La Presse Bisontine 244 - Octobre 2022

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La Presse Bisontine n°244 - Octobre 2022

PRÉS-DE-VAUX

ALERTE ET VEILLE

Une nouvelle instance de dialogue pour les professions du spectacle Comme d’autres régions avant elle, la Bourgogne Franche-Comté vient de se doter d’un Comité régional des professions du spectacle

F ortement éprouvé comme d’autres par la crise sani taire, le milieu du spec tacle vivant se voit appor ter un nouveau soutien dans le C.O.R.E.P.S. Ou tout du moins un espace de dialogue. Car c’est bien le but qui sera poursuivi ici : évoquer les enjeux clefs de la profession et plus spécifique ment les questions de l’emploi, de la formation et de la protec tion sociale. Le tout à une échelle territoriale, en extension au Conseil national des professions du spectacle (C.N.P.S.). “Cette instance répond à un besoin de dialogue accru entre les profes sionnels et les instances publiques” , résume Élise Lebossé sa coordinatrice régio nale, au sein de Culture Action. Initiés dès 2004 par le ministère de la Culture, les premiers C.O.R.E.P.S. ont travaillé à réu nir tout le monde autour de la table après la crise des inter mittents du spectacle, survenue un an auparavant qui avait conduit à l’annulation du festival d’Avignon.Très actif sur certains territoires comme en Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, il était jusqu’alors inexistant en Bour gogne-Franche-Comté. Il fait finalement son ap parition, après qu’une circulaire soit venue en

coup d’inconnues, comme sur la place de l’intermittence. Sachant que ce milieu a aussi beaucoup évolué avec la Covid” , indique Marie-Hélène Basset, directrice de Culture Action. Et s’ils exis tent plusieurs entités locales d’accompagnement, certains champs restent sous-dotés comme l’audiovisuel “qui compte peu de structures représenta tives.” Le C.O.R.E.P.S. n’inclura également pas pour l’heure la sphère littéraire, art plastique et contemporain. n S.G.

2022 demander leur générali sation. “C’était très attendu loca lement d’après les premiers retours que j’ai eus” , constate Élise Lebossé. Missionné pour le coordonner, Culture Action (basé à la friche artistique des Prés-de-Vaux) a organisé le premier comité de pilotage début juillet à Dijon, en présence des partenaires publics, organismes sociaux (Urssaf…), civils et paritaires, syndicats et représentants. Il sera bientôt suivi par les pre miers groupes de travail. “La

thématique emploi et formation sera abordée le 7 octobre au Consortium à Dijon. Les condi tions de travail seront, elles, évo quées le 12 octobre à Besançon et les aspects production et dif fusion seront débattus le 18 octo bre à Beaune.” L’idée est “d’en courager la concertation et participer à la co-construction des politiques publiques. Voir ce qui se fait en région et fédérer l’écosystème.” Impossible, pour autant, à ce stade d’avancer des chiffres sur la profession. “Il y a encore beau

(C.O.R.E.P.S.). C’est Culture Action, depuis Besan çon, qui se chargera de coordonner ses actions.

Loi sur la fin de vie : alerter sur les possibles dérives BESANÇON CONFÉRENCE

Jalmalv, association qui accompagne les personnes en fin de vie, organise une conférence le 17 octobre au petit Kursaal sur l’évolution de la loi et les nombreuses questions et craintes qu’elle peut soulever. Le professeur Régis Aubry anime le débat.

Élise Lebossé est la coordinatrice du C.O.R.E.P.S. soutenu par la D.R.A.C. et la Région.

L a loi sur la fin de vie est revenue sur le devant de la scène médiatique et nationale après l’avis rendu par le Comité consultatif national d’éthique (C.C.N.E.) à la mi-septembre. Ce dernier ouvre la voie à une possible aide active à mourir, strictement encadrée. Le président Emma nuel Macron a donc décidé de lancer, en octobre, une consul tation citoyenne sur six mois. À Besançon, l’association Jal malv n’a pas attendu l’actualité nationale pour se poser des questions et remuer la réflexion sur ce sujet épineux. “C’est une question récurrente qui revient sans cesse. En avril dernier, un premier article a été voté par rapport aux cas extrêmes, explique Marie-Jo Duval, vice présidente de l’antenne bison tine Jalmav. On ne rentre pas dans le débat binaire, pour ou contre. Notre boulot est d’infor mer sur l’évolution de la loi. On ne peut pas faire n'importe quoi.” La conférence animée par le ProfesseurAubry,médecin chef aux soins palliatifs du C.H.U. de Besançon et membre du C.C.N.E., permet ainsi de pro poser deux heures de réflexion et d’alerter sur les possibles dérives qu’engendrerait une évolution de la loi. “Si on ouvre à l’euthanasie, il faut qu’il y ait

