La Presse Bisontine 249 - Mars 2023
32 Économie
La Presse Bisontine n°249 - Mars 2023
BESANÇON
Des professions en tension Apprendre les métiers de la santé en apprentissage
Les métiers de la santé, et notamment du paramédical, manquent toujours de bras. Alors, depuis la rentrée 2022, l’I.F.P.S. (Institut de formation des professionnels de santé) du C.H.U. a ouvert certaines de ses formations à l’apprentissage, notamment celles d’aide-soignant et d’ambulancier. En septembre 2023, ce sera le tour des formations d’auxiliaire de puériculture et d’infirmier en troisième année.
L’entreprise Jussieu accueille des apprentis ambulanciers qui peuvent ainsi profiter de l’expé rience de leurs maîtres d’ap prentissage (photo D.R.).
C onfronté à un manque de bras, l’I.F.P.S. s’ouvre à l’apprentis sage depuis la rentrée dernière, en partenariat avec le C.F.A. sanitaire et social de Franche-Comté. Des apprentis aide-soignants sont en cours de formation. En février, une ses sion de formation d’ambulanciers a débuté. Et en septembre 2023, il sera possible de suivre un apprentissage en auxiliaire de puériculture et en troi sième année d’école d’infirmier. Si le coût de la formation de l’apprenti est totalement pris en charge par le C.F.A., les places à l’I.F.P.S. sont chères : 5 en auxiliaire de puériculture, 5 en infirmier troisième année, 5 en aide soignant et 15 en ambulancier. Ces deux dernières formations, contraire ment aux autres qui ont un concours d’entrée, sont accessibles sous réserve d’une promesse d’embauche en appren tissage et de la validation du dossier par l’institut de formation.
Les avantages de l’apprentissage sont nombreux. Salarié en formation, l’ap prenti touche un salaire et profite de l’expérience de son maître d’appren tissage. “Ils vont avoir de l’expérience, gagner en expérience, et donc avoir plus de chance d’obtenir le diplôme, constate Émilie Bouglé chargée de mission déve loppement en Franche-Comté. En revanche, cela sous-tend un sens de l’organisation différent. Ils ont moins de temps de travail personnel à la mai
son.” Les apprentis doivent en effet gérer leurs heures de travail tout en suivant le même planning de forma tion et le même nombre d’heures que les autres élèves. “On croit que ce sont les mauvais élèves qui vont en
Plus de 200 apprentis pour la Franche-Comté.
compte aujourd’hui plus de 200 appren tis. “En 2013, il y avait quatre apprentis en Bourgogne. Sur toute la région, on atteint 530 apprentis” , compare Émilie Bouglé. La particularité de ce C.F.A. est qu’il ne délivre pas de formation
en interne mais noue des partenariats avec des écoles. Le taux d’insertion dans le monde du travail est excellent, à plus de 90 %. C’est ce qu’on appelle un partenariat gagnant-gagnant. n L.P.
apprentissage. Mais pas du tout, c’est très exigeant” , souligne la chargée de mission. En 2013, lorsque le C.F.A. sanitaire et social est créé en Bourgogne, son objectif est de pallier la pénurie de candidats sur les deux domaines. En 2018, l’an tenne de Franche-Comté naît. Elle
Renseignements : cfa-sanitaire-social-bfc.org
Pollution lumineuse La sénatrice Annick ENBREF
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Un parcours de 46 semaines Une nouvelle formation pour devenir assistant de régulation médicale Auparavant réalisée en interne, la formation des A.R.M. (assistant de régulation médicale), est désormais certifiante et dispensée par l’Institut de formation des professions de santé du C.H.U. Minjoz. 15 places sont ouvertes sur dossier pour la rentrée de septembre.
