La Presse Bisontine 246 - Décembre 2022
Le portrait 39
La Presse Bisontine n°246 - Décembre 2022
PEINTURE
Une exposition début décembre
Jean-Charles Thoulouze, l’artiste hors cadre Ses immenses fresques recouvrent certains murs de la ville ou de restau rants. Ses toiles au grand format sont reconnaissables au coup de pinceau tels des couteaux. Si le geste est nerveux, Jean-Charles Thoulouze incarne dans ses portraits des regards à la fois doux et expressifs. À son image.
S es yeux foncés sous sa cri nière poivre et sel concen trent tout ce que Jean Charles Thoulouze n’exprime pas avec des mots. Ce taiseux préfère entendre les autres discuter que prendre la parole. Et c’est à travers la peinture et le geste que le Bisontin s’exprime le mieux. Dans ses portraits ou ses fresques murales, tous grand for mat, - jusqu’à 2 mètres sur 2 pour les toiles, et jusqu’à 12 mètres pour des fresques en extérieur - le peintre focalise ses portraits au plus près. “Je ne tiens pas dans le cadre, remarque Jean-Charles en sou riant. Le cadre est restrictif, j’ai besoin de casser les lignes.” À la ville, Jean-Charles Thoulouze I ls sont de retour. Jean-Charles Thoulouze et Philippe Dias ne cachent pas leur joie de pouvoir exposer à nouveau. Et surtout ensemble. L’exposition intitulée Back 2 est la cinquième que les deux amis montent ensemble. Philippe Dias et Jean-Charles Thoulouze se ressemblent sur bien des points. Ces deux pein tres (sur le tard), comme ils disent, privilégient le portrait. Des animaux se glissent quelques fois dans leur peinture. “Le portrait, c’est l’émotion”, résume simplement Philippe
est directeur industriel dans la mécanique et la métallurgie. S’il maîtrise le dessin technique, les perspectives et la vision 3D, l’ar tiste, lui, privilégie le geste, “plutôt dans le couteau.” Travaillant à partir de photographies - celles de Lee Jeffries étant ses clichés fétiches - Jean-Charles Thoulouze
Bio express l 2013 : À la suite d’un lourd accident, Jean-Charles Thoulouze se plonge dans la peinture et trouve rapidement son style l 2016 : Il monte sa première exposition avec Philippe Dias à l’agence Vauban l 2022 : Cinquième exposition du duo, Back 2, qui signe le retour des deux peintres après deux ans sans exposition l 2023 : Une gamme de vêtements et de carrés de soie créés à partir de ses portraits est disponible dans trois boutiques bisontines.
marche aux coups de cœur. “Il faut qu’il y ait du regard, du carac tère dans la photo, du vécu de la puis sance.” Autodidacte, l’ar tiste a redécouvert les pinceaux à 42 ans après un lourd
“Mes plus belles toiles sont les plus essentielles.”
Jean-Charles Thoulouze aime peindre des regards expres sifs transmettant de la puissance et du vécu.
L’exposition Back 2, le retour
accident. Immobilisé pendant plus de six mois, il a redécouvert la peinture via l’art-thérapie. Il a beaucoup dessiné enfant. Mais de l’adolescence à ses 42 ans, il n’a rien couché sur toiles. “Ça a tout de suite pris, c’est devenu très addictif.” S’il trouve son style rapidement, il bûche pour acquérir la tech nique. “J’ai fait beaucoup de copies au début, puis on s’éman cipe, on tâtonne, on nourrit la toile. Si on n’a pas appris la tech nique, il faut se l’approprier” , se souvient l’artiste. Chaque jour, il noircit de dessins deux à trois papiers Canson. S’il admet des échecs, ses plus belles toiles sont celles qui se font le plus rapide ment, le trait franc et rien d’autre. “Les plus essentielles. La difficulté du travail artistique est de savoir s’arrêter. L’essentiel, c’est le moins,
pas le plus.” En plus de ses portraits et des animaux peints, Jean-Charles Thoulouze réalise des dessins au fusain, des corps, des nus, en petit format. Le Bisontin s’est lancé dans une nouvelle aventure, tex tile cette fois-ci, en partenariat avec un ennoblisseur de tissus et d’impression textile. Ses por traits sont reproduits sur des vêtements et des carrés de soie. Les gammes seront présentées au printemps prochain, et dis ponibles uniquement à Besançon aux Appartements de Juju, au Square concept et au Bazaar. Pour plonger les yeux dans les yeux de Jean-Charles Thoulouze, l’artiste expose ses œuvres en compagnie de son compère Phi lippe Dias, peintre portraitiste également, le 2 et 3 décembre à la galerie L.D.S. n L.P.
Dias. Les deux sont autodidactes et aiment les grands formats. Pour autant, chacun a développé sa technique, à l’image de leur personnalité. “Je peins à l’acry lique quand Philippe travaille à l’encre. Il est beaucoup dans la transparence”, remarque Jean Charles. “Tu es à peine plus pri maire dans le geste” , souligne Philippe, de son côté. Quand le premier est plutôt taiseux, le second aime le contact et com munique facilement, certaine ment un défaut professionnel pour ce graphiste indépendant.
Philippe Dias, compère de Jean-Charles Thoulouze, peint également des portraits, mais avec une technique différente, plus dans la transparence.
Les deux amis présentent donc leurs œuvres le vendredi 2 (19 heures- 22 heures) et samedi
3 décembre (14 heures 20 heures) à la galerie L.D.S., 13, rue de la République. n
Made with FlippingBook - Online Brochure Maker