La Presse Bisontine 239 - Mai 2022

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besançon

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MAI 2022

Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon

www.presse-bisontine.fr

TROP POUR LES UNS, INSUFFISANT POUR LES AUTRES… BESANÇON ROULE POUR LE “TOUT VÉLO”

La maire Anne Vignot veut faire de Besançon une ville du vélo (photo É. Chatelain - Ville de Besançon).

P. 10 et 11 Après l’Ukraine, les législatives Stéphane Ravacley, le candidat qui veut bousculer l’ordre établi

P. 6 À 8 Les animaux du Muséum La Citadelle de Besançon prend un nouveau virage

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2 Retour sur info - Besançon

La Presse Bisontine n°239 - Mai 2022

L’inflation pour tous…

Convois solidaires : bientôt une boutique pour offrir vêtements et matériel

C hers lecteurs fidèles de La Presse Bisontine, chers abonnés, chers diffuseurs et buralistes, fidèles également depuis vingt ans à notre ren dez-vous mensuel de parution. Partout hélas, on le constate, et cette affirmation n’a jamais été aussi vraie que depuis le déclenchement de cette affreuse guerre en Ukraine, à nos portes, les prix de consommation sont fortement orientés à la hausse. Ces cinq dernières années, nous avions fait le choix de ne répercuter aucune hausse des tarifs que les four nisseurs nous imposaient déjà (papier, impression, transport…) sur le prix de

vente de La Presse Bisontine. Mais les toutes récentes flambées du prix des matières premières ne nous laissent d’au tre choix que de passer le prix facial de La Presse Bisontine de 2,80 à 3 euros. Après cinq ans de stagnation, ce choix s’avère indispensable à la poursuite de notre mission de vous informer au plus juste et de suivre au plus près la riche actualité de Besançon et de sa région. Merci de votre compréhension et de votre fidélité. n Le prix du papier devrait augmenter encore de 25 % en 2022…

D ans leur “nouveau” local des Prés-de-Vaux à Besançon, les bénévoles de l’associa tion des “Convois solidaires” pour suivent leur mobilisation, inlassa blement. Si l’élan de générosité a diminué depuis le début du conflit, les dons continuent à arriver. “Nos contacts en Pologne ont besoin de produits pharmaceutiques, médi caments (non périmés), et des bâches car des personnes s’en ser vent comme abri. L’association a acheté - grâce aux dons - 2 000 trousses de secours ainsi que des garrots tourniquets” expose Sébas tien Charpentier, un des bénévoles, responsable de la sécurité. En revanche, les O.N.G. basées en Pologne ne recherchent plus de vêtements. L’association noue un partenariat avec Emmaüs pour les offrir aux camps de réfugiés de Calais. Un nouveau convoi pourrait partir en direction d’un camp de réfugiés d’ici mai. Les palettes sont prêtes. Marcel, Yves, Odile, Anne, Jacques

et la quinzaine d’autres personnes vérifient d’ailleurs le poids de cha cune car des contrôles douaniers sont effectués. L’association doit ouvrir dans les semaines à venir, sans doute rue de Belfort à Besan çon, une boutique où les réfugiés ukrainiens pourront venir s’équiper en matériel, en vêtements. La soli darité se poursuit. n Sébastien Charpentier, membre des Convois solidaires, planifie avec les bénévolesun nouveau convoi pour l’Ukraine.

Les déchets de cuisine collectés à vélo dans l’hyper-centre

biodéchets ramassés par semaine. Un volume qui n’ira plus alimenter le four de Pla noise : “Cela concourt à un schéma vertueux et permet d’éviter que l’on brûle de la matière, chargée en eau” note Cyril Devesa, président du Sybert, syndicat mixte qui traite les déchets à l’échelle de la communauté urbaine du Grand Besançon, et des communau tés de communes Loue-Lison et Val Marnaysien. Cette col lecte, c’est un geste pour le tri, pour la planète, mais “pas for cément pour sa facture” tient à préciser Anne Vignot, prési dente de G.B.M., en référence à la redevance incitative dont le prix est fonction de l’abon nement, du nombre de levées du bac et du poids. Disons que cela évite aussi de construire un nouveau four (coût estimé à 180millions d’euros) et permet d’anticiper la loi. À partir de 2024, la collecte séparée des biodéchets deviendra obliga toire. Le Grand Besançon est pionnier. n

C’ est un nouveau ser vice pour 1 800 habi tants du quartier Pas teur de Besançon. Depuis le 11 avril, les résidents de l’hy per-centre peuvent déposer

Ce seau, ils peuvent le vider tous les lundis de 17 h 30 à 19 h 30 et tous les jeudis de 7 h 30 à 9 h 30, dans l’un des deux bacs installés sur une remorque tractée par un vélo, place Pasteur. “Compte tenu des contraintes particulières de ce secteur, espaces restreints, forte densité urbaine, nous avons imaginé une solution alternative et mobile au com postage individuel ou collectif, présente Daniel Huot, vice-pré sident chargé des déchets à Grand Besançon Métropole. Cette expérimentation va durer un an.” C’est l’association Trivial Com post, missionnée par le Grand Besançon, qui gère cette col lecte. Le Grand Besançon - avec le Sybert - espèrent un taux de pénétration de 20 % sur les 1 800 habitants de ce quartier, soit environ 180 kg de

épluchures, déchets de fruits et légumes, coquilles d’œufs, filtres à café, sachets de thé, dans un seau à biodéchet qui leur a été remis par la Direction gestion des déchets de G.B.M.

Marcel et Yves, bénévoles de la première heure pour l’Ukraine, préparent un carton de denrées alimentaires.

Une collecte de biodéchets en mode doux vient, les lundis et jeudis, à la rencontre des 1 800 habitants du quartier Pasteur, à Besançon.

C ette présidentielle une nouvelle fois inédite - un président réélu hors période de cohabitation et un score historique de la droite natio naliste - aura aussi été marquée par l’ef fondrement total des deux blocs traditionnels qui avaient marqué les alternances succes sives depuis plus de soixante ans dans l’his toire politique française. La gauche sociale démocrate représentée par leParti socialiste a désormais quasiment disparu au profit de la gauche radicale. On n’a jamais donné cher de lapeaude sa candidateAnneHidalgo mais personne n’aurait songé qu’elle som brerait à ce point à moins de 2 %, faisant passer avec le recul Benoît Hamon et ses 6,36 % des voix de 2017 pour un perfor meur. Le P.-S. est en état de mort clinique depuis longtemps, cette présidentielle n’a fait que marquer la dernière étape de sa Éditorial Éclatement

