La Presse Bisontine 247 - Janvier 2023

16 Besançon

La Presse Bisontine n°247 - Janvier 2023

L’Arsenal a démarré ses travaux Là, c’est l’Université en tant que propriétaire de cette partie du site Saint-Jacques-Arsenal qui mène les travaux. 30 millions d’euros ont été engagés dans la réhabilitation d’un des bâtiments historiques. “Une très grosse opération, qui plus est, réalisée en centre-ville. La fin des travaux est prévue, on l’espère, pour décem bre 2024” commente Pascal Fabre, vice-président de l’Université chargé du pilotage, des finances et des moyens. Pour le temps des travaux, il a fallu construire des bâtiments provisoires sur le site Canot pour un coût de 5 millions d’euros puisés dans les fonds propres de l’Université. n

PROJET

Quelques années perdues Saint-Jacques, on repart à zéro

Après le retrait de Vinci et l’arrivée de Territoire 25, le projet de réhabilitation du site Saint-Jacques est remis à plat. Alors qu’il était quasiment ficelé. Rappels.

remise à plat du dossier et reprise récente du dossier par l’aménageur Territoire 25 avec une maire de Besançon qui sou haite “repartir d’une feuille blanche” a-t-elle concédé il y a quelques semaines. “Vinci n’a pas misé sur

le marbre, c’est le cahier des charges urbain de ce projet qui avait été intégré dans le plan de sauvegarde et de mise en valeur du centre-ville. Pour le reste, le dossier est remis à plat…” Que prévoyait le dossier de “Cité internationale des savoirs et de l’innovation” ? Outre la grande bibliothèque (lancée), les élus avaient notamment validé le projet d’une maison universi taire de l’éducation sur le site de l’Arsenal, un village de start up, un centre de congrès et de séminaires, un hôtel haut de gamme, de l’habitat intergéné rationnel, un auditorium, “et il y avait aussi l’idée d’une éven tuelle école d’horlogerie et de joaillerie.” Les discussions avaient déjà été retardées autour du prix de ces sion que le C.H.U., propriétaire du site Saint-Jacques, souhaitait atteindre. Une estimation sans doute surévaluée des Domaines avait fixé la valeur à 40 millions d’euros. C’est finalement à 12 millions d’euros que l’hôpital avait prévu de céder son bien à Vinci lors de la promesse de vente signée en 2019. “Les rela tions étaient alors tellement ten dues entre la Ville et le C.H.U. que les réunions se passaient à la préfecture, en terrain neutre” se souvient un des protagonistes de l’époque. Vinci s’est retiré à

E n tant qu’ancien urba niste de profession, Domi nique Schauss le sait très bien : en matière d’amé nagement urbain, on est souvent dans le temps long. Mais avec Saint-Jacques, on risque bien d’être dans le temps “très” long. Mis à part quelques services (psychiatrie, médecine légale notamment), l’ensemble des ser vices cliniques de l’hôpital Saint Jacques avaient quitté les lieux il y a maintenant plus de dix

ans, dès 2012. Et c’est en 2014 2015 que la municipalité Fous seret lance son grand projet de réhabilitation de ces 5,30 hec tares de terrain situés au cœur de la ville, entre le centre ancien et le Doubs. Le projet de “Cité internationale des savoirs et de l’innovation” était lancé. Sept ans plus tard, il est au point mort. Seule la construction de la future bibliothèque d’agglo mération est confirmée. On connaît la suite : retrait deVinci,

“Ce dossier était quasiment ficelé, observe Domi nique Schauss, l’élu en charge de ce projet à G.B.M. lors de la précédente municipalité. Au moins une chose est gravée dans

Besançon, comme si cette ville n’intéressait plus…”

Toute la toiture de ce grand bâtiment est actuellement en travaux.

Dominique Schauss autrefois élu à Grand

budgétaire, on peut émettre une crainte légitime : que les ambi tions de départ sur la réhabili tation de Saint-Jacques soient revues à la baisse. Pour l’instant, le projet ne prévoit que des loge ments. “Mais personne n’a dit que ce quartier n’allait comporter que du logement” nuançait Nico las Bodin, l’adjoint bisontin, à l’occasion du dernier conseil municipal. n J.-F.H.

l’été 2021, on connaît la suite de l’histoire. “Le plus inquiétant sans doute dans cette histoire, c’est qu’un groupe comme Vinci n’ait pas misé sur Besançon, comme si cette ville n’intéressait plus…” regrette Dominique Schauss. L’avenir de ce site d’exception est désormais entre les mains de l’opérateur public Territoire 25 qui est en train d’affiner sa copie. Dans ce nouveau contexte

Besançon Métropole

avait piloté le dossier sous l’ancienne municipalité.

