La Presse Bisontine 247 - Janvier 2023

18 Besançon

La Presse Bisontine n°247 - Janvier 2023

COMMERCE

Made in Franche-Comté Les boutiques éphémères font recette Les espaces dédiés aux créateurs se font de plus en plus nombreux dans la Boucle, complétés durant les fêtes par l’ouverture de boutiques éphémères. Comme un appel du pied à la consommation locale. “Au 52, on porte l’idée d’un art accessible”

R eprise par l’association Culture Action depuis trois ans, la boutique du 52 (située au même numéro de la rue Battant) fait office d’espace d’exposition, de lieu de rencontre et surtout de vitrine pour les artistes émergents du territoire. “Les créateurs trouvent souvent chez nous leur première exposition officielle. Nous sommes en quelque sorte leur galerie d’art, à ceci près qu’ici leur travail n’est pas présenté par un tiers mais par eux-mêmes” , indique Louise Nicod, chargée de déve

loppement et d’animation du 52. Spécialisé dans l’accompagnement des industries créatives, Culture Action offre en prime, ici, une semaine de for mation en amont “pour travailler leur communication, réfléchir aux prix de leurs œuvres, faire le point sur leur statut et démarches administratives… ” Un studio photo-vidéo équipé est éga lement mis à disposition sur place. “Le but est que les créateurs puissent gagner en visibilité. On priorise surtout l’émer gence, en incitant à présenter aussi bien

“La boutique est ouverte du mercredi au samedi”, rappelle Louise Nicod.

les tasses et pots en porcelaine de Yaël Germain, les photos brutes du Carrée Barrée ou encore les sculptures faites de matériaux de récupération d’Hélène Heyberger. Art et artisanat se mêlent ici harmo nieusement. “La création a tendance à devenir de plus en plus hybride. Aujourd’hui, on ne fait plus vraiment de distinctions entre arts visuels, arts vivants et artisanat et ce genre de bou tique montre qu’on peut être artisan et artiste enmême temps” , souligne Louise Nicod. Le public semble en tout cas au rendez-vous, avec 300 visiteurs rien que sur la première semaine et une affluence qui va aller crescendo jusqu’à Noël. L’an dernier à la même période, le 52 avait reçu 1 000 personnes sur un mois et réalisé l’équivalent de 8 000 euros de chiffre d’affaires. n S.G.

des originaux que des reproductions ou des articles un peu moins cher. Car on défend aussi l’idée d’un art accessi ble.” Cela se vérifie sur la grande variété de pièces exposées en cette fin d’année. Huit artistes ont été sélectionnés et invités à faire montre de leur talent jusqu’au 23 décembre. À l’image de l’univers floral imaginé par Julie et Pauline, du magasin bisontin L’Atelier fleuri (entre couronnes de fleurs, médaillons personnalisables et cadres fleuris) ou des illustrations reproduites sur cartes postales et pins de la Renarde Bouclée. Les tableaux colorés de Simon Rossi gnol, figurant le règne animal et sa fragilité, deviennent également acces sibles aux plus petites bourses par le jeu de déclinaison sur des tee-shirts. S’ajoutent à ce pêle-mêle de créations :

EN BREF

Répar’acteurs La Chambre de Métiers et de l’Artisanat organise jusqu’au 23 décembre le Marché Artisanal des Répar’Acteurs, tous les jours de 10 heures à 19 h 30 aux Passages Pasteur à Besançon. Une rencontre avec les artisans locaux du réemploi (fabrication textile, bijoux et accessoires, création et peinture sur bois et relooking de meubles…). Compost Dans le cadre de la loi A.G.E.C. et d’ici le 1er janvier 2024, tous les ménages français devront disposer d’une solution leur permettant de trier leurs déchets biodégradables. Pour répondre à cette disposition, le Sybert continue de déployer les différents modes de compostage sur son territoire. Pour les fêtes de fin d'année 2022, le compostage en pied d’immeuble est mis à l’honneur pour faire connaître cette solution aux habitants de copropriétés. Pour mieux connaître les possibilités de valoriser leurs déchets, les usagers peuvent contacter le Sybert sur contact@sybert.fr, ou au 03 81 21 15 60. Compteurs d’eau Grand Besançon Métropole rappelle que le froid peut entraîner d’importants dégâts sur les réseaux d’eau potable : ruptures de canalisations ou gel des compteurs notamment. Pour éviter ces désagréments et des frais importants, il est donc nécessaire de garantir une isolation efficace des appareils, en particulier quand ils sont placés dans des regards extérieurs. Il est conseillé aux abonnés de mettre en place une protection facile à manipuler. Cette isolation pourra être retirée à compter du 1er mars. Pour en savoir plus, se connecter sur www.grandbesancon.fr/eau