entre deux camps soucieux l’un comme l’autre du respect des principes fondamen taux de notreRépublique laisserait le champ libre à une potentielle et unique alternative entre lemacronisme d’un côté, que l’onpeine encore à définir cinq ans après sa création, et les extrêmes de l’autre. Si lemacronisme version 2022 venait à décevoir, le choix se portera fatalement la prochaine fois sur un des deux extrêmes dans le contexte ce nou veau paysage politique. Cette alternative entre le macronisme et les extrêmes n’est pas viable. Il est grand temps que les partis dits traditionnels sachent dès ce mois-ci se réinventer, pour le bien de la démocratie. Car ce sont bien les législatives de juin qui sonneront comme le vrai juge de paix du nouvel équilibre politique en France. En attendant, la meilleure décision que devra prendre le président réélu en ce début de quinquennat est de donner des gages à toutes les franges des électeurs qui n’ont pas adhéré à son projet présidentiel. ■ Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser

lente agonie. Et il n’est certainement pas établi que la France Insoumise devienne au lendemaindes prochaines élections légis latives une force suffisamment puissante pour changer l’équilibre des forces poli tiques. À droite, le tableau est tout aussi noir. La candidate des L.R. Valérie Pécresse, qui n’aura jamais été véritablement portée par ses pairs, (sans doute aussi sur fond d’une inconscientemisogynie), a également sombré, laissant un parti en état de décom position, et c’est la droite radicale qui totalise plus de 30 %des suffrages si on additionne les scores de Marine Le Pen à ceux d’Éric Zemmour. La droite républicaine comme la gauche sociale-démocraten’ont pas su renou veler leur offre politique, proposant des pro grammes à l’eau tiède dont on n’a retenu aucune mesure phare propre à embarquer l’adhésion.Faut-il se réjouir de cet éclatement des blocs traditionnels que l’élection de 2017 avait déjà amorcé ? Sans doute pas. Sim plement parce que ladisparitionde ce clivage

Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Rédaction : Édouard Choulet, Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser. est éditée par la société “Publipresse Médias” S.I.R.E.N. : 424 896 645 Rédaction et publicité : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr Ont collaboré à ce numéro : Alexandre Arbey, Sarah George. Mise en page : Olivier Chevalier. Conception pubs : Alexandra Tattu. équipe commerciale : Anne Familiari, Aurélie Robbe, Anthony Gloriod. Crédits photos : La Presse Bisontine, P.Aghetti, S. Bouaziz,CelluleApron, É Chatelain - J.-C. sexe -Ville de Besançon,Y. Jeudy Sosuite, L. Larue,Macopharma, Péripléties, J. Poête,C.Roy, Sportfotografie,M.Valentin. Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Avril 2022 Commission paritaire : 0225 D 80130

4 L’interview du mois

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BESANÇON

Le chef de corps du S.D.I.S. 25

“Une vraie révolution va s’engager Stéphane Beaudoux est le patron des 3 100 pompiers du Doubs. Crise du

L a Presse Bisontine : Combien de pom piers exercent sous votre responsa bilité de chef de corps départemen tal ? Stéphane Beaudoux : Au total, nous sommes 3 100 pompiers et sur ces 3 100, on compte 410 sapeurs-pompiers professionnels, et 105 personnels admi nistratifs et techniques. Le reste, c’est donc 2 600 volontaires en moyenne, un effectif assez stable, et une répar tition entre professionnels et volon taires dans la moyenne nationale, à savoir 80 % de volontaires et 20 % de professionnels. L.P.B. : Êtes-vous confrontés à une crise des vocations concernant les pompiers volon taires ? S.B. : Il n’y a pas de crise des vocations dans le sens où l’effectif se renouvelle correctement, mais on constate une durée d’engagement moins longue qu’avant, clairement. Elle est de 11 ans en moyenne. Les évolutions socié tales, avec une offre de loisirs beaucoup plus importante, ont un impact indé niable sur l’engagement des pompiers volontaires. Il y a aussi beaucoup plus de mobilité professionnelle qu’avant. L.P.B. : La période Covid a eu un impact ? S.B. : Le Covid n’a pas fait de mal en termes d’engagements, mais cette période a permis à certains de décou vrir qu’on pouvait ne rien faire et rester en famille. Par ailleurs, dans les casernes sans garde postée, il y a peut-être moins d’activités de cohésion qu’avant le Covid. L.P.B. :Y a-t-il encore des pompiers suspendus parce que pas vaccinés, ou pas complète ment ? S.B. : Sur les plus de 3 000 pompiers, il y en a encore 130, tous des volon taires. Et 40 de plus avec ceux qui n’ont pas reçu leur troisième dose. Je précise que ces pompiers sont suspen dus, mais pas radiés. L.P.B. : Qu’est-ce qui explique, au-delà de l’impact du Covid, le turn-over plus important au sein du corps des sapeurs-pompiers volon taires ? S.B. : Le nombre d’interventions a for tement augmenté depuis une dizaine d’années et forcément, ça use les pom piers prématurément. Je l’ai dit, il y a aussi plus d’individualisme dans notre société, plus de loisirs.Mais c’est essentiellement la surcharge d’activité qui décourage certains. L.P.B. : Comment enrayer ce mouvement ? S.B. : Nous sommes en train de tra vailler sur une piste dont nous débat il livre sa réflexion pour améliorer les conditions d’exercice de ce service plébiscitépar les usagers. volontariat, augmentation des sollicitations, des violences,

Le contrôleur général Stéphane Beaudoux est à la tête des pompiers du Doubs depuis mai 2017. Il rempile pour un nouveau contrat.

trons en mai avec les 71 chefs de cen tres du département : l’engagement différencié. Aujourd’hui, quand un pompier s’engage, il le fait pour toutes les missions sans exception. L’enga gement différencié, c’est la possibilité de recruter quelqu’un en ne lui confiant que certaines missions. Cela sous entend donc moins de formations, et moins d’interventions à faire. Et c’est sans doute aussi unmoyen de renforcer la féminisation des pompiers. Avec cette orientation que je présenterai dès ce mois de mai aux 71 chefs de centre du département, c’est une vraie révolution qui va être engagée chez les pompiers du Doubs. Nous serions un des tout premiers S.D.I.S. de France à nous engager dans cette démarche qui doit être expliquée à tous. Le S.D.I.S. du Doubs sera un établisse ment fer de lance en la matière. L.P.B. : Les pompiers sont prêts à cette révo lution culturelle ? S.B. : Nous avons déjà fait quelques expérimentations dans ce sens, notam ment sur notre centre de secours du Mont d’Or aux Hôpitaux-Vieux, un secteur très marqué par la présence

Bio express l Stéphane Beaudoux est né en 1966 à Saint-Étienne, il est marié et a deux enfants de 27 et 30 ans. l Il est chevalier dans l’ordre de la légion d’honneur et dans l’ordre du mérite. l Avant d’être à la tête du S.D.I.S. 25, il a dirigé les pompiers de Meurthe-et Moselle entre 2011 et 2017 et le S.D.I.S. du Territoire de Belfort entre 2006 et 2011. l Il a été auparavant chef du groupement Loire-Nord, chef de centre à Lons-le-Saunier, à Champagnole et du bureau départemental des affaires financières et juridiques du S.D.I.S. 17.

cas.