un cadre. Il ne faut pas que ce soit une solution économique et de facilité. Il ne faut pas que ce soit au détriment des soins pal liatifs et de la recherche médi cale, qui coûtent cher” , relève Marie-Jo Duval.Ni aux dépens de la dépendance et des per sonnes en perte d’autonomie. “D’ici 2030, si on ne fait rien, on ne pourra plus accueillir la dépendance, reprendMarie-Jo Duval. L’évolution de la loi sur la fin de vie ne doit pas être une solution pour soulager l’hôpital et les E.H.P.A.D. qui n’arrivent plus à suivre. L’euthanasie ne doit pas empêcher une prise en charge humaine. Il ne faut pas que ça dérive en une solution rapide qui éviterait de se poser les questions sur une société solidaire qui passe par la recherchemédicale, les hôpitaux publics, les E.H.P.A.D., du per sonnel…” L’association qui accompagne les patients et leur famille dans la maladie et le deuil, est sou vent confrontée aux demandes d’euthanasie. “Lorsque les gens sont bien accompagnés dans leur douleur, bien pris en compte dans leur environnement, sou vent un appétit de vie revient. On interroge toujours les per sonnes en bonne santé sur l’eu thanasie, forcément, tout le monde est d’accord” , remarque la bénévole.

BESANÇON LIVRE

La position de Jalmalv, apoli tique et laïque, est de tout faire pour que moins de monde n’ait recours à cet extrême. Elle est pour autant consciente qu’au jourd’hui, la sédation telle qu’elle est proposée ne répond pas à tous les malades, notam ment ceux souffrant de mala dies neurodégénératives. L’as sociation accompagne quel que soit le choix dumalade. “Le cur seur est difficile à placer”, admet Marie-Jo Duval qui souligne également l’impact sur les proches et les soignants qui injectent du produit létal, à rebours de ce pour quoi ils sont formés : soigner. Autant de réflexions et garde fous évoqués dans cette confé rence qui vont nourrir le débat et la question de la fin de vie. n L.P. national de la fin de vie et membre du Comité consultatif national d’éthique. Le Professeur Régis Aubry est le médecin chef du département douleurs-soins palliatifs du C.H.U. de Besançon, président de l’Observatoire

L a couverture du livre, dense visuellement à la galerie de personnages tous plus précis les uns que les autres révèlent sub tilement le métier de l’auteur Émerick Gally. Le graphiste de formation a en effet laissé libre cours à sa créativité pour incarner les per sonnages de son premier roman. L’impression d’une affiche de film est loin d’être fausse. “J’ai une culture de la série, j’ai construit les scènes avec un rythme et un séquençage propre à l’uni vers audiovisuel.” Le stylo tel une caméra qui se balade de per sonnage en personnage, de Rochefort en Nor mandie aux Caraïbes, Émerick Gally livre un récit romanesque sur un officier de la Marine royale au siècle des Lumières. Et Pierre Gally, jeune noble normand, né en 1751 n’est autre que l’aïeul de l’auteur. “Je suis tombé sur une lettre de cet aïeul, c’était le compte rendu d’un L’aventure de l’écriture émerick Gally, graphiste de formation, a publié son premier roman “Cadet, souviens-toi !” Un récit d’aventure qui retrace le parcours d’un de ses aïeuls, cadet dans la Marine royale au XVIII ème siècle.

procès militaire d’une personne condamnée au bagne. Je me suis laissé emporter par l’histoire” , glisse Émerick Gally. Après avoir fouillé les archives du diocèse de Rouen et de la marine, il a construit son récit. “Je trouvais bizarre qu’un cadet, formaté par l’école militaire, ait déserté, j’ai alors eu envie de le ramener à la vie.” Après plus de deux ans d’écriture, le soir, la nuit, les week-ends, le Franc-Comtois édite à compte d’auteur un beau pavé de 500 pages. Les premiers retours sont positifs : “Les gens me disent qu’ils se sont laissés emporter dans l’aventure” , rapporte Émerick. Sur la centaine d’exemplaires éditée, il n’en reste plus qu’une trentaine. Deux maisons d’édition sont intéres sées par le livre. D’ores et déjà, l’auteur planche sur la suite avec l’ambition d’écrire une saga. L’aventure des Gally est loin d’être terminée. n L.P. Émerick Gally a publié son premier roman et planche déjà sur la suite.

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