La Presse Bisontine 253 - Juillet 2023

Le portrait 43

La Presse Bisontine n°253 - Juillet 2023

FEMME EN POLITIQUE

Nabia Hakkar-Boyer

Passionnée par le droit et la politique et défenseure du service public Conseillère régionale depuis 2021, candidate suppléante aux élections législatives de 2022, la Bisontine Nabia Hakkar-Boyer,

à force de volonté et de travail, s’est frayé un parcours dans la politique. Rencontre avec une femme inspirante.

S on visage est souvent entraperçu lors d’événe ments grands bisontins. Présentation d’une expo sition au musée des Beaux-arts, vœux d’un maire, bilan du pacte d’émancipation à Planoise, présence à l’E.N.I.L. de Mamirolle… Nabia Hakkar-Boyer, conseillère régionale depuis 2021, prend très au sérieux son travail de représen tation sur le terrain. “Le grand public ne connaît pas vraiment la Région et ses actions. Il y a un important travail de vulgarisation politique, d’où l’importance de la représentation” , explique l’élue. Si elle avoue facilement que sa vie sociale en prend un coup, cette 100 % Bisontine de 40 ans est arri vée à trouver un équilibre entre sa vie professionnelle, sa vie d’élue et sa vie de famille. Employée à temps partiel, elle a réussi à préserver ses mercredis pour ses enfants. “La commission que je préside (com mission développement économique pour l’emploi - économie sociale et solidaire - agriculture - bois - forêt - tourisme, N.D.L.R.) se réunit le mercredi mais en visioconférence, sauf cas exceptionnels. C’est très intense mais j’ai trouvé un vrai équilibre. Mon conjoint est d’un grand soutien, je ne me suis jamais

engagée sans son soutien” , recon naît la mère de famille. Diplômée en droit des collectivités territoriales, Nabia Hakkar Boyer exerce le métier de juriste en droit des marchés publics et juridiques dans une grande col lectivité locale. Le droit, “une passion” , tout comme la chose politique qui se manifestent très tôt chez elle. “Assez tôt, j’ai eu une appétence pour la chose poli tique sans que cela se traduise forcément par un engagement. Toute ma vie, j’ai été investie. J’ai été déléguée de classe pendant toute ma scolarité, j’ai toujours été syndiquée.” Faire bouger les lignes, c’est son moteur, son objectif, et la Bison tine peut compter sur son carac tère volontaire et très pragma tique. “Ce qu’on ne vous donne pas, il faut aller le chercher.” Ce mantra vaut autant pour son parcours professionnel que poli tique. Une fois son diplôme de droit en poche, la jeune Nabia a vu des portes se fermer les unes sur les autres. “Je suis une Hak kar…” , avance-t-elle simplement. Elle a dû se battre pour pouvoir dépasser la mauvaise réputation que portait son nom de famille il y a plusieurs années. “C’est en

Bio express l 6 juillet 1983 : Naissance à Besançon. Elle a grandi dans le secteur des Founottes. l 2008 : Obtention de son master 2 de droit des collectivités territoriales à Strasbourg après des études de droit à Besançon l 2015 : Entrée au P.-.S. l 2021 : Élue à la région Bourgogne-Franche-Comté sur la liste de Marie-Guite Dufay l 2022 : Se présente aux élections législatives aux côtés de Stéphane Ravacley pour la N.U.P.E.S.

La Bisontine Nabia Hakkar-Boyer a été élue conseillère régionale en 2021 sur la liste de Marie-Guite Dufay.

service public, et ce n’est pas fini. Demain, on arrête les services publics locaux, c’est bien plus grave et dramatique que la fer meture d’une banque.” En 2022, elle s’engage aux élec tions législatives aux côtés de Stéphane Ravacley pour la N.U.P.E.S. “Avec Stéphane, c’est une rencontre, un lien d’amitié très fort qui s’est créé très vite” , souligne la presque quadragé naire. Convaincue que le principe de l’union des gauches est indis pensable aujourd’hui, Nabia Hak kar-Boyer n'exclut rien dans sa vie politique, notamment dans les élections locales qui la pas sionnent. n L.P.

On n’a qu’à voir la Région qui est présidée par une femme, de même que Grand Besançon Métropole. Que les femmes s’au torisent à avoir de l’ambition !” Encartée au Parti socialiste en 2015, alors que le mandat de François Hollande était presque fini, Nabia Hakkar-Boyer est depuis restée fidèle au parti, mal gré les difficultés. “J’ai été déçue notamment par le projet de déchéance de la nationalité, ça m’a meurtrie. Mais j’y ai vu une réelle opportunité de montrer ce qu’est le P.-S.” Fervente défen seure du service public, elle regarde avec inquiétude et colère la casse du service public. “On assiste à un mandat de sape du

partie pour ça que je m’engage, je veux prouver qu’il n’y a pas que des délinquants dans la famille Hakkar !” , glisse-t-elle. Autre combat, politique cette fois : “On a du mal à faire de la place aux femmes. L’avantage, c’est l’obligation de parité dans les élections.

“Que les femmes s’autorisent à avoir de l’ambition.”

D’abord, il n’y a pas assez de femmes qui osent s’engager, ensuite c’est très difficile. Il y a encore beau coup d’hommes qui veulent me faire la leçon. Heu reusement, les choses évoluent.

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