prive donc d’une ressource poten tielle qu’on pourrait alors recru ter au sein d’une compagnie de réserve. L.P.B. : La féminisation des pompiers avance-t-elle suffisamment ? S.B. : Nous comptons actuellement 669 pompiers femmes, c’est

de pompiers volontaires qui sont aussi des travailleurs frontaliers. Pour pallier les besoins, j’ai auto risé qu’il y ait un pompier conduc teur incendie et qu’il ne soit affecté qu’à cette tâche. Cette question d’engagement différen cié, c’est un vrai changement de paradigme, je sais que certains sont sceptiques,mais nous comp tons bien convaincre. L.P.B. : Avez-vous d’autres pistes pour pallier cette “crise du volontariat” ? S.B. : Le deuxième axe de déve loppement du volontariat serait de créer une compagnie de réserve, avec des pompiers qui ne peuvent pas faute de temps être pompiers volontaires, car peut-être pas assez près d’un centre,mais qui pourraient assu rer certaines missions. Dans les grands centres urbains comme Besançon, nous refusons trois candidatures sur quatre, on se

L.P.B. : Certains citoyens, certains élus locaux également, estiment que les pompiers coûtent cher, voire trop cher (83 euros par habitant et par an). Que leur répondez-vous ? S.B. : Il est vrai que d’année en année le budget du S.D.I.S. (68 millions d’euros cette année) est en augmentation car ce budget est essentiellement composé d’une masse salariale, donc qui évolue. Les pompiers, c’est avant tout un service de main-d’œuvre. En revanche, je m’inscris en faux contre le fait que ce service coû terait trop cher. Si on compare aux forces de l’ordre, 80 % de notre personnel est volontaire. J’affirme donc que les pompiers sont un des services publics les moins chers de France. D’où l’im portance de préserver ce volon tariat et cet engagement citoyen si précieux.

24,9 % des effec tifs. Mais 6,4 % seulement chez les profession nels. Nous sou haiterions donc recruter plus de femmes. Ces dernières ont encore une cer taine crainte, pensant que c’est très phy sique d’être pompier alors que ce n’est bien souvent pas le

“Nous souhaiterions recruter plus de femmes.”

l Avant d’entrer chez les pompiers, il était conseiller principal d’éducation.

l Titulaire d’une maîtrise de droit public, il est également diplômé des hautes études en affaires intérieures et de sécurité et de l’école nationale des officiers de sapeurs-pompiers.

L’interview du mois 5

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EN BREF

chez les pompiers du Doubs”

Ludinam Ludinam, festival de tous les jeux, porté par le Collectif LUdique Bisontin, est de retour dans une édition complète du 6 au 8 mai à Besançon. Et pour fêter ça, pour la première fois, une thématique globale sera proposée : “Retour en enfance”, avec un concert d’ouverture de Bernard Minet et son Metal Band en avant-première nationale ! Le festival aura lieu au Kursaal (jeux de société, figurines, jeux de rôles, etc.), place Granvelle (spectacle interactif, jeux plein air, restauration, trollball, jeux géants, exposants, escape game, etc.), au petit Kursaal (programmation artistique pour tous proposée par le Bitume et de Plumes, concours Cosplays, théâtre d’impro, etc.), à l’espace Grammont (jeux vidéo, jeux extérieurs, Anaximore avec son PapyLiveShow Twitch de Minecraft, exposants, Cosplay, le Tesseractive : dispositif interactif sensoriel, etc.), au Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie (animations ludiques originales), et un parcours d’énigmes un peu partout dans la ville. Plus d’informations : https://ludinam.fr

Les pompiers du Doubs en chiffres l 188 332 appels enregistrés en 2021, soit une moyenne de 516 appels par jour. l + 5,62 % par rapport à l’année 2020. l 32 878 victimes secourues. l Le secours à victimes représente 82 % des interventions, soit 31 148 inter ventions, suivies des accidents sur la voie publique (2 091 interventions), des incendies (2 538 interventions). l Pendant la période Covid, les pompiers du Doubs ont reçu plus de 200 000 appels ayant généré la prise de 100 000 rendez-vous de vaccination. Au vaccino drome départemental de Besançon-Micropolis, 146 623 injections ont été effec tuées du 31 mai 2021 au 17 janvier 2022.

caillasser, mais le quotidien des violences, ce sont ces agressions, y compris enmilieu rural, liées notamment à l’alcoolémie ou la prise de psychotropes, ou à des crises de démence. Les violences du quotidien, c’est souvent des agressions gratuites, de la part des victimes parfois parce qu’on n’intervient pas assez vite selon elle, ou alors des conflits intrafamiliaux. On a l’impression qu’il n’y a plus de barrières. Et on passe parfois à côté de vrais drames.

L.P.B. : Avec 38 172 interventions l’an dernier, l’activité des pompiers du Doubs a retrouvé son niveau d’avant-Covid. Comment l’expliquez-vous ? S.B. : Il y a eu à nouveau beaucoup de secours à victimes et l’autre paramètre, c’est que les évolutions sociétales nous impactent de plein fouet. On n’hésite plus aujourd’hui à appeler les pompiers pour une cheville foulée alors qu’avant on pou vait plus facilement s’adresser à unméde cin de proximité. Le vieillissement de la population à domicile fait aussi que les interventions sont plus nombreuses. Enfin, nous rencontrons encore de réelles diffi cultés en étant contraints de faire des interventions de transport sanitaire urgent qui devraient relever des ambulanciers privés mais que ces derniers ne veulent plus trop faire à cause d’un barème qui n’a pas évolué depuis trop longtemps. Ce point devrait être résolu avec un nouveau décret d’ici l’été qui doit revaloriser le forfait des ambulanciers. Ce phénomène est accentué par notre proximité avec la Suisse qui fait que les ambulanciers pei nent à trouver de la main-d’œuvre. L.P.B. : La question des violences envers les pom piers est-elle une réalité également dans le Doubs ? S.B. : Il ne se passe presque plus un jour sans que je ne reçoive une fiche-agression. Il peut arriver que nos pompiers se fassent

En cas d’agression, on incite systématiquement notre personnel à porter plainte. Et nous avons le projet d’équiper nos pompiers de caméras-piéton qui peuvent avoir un rôle dissuasif. L.P.B. : Vous fêtez en ce mois de mai vos 5 ans à la tête des pom piers du Doubs. Vous vous y sen tez bien ? S.B. : Oui, et mon contrat vient d’être renouvelé pour une nouvelle période par le ministère de l’Intérieur et la présidente du conseil d’administration du S.D.I.S. Je suis très fier d’être à la tête des pom piers du Doubs. n Propos recueillis par J.-F.H.

“Violences : on a l’impression qu’il n’y a plus de barrières.”

En un an, c'est presque 33 000 victimes secourues par les

pompiers du Doubs.

6 L’ÉVÉNEMENT

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LA CITADELLE ENTAME SA MUE

Observations scientifiques en cours, accueil de nouvelles espèces animales, renoncement à d’autres, travail sur le bien-être animal… La Citadelle de Besançon a engagé un travail de longue haleine pour donner un nouvel avenir à son parc animalier

qui assure une grande partie des entrées à ce site qui reste le plus visité de Franche-Comté. La Citadelle, c’est également tout un programme d’animations pour le printemps et l’été.

l Besançon

Autour du bien-être animal Un travail de recherche novateur s’engage à la Citadelle

La Municipalité a lancé une étude et des observations scientifiques sur certaines espèces animales présentes au Muséum de Besançon, pour définir quelles orientations pren dre. Cela devrait conduire à des aménagements au long cours.

