La Presse Bisontine 247 - Janvier 2023
28 Le Grand Besançon
La Presse Bisontine n°247 - Janvier 2023
de l’immobilier et les échéances approchent. Le 1er janvier, l’in terdiction de louer les logements les plus énergivores, ceux consom mant plus de 450 kWh/m²/an, entre en vigueur. Est ensuite pro grammé, entre 2025 et 2034, le retrait progressif du marché de la location des logements étique tés G, F et E par un diagnostic de performance énergétique (D.P.E.), c’est-à-dire tous ceux consommant plus de 250 kWh. Face à ces nouvelles obligations, comment les propriétaires bail leurs vont-ils réagir ? Vont-ils rénover ? Vendre ? Malgré ce contexte pour le moins tumul tueux, l’étude du marché immo bilier régional nous le confirme, les acquéreurs gardent toujours foi dans la pierre.” n J.-F.H. Le marché bisontin des appar tements anciens est en nette progression à l’exception des quartiers Planoise-Châteaufarine (+ 0,9 %) et Bregille (- 1,9 %). Pas moins de six quartiers ont connu une hausse annuelle supérieure à 10 % cette année : Palente-Orchamps-Saragosse (+ 14,4 %), Chaprais-Cras (+ 13,9 %), Saint-Claude-Torcols (+ 11,5 %), Saint-Ferjeux-Rose mont (+ 11,3 %), Battant (+ 11,3 %) et Vaîte-Clairs Soleils (+ 10,6 %). n Le boom des appartements à Besançon
TENDANCES
Au plus haut depuis dix ans
L’immobilier a bondi de 5 % dans la périphérie bisontine Les notaires de Franche-Comté constatent une nouvelle hausse de l’immobilier cette année dans un contexte qui s’est pourtant tendu depuis l’automne. Avec une hausse d’au moins 5 % selon le type de bien, c’est la plus forte augmentation depuis dix ans.
Le marché immobilier du Grand Besançon, comme ici à Saône, est toujours orienté à la hausse.
L e prix des maisons anciennes a fait un nou veau bond de 5,2 % dans la périphérie de Besan çon constatent les notaires de Franche-Comté dans leur baromètre sur les marchés immobiliers qu’ils viennent de dévoiler. Dans ce secteur, le prix médian d’une maison ancienne est désormais de 228 300 euros. Les chiffres-clés l + 5,8 % : évolution sur un an du prix au m² médian des appar tements anciens dans le Doubs l + 5,3 % : évolution sur un an du prix médian des maisons anciennes dans le Doubs l + 6,9 % : évolution sur un an du prix médian des terrains à bâtir dans le Doubs
La hausse des prix est encore plus marquée à Besançonmême où une maison se négocie en moyenne à 280 500 euros, avec des prix qui ont grimpé dans l’ex-capitale comtoise de 13,2 % en un an. En termes de nombre de trans actions, le secteur le plus dyna mique du département reste bien la périphérie de Besançon. Avec la périphérie de Montbé liard, ces deux secteurs concen trent la moitié (51 %) des ventes de maisons anciennes sur le département pointent les notaires. Mais les secteurs affi chant les niveaux de prix les plus élevés sur le marché de l’in dividuel ancien restent ceux situés vers la bande frontalière (zone urbaine de Pontarlier,Mor teau et Mont d’Or et Lacs). Dans ces trois secteurs, les prix de ventes médians des maisons
dans le Doubs contre 31 % seu lement au plan national, tandis que les maisons de 3 pièces et moins constituent 10 % des transactions doubiennes, contre 18 % des ventes sur le marché français.” Au chapitre des terrains à bâtir, là encore, c’est la périphérie de Besançon qui caracole en tête avec une hausse des prix de 13,6 % sur un an et un prix de vente médian du terrain désor mais situé à 68 500 euros. “Les terrains les plus vendus sont les parcelles de 600 à 900 m², ils constituent 46 % des ventes, en hausse de 2 points par rapport à l’année dernière” précisent les professionnels. L’immobilier ne s’est donc jamais aussi bien porté que depuis 2012. Mais quid de la suite ?… Selon M e Hassler, “l’envolée des prix de l’énergie bouscule le marché
donc en cette fin d’année “malgré des conditions de financement de plus en plus restrictives et des délais de vente qui s’allon gent.” Le taux moyen des prêts immobiliers, toutes durées confondues, est en effet repassé au-dessus des 2 % depuis le mois d’octobre. Les notaires locaux
dépassent la barre des 300 000 euros. Les appartements anciens dans la périphérie de Besançon sui vent la même tendance haus sière avec un bond de 5 %, pour un prix médian de 1 980 euros le mètre carré. “L’intérêt pour la pierre ne faiblit pas, du moins pas encore. Il est vrai qu’avec l’accumulation des mauvaises nouvelles, tant au niveau clima tique qu’au niveau économique et géopolitique on s’attendait à une fin d’été en berne et une ren trée difficile. Les chiffres dumar ché immobilier franc-comtois nous démontrent une véritable résilience aux événements conjoncturels” commente M e Gilles Hassler, le président de la chambre interdépartementale des Notaires de Franche-Comté. L’attrait des Grands Bisontins pour le logement se maintient
notent égale ment que “le marché doubien des maisons anciennes est nettement orienté vers les biens de grande surface, com paré à la moyenne natio nale. Ainsi, les maisons de 6 pièces et plus représentent 42 % des ventes
Au chapitre des terrains à bâtir, la périphérie caracole en tête.
