La Presse Bisontine 248 - Février 2023

30 Le Grand Besançon

La Presse Bisontine n°248 - Février 2023

FONTAIN

Aquaculture Une spiruline 100 % locale, fabriquée à deux pas de Besançon

aux femmes enceintes, mais aussi aux sportifs et végétariens limitant leur consommation de viande ou de produits laitiers. Vivien vient justement de signer un partenariat avec un jeune triathlète local, Thomas Rin genbach. Des restaurants comme Le Chapelier, à Besan çon, et plusieurs chefs l’ont éga lement sollicité pour travailler sa spiruline dans leurs menus. “Il y a une forte demande” , se réjouit le jeune exploitant, qui vient tout juste de lancer sa pre mière production. “J’ai ense mencé mon premier bassin en juillet et le deuxième, quinze jours après. Sur les 200 kg pro duits, tout est déjà quasiment écoulé.” Ses paquets, condition nés sous forme de poudre ou de paillettes, sont vendus directe ment à la ferme. On les trouve aussi référencés dans diverses épiceries et magasins de sport locaux.

Implantée depuis un an à la place d’un ancien élevage laitier sur les hauteurs de Fontain, la ferme aquacole de Vivien Desgrange va s’agrandir, avec l’instal lation de deux nouveaux bassins pour répondre à la demande en spiruline.

C’ est une exploitation d’un genre nouveau que nous découvrons ce jour-là, un peu à l’écart de la commune. De celles qu’on a encore peu l’habitude de voir en Franche-Comté. Et pour cause, puisque cette cya nobactérie (souvent confondue avec une algue) se développe originellement sous les climats

tallation de bassins peu pro fonds, sous serre, et l’activité saisonnière dans le respect de son cycle naturel, permettent de la cultiver y compris chez nous. Pour le nom, il était tout trouvé : “les Bassins Fermiers” de Fontain. “J’ai eu cette envie de la proposer, étant moi-même consommateur. Riche en protéines, en antioxy dants, en fer… : la spiruline réu nit tout ce dont le corps humain à besoin, hormis l’oméga 3 et la vitamine C. On la consomme idéalement en cure au printemps et à l’automne, mélangé à son jus d’orange, son yaourt, son riz… Une à deux cuillères à café par jour permettent de stimuler le système immunitaire” , résume Vivien qui en a fait une recon version, après un parcours dans la domotique. “Des clients vien nent d’ailleurs à la ferme sur les conseils de leur médecin” , précise-t-il. Souvent présentée comme un complément alimentaire et reconnue parmi “les meilleurs aliments pour l’avenir” par l’Or ganisation Mondiale de la Santé, la spiruline peut être utile aux personnes carencées, âgées ou

tropicaux. “On la trouve natu rellement dans les lacs d’eau chaude d’Amérique du Sud ou d’Afrique” , explique Vivien Des grange. Plébiscitée ces dernières années par de plus en plus consomma teurs, la production de spiruline a gagné l’ensemble de l’Hexa gone, jusqu’à débarquer en 2021 dans le Grand Besançon. L’ins

Vivien Desgrange va doubler sa capacité de production.

tieux - étant seul pour l’heure sur la ferme -, mais qu’il atten dait de voir mûrir depuis 2019. “Il m’a fallu du temps pour trou ver le terrain et démarrer l’ac tivité, avec la Covid-19 en paral lèle” avoue-t-il. Passé par divers stages dans des fermes d'aquaculture à tra vers la France, il mise sur son approche artisanale et l’atten tion portée au goût pour toucher une vaste clientèle sur le bassin bisontin et le Haut-Doubs. “Cela peut être assez fort. Moi, je vou lais quelque chose de subtil, et

la manière dont on la produit induit beaucoup.” Son ancien parcours profession nel l’a également amené à auto matiser une partie du processus, ce qui facilite la fabrication. Des panneaux solaires et une cuve de récupération d’eau de pluie devraient, enfin, venir compléter son installation, qui reste unique dans le Grand Besançon. “Nous sommes seulement 6 spiruliniers en Franche-Comté et 250 à l’échelle nationale” , précise Vivien. n S.G.

Heureux de l’écho trouvé, Vivien pro cédera cet hiver à l’installation de deux nouveaux bassins de même dimension. Ce qui l’amènera à pro duire entre 550 et 600 kg de spiru line sèche par an. Un projet ambi

200 kg écoulés en six mois.