L a question du bien-être ani mal lui est chère. La nou velle équipe municipale, en place depuis deux ans, n’en a jamais fait mystère. On la voit ainsi, sans grande surprise, aujourd’hui, s’attaquer à un change ment de paradigme. Fini le temps où l’homme imposait sa vision à l’animal, on prend désormais attache de leur bien-être et de leur attente. Et voir une conférence de presse dédiée à cette seule question est déjà en soi “une révo lution” , selon la maire Anne Vignot. “On n’aurait jamais imaginé cela des années auparavant.” Lors de sa présentation, début avril, l’élue bisontine a tenu à rappeler le travail de qualité mené aujourd’hui la Citadelle, qui n’a plus cette vocation d’exposition au public comme par le passé. “Les équipes sont engagées dans la conservation des espèces et sont recon nues internationalement pour leur expertise scientifique.” Or, le contexte compliqué du site fortifié (sur un péri mètre non extensible, en zone urbaine

et au cœur d’un monument Unesco) interroge les conditions de vie et de conservation ex situ . Sachant qu’il sert aussi d’habitat naturel ( in situ ) à cer taines espèces le long de ses falaises, dans les tunnels…C’est pourquoi la Ville a décidé de lancer une étude col lective. “Quels animaux est-il judicieux d’héberger ? Dans quels espaces ? Pour quels objectifs ? Nous ne réfléchissons pas seuls à ces questions” , a souligné AlexandreArnodo, directeur de la Cita delle. “Scientifiques, experts de la bio diversité, parte naires et

Depuis janvier, les équipes formées ont consacré en moyenne 11 heures par semaine à l’observation.

Des observations comportementales en cours.

associations ont été associés à notre démarche.” Une approche inédite autour du bien-être animal au sein d’un parc zoologique public. Deux spécia listes : Fabienne Delfour, étho logue et Jonas

Livet, vétérinaire spécialiste en zoo technie, ont d’ailleurs été conviés à participer aux travaux de recherche. Sur le terrain, cela se traduit par le suivi de certaines espèces cibles dont les langurs de François, gibbons à favo ris roux, aras de Buffon et tigres de Sibérie. Les 24 personnes de l’équipe

mentation ou l’aménagement de zones de retrait). L’analyse se poursuivra au moins sur une année. “On est vraiment au tout début. Il n’y a pas de calendrier arrêté” , a conclu la maire, qui se donne le temps des recherches scientifiques avant de tirer des conclusions. n S.G.

animalière bisontine ont été spéciale ment formées à l’observation compor tementale. Elles sont invitées depuis janvier à remonter leurs mesures. Ce qui a donné lieu à de premiers ensei gnements et ajustements dans les enclos (notamment chez les Gibbons sur la complexification de l’accès à l’ali

L’événement 7

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l Tourisme Conservatoire des espèces Quel avenir pour le parc animalier ? Il y a un an, le lion Hélios quittait la Citadelle. Aujourd’hui, la Ville poursuit sa réflexion sur la place des fauves et des autres espèces au sein du site fortifié.

l Insolite Les nouveaux habitants de la Citadelle

dente), laVille veut objectiver scien tifiquement ce qu’elle pourra met tre en place. “On est très loin de tout savoir. L’idée est de ne pas rester sur des éléments de perception ou une approche simpliste et pré conçue du bien-être animal” , a fait valoir lamaire.À l’image de l’espace libéré pour les deux derniers tigres depuis le départ d’Hélios, qu’ils n’ont pas réinvestis, contrairement à ce qui avait été imaginé. L’équipe (qui ne peut transférer le mâle, devenu trop vieux, et conserve la compagnie de la femelle dans l’at tente), s’est en effet aperçue que le couple préférait être à l’affût. Ces éléments d’observation vont aider à accompagner la transfor mation des espaces. “On travaille au bien-être animal depuis plu sieurs années, en augmentant les surfaces au sein de l’aquarium, l’insectarium… On pourra désor mais reposer nos mesures sur des expertises scientifiques” , note Méla nie Berthet, vétérinaire du parc animalier. Et de conclure sur les engagements du site : “Les espèces présentes sont là parce qu’il y avait des besoins et des menaces. On ne présente pas des animaux pour faire plaisir aux gens.” n S.G.

Quatre hiboux grands-ducs sont nés dans les remparts de la Citadelle Les oisillons devraient quitter le nid familial courant mai. La fin de l’éclairage des remparts aurait-elle eu un effet bénéfique ? Sans doute.

L es animaux seront-ils tous un jour amenés à quitter le site ? S’il est difficile de présager du devenir du parc animalier, plusieurs perspec tives se dessinent. Comme sur les mesures de conservation. “On ne dit pas qu’on n’accueillera plus jamais de nouvelles espèces” , a ainsi lâché la maire de Besançon, Anne Vignot, en conférence de presse. “Arrêter les plans de conservation reviendrait à passer à côté de la possibilité de sauver des vies” , a t-elle souligné en donnant l’exemple des actions menées sur l’apron du Rhône, l’écrevisse des torrents ou les couleuvres vipérines, qui ont permis des réintroductions. La porte reste ainsi ouverte à l’ac cueil de nouvelles espèces dans le

cadre des mesures de sauvegarde, pour répondre aux urgences et menaces éventuelles. La Citadelle, dont le travail est reconnu scien tifiquement, ferait d’ailleurs l’objet

A près la polémique, le carnet rose. Eux ne se sont pas rabibochés sur l’oreiller mais sur les remparts de la Citadelle, à Besançon. C’est là qu’un couple de hiboux grands-ducs, une espèce protégée, a donné naissance à quatre oisillons en mars dernier. L’information tranche avec les noms d’oiseaux, enfin presque, que se sont lancés à la figure oppo sition et majorité lors du conseil municipal du 7 avril dernier, qui, pour le coup, ne feront pas nid commun sur le sujet du déve loppement touristique bisontin. Les premiers cités ont critiqué “l’absence de projet de développement touristiquement la Citadelle” , si ce n’est “avoir éteint les lumières éclairant les remparts.” La réponse - un peu maladroite - de l’adjointe Aline Chassagne à Ludovic Fagaut (Besançon Maintenant) et Laurent Croizier (L.R.E.M.- MoDem) : “leur vision judéo-chrétienne” sur le sujet. À défaut d’engendrer une baisse ou une hausse de la fréquentation du nombre de visiteurs à la Citadelle, la fin de l’éclairage nocturne (hors période d’animations) sied à merveille aux hiboux grands-ducs. Décou verte en mai 2020 par des ornithologues bisontins, l’espèce occupe les falaises pour la troisième saison de reproduction.

de sollicitations ponctuelles. Reste à savoir jusqu’où la Ville est prête à aller. “La première question qui nous anime aujourd’hui est d’assurer le bien être des espèces pré sentes. La seconde porte sur le rôle et les enjeux de la conservation.” En engageant une étude éthologique (lire page précé

“On ne présente pas les animaux pour faire plaisir aux gens.”

