La Presse Bisontine 247 - Janvier 2023

32 Économie

La Presse Bisontine n°247 - Janvier 2023

BESANÇON

Dispositifs médicaux

Statice doit pousser les murs Pionnière dans le développement et la réalisation de disposi tifs médicaux, la société installée aux Tilleroyes entame la construction d’un nouveau bâtiment de près de 1 000 m 2 . Statice emploie désormais 140 salariés.

S tatice ne connaît pas la crise. Un des fleurons bisontins des microtechniques appliquées au médical aura vu en quatre ans son effectif salarié bondir de 100 à 140 salariés. Rien n’arrête sa croissance, pas même le Covid. “Le domaine de la santé, et plus particulièrement celui des dispositifs médicaux continue à très bien se porter en France”, confirme Benoît Studlé, le président de cette société fondée en 1978 et dont il a repris les rênes en 2011. L’entreprise bisontine est aujourd’hui le leader français dans le développe ment des “dispositifs médicaux implan tables pour les tissus mous” détaille le patron bisontin. Parmi les produits sortis des bureaux de recherche et des ateliers bisontins situés rue Thomas Edison, on peut aussi citer des dispo sitifs non implantables comme les élec trodes en neurologie, les cathéters

d’électro-physiologie, ou encore les implants long terme en urologie. “Et nous avons la chance d’avoir des clients dont nous sommes les sous-traitants, très dynamiques en termes de dévelop pement de produits” ajoute M. Studlé. Les perspectives de croissance de Sta tice dont le chiffre d’affaires consolidé avoisinera cette année les 13 millions

Benoît Studlé préside aux destinées de Statice depuis 2011.

ros - “et sans doute 1 million supplé mentaire pour les équipements de ce nouveau bâtiment” -, l’entreprise conti nuera à embaucher, même si les diffi cultés de recrutement n’épargnent pas la pépite bisontine. “Nous recrutons des profils d’ingénieurs et de techniciens opérateurs. La présence de l’I.S.I.F.C. et de Sup’Microtech-E.N.S.M.M. à Besançon est très précieuse pour nous, à tel point que ce serait très difficile, voire impossible pour nous d’être implantés dans une autre ville que Besançon. Nous travaillons également avec des sous-traitants installés dans

le Grand Besançon, c’est un écosystème qui nous est très favorable” reconnaît le président de Statice. Un des arguments porteurs pour convaincre les salariés, c’est de savoir qu’ils travaillent ici dans un domaine d’activité qui, “grâce” à une population mondiale en hausse, qui vieillit et qui a tendance à grossir, est promis à un bel avenir. Savoir aussi que grâce aux dispositifs créés par Statice, “plus d’1 million de personnes sont soignées tous les ans dans le monde” note Benoît Studlé. n J.-F.H.

est installée depuis 1984 ici. L’activité est répartie dans trois bâtiments d’une surface globale de 2 200 m 2 . Nous avons engagé la construction d’un nouveau bâtiment de 950 m 2 . Il doit être livré et opérationnel en septembre prochain” indique Benoît Studlé. Ce nouveau bâtiment permettra à cha cun des pôles de Statice (recherche et développement, atelier mécatronique, salles propres, dispositifs réglemen taires, fonctions supports…) de disposer d’espaces distincts. Avec cet agrandis sement pour lequel Statice consent un investissement de plus d’1 million d’eu

d’euros sont évaluées à + 10 % par an selon le dirigeant.Mais pour parvenir à asseoir son développement, Sta tice a désormais besoin de place. C’est ce qui a motivé le projet engagé il y a quelques semaines par la société bisontine : la construc tion d’un nouveau bâti ment sur son site des Tilleroyes. “L’entreprise

“1 million de personnes soignées tous les ans à travers le monde.”

EN BREF

BESANÇON

Projet de loi de finances 2023 Inquiétudes autour de l'avenir de la Chambre de métiers et de l’artisanat

Prévention Les pompiers du Doubs alertent concernant les feux de cheminées et les intoxications au monoxyde de carbone. En 2021, ces deux sujets ont représenté près de 470 interventions pour le service départemental d’incendie et de secours du Doubs. Les pompiers conseillent de faire régulièrement ramoner sa cheminée, faire contrôler ses appareils de chauffage. S’ils sont défectueux, ils peuvent dégager du monoxyde de carbone. Il est donc nécessaire d’installer des détecteurs de fumée dans les pièces. Le monoxyde de carbone étant un gaz incolore, inodore et insipide, il est important d’en connaître les premiers signes : maux de tête, nausées, vomissements. Le premier réflexe doit être d’aérer les locaux et de sortir, puis d’appeler les secours. Pouilley-Français Après 32 ans d’animation associative sur le territoire en tant que président, Yves Maurice cède sa place à Michel Lanquetin en tant que président de l’association Foire aux saveurs d’automne de Pouilley Français. La prochaine

