La Presse Bisontine 250 - Avril 2023

28 Le Grand Besançon

La Presse Bisontine n°250 - Avril 2023

MERCEY-LE-GRAND - ÉTRABONNE Production d’électricité Le céréalier Éric Bonnefoy se lance dans l’agrivoltaïsme

À la tête avec son épouse Laurence d’une exploitation céréalière sur les communes de Mercey-le-Grand et d’Étrabonne, Éric Bonnefoy va couvrir une parcelle de 17 hectares d’une canopée photovoltaïque. Une première nationale.

L e concept est encore très peu répandu en France, encore moins dans notre région, à l’exception d’un équipement de démonstra tion récemment installé dans le nord de la Haute-Saône, à Amance, par la société T.S.E. Le projet mené par Éric Bonnefoy sera donc le premier en Bour gogne-Franche-Comté, et même en France, à fonctionner au-dessus d’un champ de céréales. Ce n’est pourtant pas par hasard que l’exploitant de Mercey-le-Grand s’est lancé dans cette aventure. “Jesuisun convaincu du solaire depuis longtemps. J’ai déjà couvert il y a quelques années la toiture d’un de mes bâtiments agri coles de panneaux photovoltaïques qui

27 m, permettant ainsi aux engins agricoles de continuer à manœuvrer sur la parcelle couverte. Pour ce céréalier adepte des circuits courts - il est un des fournisseurs en blé de la biscuiterie Lu de Besançon - , ce projet d’agrivoltaïsme financé par la société T.S.E. en collaboration avec Alliance B.F.C. (Terre Comtoise, Dijon Céréales et Bourgogne Sud) est en par faite cohésion avec ses idées. “Le long des poteaux qui soutiennent les pan neaux solaires, je vais planter des haies et des plantes mellifères, c’est aussi un projet qui favorisera la biodiversité d’autant que la parcelle ne sera pas clôturée” ajoute Éric Bonnefoy. Loin des polémiques suscitées par les projets éoliens dans de nombreuses communes, celui-ci semble emporter l’adhésion, du moins localement puisque le conseil municipal d’Étra bonne, à la lisière du Jura, où sera équipée la parcelle, s’est prononcé favo rablement à l’unanimité. Il reste dés ormais à entamer le - long - processus administratif avant de pouvoir lancer les travaux d’un montant de plusieurs millions d’euros supportés par les deux structures porteuses de l’investisse ment. “On doit engager les études d’im pact environnemental, puis les études sur le volet agricole avec la Chambre d’agriculture. Viendra ensuite la période d’instruction du permis de construire qu’on espère pouvoir déposer en juin 2025 pour une construction qui

me permettent une autonomie pour les bâtiments” observe Éric Bonnefoy qui a donc choisi d’aller beaucoup plus loin dans la démarche en se rapprochant

de la société T.S.E., conceptrice de ces “canopées agricoles”. C’est un système d’ombrières qui per met de lutter contre les aléas climatiques en faisant de l’ombre aux cultures grâce à des panneaux solaires rotatifs installés à plus de 5 mètres de hau teur sur des poteaux séparés entre eux de

C’est aussi unemanne pour les collectivités.

Éric Bonnefoy, entouré de Quentin Monteil (à gauche) et Mickaël Carlot, de la société T.S.E.

vités locales, c’est aussi une source de revenus : 13 000 euros par an pour la commune d’Étrabonne, 19 000 euros pour la communauté de communes du Val Marnaysien, et 21 000 euros de taxes diverses reversées au Départe ment du Doubs. Une opération jugée gagnante-gagnante par toutes les par ties. La future canopée agricole d’Éric Bon nefoy, d’une puissance installée de 10 mégawatts produira 12,5 MWh d’élec tricité par an, ce qui équivaut à la consommation électrique (hors chauf fage) de 4 000 à 5 000 foyers, soit l’équi valent de la population de tout le Val Marnaysien. n

durera six mois, et une mise en service à l’automne 2025” résume Mickaël Carlot, directeur régional de T.S.E., une société qui a son siège dans la région de Nice. Pour les structures investisseuses, une telle canopée agricole leur garantit de vendre l’électricité produite pour une période de 40 ans. Pour l’exploitant qui percevra un loyer, cette installation est aussi une source de revenu com plémentaire, “une possibilité de diver sification intéressante pour des céréa liers comme nous avec une surface moyenne” ajoute M. Bonnefoy qui est aussi ambassadeur du réseau national Passion Céréales. Et pour les collecti

Éric Bonnefoy livre une bonne partie de son blé à l’usine Mondélez-Lu de Besançon.