Un des grands-ducs de la Citadelle de Besançon (photo P. Aghetti).

Par exemple des travaux sur les remparts, des contrôles sur les dispositifs anti-chute de pierres, le changement des éclairages sont repoussés à une date permettant l’envol des petits dans de bonnes conditions” explique un ornithologue. Comme tous les rapaces, cette espèce est protégée. Elle est considérée comme vul nérable en Franche-Comté car ces effectifs sont toujours assez faibles. À Besançon, le début de la couvaison a été constaté dès le début février. Il a fallu attendre début avril pour arriver à compter l’ensemble des petits qui sont au nombre de quatre. Le couple part chasser dans un rayon de 3 km environ pour les nourrir. “Si tout continue à bien se dérouler, l’envol aura lieu courant mai. Toute la famille restera alors sur le site tout l’été. C’est le temps de l’apprentissage, les petits vont acquérir l’ex périence de chasser pour eux-mêmes, d’adop ter les bons comportements pour éviter cer tains dangers” explique un spécialiste. Des hiboux sur les remparts de Besançon, c’est chouette. N’y voyez aucun rapproche ment avec l’animal fétiche des Dijonnais... n E.Ch.

Avec ses gros yeux rouge orangé, ses longues aigrettes et son plumage brun, le plus grand des rapaces nocturnes d’Europe (75 cm) avait dis paru des montagnes juras siennes au milieu du XX ème siècle. Il s’est à nouveau reproduit ce printemps, à Besançon. “Un suivi très régulier permet de veiller à sa tranquillité. Chaque acti vité du site fait l’objet d’une évaluation quant à son impact sur la faune locale.

“Une surveillance pour assurer leur tranquillité.”

Des aménagements ont déjà été réalisés sur l’accès à la nourriture, l’ajout de cordages… (photo J.-C. Sexe - Ville de Besançon).

8 L’événement l Animations

La Presse Bisontine n°239 - Mai 2022

D’avril à septembre La Citadelle a musclé sa programmation La saison démarrera avec deux expositions sur la thématique des arts de la rue en lien avec le Musée comtois et toute la programmation estivale autour de ce thème. Le second temps fort sera le Week-end Grand siècle programmé fin juin. L’équipe de la Citadelle promet pour cette période printanière et estivale “une saison de fête.” Un fil rouge autour des arts du spectacle et de rues cadencera une programmation “de haute voltige !” ajoute la direction du site. Revue de détails.

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AOÛT WEEK-END DE LA

AVRIL

FÊTE DE LA MUSIQUE LE 21/06 Une belle occasion de flâner dans l’enceinte de la Citadelle à la découverte des différentes scènes : rock, folk, chanson française, gospel… Places limitées sur réservation / Tout public WEEK-END GRAND SIÈCLE “MÉDECINE ET APOTHICAIRERIE” LES 25 ET 26 JUIN DE 10H À 17H Comme chaque année, une facette de l’Époque moderne se dévoile lors du week-end Grand Siècle organisé à la plongeront avec humour les visiteurs dans les XVII ème et XVIII ème siècles sur le thème de la médecine et de la pharmacie. Inclus dans le billet d’entrée Citadelle /Sans réservation JUILLET BALADES NOCTURNES EN JUILLET “LES MOTS DE PLUME” Du 15 juillet au 6 août Les jeudis, vendredis et samedis à 21 h 30 Tout public / Tarifs : 20€ adulte / 18€ réduit / 15€ enfant Citadelle. Théâtre, ateliers, reconstitutions et rencontres Le 3 juillet à 15 h 30 et du 9 juillet au 28 août, tous les mercredis à 14 h 30 et 16 heures La Citadelle se veut ambassadrice des valeurs et idéaux portés par l’Unesco : la transmission du patrimoine, la préservation de la biodiversité, le dialogue des cultures et l’éveil des consciences pour construire la paix. Victor Hugo en personne accompagnera les visiteurs pour découvrir ces valeurs qu’il a lui-même pu défendre à son époque. Durée : 1 heure / Inscription en billetterie le jour même / Tout public / Tarif : 6€ adulte / 4€ enfant (8-17 ans) UNE HISTOIRE NATURELLE, du 9 juillet au 28 août, tous les jours à 16 heures Visite guidée du Naturalium pour découvrir les collections du Muséum et questionner notre place dans la nature. Sommes-nous plus évolués que les autres êtres vivants ? Descendons nous du singe ? Avons-nous vraiment besoin de la nature ? Sommes-nous à l’origine de l’extinction des espèces ? Durée : 1 heure / Inscription en billetterie le jour même / Places limitées / Inclus dans le billet d’entrée Citadelle LA CITADELLE VUE PAR VICTOR HUGO

ESCAPE GAME “L’AFFAIRE DES POISONS” D’AVRIL AU 2 OCTOBRE Entre intrigues, logiques, énigmes, indices, manipulations et autres jeux de dupes, les participants sont invités à résoudre dans le temps imparti la sulfureuse “affaire des poisons”. Créneaux horaires sur citadelle.com / Réservation en ligne / Tout public / À partir de 19€/pers.

BIODIVERSITÉ “LA FAUNE ET LA FLORE SAUVAGE LOCALE” DU 13 AU 15 AOÛT Cette année, le week-end de la biodiversité mettra à l’honneur les projets de conservation d’espèces locales comme la Couleuvre vipérine, le Criquet de Crau, l’Écrevisse des torrents, l’Apron du Rhône et le Lynx boréal. Ateliers, expositions et visites commentées seront organisés et permettront aux visiteurs de découvrir les coulisses du Muséum, de mieux connaître ses espèces menacées et les actions menées pour y faire face. 1 euro par entrée est reversé à un projet de conservation. Inclus dans le billet d’entrée Citadelle / Sans réservation / Tout public

BiACC Biennale d’Art Contemporain Charquemont

Ville de Charquemont

Faits divers Oiseaux échappés : un ibis et une spatule retrouvés L es grands vents ont balayé Besançon le 8 avril avait provoqué l’ouverture accidentelle d’une trappe de la grande volière de la Citadelle, provoquant une échappée d’oiseaux : six ibis rouges, une sarcelle de Bernier et une spatule s’étaient ainsi fait la malle. Quinze jours après cet épisode mal heureux, la Citadelle informe avoir “récupéré un ibis et la spatule. Nombreuses ont été et sont encore les personnes qui nous ont apporté leur aide en prenant la peine de contacter les équipes du Parc zoologique pour indiquer l’emplacement où le ou les oiseaux sont aperçus” note le parc zoologique. En revanche, toujours pas de traces des cinq autres ibis et de la sarcelle. Les ibis rouges, spatules et sarcelles sont des animaux sauvages qui ne se laissent pas approcher facilement. La capture au filet dans un grand espace ouvert (en hauteur dans les arbres ou encore posés sur des toitures) ainsi que la télé-anesthésie sont impossibles. Les équipes du parc zoologique espèrent encore que les volatiles “reviendront d’eux-mêmes dans leur refuge à la Citadelle, leur lieu de nourrissage, auprès de leurs congénères.” Si une personne aperçoit un de ces oiseaux au sol de manière prolongée, ne pas s’en approcher pas pour ne pas l’effrayer et il faut contacter Margaux Pizzo, responsable du parc zoologique, par téléphone au 06 48 71 49 79 ou par mail : margaux.pizzo@citadelle.besancon.fr, afin que le nécessaire soit fait pour venir les récupérer. n