En 2023, la chambre de métiers et de l’artisanat va devoir faire face à plusieurs défis : la baisse de ses recettes d’une part, inscrite dans le projet de loi de finances 2023, et l’augmentation de la facture énergétique. Manuela Morga dinho, présidente de la C.M.A. du Doubs, évoque une situation préoccupante.

L e projet de loi de finances 2023 fait grincer plus d’une dent.Après les élus des communautés de com munes et d’agglomérations vent debout contre la suppression de la C.V.A.E., une taxe sur les entreprises, c’est au tour du réseau des Chambres demétiers et de l’artisanat (C.M.A.) de tirer la sonnette d’alarme. En cause : en plus de la facture énergétique qui s’alourdit - 17 millions d’euros pour 2023 pour le réseau C.M.A. - le projet de loi de finances du gouverne ment prévoit une baisse de la T.F.C.M.A. (taxe pour frais de chambre de métiers) de l’ordre de 15millions d’euros au niveau national. À l’échelle régionale, aucun chif fre n’est avancé sur la baisse de la taxe fiscale car les discus sions sont toujours en cours, et le risque n’est pas encore mesuré, dixit la C.M.A. Quant à la hausse de la facture éner gétique, le montant global n’est

au Sénat. Sur la diminution de laTaxe C.M.A., plusieurs amen dements ont été déposés. Si localement, aucune fermeture n’est prévue, ces coupes budgé taires associées à une lourde facture énergétique risquent tout de même d’avoir un impact important. Et de casser la belle dynamique impulsée à l’échelle du territoire. “La situation est grave. On nous sollicite sans arrêt. Si demain, on ne peut plus

pas dévoilé car difficile à exploi ter. Les C.F.A. (centres de for mations des apprentis) et leurs plateaux techniques sont très énergivores. D’emblée,ManuelaMorgadinho, présidente de la chambre de métiers et de l’artisanat du Doubs rassure. “À ce jour, en Bourgogne-Franche-Comté, il n’est pas prévu de fermetures d’antennes locales.” Cette ques tion légitime se pose au regard du contexte économique incer tain qui se profile pour 2023. Face à cette situation, le réseau C.M.A. a décidé d’interpeller les maires lors de leur congrès qui s’est tenu fin novembre. De son côté, Manuela Morgadinho a pris contact avec les députés Croizier et Genevard d’une part, les sénateurs Longeot et Jac quemet d’autre part. “lls enten dent nos doléances, ils y travail lent” , résume succinctement la présidente de la C.M.A. du Doubs. Actuellement, le projet de loi de finances est examiné

Manuela Morgadinho alerte sur la situation préoccupante des C.M.A., qui assurent un lien de proximité avec les artisans.

agir, notamment dans les zones rurales, l’avenir de petites structures et de savoir-faire reconnus et uniques est compromis” , alerte Manuela Morgadinho. Courroie de trans mission entre l’État et les entrepre neurs, la C.M.A. fait part à Paris des remontées du ter rain. “Il y a danger.

Aucune fermeture prévue pour l’instant.

cières auxquelles ils ont droit… “Si demain, nous ne sommes pas là, les artisans se retrouvent seuls” , glisse Manuela Morga dinho.Autre mission qui se fait plus sentir ces derniers temps : remonter le moral des entre preneurs et leur montrer qu’ils ne sont pas seuls pour faire face aux difficultés. La C.M.A. conti nuera d’assurer un lien de proxi mité avec le territoire tant qu’elle a (encore) les moyens de le faire. n L.P.

Un certain nombre d’artisans et de commerçants vont fermer leur boutique, et derrière ce sont des salariés qui se retrouvent sans travail” , souligne Manuel Morgadinho, qui estime que le territoire est au début de ce mouvement de fermetures d’en treprises. Les missions de la C.M.A. sont pléthores : l’aide au démarrage, former les artisans, les guider dans leurs démarches avec les banques ou les institutions, les orienter pour des aides finan

foire est fixée au 7 octobre 2023.

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