La Presse Bisontine 244 - Octobre 2022

28 Le dossier l Besançon Pénuries et hausses du coût des matériaux

La Presse Bisontine n°244 - Octobre 2022

La vente de maisons va-t-elle s’essouffler ? Depuis plus d’un an, le constructeur Maisons Moyse subit des hausses régulières du coût des matériaux. Si 2023 s’annonce relativement stable, l’entreprise redoute un affaissement de la production en 2024. Explications.

L’ avenir de la construction des maisons individuelles ne s’an nonce pas radieux. La hausse du coût des matériaux, cela fait plus d’un an que Lionel Moyse, l’un des gérants de Maisons Moyse, la subit. “En mai 2021, il y a eu des annonces de coûts supplémentaires sur les produits maison, ça s’est poursuivi jusqu’àmain

tenant” , constate-t-il. En un an, le constructeur a observé une hausse entre 12 et 15 %. Il faut ajouter à cela la R.E. 2020 qui a pris effet début 2022, une nouvelle norme de construction visant à diminuer l’im pact carbone et améliorer la perfor mance énergétique des bâtiments. “Nos gammes les plus modestes ont subi un

en plus de tout le reste, impacte le res pect des délais. “En moyenne, on a un mois et demi de retard sur une maison” , souligne Lionel Moyse. Pour autant,MaisonsMoyse reste rela tivement serein pour l’année 2023, avec de très bonnes ventes en 2021, et une tendance qui s’est poursuivie jusqu’en juillet dernier. “Les statistiques natio nales estiment une baisse de 30 % des ventes en 2022 par rapport à l’année dernière, relève Lionel Moyse. Nous, on a tenu la cadence jusqu’en juillet. Mais on sent que depuis la rentrée, il y a un peu moins de contacts.” Plus longue, plus chère, la construction d’une maison ne donne plus forcément autant envie. En 2021, 150 logements ont été construits par Moyse, 2022 suit

coût supplémentaire, entre 5 et 7 %” , souligne Lionel Moyse. Une hausse en chassant une autre, la crise énergétique vient apporter une pierre de plus qui alourdit encore la facture. “On a des avis de hausse de certains industriels dont la production est très énergivore comme le béton, les tuiles en terre cuite, les isolants laine de roche ou laine de verre. Pour certains produits, on a des échos d’une augmen tation de 15- 20 % d’ici l’année pro chaine, ça ne présage rien de bon” , sou pire le gérant. D’autant plus que certains produits viennent à manquer. Après le bois et les composants électroniques, l’année dernière, la tuile a du mal à arriver sur les toits des maisons. Cette pénurie,

la même tendance. Et 2023 ? “Elle ne s’annonce pas trop mauvaise puisqu’on a bien vendu jusqu’ici. La production est déjà dans les tuyaux. Par contre, les ventes à partir de maintenant et celles de 2023 vont conditionner la production en 2024. Si le marché se ratatine, ça va être compliqué. On construira moins, il faudra s’adapter” , anticipe Lionel Moyse. L’entreprise compte bien garder le cap, notamment grâce à la rénovation éner gétique. Au 1 er janvier 2023, un audit énergétique devient obligatoire pour vendre un bâtiment appartenant aux classes énergétiques D, E, F, ou G. Un vrai levier à activer pour le construc teur. n L.P.

Maisons Moyse a construit 150 logements en 2021. 2022 devrait suivre la même tendance.

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