Les créateurs sélectionnés et présents à Noël.

Un collectif d’artistes investit la rue d’Arènes Bien décidés à porter leur démarche créative jusqu’à leur public, des artistes locaux ont créé l’association Boucle d’Arts. Ils concrétisent un premier projet avec l’ouverture d’une boutique éphémère pour Noël au 34, rue d’Arènes. Une initiative qui a bien failli ne pas voir le jour.

La boutique est ouverte jusqu’au 24 décembre du mardi au dimanche.

“À dix jours de l’ouverture, nous n’avions toujours pas trouvé de local” , confie Morgane Malapert, illustratrice et autrice, membre du collectif. Trop chères, trop petites ou tout simple ment pas disponibles, les surfaces com merciales du centre-ville ne se prêtaient pas au projet du petit groupe. Jusqu’à mettre la main sur cette adresse un peu excentrée, proche de la place Marulaz. “On ne pouvait manquer l’opportunité offerte par les fêtes de fin d’année. Le fait de se regrouper ainsi permet de par tager les charges et les permanences d’accueil” , remarque la céramisteAlexan dra Guffroy (de l’atelier Naï Naï), heureuse d’avoir trouvé cette solution.

Le public se montre aussi, à son sens, “de plus en plus demandeur de ce contact direct avec les créateurs” , dans une recherche grandissante du fait main et du soutien à l’artisanat local. “Un plaisir partagé et auquel on répond volontiers” , avoueAlexandra. “C’est une façon aussi pour nous de se confronter à leur regard, d’avoir un retour et peut-être d’ajuster les choses derrière.” Le boom des lieux de diffusion dans la Boucle (qui concentre aujourd’hui sept boutiques permanentes de créateurs et une dizaine d’antennes éphémères pour Noël) n’y est pas étranger. “Les artistes sont davantage acteurs et s’impliquent dans tous les aspects de la diffusion :

de la communication à l’événementiel, jusqu’à l’encaissement ou l’emballage cadeau” , ironise Morgane. “La commu nication aujourd’hui, c’est 50 % du travail ”, abonde Alexandra. “Celui qui a trop la tête dans son atelier ne tournera pas.” Un autre avantage, par rapport aux gale ries d’art et aux boutiques ouvertes toute l’année, se trouve dans l’absence de commission prise sur les ventes. Une partie des artistes présents, ici, sont par ailleurs déjà passés par le 52 et béné ficient d’un retour d’expérience. “Cela nous a appris à gérer certaines choses comme l’arrière-boutique ou le stockage.” Car ne s’improvise pas exposant qui

veut ! Pour le choix des œuvres présen tées, une assez grande liberté est éga lement donnée. Cela va ici des acces soires textiles et des tableaux brodés de Séréna Moglia, aux herbiers d’ombre d’Yvain Reydy, en passant par les lettres peintes de Julie Mélin jusqu’aux pochoirs et aux fantômes si reconnaissables de Cirt Hash. Là encore, on fait la preuve de la profusion artistique locale. Besançon qui s’est longtemps tournée vers les arts vivants, opère (enfin) un tournant dans les arts visuels. Et on pour rait bien en avoir un joli aperçu sous le sapin de Noël. n S.G.

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