La Presse Bisontine 253 - Juillet 2023
36 Économie
La Presse Bisontine n°253 - Juillet 2023
INDUSTRIE
Deux plans coup sur coup
L’heure de la réindustrialisation du secteur horloger a-t-elle sonné ?
L a réindustrialisation? Ce terme n’a jamais été aussi mis en avant par le gouvernement qu’actuelle ment. Industrie, médicaments, fabrique de batteries électriques… Tout est bon pour rapatrier en France des savoir-faire qu’on a laissés filer à l’étran ger pour cause de coût de fabrication inférieur. Aujourd’hui, la France semble s’en mordre les doigts et veut tout faire pour réparer les dégâts. L’horlogerie n’échappe pas à cette ten dance. Coup sur coup, France Horlogerie, l’or ganisme national qui assure la repré sentation et la valorisation de la filière à travers le monde, et le gouvernement à travers le ministère de l’Industrie ont lancé leur plan de revitalisation de la filière horlogère. Si cette mise en lumière soudaine fait sourire certains horlogers du cru qui ont vu défiler en quelques décennies des plans de relance qui n’ont abouti à rien, sauf à l’engloutissement de quelques dizaines de millions d’euros dans le vent, la filière semble cette fois ci y croire. L’enjeu est énorme car en France, l’écosystème horloger est riche de plus de 200 entreprises, dont 60 offrent un savoir-faire ancestral et reconnu à l’international (la France est le 4 ème pays
Alors que seulement 2 % des montres vendues en France sont fabriquées en France, le secteur horloger semble vouloir se prendre en main, avec l’appui des pouvoirs publics, pour redonner du lustre au fabriqué en France.
exportateur de montres), dans un contexte où “37 % des Français s’estiment prêt à payer entre 5 % et 10 % plus cher pour une montre Made in France” résume France Horlogerie qui tenait son assem blée générale le 15 juin dernier à Besan çon en présence d’acteurs du secteur et d’élus locaux. “On sent en ce moment comme un petit souffle de fin des années soixante que Georges Pompidou ne renie rait pas. Il y a une vraie volonté de struc turation de l’horlogerie française” recon naît Guillaume Butty, le vice-président de France Horlogerie. C’est en 2020 que France Horlogerie a lancé son grand projet de structuration de la filière. Un projet qui s’est traduit par la préparation d’un plan fin 2022 intitulé “Plan de réindustrialisation d’un secteur à potentiel”. Programme déployé en 4 axes: Augmenter la part de com posants et d’assemblages fabriqués en France, Déployer une stratégie de “grappes d’entreprises” pour gagner en compétitivité, Restaurer la capacité d’in novation du secteur horloger français, et Structurer la démarche d’innovation de l’industrie au travers de la création d’un espace collectif d’innovation (E.C.I.). Rien que l’axe 1 comprenant deux mesures (moderniser l’outillage industriel
et construire une plateforme digitale de coopération) mobiliserait un investisse ment global de plus de 111 millions d’eu ros. Avec les autres axes, c’est un plan global à 121,3 millions d’euros. En face, les retombées estimées seraient promet teuses : “445 emplois supplémentaires créés chez les fabricants de montres, et 777 chez les fabricants de composants, 243 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel, 48 millions d’euros d’exportations en plus, une baisse de 64 % des impor tations de composants de l’étranger, et un prix de vente moyen d’une montre française à 300 euros, contre 156 euros actuellement.” Parallèlement à ce plan concocté par la filière, le ministère de l’Industrie à travers son Agence nationale de cohésion des
Guillaume Butty, le vice-président de France Horlogerie, a présenté le projet de réindustrialisation de la filière.
QUINGEY Tourisme Les camping-caristes étrangers affluent en bord de Loue Ouvert désormais toute l’année, le camping “Les promenades” à Quingey a réalisé un très bon début de saison et s’attend à un bel été. Avec la venue en nombre de touristes Allemands et Hollandais.
Les deux gérants prévoient de remplacer les quatre tentes bungalows.
E n vélo, en peignoir ou avec une baguette à la main, les touristes vont et viennent ce matin-là dans l’allée principale bordée de pla tanes. Affairés à leur occupation du jour. La météo de cette mi-juin, gratifiée d’un soleil généreux, invite ici et là à la dis
cussion. Le responsable du camping en profite pour échanger quelques mots en anglais. Une langue plus couramment utilisée ici que le français. “Certains de nos touristes nationaux nous ont dit que c’était un peu comme s’ils étaient à l’étranger” , s’amuse Wilfried Andrade.
simplement à installer des petits chalets, type tiny houses, en bout de camping, dans les champs qui accueillent actuel lement les groupes. Mais cela restera à taille humaine : un mini-village avec en son centre un point de rencontres” , précise le gérant.D’ici l’an prochain, des emplacements à la nuitée sur le même principe que les “stops accueil camping car” feront aussi leur apparition, pour répondre là encore à la demande. “Beau coup de camping-cars sont en itinérance et en recherche d’endroits où passer la nuit, de 20 heures à 10 heures.” La créa tion sur site, il y a deux ans, d’une aire de services pour camping-car avait déjà permis d’améliorer l’accueil de cette clientèle, qui devrait cette année encore être au rendez-vous. De quoi redonner le sourire après les années Covid et un été 2021 catastrophique, interrompu ici par des inondations. n S.G.
des Hollandais, des Belges ou des Suisses” , note Wilfried, “et en majorité des camping-caristes.” Situé sur l’axe passant Besançon-Lons-le-Saunier, le camping de Quingey répond à une forte demande d’accueil de camping-cars. Environ 1 300 nuitées ont déjà été réa lisées sur ce début d’année. “On dispose de 65 emplacements dont une vingtaine au bord de la Loue et c’est ce qui plaît. Les gens viennent ici chercher le camping à l’ancienne.” Pas de structures en dur, si ce n’est quatre tentes bungalows amé nagés (d’une capacité de 5 places), qui seront à moyen terme remplacées. “Étant jusqu’ici fermé l’hiver, cela ne posait pas problème. Aujourd’hui, il nous faut réflé chir à quelque chose de mieux isolé et incluant des sanitaires” , indique Sébas tien. Mais pas question pour autant de lotir davantage d’emplacements. “On réfléchit
À la manœuvre depuis 2017 au sein de ce camping municipal dans le cadre d’une délégation de service public (D.S.P.), il en assure la gestion avec Sébastien Brugnot, gérant de la S.A.R.L. “Les bords de Loue”. “Je m’occupais auparavant du camping d’Arc-et-Senans et on est venu me parler de ce projet à Quingey. La municipalité ne souhaitait plus le gérer en direct. On a décroché une première D.S.P. de trois ans et on vient de la renouveler pour 12 ans” , explique ce dernier. Désireux de conserver l’authenticité des lieux, le duo d’amis a fait peu de changements et se ravit d’attirer cette clientèle étran gère, toujours plus nombreuse. “On tenait à préserver ce cadre naturel tant apprécié par nos campeurs amoureux de nature, de fraîcheur et de tranquillité.” Ici, seul un quart de la clientèle est fran çaise. “On voit surtout des Allemands,
Les empla cements en bord de rivière sont prisés des camping caristes.
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