La Presse Bisontine 252 - Juin 2023
32 Le Grand Besançon
La Presse Bisontine n°252 - Juin 2023
BOUSSIÈRES
Lutte contre les feux de forêt
Les feux de forêt ne relèvent plus de la science-fiction
Un exercice grandeur nature était organisé le 12 mai dernier à Boussières, mobilisant des dizaines de pompiers et d’agents de la sécurité civile pour s’entraîner à lutter contre les incendies de forêt.
T ous les accès au village étaient bouclés par les forces de l’ordre. Il fallait montrer patte blanche pour accéder au centre de la commune. Une sirène assour dissante, et un impressionnant barnum : le dispositif pourrait prêter à sourire en ce samedi de mai frisquet et orageux à Boussières. Pourtant, cet exercice grandeur nature qui a mobilisé plus d’une centaine de sapeurs-pompiers de tout le département était peut-être la répétition générale d’opérations qui pourraient bien tôt toucher notre département : les feux de forêt. “C’est assez paradoxal en effet de réaliser ce genre d’exercice alors qu’il a tant plu ces dernières semaines recon naît Jean-François Colombet, le préfet du Doubs, à l’origine de cet exercice de sécurité civile. Mais il ne faut pas confondre la météo et le climat. N’oublions pas que 1 000 hectares de forêt sont partis en fumée l’été dernier dans le Jura, pas très loin d’ici. Et que 270 départs de feux ont été recensés dans le Doubs l’été dernier. La période de dérègle
ment climatique que nous vivons rend notre massif forestier juras sien vulnérable aux feux de forêt et l’occurrence d’avoir à faire face à un feu de forêt est de plus en plus forte” prévient le repré sentant de l’État à l’initiative de la création récente d’une sous commission forêts et espaces naturels au sein de la préfec ture. En cas de sécheresse avérée, le préfet pourrait désormais déci der d’une restriction d’accès aux
Le commandant des pompiers du Doubs Stéphane Beaudoux coordonnait les exercices.
massifs fores tiers du dépar tement. Un autre outil prêt à être déclenché est le dispositif “F.R. Alert” qui permet d’en voyer des noti fications sur les portables des personnes pré sentes dans une zone concernée par un incident majeur. “Et il faut nous prépa rer sur le plan opérationnel.
BOUSSIÈRES
“Il ne faut pas confondre la météo et le climat” justifie le préfet.
S.D.I.S. 25
Enfin un véhicule de secours à victimes à la caserne des pompiers Le centre de secours et d’incendie de Boussières est désormais doté d’un véhicule de secours et d’assis tance à victimes. Un équipement supplémentaire loin d’être superflu pour cette caserne qui réalise près de 80 % de ses interventions pour du secours à victimes.
Dans la mairie de Boussières, le P.C. de l’opération. L
e lieutenant Alexandre Marguet, chef de centre à la caserne de Boussières, ne cache pas sa satisfaction. Pompier volontaire depuis 25 ans, il voit enfin arriver un véhicule de secours et d’assis tance à victimes (V.S.A.V.). “Ça fait presque 15 ans qu’on attend ce type de véhicules” , souligne t-il. Grâce à cet équipement supplémentaire, les 24 pom piers volontaires qui composent la caserne peuvent désormais assurer en toute autonomie leurs départs. Auparavant, ils devaient solliciter les casernes voisines de Quingey et Saint Vit, possédant un V.S.A.V. “Cela va les soulager, Saint-Vit par exemple fait presque 900 inter ventions par an” , relève le lieu tenant Marguet. La surface de la caserne étant trop petite pour accueillir le nouveau véhicule, des travaux ont été réalisés pour un mon tant de 283 800 euros. Une tra vée spécifique au V.S.A.V. a été construite ainsi qu’un nouveau parking. Une isolation par l’ex térieur du bâtiment ainsi que le ravalement des façades sont compris dans les travaux. L’ob jectif est la réduction des consommations d’énergie. En 2022, le centre d’incendie et de secours de Boussières qui couvre 8 communes et plus de 8 000 habitants a réalisé 330 interventions, dont près de 80 % sont des secours à victimes. Avec le nouveau véhicule, il
de surveillance et de bâches à eau d’une capacité de 12 000 litres chacune. Christine Bou quin, la présidente des pompiers du Doubs n’a pas manqué d’in viter “tous les propriétaires de terrain à défricher et entretenir leurs parcelles de manière pré ventive.” La sécheresse et la canicule n’ont pas encore sévi cette année, mais les autorités sont désormais mieux armées pour lutter contre les éventuels incendies à venir. n J.-F.H.
D’où cet exercice grandeur nature organisé ce jour dans le massif forestier entre Thoraise et Bous sières” ajoute le préfet. Les agriculteurs du département ont également été associés à cet exercice, eux qui pourront, en cas d’alerte, mettre à disposition leurs tonnes à lisier pour faire office de camions-citernes et approvisionner ainsi les pom piers en eau. Un budget a éga lement été débloqué par l’État et le S.D.I.S. pour équiper les pompiers du Doubs de drones
faudra compter un temps d’in tervention qui double, car les pompiers de Boussières assu rent dorénavant le transport. Les volontaires sont donc sol licités plus longtemps. “D’où l’importance de recruter de nou veaux volontaires” , précise le chef de centre qui peine, comme de nombreuses autres casernes du S.D.I.S. 25 à recruter de nou veaux volontaires. “On cherche des gens stables, on cible ceux de 30-35 ans qui s’établissent” , poursuit le lieutenant Marguet. Ce dernier estime que ses mis sions de volontaire en étant chef de centre occupent 60 % de son temps libre. Boussières et les pompiers, c’est une histoire qui dure. La pre mière compagnie de pompiers, alors communale, s’est installée le 25 mai 1893. 130 ans plus tard, les pompiers volontaires répondent toujours présents. La question reste, faute de recrutements suffisants : jusqu’à quand ? n L.P. Le Lieutenant Marguet est le chef du centre de secours et d’incendie de Boussières.
Des bâches à eau de 12 000 litres avaient été aménagées en bordure de forêt pour alimenter les camions citernes.
L’exercice était piloté par le préfet du Doubs.
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