JUIN EXPOSITION “PLUME, L’ÉTERNITÉ DU SAUT PÉRILLEUX”, DU 18 JUIN AU 1ER OCTOBRE “Plume, l’éternité du saut périlleux” est une invitation à la déambulation dans l’univers duCirque Plume, compagnie franc-comtoise pionnière de ce que l’on appelle le nouveau cirque” et inventant ainsi un style et une école. Revisitant les codes du cirque traditionnel, la compagnie a su se forger une identité avant-gardiste qui fit sa renommée en 40 ans de carrière. L’exposition présente ce qui a fait l’originalité de ce cirque : un mélange des genres à la croisée des arts ! Objets de cirque, costumes, masques, musiques, éléments de décors, supports photographiques et audiovisuels mettent en valeur la richesse de cet univers poétique. Cette présentation est l’occasion de revenir sur les débuts de la compagnie, sur le génie musical de Robert Miny et de dresser le portrait des artistes qui ont participé à cette grande aventure humaine. EXPOSITION “SALTIMBANQUES !”, DU 18 JUIN AU 1ER OCTOBRE À quoi ressemblait la vie dans les rues de notre région les jours de fêtes ou de foire ? Un funambule qui s’élance par-dessus le Doubs, une femme-sirène, un homme sauvage, quelquesnotes d’un orgue de Barbarie qui résonnent depuis Chamars… Depuis les montreurs d’ours aux cracheurs de feu, en passant par les marionnettistes ou les acrobates, la Franche-Comté est une terre où les saltimbanques passent et repassent en roulotte, en camion, dans la rue ou sous chapiteau, ne cessant de réinventer leur art et leur relation à l’autre.Cette exposition présente une série de portraits, d’images et d’objets de saltimbanques de Franche Comté. Du XIXème siècle à aujourd’hui, elle permet de déconstruire certains clichés en évoquant la pauvreté, parfois la misère ou les contrôles policiers de ces artistes de rue.

CINÉMA EN AOÛT Cinéma en plein air du 17 au 20 août à 20 h 30. Se faire une toile à la Citadelle, ça vous dirait ? Un grand écran dans le parc Saint-Étienne et des films à découvrir ou à redécouvrir avec vue panoramique sur la ville éclairée, rien de tel pour passer une soirée d’été détente. Tout public / Tarif 5 euros SEPTEMBRE LES JOURNÉES DU PATRIMOINE LES 17 ET 18 SEPTEMBRE DE 10 HEURES À 17 HEURES À l’occasion de cette 39 ème édition et comme chaque année, la Citadelle ouvre ses portes à tous pour un programme diversifié : visite du chantier du Musée de la Résistance et de la Déportation, visite guidée spécifique “la Citadelle au XVIII ème siècle”, et bien d’autres… Gratuit / Réservation pour certaines visites / Tout public MUSIQUE EN SEPTEMBRE Scène musicale du 1er au 4 septembre à 20 h 30. La rentrée sera musicale et festive avec l’installation dans le parc Saint-Étienne d’une scène où se produiront des artistes dans des genres musicaux éclectiques (musiques du monde, électro, cirque… ). Avec pour toile de fond une vue panoramique sur la ville de Besançon, ces concerts promettent de belles soirées ! n

Quinze jours après leur évasion, toujours pas de traces de plusieurs ibis.

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La Presse Bisontine n°239 - Mai 2022

LÉGISLATIVES DE JUIN Stéphane Ravacley, un boulanger à l’assemblée ? “C’est à la politique de se plier à nous, pas l’inverse” Il compte surfer sur sa notoriété médiatique pour bousculer l’ordre établi. Rendu célèbre pour sa grève de la faim pour son apprenti sans-papiers puis pour sa mobilisation dans le conflit ukrainien, Stéphane Ravacley se lance en politique, sans calcul, sans étiquette. Il est parti aux États-Unis où il a rencontré la fondation de Barack Obama.

S téphane Ravacley, au four et au moulin. Le boulanger de la “Huche à pain” Rivotte est parti - fin avril - aux États-Unis ren contrer l’O.N.G. Obama Fon dation, avec Alice Barbe, créatrice de “l’Académie des futurs leaders”, une association qui accompagne dans leur entrée en politique les leaders citoyens luttant pour la justice sociale et envi ronnementale. Leader, Stéphane Rava cley l’est devenu, sans réellement le vouloir, sans calcul. Certaines voix prétendent l’inverse, que le boulanger aurait profité des “Convois solidaires” pour s’en faire un tremplin médiatique. “Tout le monde aurait pu faire ce que j’ai fait ! J’ai simplement mis quelques lignes sur les réseaux sociaux pour aider le peuple ukrainien. Idem pour ma grève de la faim, j’ai fait cela avec le cœur et tout s’est enchaîné. Que les personnes qui critiquent fassent” témoigne Stéphane, 53 ans, depuis l’ar

gement au sein de l’association des Convois solidaires, il est devenu le “per sonnage” médiatique bisontin. Forcé ment, c’est un avantage sur lequel il peut surfer. Il part - malgré tout - de loin : “Je n’ai rien à perdre ! Ce sont eux (N.D.L.R. : ses adversaires) qui peuvent avoir peur. J’aurais dû rester au fond de mon fournil mais le destin a voulu que je rencontre beaucoup de personnes, que je me mobilise. Il n’y a pas de chô meurs, pas d’artisans à l’Assemblée natio nale. C’est pourtant là que tout se joue. Depuis deux ans, j’ai rencontré de nom breuses associations qui se retrouvent face au mur législatif. C’est bien là qu’il faut peser ! Je m’en suis rendu compte avec la proposition de loi déposée par le sénateur Jérôme Durain (octobre 2021 - proposition nommée Stéphane Ravacley) visant à protéger les jeunes majeurs pris en charge par l’aide sociale à l'enfance” convient-il. Ce “petit” dormeur qui a eu un coup de

rière-boutique de sa boulangerie. Il se lance dans la course aux législatives sur la 2 ème circonscription du Doubs, sans étiquette, avec le soutien “des forces de gauche”. Le boulanger espère ras sembler. “J’y vais sans étiquette car la société civile m’a aidé pour ma grève de

la faim, pour les convois. Ce n’est pas à nous les citoyens de faire changer la politique, c’est à la politique de se plier à nous !” juge l’homme à la carrure de rugbyman. Le monopole du cœur, il ne prétend pas l’avoir mais il a démontré qu’il avait l’énergie pour défendre les faibles. Depuis sa grève de la faim en 2021 qui a per mis à son apprenti gui néen d’obtenir des papiers, puis son enga

