La Presse Bisontine 248 - Février 2023

Le portrait 39

La Presse Bisontine n°248 - Février 2023

BESANÇON

Un duo franco-américain

Napoléon Maddox, le rappeur inspiré et inspirant Dans son dernier album réalisé avec son acolyte bisontin Sorg, le rappeur américain évoque le combat de Toussaint Louverture. Un hommage

construit à plusieurs mains comme le duo en a l’habitude.

V oilà près de 10 ans main tenant que le duo améri cano-bisontin enrichit la scène musicale hip-hop, rap, soul jazz et électro. Napoléon écrit et chante. Sorg, lui, compose la musique. Entre ces deux-là, nul doute qu’une connexion existe. Leur première mini-tournée, préparée en 2013 dans la plus grande simplicité, en est un bon exemple. “On a fait les répétitions sur le pouce, chez lui, dans sa cham bre d’amis” , se souvient Napoléon. “On est sur le même feeling, ce qui fait qu’on se complète. Lui fait son job de son côté et moi du mien et quand on réunit les deux, ça matche.” Les deux artistes se sont associés à partir du morceau Wild West de l’E.P. 16 Diamonds de Sorg. C’est le Bisontin qui est d’abord venu le chercher.

Napoléon Maddox est attaché au hip-hop et ses multiples influences.

temps, ce rappeur beatboxer a également collaboré avec le saxo phoniste et poète new-yorkais Roy Nathanson. “On a créé un groupe “Sotto voce” (à mi-chemin entre la musique de chambre, la poésie et le jazz avant-garde), avec qui on a tourné un peu par tout jusqu’en 2016 en Suisse, en Autriche, en Allemagne…” Aujourd’hui, il poursuit l’aven ture avec le saxophoniste et Papa nosh autour d’un autre spectacle “Home”. Installé désormais en partie à Besançon, il partage sa vie entre la France et les États-Unis, où se trouve sa famille. Il reste très attaché et investi pour sa ville, Cincinnati, où il a participé à lancer l’Underworld Jazz Festi

val. “Sorg y est déjà venu deux fois avec d’autres artistes de renom. Je suis très fier d’y appor ter mes contacts et d’enrichir la scène culturelle locale.” D’aussi loin qu’il se souvienne, la musique a toujours fait partie de sa vie. “J’ai grandi avec le gos pel dans les églises où j’ai appris à écouter les autres pour pouvoir chanter en harmonie, puis avec le hip-hop à l’adolescence.” Il en garde cette approche collabora tive et l’idée qu’à plusieurs, on s’enrichit. “The whole is greather than the sum of the parts” , glisse t-il, en guise de conclusion dans sa langue maternelle (N.D.L.R. : “Le tout est plus grand que la somme des parties.” ). n S.G.

fiction spéculative.” À l’image de ce spectacle “Twice the first time” dans laquelle l’artiste raconte l’histoire de Millie-Christine (McKoy), ses arrière-grands tantes nées siamoises en 1851, à l’époque de l’esclavage. Ou de cet autre hommage dédié à Nina Simone, baptisé “A Riot Called Nina” qu’il a présenté avec The Boxettes (quatre jeunes vocalistes et beatboxeuses londoniennes). “C’est avec ce groupe-là que je suis venu pour la première fois à Besançon, à l’occasion d’une représentation aux 2 Scènes” , se rappelle-t-il, “et j’y suis récemment retourné avec le spectacle Radio Jam, mise en scène par Massimo Furlan et Claire de Ribaupierre.” Sur de multiples projets en même

au général haïtien (mort au Châ teau de Joux), Napoléon signe des textes poétiques et engagés. Sorte d’habitude chez ce chanteur américain. “C’est dans mon A.D.N.” , avoue-t-il. “Je viens de Cincinnati, et là-bas il y a beau coup d’artistes activistes et mili tants liés à la culture du hip-hop underground. Je ne me sens pas forcément plus militant qu’un autre. C’est naturel.” Son prénom, que ses parents ont voulu marquant à l’image de ses sœurs Omega et Diaspotina, en fait définitivement une person nalité unique. Ne s’appelle pas, en effet, qui veut, Napoléon ! “Mes textes sont autant liés à des hommages, qu’à des questions posées sur notre société ou à la

Bio express l Né dans le Massachusetts l Leader depuis 1996 du groupe américain Iswhat?! l Il co-signe les albums “Checkin Us”, en 2018 et “Louverture”, en 2022 avec Sorg

“Il m’avait suivi avec mon groupe Iswhat ?! et m’a contacté pour me demander de faire un featuring sur son deuxième album solo.” Depuis, le duo com pose et interprète de nombreux titres ensemble, dont ceux de leur dernier album “Louverture” qu’ils présenteront (entre autres) à la Rodia, ce 26 janvier. Dans cet hommage jazz-blues-rap-électro

Le partisan d’une

musique engagée.

Made with FlippingBook Digital Publishing Software