La Presse Bisontine 249 - Mars 2023

24 Le dossier

La Presse Bisontine n°249 - Mars 2023

l Quartier Montrapon Retour d’expérience La rue du Clos-Munier dit non au nouveau plan de circulation Depuis la mise à sens unique de la rue Weiss aménagée pour les vélos, les riverains de la rue voisine du Clos-Munier ont vu doubler

rue Weiss qui relie le rond-point de la Gibelotte au bas de l’ave nue de Montrapon, dans le quar tier du même nom. Au nom de la sacro-sainte politique pro vélos, cette rue Weiss, comme avant elle la rue Midol et dans la foulée la rue de Trépillot voi sine, a été mise à sens unique.

Conséquence immédiate : c’est l’artère d’à côté, la rue du Clos Munier, qui hérite du report de circulation. La Ville a fait les comptages : “Plus de 3 000 véhi cules transitent désormais chaque jour par la rue du Clos Munier. Contre 1 500 aupara vant. On relance donc une

début février entre les riverains et les services municipaux. “Une seconde rencontre est prévue fin février” ajoute l’élue. Plusieurs - nouveaux - scénarios sont sur la table. Dont cette hypothèse de travail : inverser le sens unique de circulation dans la rue Weiss. “Et enmême temps peut-être renverser le sens de la rue de Trépillot également.” Une autre piste de réflexion consiste à dissuader le trafic de transit rue du Clos-Munier en y aménageant des dispositifs destinés à freiner la vitesse, genre chicanes ou ralentisseurs. Peu convaincant aux yeux des riverains. Le scénario de l’in version du sens de circulation dans cette rue désormais sur fréquentée est également au menu des réflexions. Au risque cette fois de voir le trafic se reporter sur d’autres rues paral lèles. Plusieurs de ces scénarios pourraient être testés au cours du mois de mars. Les riverains du Clos-Munier attendent de retrouver leur tranquillité. n J.-F.H.

réflexion pour pallier ce report de trafic qu’on espérait voir déporté par l’avenue Léo Lagrange et le boulevard” constate Marie Zéhaf, l’élue bisontine à la voirie de proxi mité. Rapidement après la mise à sens unique de la rue Weiss en fin d’année der nière, les pre mières péti

la circulation sous leurs fenêtres. La mairie promet des évolutions.

V ouloir rendre la vie plus facile aux modes doux a des consé quences. La mairie en

fait l’amère expérience depuis quelques semaines, depuis que les services ont finalisé les tra vaux de réaménagement de la

Au risque de voir le trafic se reporter sur d’autres rues parallèles.

Le nombre de véhicules empruntant cette rue aplus que doublé depuis la mise à sens uniquede la rue Weiss.

tions ont commencé à circuler, émanant de riverains du Clos Munier - une rue résidentielle plutôt paisible -, excédés de subir le spectacle de ces inter minables files de voitures. Sans parler des nuisances sonores, klaxons et autre feu rouge grillé par des automobilistes impa tients. Une première réunion s’est tenue dans le quartier

“Plus on parle de démocratie participative, moins on la pratique !” l Quartiers Le regard d’un habitant engagé Avec l’association Palente, l’association de la Combe Saragosse, le collectif de riverains Point du Jour, l’association Mieux Vivre Ensemble-Quartier Saint-Claude représentée par Jean-Claude Chomette a suivi de près le processus de consultation citoyenne. Qu’en pense ce dernier ?

L a Presse Bisontine : Estimez-vous avoir été suffisamment consulté et entendu sur cette question de la cir culation et du passage à 30 km/h ? Jean-Claude Chomette : La procédure est en soi plutôt satisfaisante, mais c’est plutôt personnellement que j’y ai par ticipé et non pas au titre de l’association Mieux Vivre Ensemble-Quartier Saint Claude qui n’a pas vraiment été consul tée en tant que telle. Sur le fond, je serais plus nuancé. Je dirais qu’on nous a beaucoup écoutés, pas sûr qu’on nous ait entendus… L.P.B. : La démocratie participative ne serait finalement que de l’affichage ? J.-C.C. : J’ai assez de recul pour dire qu’elle était plus efficace quand elle a été initiée au départ par Robert Schwint. Il avait créé les conseils de quartier avant même que la loi ne l’y oblige. Il avait dit : “Quand je vais en

écoutez deux ou trois fois les gens et vous ne retenez que ce que vous avez envie de retenir. C’est un peu la méthode actuelle. L.P.B. : Mais avec la nouvelle méthode Vignot, les habitants votent ! J.-C.C. : Sur 110 personnes présentes à la dernière session, 21 seulement ont voté pour le scénario proposé par la Ville, la majorité des gens ont refusé de se prononcer. Et finalement, on va bouleverser les sens de circulation pourquoi ? J’habite au Point du Jour. Certaines personnes se plaignent en effet de la circulation : mais c’est à peine une heure le matin, et une heure le soir ! Entre-temps, il n’y a quasiment personne. Ce processus a un autre objectif que de limiter la vitesse. D’ail leurs, le Point du Jour est déjà à 30 km/h mais personne ne respecte !

visite dans les quartiers, j’en ai marre qu’on ne me parle que des nids-de poule. Il faut élever le débat !” C’est comme ça qu’il a lancé le processus et ça marchait très bien au début, les gens se sentaient impliqués. Ensuite,

Jean-Louis Fousse ret s’y est moins intéressé. C’est l’époque où a été instaurée une co présidence des conseils de quartier entre un élu et un habitant. Ce sys tème a marché quelque temps, puis il s’est écroulé. J’ai l’impression que plus on parle de démocratie partici pative, moins on la pratique… Vous

“La situation actuelle est bien meilleure que celle qui est en projet.”

Jean-Claude Chomette (cravate rouge), ici aux vœux d’Anne Vignot le mois dernier, s’implique depuis plusieurs décennies dans la vie de son quartier.

J’estime que la situation actuelle est bien meilleure que celle qui est en pro jet. Notamment du côté de Saint Claude. Je ne nie pas tout le travail engagé par Kevin Bertagnoli, il y croit. Mais derrière cette démocratie parti cipative, il y a aussi beaucoup d’idéo logie et au final, on ne retient que ce qu’on a envie de retenir. n Propos recueillis par J.-F.H.

L.P.B. : Quel autre objectif ? J.-C.C. : Celui d’installer des pites cycla bles et pour cela, il faut créer des sens uniques ! Ce secteur nord-est est com posé d’anciens chemins transformés en rues, inadaptés à contenir une chaussée et des pistes cyclables. C’est pour cela qu’on veut créer des sens de circulation uniques et en faisant cela, on va créer des problèmes ailleurs.

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