peut citer par exemple l’interdiction de faire du bivouac si le risque est trop élevé. n Propos recueillis par F.C.
sur le secteur, comment expliquer ce phéno mène ? N.O. : Effectivement, la tendance est à la hausse. Certains élus ont été victimes de violences mais ce n’est pas forcément la cause principale. Il y a eu un renou vellement très important dans le profil des élus en 2020 et la plupart de ces abandons sont le fait de ces nouveaux élus. La fonction devient de plus en plus compliquée. Il y a une forme de désenchantement des élus démission naires. Face à ce désenchantement, l’une des solutions passe sans doute par la fusion des communes. Cela devient un vrai casse-tête de faire une liste dans les petites communes. L.P.P. : Rien de nouveau du côté des éoliennes de Bel Coster ? N.O. : Rappelons que l’on est contre. Aujourd’hui, on est toujours dans l’at tente de la décision du tribunal fédéral suisse. On dénonce l’impact paysager et le risque de pollution de la Jougnena. On a proposé d’ôter les deux éoliennes les plus à risques mais les Suisses rétorquent que l’économie du projet repose sur la globalité du parc tel qu’il a été prévu initialement. L.P.P. : L’attractivité de la Suisse rend l’accès aux logements de plus en plus compliqué aux non frontaliers. Que faire ? N.O. : Il faudrait développer une offre de logements plus accessible. On tra vaille sur le recyclage des friches pour essayer de construire des logements intermédiaires. Il y a de vrais axes d’action sur le sujet mais c’est encore un peu tôt pour en parler concrètement. Des réflexions sont aussi menées sur des dispositifs innovants et déroga toires. Peut-on faire basculer les coti sations patronales sur le chômage sur la fiche de paie des salariés ? À coût salarial égal, on augmenterait ainsi le pouvoir d’achat. Pour les fonction naires, on regarde s’il est possible de doper les traitements indiciaires sur
entreprises, associations et collectivités de l’arrondissement. “Une grosse réor ganisation a été engagée en 2017 avec un recentrage sur des missions d’exper tise et de conseils” , explique Nicolas Oni mus. La sous-préfecture de Pontarlier se répartit en deux missions principales : le bureau de la réglementation et de la cohésion sociale et le bureau des col lectivités locales. Six agents sont affectés au bureau de la réglementation et de la cohésion sociale. “1 519 personnes sont reçues chaque année à l’accueil du public et au point d’accueil numérique” ,explique Fanny Débois, responsable du bureau de la Réglementation et de la Cohésion sociale. Ce service gère tous les dossiers qui doivent être conformes en termes d’accessibilité, de sécurité, d'autorisation de transport. Il s’est vu attribuer la greffe des associations loi 1901 et l’instruction des dossiers relatifs aux distinctions honorifiques (Hors Ordre national du Mérite et Légion d’honneur) pour l’en semble du Département. Il est aussi en charge d’appliquer les politiques de l’em ploi, du logement, de la Ville et la pré
Le bureau des collectivités locales mobi lise quatre agents. “On fait beaucoup de conseils aux élus et aux collectivités notamment du contrôle de légalité. On s’occupe d’instruire les demandes de subventions qui relèvent de la D.E.T.R. Cela représente une enveloppe de 3 mil lions d’euros à l’échelle de l’arrondisse ment” , indique Sandrine Duval, chef de ce service. “Au niveau de la D.E.T.R., on a trois fois plus de demandes que de possibilités, en sachant que la part de l’État représente en général 30 % des subventions. Face à cette demande, on a mis en place des priorités : logement, transition écologique, Petites villes de demain, C.R.T.E., maison de santé…” , complète Nicolas Onimus. Les quatre agents du service assurent aussi l’organisation des élections, le suivi des problématiques d’aménagement du territoire, la mise à jour des statuts des E.P.C.I. et répondent aussi aux usagers sur des points juridiques, réglementaires. Une forme de médiation. n Nicolas Onimus entouré de Fanny Débois, responsable du bureau de la
Réglementation et de la Cohésion Sociale et à sa gauche, Sandrine Duval, responsable du Bureaudes Collectivités locales.
L.P.P. : On observe quelques démissions d’élus
TECHNOLOGIE
243 000 habitants concernés
de financer 10 % du coût d’ins tallation, le reste ayant été pris en charge par le syndicat via les collectivités, Département et communautés de communes en tête, qui le financent. Au total, 141 000 prises auront été posées, charge ensuite aux foyers de se relier à cette fibre par un abonnement (243 000 habitants sont concernés dans la zone de compétence syndicale). Jusqu’à cet été, entre 1 000 et 1 500 connexions nouvelles à la fibre ont été réalisées par mois. “C’est quand même une prouesse d’avoir réussi à fibrer l’ensemble de ce territoire alors qu’à la Gare d’Eau, au siège du Département, on n’a même pas la fibre…” iro nise Christine Bouquin, la pré sidente du Doubs. La célébration des dix ans du réseau signe-t-elle la victoire finale ? Non, car d’abord, “il va
falloir faire vivre ce réseau, et l’entretenir” poursuit Denis Leroux. Et une ombre vient ternir ce beau tableau, c’est le manque de sérieux de quelques sous-trai tants peu scrupuleux qui dégra dent le réseau en reliant la fibre à certains foyers. “On ne peut plus tolérer un tel massacre du réseau ! On continuera à se battre pour que cette situation ne per durepas” confirme Denis Leroux. Une proposition de loi déposée par le sénateur Patrick Chaize et votée par la Chambre haute début mai est justement censée, si elle passe définitivement, répondre à l’exaspération des abonnés et des élus locaux face aux dérives constatées dans le raccordement à la fibre optique, en raison d’un recours peu enca dré des opérateurs télécoms à cette sous-traitance en cascade. n J.-F.H.
Le Doubs est - presque - 100 % fibré Le syndicat mixte Doubs Très Haut Débit créé il y a dix ans a terminé la pose de la fibre avec 4 ans d’avance sur le programme initial. Mais il reste tout de même quelques motifs de fâcheries.
U n plan sur 15 ans réalisé en 10 ans… C’est assez rare pour être souligné et c’est pourtant ce qu’a réussi à boucler le syndicat mixte Doubs Très Haut Débit présidé par le vice-président du Conseil départemental Denis Leroux, syndicat qui fêtait cet événement fin juin à Bonnétage dans le Haut-Doubs lors d’un grand raout. “Nous avions projeté de terminer la pose de la fibre dans les 485 communes de notre ter ritoire (N.D.L.R. : tout le Doubs, à l’exception des secteurs de Pon
tarlier, du Grand Besançon et de l’agglomération de Montbéliard où des opérateurs privés officient), et à ce jour, nous avons terminé le travail, à l’exception de quelques fermes ou hameaux iso lés qui seront aussi traités” se félicite Denis Leroux. Le syndicat aura investi en dix ans près de 220 millions d’euros, financés en partie par la contri bution des communautés de com munes adhérentes qui prélèvent chaque année 10 euros par habi tant. Avec cette contribution, chaque contribuable aura permis
Denis Leroux, le président du syndicat Doubs Très Haut Débit et la présidente
duDoubs Christine Bouquin.
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