La Presse Bisontine 237 - Mars 2022

30 Le Grand Besançon

La Presse Bisontine n°237 - Mars 2022

FRANOIS Le réseau ferroviaire sécurisé “Tunnel de la mort” :

S.N.C.F. et chasseurs s’engagent L’an dernier, 120 collisions avec la faune sauvage ont été enregistrées sur le réseau ferroviaire régional, soit 332 heures de retard pour les trains et 1,2 million d’euros de réparations. À Franois, un nouveau système pour protéger la faune est en place.

U ne ligne droite, des falaises de trois mètres de haut de chaque côté, et au centre, deux voies de chemin de fer traversant la forêt. Vous êtes ici à Franois, derrière le C.H.R.U. Jean-Minjoz, sur la ligne ferroviaire Belfort-Dole, un endroit caractérisé de “tunnel de la mort” par Alexandre Crot, agent S.N.C.F. res ponsable des ouvrages d’art. “Pourquoi le tunnel de la mort ? , dit-il. Parce que les animaux une fois à cet endroit n’ont

de retard pour les trains de Bourgogne Franche-Comté” calcule Jérôme Grand, directeur territorial S.N.C.F. Réseau. Cela coûterait environ 1,2 million d’eu ros par an pour les réparations et les immobilisations. Pour améliorer la sécurité des voya geurs et la ponctualité, un investisse ment de 4,6 millions d’euros sur cinq ans est supporté par la S.N.C.F.À Fra nois, ce sont 150 000 euros dans un système nouveau genre qui ont été déployés en partenariat avec la fédé ration de chasse qui a cartographié les endroits sensibles : “Nous avons posé un aménagement spécifique, le Strail Grid, qui est un système doté d’une

aucune échappatoire si un train arrive.” Depuis le début de l’année, la S.N.C.F., en lien avec la Région Bourgogne Franche-Comté et la fédération régio nale des chasseurs, met en place des aménagements concrets pour éviter les collisions avec la faune sauvage. Objectif affiché : améliorer la sécurité et la régularité des trains. “L’an dernier, surtout à l’automne, 685 trains ont été impactés par 120 incidents avec la faune sauvage, occasionnant 332 heures

Les autres zones équipées l Un à Châtillon-le-Duc sur le raccordement Est de la L.G.V. l Un à Geneuille sur le raccordement Ouest de la L.G.V. l Un à Besançon sur la ligne Besançon-Vesoul (2022). l Puis cinq autres dans la région. Les échappés de l’abattoir L’an dernier, à deux reprises, des bœufs se sont évadés de l’abattoir de Besançon et se sont retrouvés sur cette voie. Ils ont perturbé durant plusieurs heures le trafic. Le dispositif cité plus haut évitera à l’avenir ce genre de désagréments. Pour la petite histoire, les bœufs ont été euthanasiés. n

Réception du chantier à Franois.

technicien. Le système a déjà fait ses preuves. “Il faudra veiller à ce que les animaux ne passent pas par d’autres coulées non identifiées” admet Alexan dre Crot qui sera chargé du suivi. La S.N.C.F. a étudié 340 km de voies et va investir sur deux ans 4,6 millions d’euros ! Maire de Franois, Émile Bour geois salue l’opération mais regrette qu’elle ne puisse être déployée un peu plus loin : “300 mètres plus haut, ce sont des personnes qui traversent les voies pour rejoindre un chemin de ran donnée. Je pense qu’il faudrait le sécu riser car c’est dangereux” estime-t-il. Le propriétaire du réseau n’a pas - malheureusement - pas la possibilité financière de grillager l’ensemble de la ligne. n E.Ch.

dalle anti-intrusion dont la surface est constituée de pointes décalées les unes par rapport aux autres et sur trois hauteurs dif férentes. Les pointes empêchent les animaux de pénétrer sur les voies.Même un humain ne peut pas marcher dessus” témoigne un

Des réparations à 1,2 million d’euros pour la S.N.C.F.

Les pics (en bas de la photo) empêchent le passage des animaux.

EN BREF

MONTFAUCON Un livre-témoignage Gabriel Mairot, mots pour maux Le livre “Mon combat pour une vie debout” de Gabriel Mairot est une bouffée de générosité. Le por trait d’un grand amoureux de la vie, d’un passionné, rongé par une maladie puis amputé. Mais qui, depuis 2008, a réussi à retrouver le sourire et les yeux qui brillent en pensant aux projets à accomplir.