“Que ceux qui critiquent fassent.”

pas sa boulangerie. “Je suis déjà trois jours par semaine à Paris et ça tourne. Tout est question d’organisation” estime t-il. Les critiques de son départ en politique ne l’atteignent pas. “Dans ma vie, je n’ai

mou lors du périple en Pologne dans le cadre du premier “convoi solidaire” est reparti de plus belle. Pendant une semaine, il n’avait par exemple pas dormi, au fournil la nuit, la journée avec les bénévoles. Stéphane n’abandonnera

EN BREF

FINANCES

Transparence des cabinets d’audit

Ce cabinet conseille la Ville… et les exilés fiscaux La Ville de Besançon fait appel au cabinet d’audit Pricewather houseCoopers pour l’aider au renouvellement du marché des horodateurs. Un cabinet soupçonné d’avoir organisé de l’évasion fiscale à échelle industrielle.

Saline À partir du 7 mai, la Saline royale d’Arc et-Senans accueille l’exposition “Charles Belle, peindre”. C’est la première grande rétrospective Charles Belle en France. En écho à l’ouverture du Cercle immense, cette exposition à la Saline royale marque un temps fort de la rétrospective en présentant un nombre important de peintures inédites autour du thème de la Nature. Une forêt d’images a été conçue spécialement pour l a Saline royale et une cabane des sens immergera le visiteur dans un décor olfactif, sonore, tactile et visuel. Renseignements sur https://www. salineroyale.com Erratum Un réflexe pavlovien nous a fait écrire “génocide arménien” au lieu de “génocide ukrainien” dans un des articles consacrés à l’accueil des réfugiés ukrainiens dans le dossier de notre précédent numéro. Dont acte et nos

C’ est passé inaperçu. Seulement deux lignes sur les décisions prises en matière financière. La Ville de Besançon - à l’image de nombreuses collectivités - fait régulièrement appel à des cabinets de conseil privés pour se faire accompagner sur un dossier technique ou le concrétiser. Le même genre de cabinets qui ont créé peu avant les élections présidentielles la polémique “McKinsey” révélée par le Sénat. Ce dernier a mis en avant le coût croissant pour les finances publiques de ces cabinets, et accuse les filiales fran çaises deMcKinsey d’optimisation fiscale, de telle sorte qu’elles n’auraient versé aucun impôt sur les sociétés entre 2011 et 2020 en France. Dans le cas présent, Besançon a fait appel le 11 février au cabinet Pricewa therhouseCoopers (PwC) pour bénéficier d’un accompagnement au renouvellement du marché des horodateurs, un marché

évalué à environ 4 millions d’euros sur 4 ans. Coût du cabinet : 31 900 euros dans un premier temps, et 4 700 euros en option, soit 35 650 euros (hors taxes). “Nous n’avons pas, au service voirie, le personnel pour analyser les clauses tech niques et administratives d’un dossier

Pour renouveler le marché des horodateurs à Besançon (4 millions d’euros), la Ville fait appel à un cabinet de conseil dont les agissements avaient été révélés dans les Luxleaks (photo archive L.P.B.).

de ce type. C’est assez lourd. Nous avons donc fait appel à ce cabinet de conseil car il possède des experts qui travaillent sur les plans de déplace ment. Le ministère des Transports et la R.A.T.P. collaborent également avec lui. Nous avons par fois besoin de ce regard extérieur” argumente Marie Zéhaf, conseillère municipale déléguée à la voirie. Personne ne reprochera

Besançon se range derrière l’enquête du Parquet national financier.

la Ville de Besançon, Anthony Poulin se dit vigilant : “L’éthique et la transparence sont des éléments fondamentaux pour notre équipe. Nous sommes et serons extrêmement vigilants sur ces questions. Le Parquet national financier a lancé une enquête sur le statut fiscal de plu sieurs cabinets de conseil au niveau natio nal, nous suivons strictement ses recom mandations. Si cela s’avère nécessaire, nous pourrons ajouter des critères de choix mais nous devrons avoir la possi bilité de vérifier les données fournies, ce qui n’est pas possible aujourd’hui.” n E.Ch.

à Besançon de se faire aider sur des sujets techniques. Mis à part ceux qui réclament la transparence à tous les étages. Ce cabinet de conseil a notam ment été accusé de promouvoir l’évasion fiscale à échelle industrielle, révélation faite par les “LuxLeaks” et un collectif de journalistes qui amis à jour l’existence de 548 lettres entre PwC et le Luxem bourg. Celles-ci concluaient des accords fiscaux concernant 343 entreprises. Pour une ville qui a fait de la transpa rence bancaire et financière un cheval de bataille (La Presse Bisontine de mars), c’est embêtant. Chargé des finances à

excuses à ces deux peuples martyrisés par l’Histoire.

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EN BREF

Zoom Un professeur de médecine se lance également en politique

Centre diocésain Prochains rendez-vous culturels au Centre diocésain de Besançon (20, rue Mégevand). Mercredi 4 mai à 18 heures : “Une heure, une œuvre”, avec Aglaya Zinchenko, pianiste, qui jouera Rimski-Korsakov. 14 mai à 14 h 30, à la découverte du grand séminaire par Bénédicte Baudoin. Renseignements : www.espacegrammont.fr Musique Festival de Besançon : 75 ème année de concerts ! Du 9 au 18 septembre prochain, Besançon accueillera plus de 700 artistes, pour 30 concerts de musique symphonique, récital, oratorios, jazz et musiques du monde. Fidèle à ses origines et cherchant sans cesse à se réinventer, le Festival international de musique de Besançon Franche-Comté retrouvera cette année ses couleurs habituelles, après deux années si particulières. Dimanche 8 mai à 17 heures, cycle musique baroque, par les Alizés. Puis visite guidée le samedi

demain dans le projet que je veux proposer seront les bienvenus. Mon ambition est donc pour Besançon. Une ville que j’aime, dont le potentiel est majeur, et qui mérite beaucoup mieux que ce qui lui est aujourd’hui proposé d’être. C’est pour cette raison que je ne serai pas candidat à l’investiture législative” déve loppe-t-il. Pour les législatives, Éric Delabrousse sou tiendra “sans ambiguïté” les candidats de la majorité présidentielle qui auront été investis pour ces élections. n J.-F.H.