LE PRÉSIDENT DES MAIRES DU DOUBS “J’ai peur que les investissements des collectivités baissent de 20 à 30 % ” De retour du Congrès des maires de France à Paris, le président de l’association des maires du Doubs (A.M.D.) et maire de Pon tarlier Patrick Genre estime que le compte n’y est pas dans les annonces gouvernementales et ne cache pas son inquiétude pour les finances des collectivités locales en 2023. Interview.
Patrick Genre
augmenter de 20 à 30 %.
L.P.B. : Comment les communes vont alors réussir à équilibrer leur budget ? P.G. : Le premier risque pour elle est de voir fondre leur épargne brute pour faire face à ces dépenses de fonction nement qui explosent. Résultat : les collectivités devront recourir à l’em prunt mais comme avec la hausse des taux les banques ne prêtent quasiment plus à taux fixe, on va avoir beaucoup de mal à emprunter. L’autre levier pos sible, c’est la hausse des impôts locaux, ce que beaucoup de maires sont réti cents à faire dans le contexte actuel. Et enfin, la réduction de nos investis sements. J’ai peur que les investisse ments des collectivités baissent de 20 à 30 % l’an prochain. Il y a un autre levier, c’est la hausse des tarifs pour les usagers. P.G. : Forcément. Ma crainte est aussi de voir, en plus de la contraction de nos recettes, une partie de la population qui ne sera plus en capacité d’assumer la vie du quotidien. Les besoins sociaux de nos collectivités risquent d’exploser. On le voit déjà avec les associations caritatives. L.P.B. : Les maires semblent également una nimes pour réclamer une nouvelle phase de décentralisation. Qu’attendez-vous sur ce L.P.B. : Vous êtes donc inquiets pour l’an pro chain ?
L a Presse Bisontine : Que retenez-vous de ce récent Congrès des maires de France auquel vous avez participé ? Patrick Genre : J’en retiens beaucoup de questions, quelques réponses seule ment, et encore beaucoup de flou. Les maires n’ont été aucunement rassurés sur la question des finances locales. Préparer notre budget 2023 dans ce contexte relève d’une véritable prouesse. On sait que des ressources vont disparaître comme la C.V.A.E. (une contribution des entreprises), alors dans ce contexte de hausse géné ralisée des prix, la préparation d’un budget est un vrai casse-tête. Des arbi
Patrick Genre a assisté au Congrès des maires de France à Paris en tant qu’élu local et président des maires du Doubs.
trages devront être faits dans les toutes prochaines semaines alors même que nous n’avons pas toutes les réponses à nos interrogations. L.P.B. : Qu’est-ce qui inquiète le plus les maires dans l’élaboration de leur budget 2023 ? P.G. : C’est l’explosion des charges de fonctionnement liée à l’inflation. Nos collectivités traversent une crise géné rale comme on n’en a jamais vu. On s’attend dans nos collectivités dont la plupart ne bénéficieront pas d’un bou clier tarifaire à une inflation globale de 7 à 9 %. Sans parler des chantiers de travaux publics dont le coût pourrait
tants. Je souhaiterais donc qu’on consti tutionnalise un certain nombre d’élé ments concernant les ressources des collectivités. Et en parallèle, malgré les promesses, on continue à crouler sous les normes, c’est encore pire qu’avant. Il faut donc redonner du poids aux collectivités locales, et sans doute aussi plus de marges de manœu vre aux préfets de départements. Il faut impérativement rapprocher le centre de décision du niveau local. n Propos recueillis par J.-F.H.
point ? P.G. : On assiste en effet depuis quelques années à un mouvement de recentra lisation et de nationalisation de la fis calité locale et des budgets de nos col lectivités qui dépendent aujourd’hui à plus de 70 % des dotations de l’État. Le lien fiscal entre les habitants et leur commune est quasiment coupé, sauf pour les propriétaires avec la taxe foncière. Ma crainte est de voir une perte de la notion de valeur des inves tissements locaux aux yeux des habi
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