La place est faite pour les deux nouveaux bassins de 150 m 2 chacun.

EN BREF

SAÔNE Signature d’une convention Violences conjugales : un lieu pour rétablir le lien social La ville de Saône a signé une convention avec l’association Toutes Des Déesses, qui vient en aide aux femmes victimes de violences. La commune met à disposition une salle sécurisée et confidentielle afin de recevoir les victimes.

Électricité Le préfet du Doubs confirme que les T.P.E. (moins de 10 salariés et moins de 2 millions d’euros de chiffre d’affaires), et notamment les boulangeries, pourront désormais bénéficier d’un prix plafond pour leur électricité à 280 euros par MWh en moyenne sur l’année 2023 et applicable dès le mois de janvier. Pour bénéficier de ce plafond, les TPE doivent remplir un formulaire disponible sur l’espace professionnel du site impots.gouv.fr avant de le transmettre à leur fournisseur d’énergie. Une permanence spécifique à ce sujet dans les 25 maisons France Services du département est mise en place pour expliquer et accompagner ce

tratif, Laurence met tout en œuvre de son côté pour que la victime reprenne une vie en dehors des radars de son ex conjoint. Déménagement, accompagner à la gendarmerie ou police, sorties. “Je prends en main la femme en tant que femme pour qu’elle se réapproprie son corps. Elle est souvent dénigrée, isolée, humiliée. Elle a perdu son identité de femme.” Par petits rendez-vous, les étapes sont peu à peu franchies. D’un pique nique avec les enfants, ensuite sans enfants jusqu’à la sortie en discothèque. “Je les détache lentement du domicile, leur réapprends à se déplacer” , reprend Laurence qui suit 95 femmes depuis 2017. Le but est de leur redonner la force de continuer et d’avancer en autonomie. “Je n’ai pas besoin de connaître leur histoire. Elles sont cassées mais il suffit parfois d’un coup de pouce, d’où l’intérêt d’avoir des salles d’entretien à disposition” , sou ligne Laurence. Au-delà des salles d’entretien qui restent confidentielles dans les communes, Lau rence aimerait bénéficier d’un lieu iden

S i en 2017, Laurence a choisi Ornans pour installer le siège de l’association Toutes Des Déesses, ce n’est pas pour la beauté du pay sage des bords de la Loue. “En milieu rural, il n’y a pas d’associations qui vien nent en aide aux femmes victimes de vio lences, il faut se rendre à Besançon. Être à Ornans permet d’être au plus près, favo rise la proximité” , explique la fondatrice de l’association. Depuis, elle ne cesse de sensibiliser d’au tres communes pour une prise de conscience du problème des violences intrafamiliales. “Il s’agit de faire en sorte que les mairies puissent être informées et avoir un lieu pour qu’ensuite, je puisse recevoir les victimes” , poursuit Laurence. Cette mission a trouvé un écho à Saône. “Nous sommes le centre-bourg du premier plateau, nous sommes confrontés à des violences intrafamiliales et les mairies

sont en première ligne, relève Benoît Vuil lemin, le maire. On s’interroge : comment pourrait-on imaginer au sein de la maison France Services une structure pour venir en aide aux victimes avec un dispositif d’aides ? Il faut s’appuyer sur les maires qui sont au plus près du territoire.” Avant de déployer un dispositif plus lourd, la commune a signé une convention avec l’association Toutes Des Déesses. Une salle sécurisée et confidentielle est mise à disposition gratuitement, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24.

tifié à Ornans. “L’idéal serait de trouver une maison en location car nous avons le projet de créer un lieu pour le bien-être, un lieu de ressourcement avec des soins alternatifs atypiques, précise Laurence. Par la suite, on ouvrira aux enfants. Si on arrive à avoir un lieu…” n L.P. L’association Toutes Des Déesses accompagne les victimes de violences conjugales afin qu’elles se réadaptent à la vie sociale.

Un lieu important pour établir un lien avec la vic time. L’association accom pagne les victimes pour les réadapter petit à petit à une vie sociale. Si elle les oriente vers d’autres structures, comme le C.D.I.F.F. pour l’adminis

95 victimes suivies par l’association.

dispositif. Citadelle Après un mois de

fermeture, la Citadelle de Besançon rouvre ses portes le 4 février à 10 heures.

Tél. : 07 67 49 76 67 - Adresse mail : toutesdesdeesses.eirene@gmail.com

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