EN BREF

ASSOCIATION

Appel à remobilisation

Planoise Au regard des besoins spécifiques du quartier de reconquête républicaine de Planoise à Besançon, une nouvelle brigade spécialisée de terrain a été créée. Cette unité opérationnelle de voie publique aura pour vocation de lutter contre la délinquance, les troubles à l’ordre public et le trafic de produits stupéfiants par une présence et une action directe sur le terrain. Cette brigade sera composée de douze fonctionnaires de police. Montbéliard La Région et T.E.R. Bourgogne-Franche Comté proposent une tarification attractive pour se rendre au Lumières de Montbéliard en train à partir de 4 euros l’aller retour en fonction de la gare de départ (et 2 euros l’aller-retour tous parcours pour les moins de 12 ans). Billets en vente exclusive sur le site T.E.R. Bourgogne Franche-Comté dans la limite des places disponibles.

Crise du bénévolat : 10 à 20 % de personnes en moins depuis la pandémie Les associations bisontines sont en manque de petites mains bénévoles, comme partout ailleurs. L’antenne France bénévolat Besançon-Doubs veut remobiliser, en faisant coïncider l’offre et la demande.

moins nombreux. “On est davan tage à avoir encore nos parents ou petits-enfants à gérer et cer tains sont obligés de compléter leur pension par une activité” , concède Paul Louvel. “La bonne nouvelle est qu’il y a aussi de plus en plus de jeunes, contrai rement à l’idée reçue.” Reste à faire évoluer les formes de bénévolat. “On voit bien qu’il ne faut plus imposer de présence assidue. On travaille sur cette souplesse avec les associations” , note Jean-Luc Aubert de France bénévolat. Il y aurait environ 100 000 béné voles dans le Doubs pour 11 000 à 12 000 associations, dont 3 400 rien que sur Besan çon. Une enquête a été lancée par la Ville afin de connaître les spécificités locales. “On fait ainsi remonter les besoins” , explique Julie Autard, du service asso ciatif. “Car s’il y a un ressenti de manque de bénévoles depuis 10 ans, on n’en a en réalité jamais eu autant. C’est juste qu’il y a parallèlement plus d’associa tions.” Un des enjeux à l’avenir, selon elle, sera aussi de travailler à la mise en réseau et la mutua lisation des ressources. n S.G.

“Nous cherchons nous-mêmes des renforts !” , avoue Paul Louvel. Car France bénévolat assure, en parallèle, la promotion de l’en gagement bénévole lors de diverses manifestations. Ses 10 membres actifs sur Besançon se chargent aussi d’as sister les associa tions adhérentes

M ettre en relation les bénévoles et les asso ciations est sa princi pale mission. “On est un peu l’agence d’intérim du bénévolat” , s’amuse Paul Louvel, co-président de l’antenne locale. “Nos adhérents, qui sont toutes des associations, nous déclinent

Les volontaires, qui souhaitent s’investir mais ne savent pas vraiment pour qui et pour quoi, peuvent aussi déposer une can didature spontanée sur le site Internet ou au bureau de l’an tenne (au 3, rue Beauregard à Besançon), qui se chargera de trouver chaussure à leur pied.

leurs missions et nous nous char geons de les diffuser sur Internet et via nos réseaux.” À l’image de S.O.S.Amitié qui cherche actuel lement des écoutants sur Besan çon ou de l’association “Montra pon Distribution Alimentaire” qui propose des interventions régulières.

Moins de retraités qu’avant, mais plus de jeunes.

dans la gestion de leurs béné voles. “Une fois trouvés, il est important de les valoriser et de les fidéliser. Nous avons divers outils et méthodes pour le faire comme le “passeport bénévole.” Ici, on a coutume de parler du “P.L.U.S. bénévole” qui apporte Plaisir, Lien social, Utilité et Sens à ceux qui le pratique. “Nous avons perdu environ 15 % du parc bénévole depuis la pan démie, principalement des plus de 50 ans, qui faisaient souvent partie des piliers et qui peinent à revenir.” Tout l’enjeu aujourd’hui est de renouveler le vivier. Sachant que les nou veaux retraités, qu’on voyait arriver en fin de carrière, se font

Les bénévoles de France bénévolat le 5 décembre dernier à la M.J.C. Palente pour la jour née mondiale du bénévolat.

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