La Presse Bisontine 249 - Mars 2023
2 Retour sur info - Besançon
La Presse Bisontine n°249 - Mars 2023
Un pacte pour les jeunes de Planoise
Nicolas Bodin ne saisit pas la main tendue d’Éric Delabrousse
À l’initiative du préfet du Doubs Jean-François Colombet, les partenaires institutionnels et les services publics de l’emploi ont signé le 31 janvier dernier un “Pacte pour l’émancipation des jeunes de Planoise”. Une énième déclaration d’intention ? “Non, affirme le préfet Jean-François Colombet. C’est un véritable plan, avec plusieurs axes, une bonne trentaine de mesures concrètes et des moyens financiers pour les accompagner” affirme le représentant de l’État qui a réussi à mettre tout le monde autour de la même table. “Il s’agit de faire plus et mieux pour ceux qui en ont le plus besoin” résumait autrement Jean François Locatelli, le directeur ter ritorial de Pôle Emploi. Dans ce quartier où 41,5 % de la population a moins de 25 ans et “qui
D ans notre précédent numéro, le nouveau délé gué départemental du parti Horizons, le P r bisontin Éric Delabrousse, qui pose les premières bases d’une éven tuelle candidature à la mairie de Besançon en 2026, en appe laient à ceux qu’il pensait pou voir rejoindre son mouvement. Parmi les élus pointés par M. Delabrousse figure notamment Nicolas Bodin, un des chefs de file du P.-S. local. “Localement, nous comptons déjà plusieurs dizaines d’adhérents mais
a connu des jours sombres” , dixit le préfet, les partenaires se sont mis d’accord pour accompagner et sou tenir des actions fortes en matière d’emploi et d’insertion (parmi les mesures, un nouveau contrat d’en gagement pour les jeunes en rup ture), de diversité culturelle, d’accès à la santé (prévention des addictions notamment), de famille et de paren talité également avec par exemple la création d’une troisième crèche dans le quartier. “On sent de la sin cérité, mais on attend de voir les actes qui vont en découler” com mente un des membres du collectif Planoise valley. “Dans toutes les mesures de ce pacte, il y a de quoi créer une étincelle, une émotion, de quoi changer le destin d’un homme ou d’une femme” promet le préfet Colombet. n
demain, si je monte une liste aux municipales, elle ne s’arrê tera certainement pas aux mem bres d’Horizons” justifiait Éric Delabrousse dans nos colonnes. Et ajoutait : “Elle comprendra des soutiens à la majorité pré sidentielle, mais possiblement aussi, et ils sont nombreux, des sympathisants du P.-S. qui ne se sentent pas plus proches de M me Vignot que de la N.U.P.E.S. On peut penser à des gens comme Nicolas Bodin.” Ce dernier n’a pas manqué de réagir. “Je suis, tout d’abord,
heureux de constater que cer tains se préoccupent des futures échéances électorales, c’est un signe de vitalité démocratique qui me fait véritablement plaisir” note Nicolas Bodin qui prédit la fin du macronisme dès 2027 et le maintien d’un clivage droite gauche. Avant de poursuivre, un peu féroce : “Je demeure, très clairement, un homme de gauche… Faire de la politique, c’est se confronter à la réalité, l’affronter et décider… Faire de la politique, ce n’est pas uni quement commenter, cela
dépasse largement le cadre médiatique, les réseaux sociaux et les selfies.” Fin de non-rece voir définitive ? En tout cas, pour l’instant, Nicolas Bodin qui est aussi le 2 ème vice-prési dent de G.B.M. se dit “totale ment concentré sur mes délé gations municipales et communautaires, au service de nos concitoyennes et conci toyens. Je sais que leurs attentes sont nombreuses… Pour moi, le temps des élections futures n’est pas encore d’actualité !” dit-il. n
Feu vert pour les bus électriques de Ginko
