La Presse Bisontine 244 - Octobre 2022

LE DOSSIER 24

La Presse Bisontine n°244 - Octobre 2022

l Besançon Répercuter la hausse ou pas ? Chez B.L.K., on s’attend à un arrêt momentané de la demande L’agence B.L.K. Promotion est spécialisée dans la construction de petits collectifs dans le Grand Besançon. Depuis la rentrée, c’est plutôt calme.

I ls ne souhaitent évidem ment pas sombrer dans le défaitisme, mais sont lucides : “L’ambiance n’est pas à l’euphorie, on s’attend quand même à un sérieux coup de frein. Il est clair que nous avons moins de demandes de

Il y a évidemment toujours les bons clients, investisseurs qui continuent de miser sur l’avenir parce qu’ils ont une certaine capacité financière. Ils repré sentent d’ailleurs 70 % de la clientèle du groupe B.L.K. Pour le marché des 30 % restants, les accédants à la propriété, les res ponsables de B.L.K. Promotion sont plus inquiets. Le dernier programme immo bilier financé par la société bisontine se situe rue Denis Papin. La commercialisation de cette résidence baptisée “Beaux arts” est cette fois bien avancée mais il reste encore 6 lots à ven dre sur les 57 prévus. “Les petits logements genre studios et T1 sont très bien partis, il reste encore à vendre les plus grands logements, ceux qui sont juste ment destinés à des propriétaires occupants, ceux qui ont besoin d’un prêt” note le directeur. La construction de ce programme

renseignements depuis cette ren trée” comme Xavier Teyssieux, le directeur général de B.L.K. Promotion, l’agence installée dans le quartier de Tarragnoz dans l’ancienne station-service Bidon 5 devenue un centre d’af faires.

Ludivine Roland et Xavier Teyssieux de l’agence B.L.K. Promotion à Besançon.

seuls, faut-il y renoncer pour rester attractifs quitte à s’asseoir sur une marge correcte mais à rester compétitifs pour la suite ?…C’est un sacré dilemme auquel sont confrontés les pro moteurs actuellement, notam ment ceux de taille moyenne comme B.L.K. qui vend et livre entre 20 et 30 logements par an. “En ce moment, il n’y a que des problèmes, mais on va trou ver des solutions !” sourit Xavier Teyssieux qui espère que d’ici la fin de l’année, les banques auront su desserrer la vis pour redonner de l’oxygène à unmar ché immobilier qui pourrait ris quer l’asphyxie. n J.-F.H.

immobilier est lancée. Problème : son budget a été construit avec des prix de 2020 et les premiers contrats de réservation ont été signés en 2021. Avec les prix actuels des matériaux et les délais des entreprises qui s’al longent, forcément que B.L.K. devra rogner sur ses marges. Pour les programmes suivants - le prochain dont la pré-com mercialisation vient de démarrer est un petit collectif prévu à Devecey -, la répercussion sur les prix de vente sera inévitable avec certains postes techniques comme l’électricité et le chauf fage-sanitaire qui prendront plus de 30 % de hausse. “On pas sera d’environ 3 100 à

3 300 euros du mètre carré, c’est inévitable. On ne peut pas pour autant tout répercuter et se situer sur la fourchette haute car ce n’est pas notre politique. C’est un équilibre compliqué à trou

“On ne peut pas

ver” constate Ludi vine Roland, char gée du commercial et du technique chez B.L.K. L’actualisation des prix à cause de la hausse du coût des matériaux n’est pas si évidente à appliquer pour les constructeurs. Faut-il le faire au risque d’être les

répercuter toutes les hausses.”

: La construction du futur programme de B.L.K. baptisé “Beaux-arts” vient de démarrer.

l Transaction Après l’année 2021 record La demande reste forte, les prix auraient atteint un pic Les professionnels de la transaction immobilière attendent

un maintien de la demande pour les beaux biens, dans un contexte de pouvoir d’achat pourtant limité. Exemple au 11, rue de la Mouillère où s’est récemment installée l’agence Plaza Immobilier.

A près deux années de grands crus, la fin d’année 2022 res tera-t-elle comme un millé sime indigeste pour les pro fessionnels de la transaction immobilière ? La crainte est là, évi demment, de voir baisser le nombre d’acquéreurs potentiels faute demoyens financiers suffisants ou d’accords de prêts. Pour l’instant, à en croire Jérôme et Nathalie Gavoille, les gérants de la toute nouvelle agence Plaza Immobilier installée au 11, rue de la Mouillère à Besançon, “la demande est toujours plus forte que l’offre.” Ils nuancent leur propos en précisant que “le stock de mandats tend à se regonfler un peu et les délais de transaction semblent com mencer à s’allonger. Les acheteurs se précipitent moins, ils n’achètent plus à n’importe quel prix.” Ces professionnels de l’immobilier pré sents également à Dole depuis 2017 sentent aussi les premiers signes de tension pour des acquéreurs moins sûrs de décrocher un emprunt. “Il est désormais nécessaire que les acheteurs

aient un apport, au minimum équiva lent aux frais de notaire” ajoute Jérôme Gavoille. Ils constatent aussi depuis cette rentrée que les biens à rénover ont moins la cote qu’avant. “Les gens veulent poser leurs valises dans le bien qu’ils achètent. Ils ont bien conscience que les prix de la rénovation ont flambé. Même pour un petit rafraîchissement de peinture, ils tiquent ! On est aujourd’hui souvent obligés de revoir à la baisse le prix des biens rénovés qu’on a à la vente.” Les biens en parfait état, eux, trouvent toujours preneurs dans des délais très rapides. Dernier exemple en date à l’agence Plaza Immobilier : une maison de 110 m² à Avanne-Aveney, sur une parcelle mitoyenne, est partie pour 330 000 euros après 10 appels la pre mière journée et une seule visite. “Les prix des beaux biens restent soutenus, même en cette rentrée” confirment les professionnels à la tête d’une équipe de bientôt 7 personnes. Les autres biens qui peinent de plus en plus à trouver preneurs, ce sont les

Jérôme et Nathalie Gavoille dirigent l’agence Plaza Immobilier

nouvellement installée rue de la Mouillère à Besançon.

du fait d’un pouvoir d’achat global poussif, voire baisser pour certains biens. On n’avait pas vu cela depuis longtemps dans la capitale comtoise. Sur le plan national, le nombre de transactions devrait atteindre entre 900 000 et 1 million d’unités cette année, après un pic à 1,2 million en 2021, année record. n J.-F.H.

que des parents préfèrent aujourd’hui investir dans l’achat d’un logement pour leurs enfants étudiants que de s’évertuer à trouver un logement locatif, en grande pénurie en cette rentrée 2022 à Besançon. Dans ce contexte inflationniste, les professionnels estiment que la demande restera néanmoins forte, mais avec des prix qui devraient finir par stagner,

petits appartements des années soixante-dix à cause des charges de copropriété qui augmentent inexora blement. “Dans ce contexte, on craint que dans certaines copropriétés, les appartements deviennent invenda bles…” Chez Plaza Immobilier, on constate aussi la grande pénurie de logements locatifs, étudiants notamment, si bien

Made with FlippingBook Online newsletter creator