Démarchage À la suite du signalement de démarchage abusif au nom de Grand Besançon Métropole, de l’État ou encore de l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat, notamment concernant les aides à Besançon informe qu’il s’agit vraisemblablement de propositions de nature frauduleuse. G.B.M. et les institutions citées ne cautionnent aucun démarchage commercial de quelque sorte (porte-à-porte, courrier, appels téléphoniques) et ne proposent aucune offre de prestation de travaux. Entreprises “C Ma Créa” est une formation de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de Bourgogne-Franche Comté qui s’adresse à tous les porteurs de projet de création ou reprise d’entreprise en Bourgogne-Franche Comté (tout public). Prochaines sessions de formation à Besançon du 2 mars au 12 avril. l’amélioration de l’habitat, le Grand

D’ une course de fond à une course aux fonds. Ainsi pourrait-on résumer la vie de Gabriel Mairot. Si tant est que l’on puisse résumer une vie riche de 65 ans en quelques mots seu lement. Passionné de course à pied depuis l’âge de 12 ans, Gabriel a multiplié les mara thons depuis les années quatre vingt : de Besançon à Paris en passant par Berlin ou Moscou, il a usé ses baskets dans tous les coins de la planète. En octo bre 2008, il prend la direction du Népal pour un trek qui s’an nonçait phénoménal. “Je rêvais d’y aller car j’aime la montagne” se souvient ce natif de La Rivière-Drugeon. “Mais je ne savais pas comment j’allais réa gir à la haute montagne. Au

retour du Népal, je ne me sentais pas bien, pris de vomissements et avec des difficultés à respirer. J’ai fait une détresse respiratoire, dix jours de coma et les médecins pensaient que j’allais mourir” se souvient-il. “Ils m’ont transféré à Bron pour une greffe du cœur et se sont aperçus que j’avais un pied nécrosé et gangrené et ont

En 2015, de refuge en refuge sur le tour de la Vanoise, avec un sac de 22 litres sur le dos toute la semaine.

treux jusqu’aux Rochers de Naye, les illustrations invitent à l’évasion. Sans oublier les moments poignants qui sont latents : l’appel de son père pour l’encourager avant une ascen sion qui lui procure de l’émotion, l’amour de sa femme Sonia avec laquelle il a tout partagé. Un livre hommage au courage. Le livre “Mon combat pour une vie debout” est disponible dans deux magasins bisontins : “Fou lées” au 30, faubourg Rivotte ou “T’as meilleur temps” 31, bou levard Kennedy. Commande pos sible aussi au 06 08 75 68 06. n A.A.

humainement, de mes premières expéditions à Cuba, au Guate mala ou au Mexique. Puis de ma reconstruction après l’acci dent” détaille Gabriel Mairot. L’ouvrage est une ode au cou rage, un hymne de la campagne où la nature est un terrain de jeu à ciel ouvert. Où la soif de vivre se conjugue à la volonté de faire. Celle qui a fait naître son courage extraordinaire. C’est aussi un livre écrit par un pas sionné où la passion de la course à pied transpire à chaque page et une invitation, en photos, au voyage : l’Ouzbékistan, le Népal, la route Maya, la route de Mon

voulu reconnaître l’aléa théra peutique. C’est ainsi, qu’en 2010, j’ai appris que je n’allais pas être indemnisé pour la prothèse que j’allais devoir porter.” Après l’amputation, la double sanction. Et la nécessité de trou ver des fonds à hauteur de 78 000 euros. C’est en partie pour financer cette prothèse qu’il a écrit ce livre “Mon combat pour une vie debout”, en colla boration avec son ami Luc Poi rot. Mais aussi pour mettre des mots sur ses maux. “J’y parle de mon enfance, ce beau temps de l’innocence, de mon père pay san qui m’a tellement apporté

décidé de m’ampu ter au niveau du haut de la cuisse. J’ai fait une infec tion nosocomiale à l’hôpital Minjoz de Besançon, où j’ai été hospitalisé le 10 novembre 2008, mais ni l’hôpital ni le tribunal admi nistratif de Besan çon n’ont jamais

La soif de vivre se conjugue à la volonté de faire.

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