La seconde particularité est le recours à un simulateur d’appel d’urgence, le Simulphone déve loppé par la société dijonnaise AnthroPi. “Nous sommes le seul centre C.E.F.A.R.M. (centre de formation des A.R.M.) qui aura à demeure ce simulateur intégré à la formation” , souligne le Doc teur Labourey. En pratique, ce simulateur permet aux A.R.M. de s’entraîner sur des appels dits sensibles. Les différents scénarios ont été enregistrés par des comédiens profession nels de la région spécialisés dans l’improvisation. Un super viseur du centre 15 écoute la conversation sur un autre poste. Selon les réponses de l’A.R.M., il fait défiler ou répéter les phrases enregistrées. Si l’A.R.M. bafouille ou ne répond pas, la voix se fait plus intense et stres sante. Le superviseur est chargé d’évaluer l’appel et si l’A.R.M. a rempli le cahier des charges pour une prise en charge de qualité. Si le salaire d’un assistant de régulation (catégorie B de la fonction publique hospitalière) avoisine les 1 750 euros net (sans compter les indemnités week-end et nuit), le coût de la formation s’élève à 8 000 euros. Des prises en charge sont pos sibles avec le C.P.F. (compte professionnel de formation), l’O.P.C.O., l’employeur ou Pôle emploi. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 19 mai. n L.P.
Jacquemet a présenté une note scientifique relative à la pollution lumineuse et ses conséquences sur la biodiversité et la santé humaine, adoptée par l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques. La brillance du ciel mondial liée à la lumière artificielle nocturne a augmenté d’environ 10 % par an depuis 2010. Longtemps sous-estimée, la pollution lumineuse a de nombreux effets néfastes : d’obscurité qui structurent le monde vivant, fragmente les habitats et participe au déclin de la biodiversité. Familles d’accueil Vous habitez Besançon ? Le Centre de linguistique appliquée (C.L.A.) vous propose une belle opportunité de vivre une expérience exceptionnelle de partage et d’échanges culturels : accueillir chez vous un étudiant ou un professeur international, le temps d’un été. Rens.: 03 81 66 52 23. Don du sang L’Établissement français du sang organise désormais une nocturne chaque semaine à la Maison du don de Besançon. Tous les jeudis, jusqu’à 20h au 8, rue du Dr Jean-François Xavier Girod. elle perturbe les cycles naturels de lumière et
A u téléphone, la voix est paniquée, essoufflée, terrorisée. À l’autre bout du fil, l’A.R.M. (assistant de régulation médicale) du 15 reste calme et pose des ques tions. Son objectif est d’évaluer la gravité de l’appel, le localiser
lise aussi le suivi de l’interven tion, le bilan, le besoin de renfort et prévient le service d’accueil à l’hôpital. Métier exigeant, il est pourtant depuis peu en voie de profes sionnalisation. L’Institut de for mation des professions de santé
(I.F.P.S.) du CHU Minjoz ouvre en effet, à la rentrée de sep tembre, une formation certi fiante d’A.R.M. “Il est nécessaire de former le personnel sur la gestion et l’appréhension des appels” , souligne le docteur Jean-Marc Labourey, chef de service du S.A.M.U. 25. Si, auparavant, les A.R.M. étaient formés par d’autres A.R.M. en interne sur huit semaines, la nouvelle formation est dispensée sur 46 semaines et mêle, à parts égales, pratique et théorie. Elle présente par ailleurs deux particularités. La première : des cours sont com muns avec d’autres formations paramédicales comme aide-soi gnant, infirmier ou encore cadre de santé. “On fait rentrer nos agents dans le monde de la santé” , se félicite le Docteur Labourey. Ouvertes en formation initiale ou continue et aux personnes en reconversion, 15 places sont disponibles, la sélection se fai sant sur dossier et entretien.
pour enfin distribuer le moyen de secours adéquat : ambu lances privées, pompiers ou S.M.U.R. Il transfère ensuite l’appel au médecin régulateur qui procède à une analyse médi cale. Premier rouage dans la chaîne de secours, l’A.R.M. réa
LesA.R.M. peuvent s’entraîner sur un simulateur d’appels d’urgence.
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