En revanche, les conducteurs seront formés à l’éco-conduite permettant de réduire la consommation d’énergie. Grand Besançon Métropole a investi un peu plus d’1 million d’euros pour l’achat de ces véhicules. Et la collectivité compte investir dans deux autres bus afin de des servir intégralement la ligne de la Citadelle en 100 % électrique. Sur les 114 bus qui composent la flotte de Ginko, 35 roulent au G.N.V. (gaz naturel pour véhicules) et passeront bientôt au Bio-G.N.V. Ce ver dissement du parc de véhicules, essentiel pour la transition énergétique, s’accom pagne d’un surcoût pour la collectivité. Outre le coût des bus électriques, au-des sus de celui des standards, Ginko doit débourser 2 millions en plus de dont 1 mil lion d’euros rien que pour le gaz. Malgré cela, la volonté politique est assu mée. Selon G.B.M., grâce aux bus au gaz, aux deux véhicules électriques, au tramway et à son soutien à la filière biogaz (G.B.M. étant producteur de biométhane à Port Douvot qui est ensuite réinjecté dans le réseau), deux voyages sur trois sont réalisés avec une énergie propre. n
D epuis le début de l’année, deux bus électriques sillonnent la ligne 10 (C.H.U. Minjoz - Chaffanjon) du réseau Ginko. Ils circuleront ensuite sur la ligne de la Citadelle, à partir de mars et la réouverture du monument. Ces bus longs de 10 mètres, un peu plus courts
que les standards, sont particulièrement adaptés aux particularités du réseau bison tin, notamment les fortes pentes et les rues étroites du centre-ville. D’une auto nomie de 250 km, ces bus Heuliez fabri qués en France, beaucoup moins bruyants, ne changent pas les habitudes des usagers.
Marie Zehaf, vice-présidente de G.B.M. délé guée aux trans ports et Laurent Sénécat, directeur de Keolis Besançon Mobilités.
Lors de la signature de ce pacte étaient notamment présents les membres du collectif “Planoise valley”.
C oncertation, co-construction, consul tation, participation… Comme des mantras, la maire de Besançon répète à l’envi ces concepts depuis le début du mandat. La démocratie par ticipative, brandie en étendard par une partie de la gauche, devait être un des marqueurs de ce mandat municipal. Jusqu’à maintenant, à part le calamiteux dossier des Vaîtes, on ne peut pas dire que les Bisontins aient eu à décider de quoi que ce soit à travers le processus de démocratie participative. Il semblerait que ça commence à changer et qu’arrivé bientôt à mi-mandat, la lourde machine participative ait enfin commencé à s’ébran ler. La Ville lance en effet en ce début du printemps ses ateliers citoyens et marque enfin l’acte I de ce programme de démo cratie participative en dégageant un budget Éditorial Participatif
de cette nouvelle forme de démocratie des délais à rallonges entre le lancement du processus et la mise en application des choix opérés. La démarche enfin peut en apparence réconcilier les citoyens avec la chose publique, sauf si, à l’image de la récente convention citoyenne sur le climat lancée à l’échelle nationale, le législateur ne retient quasiment aucune des propo sitions formulées, créant de ce fait, un sentiment de défiance définitif du citoyen envers les élus. Sans doute que la démo cratie participative telle que la Ville de Besançon doit l’envisager devrait être progressive et se limiter, au démarrage du moins, à l’examen de projets munici paux dans les quartiers. Les grands dos siers, les sujets trop techniques - comme les plans de circulation - peuvent vite se transformer en piège explosif pour les élus qui les ont initiés. Attention donc à ne pas tuer dans l’œuf ce bébé prometteur qu’est la démocratie participative. ■ Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser
de 250 000 euros cette année, qui serviront à financer des investissements d’intérêt général que les citoyens auront eux-mêmes choisi. Une nuance toutefois : les élus et les services de la Ville procéderont en amont à un premier tri des idées et orien teront finalement les choix. Autre écueil possible : que ce type de démarche citoyenne aboutisse à un florilège de pro positions toutes contradictoires et au final inapplicables. Dans la même veine, une consultation citoyenne s’était déjà déroulée à l’automne dernier à destination des habitants du secteur nord-est de Besançon sur le thème du plan de circulation. Pro blème : peu de participants par rapport au nombre d’habitants concernés. Pour reprendre l’exemple des Vaîtes, les concer tations citoyennes peuvent aussi contribuer à enliser un dossier simplement parce qu’elles peuvent attiser les conflits entre partisans et détracteurs d’un projet. On peut aussi opposer aux partisans farouches
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