La Presse Bisontine 244 - Octobre 2022

Le dossier 23

La Presse Bisontine n°244 - Octobre 2022

“Une augmentation de 10 à 15 % pour les nouvelles constructions” l Promotion immobilière Le président de la fédération régionale Promoteur bisontin à la tête de la société S.M.C.I., Fabrice Jeannot est également le président de la fédération régionale des promoteurs immobiliers. Pour lui, le contexte actuel obligera les professionnels à innover.

Fabrice Jeannot préside

la fédération régionale des promoteurs immobiliers.

L a Presse Bisontine : Comment abordez-vous cette période dans la profession ? Fabrice Jeannot : Nous n’avons jamais connu une époque comme celle-là avec un environnement international qui se cumule à l’environnement national et qui ont tous les deux des impacts forts sur toute l’activité immo bilière et notamment la nôtre. C’est une équation à plusieurs inconnues que nous devons résoudre actuellement avec une guerre qui s’est amplifiée, une hausse incontrôlée du prix des matières premières, et une crise sociale latente. Dans ce contexte, il est clair que l’immobilier n’échappe pas à cette logique inflationniste.

un promoteur est assuré que le bien sera vendu au prix convenu. C’est ensuite le problème du pro moteur d’avoir les entreprises au bon prix. C’est la raison pour laquelle je conseillerais à quelqu’un qui a un projet d’ac quisition actuellement de se dépêcher de le concrétiser, c’est le moment ! Le seul risque que prend un acquéreur qui signe avec un promoteur qui n’a pas bouclé son prix de revient, c’est que le chantier soit décalé de quelques mois. L.P.B. : Le marché de l’immobilier à Besançon, qu’on dit équilibré, risque t-il de se trouver fortement déséquilibré par la situation actuelle ? F.J. : Le marché bisontin est tou jours sain car nous sommes ici en sous-production de logements,

contrairement à une ville comme Dijon qui serait plutôt en sur production. La tension, ici, risque plus de se porter sur le marché locatif. C’est déjà le cas. L’autre conséquence de la situation, c’est dans l’ancien, avec des prix qui

pouvoir nous appuyer sur des entreprises locales sous-trai tantes fortes avec lesquelles nous avons tissé des relations de confiance depuis des années. Ces périodes ont aussi la vertu de nous ramener aux fondamentaux de l’immobilier : qualité de construction, qualité architec turale, qualité de l’emplacement, qualité de la maîtrise d’œuvre. Ces périodes poussent également les promoteurs à faire preuve d’imagination, d’être réactif tout en se posant les bonnes questions, du point de vue environnemental notamment. La prudence et l’au dace à la fois doivent nous guider en ce moment.Même s’il faut se préparer au pire, il faut espérer le meilleur, pour reprendre la pensée de Pessoa… n Propos recueillis par J.-F.H.

L.P.B. : Les prix du neuf vont donc aug menter inévitablement ? F.J. : La R.T. 2012, puis la R.E. 2020 qui en soi imposent beau coup d’obligations sans doute nécessaires pour l’avenir contri buent elles aussi à faire monter les prix.Concernant lesmatières, les hausses sont parfois specta culaires : le prix de la tuile a par exemple doublé ! Avec tous ces facteurs et cette spirale infla tionniste actuelle, on peut s’at tendre à avoir des prix dans le neuf qui augmentent de 10 à 15%pour les nouvelles construc tions. L.P.B. : Les acquéreurs risquent-ils d’être pris à la gorge ? F.J. : Pour les chantiers en cours, il n’y a aucun risque. Un acqué reur qui signe un contrat avec

t-il de se gripper ? F.J. : Certains chantiers peuvent en effet s’arrêter provisoirement à cause de ces difficultés d’ap provisionnement, certains autres peuvent ne pas démarrer. L’autre souci, c’est la multiplication des appels d’offres infructueux à cause des surcoûts des entre prises sous-traitantes. Il ne faut pas oublier que dans le neuf, ce qui fait le prix de vente, c’est le prix de revient. On ne peut pas construire à n’importe quel prix. Contrairement au marché de la transaction qui est spéculatif et qui correspond à une offre et à une demande, le marché de la construction ne répond pas du tout à lamême logique. Le risque, avec ces hausses du prix des matières, c’est de finir par dés olvabiliser les clients.

montent, mais attention de ne pas acheter des passoires ther miques et si c’est le cas, bien penser aux frais de réno vation dans le coût d’acquisition. L.P.B. : Restez-vous optimistes pour les mois à venir ? F.J. : C’est d’autant plus important en ce moment de

“Nous n’avons jamais connu une époque comme celle-là.”

L.P.B. : Le secteur immobilier risque

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