ENBREF

MAMIROLLE

Zones d’activités économiques Le développement de la zone du Noret stoppé Dans son schéma de priorisation des Z.A.E., Grand Besançon Métropole cite la zone de Saône

Étincelles La troupe Étincelles donne les deux dernières représentations de son spectacle “Des clips et des claps” samedi 22 et dimanche 23 avril au Grand Kursaal à Besançon. Les bénéfices seront, comme toujours, reversés à ses associations partenaires qui œuvrent pour le mieux être des enfants malades. L’entrée est libre d’accès, chaque spectateur peut faire un don selon ses moyens. Réservation possible au 07 81 63 98 45 ou lesetincelles@free.fr Bacchus Devenez adhérent de la compagnie Bacchus et partez en aficionados du spectacle vivant découvrir l’ouverture du Festival d’Avignon début juillet. Le forfait comprend le transport en car au départ de Besançon, deux nuits spectacles. Inscriptions avant le 15 avril. Infos : lacompagniebacchus@g mail.com ou 07 67 63 37 79 d’hôtel au centre d’Avignon, et des

À moins d’un revirement au sein de G.B.M., la zonedu Noret à Mamirolle ne verra jamais se réaliser sa 2 ème tranche.

Cheneau Blond dans les prochaines zones à développer. Pour le Noret, c’est stop.

L e maire de Mamirolle Daniel Huot n’avait pas caché son mécontente ment en mai dernier quand G.B.M. avait validé son schéma de priorisation des

Z.A.E. (zones d’activités écono miques). Cette zone dont la pre mière tranche est désormais pleine (voir ci-dessous), ne connaîtra sans doute pas de seconde tranche, comme c’était

pourtant prévu au démarrage. “La zone du Noret sera complète avec les quatre derniers permis de construire qui sont sur le point d’être déposés. Il était en effet prévu au départ une extension potentielle, sauf qu’elle n’a pas été retenue dans le nouveau schéma des Z.A.E.” confirme Nicolas Bodin, le premier vice président de G.B.M. chargé de l’économie, prudent aussi parce que la fameuse loi Z.A.N. (comme Zéro artificialisation nette) comporte encore beaucoup de zones floues. Ce choix de ne pas poursuivre l’extension du Noret n’est pas du goût des élus du Plateau, le maire de Mamirolle en tête, ni

de Benoît Vuillemin, le maire de Saône dont une des zones futures a pourtant été retenue dans le schéma de G.B.M. “Mal gré la réalisation prochaine de la zone de Cheneau Blond à Saône (N.D.L.R. : entre le Super U et la R.N. 57), nous avons besoin d’un Noret 2 car Mami rolle se trouve parfaitement bien placé sur cet axe stratégique qui relie le Grand Besançon à la Suisse” plaide Benoît Vuillemin qui est aussi l’élu à l’attractivité au sein de G.B.M. Le maire de Saône espère que la gouver nance de G.B.M. pourra revenir sur cette décision parce que “si on ne change pas de position, les porteurs de projets se tour

neront vers Étalans. Le dévelop pement des zones économiques, c’est de l’emploi, de l’habitat, c’est une question d’attractivité !” Nicolas Bodin partage le même avis et espère que G.B.M. pourra revoir sa copie en faveur du Noret. “Je souhaite absolument qu’on en rediscute” note M. Bodin. Même son de cloche chez Marcel Felt, le maire de Mise rey-Salines et conseiller com munautaire délégué aux zones d’activités. Mais ces élus de la périphérie ne partagent pas le même avis que la présidente de G.B.M. qui continue à plaider pour une limitation globale de ces zones économiques. n J.-F.H.

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