Lui ne vise pas ces prochaines législatives mais veut construire un projet pour la mairie de Besançon. O n a appris à connaître le professeur bisontin Éric Delabrousse, radiologue hospitalier au C.H.U. de Besançon en plein cœur de la crise sanitaire en mars 2020 au moment où une revue américaine validait les travaux de recherche du Bisontin sur les liens entre Covid-19 et embolie pulmonaire. Sa découverte a été reprise par de nombreux établissements hospitaliers à travers le monde. Cette fois, c’est en politique qu’il souhaiterait se distinguer. Il est depuis quelques semaines le délégué local du parti Horizons créé récem ment par l’ancien Premier ministre Édouard Philippe qui viendra renforcer la majorité pré sidentielle à l’approche de ces législatives. S’il a réfléchi à présenter sa candidature à ce prochain scrutin, le Professeur Delabrousse y a finalement renoncé et s’en explique. Lui vise plus loin, et plus proche : “Ma récente entrée en politique au sein d’Horizons a été motivée par le souhait de porter un projet municipal. Ce projet est à construire. J’ai 4 ans pour cela. C’est long et court à la fois. Horizons en fournira évidemment le socle de valeurs. Mais tous ceux qui se reconnaîtront

Stéphane Ravacley candidat aux législatives sur la 2 ème circonscription du Doubs restera

boulanger s’il est élu député.

Le Professeur

casser mon annonce de candidature” dit il. Nouveau en politique, Stéphane Rava cley le spécialiste des petits pains et des baguettes devra s’habituer aux peaux de banane. C’est le jeu. n E.Ch.

pas le temps aux polémiques. Que ceux qui critiquent fassent, moi, je fais cela avec le cœur. Que l’on dise du mal de moi ne me dérange pas. Encore faut-il que ces critiques soient vraies, qu’elles ne viennent pas de lettres anonymes envoyées pour

bisontin Éric Dela brousse.

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URBANISME

SPORT

Relogement en cours

Iron(wo)man

La déconstruction de Planoise est en marche Le vaste plan de renouvellement urbain soutenu par l’État et destiné à changer le visage du quartier a démarré. Au total, plus de 1 000 logements seront démolis ou réhabilités.

La Bisontine Justine Mathieux s’impose dans le milieu du triathlon Nouvelle ambassadrice des Grandes Heures Nature, Justine Mathieux s’apprête à disputer deux championnats du monde Ironman en 2022, avec une possible place dans le top 15 mondial à la clef.

L es pelleteuses ont commencé de grignoter ces immeubles du sec teur des Époisses à Planoise sans que la vie du quartier semble per turbée plus que cela. Les habi tants savent sans doute que c’est pour un certainmieux vivre que ces opérations sont lancées. Bientôt, c’est de l’autre côté du quartier, du côté de la rue Picasso que les engins de chantier opéreront. Inexorablement, le visage du plus den sément peuplé des quartiers de la ville est en train de changer. C’est le résultat d’un programme inédit engagé dans la cadre du N.P.N.R.U., comme Nouveau programme national de rénovation urbaine et sesmilliards d’euros de soutien de l’État à l’échelle nationale. Pour le N.P.N.R.U. de Planoise, l’enveloppe globale atteint les 180 millions d’euros, avec une généreusemanne de l’État couvrant près de 80 % des dépenses. “1 190 logements sont concernés. Quand on veut changer l’image d’un quartier, on est obligés de passer par des projets de cette envergure” présenteAurélienLaroppe, l’adjoint bison tin chargé de l’urbanisme. Comme on l’a constaté l’an dernier avec la fin de la démolition du quartier des 408, le calendrier de démolition est calé en fonction de l’avancée du relogement des habitants concernés. Le rythme de déconstruction programmé par le service urbanisme de Grand BesançonMétropole en charge de ce dossier est évalué à “envi ron 120 logements par an jusqu’à 2030” précise la collectivité. “Cette année, nous serons aux environs de 200 logements déconstruits, certaines années ce sera une soixantaine. Tout cela est fonction du rythme de relogement” ajoute l’élu.Sachant qu’unhabitant de Planoise peut demander à être relogé dans une autre commune de G.B.M., même si Besançon reste, et de loin avec l’obligation d’en avoir au moins 20 %, la principale commune à construire autant de logements sociaux. “Entre 2018 et 2021, on a sorti sur la ville entre 94 et 135 logements sociaux par an, soit une moyenne de 120 par an, ce qui correspond bien au rythme des démoli tions” ajoute Aurélien Laroppe. Dans le

C onnu pour être l’un des plus longs formats du triathlon, l’Ironman fait partie de ces compétitions sportives hors normes (où l’on enchaîne 3,8 km de natation, 180,2 km de cyclisme et un mara thon soit 42,195 km de course à pied). De quoi en décourager plus d’un.Mais pas notre jeune Bisontine, spécialisée dans les longues dis tances. À 25 ans, Justine Mathieux consacre 20 à 30 heures par semaine à son entraînement. Elle est pré sente sur le circuit international depuis trois ans en tant que profes sionnelle. “J’ai commencé toute jeune par la

natation, puis j’ai cumulé à partir de 2010 la course à pied et le vélo.” Dans les traces de son père, lui même triathlète, elle se prendra

vite au jeu en termi nant notamment 3 ème au championnat suisse. Ce qui lui vau dra à l’époque d’inté grer la sélection natio nale suisse (avec sa double nationalité). Blessée, elle ne pourra néanmoins pas participer à beau coup d’épreuves et décidera de faire une pause en 2013.

Elle est pro depuis trois ans.

Les opérations de démolition ont déjà commencé, comme ici rue de Champagne dans le secteur Époisses.

quartier des Vaîtes, toujours suspendu à une décision de justice, l’objectif de la Ville est de pouvoir construire 150 loge ments sociaux sur les 600 prévus dans le programme global de ce futur quartier. “Il est évident que nous comptons aussi sur ce nouveau quartier” commente l’élu. Les démolitions à Planoise sont essen tiellement menées par deux organismes : Loge.G.B.M. et Habitat 25. Le premier pilote actuellement le chantier de démo lition des 3 et 9, rue de Champagne, “ainsi que les 9-11, rue du Luxembourg où on a également engagé les travaux” note Fabienne Roussel, directrice du département “développement du patri moine” chez Loge.G.B.M. D’autres pro grammes sont en vue comme ce grand bâtiment de 220 logements rues de Picar die et de Franche-Comté, avec “une opé ration de relogement en cours.” Au total, Loge.G.B.M. a programmé la démolition de 550 logements à Planoise.

Les immeubles du 4 au 8, rue de Bruxelles doivent être rasés.

Un des prochains sur la liste,

le 3, rue Picasso.

L’autre organisme logeur, Habitat 25, est concerné par “la démolition de 238 logements à Planoise, la reconstruction hors site de 76 logements, et la réhabi litation de 137 autres logements” indique Lucie Louvet, responsable de la com munication chez Habitat 25. Dans le détail, les démolitions concerneront 96 logements du 8 au 12 avenue île de France, avec une phase de relogement commencée au premier trimestre de l’année dernière. “Le démarrage des tra vaux de démolition est prévu en 2023.” Suivra la déconstruction de 131 autres logements des 4 au 8, rue de Bruxelles avec une phase de relogement initiée en début de cette année et un démarrage des travaux en 2024. n J.-F.H.

Cet immeuble de la rue des Flandres-Dunkerque est également voué à la démolition.

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