La Presse Bisontine 237 - Mars 2022
LE DOSSIER 22
La Presse Bisontine n°237 - Mars 2022
À MOINS DE SIX SEMAINES DE LA PRÉSIDENTIELLE LES MILITANTS BISONTINS À L’OFFENSIVE
Les marchés bisontins sont bien occupés depuis quelques semaines par les militants des principaux partis alignés dans la course à la présidentielle. Avec les réseaux sociaux en appui, les bonnes vieilles méthodes sont de sortie : tractage, boîtage, collage d’affiches et porte à porte. Quel est le moral des troupes à quelques semaines du scrutin ? Reportage au cœur de la campagne. à noter que fidèles à leur habitude, les militants du Rassemblement national n’ont pas donné suite à nos sollicitations. Ceux du parti Reconquête d’Éric Zemmour ont fait de même… Une centaine de militants à jour de cotisation Où sont passés les socialistes à Besançon ? l P.-S.
Malgré des sondages catastrophiques pour leur candidate Anne Hidalgo, les militants socialistes poursuivent leur campagne de terrain. Avec l’espoir difficilement perceptible d’un sursaut.
à deux pas de leur petit groupe réuni ce jour là à l’entrée dumarché de Palente, place des Tilleuls à Besançon, les socia listes bisontins aperçoivent leurs camarades communistes qui battent campagne au même endroit. On se charrie gentiment, surtout du côté communiste depuis que Fabien Roussel a doublé Anne Hidalgo dans les sondages. Et on discute surtout le coup d’après, c’est-à-dire les législatives de juin : candida tures communes ou pas, comme si la présidentielle était déjà derrière. Malgré les intentions de vote historiquement basses pour le P.-S., les cadres locaux du parti gardent le moral, en, tout cas en apparence, et ce, malgré la fonte du nombre d’adhérents locaux.Actuellement, la section bisontine dénombre 150 adhé rents,mais moins d’une centaine à jour de cotisation. Elle semble
très loin la campagne de 2007 où le P.-S. bisontin comptait encore 600 adhérents à jour. Et encore plus loin les années Min joz, Schwint et même Fousseret première période où ils étaient encore plus nombreux. Dans ce paysage de désolation, Besançon ne fait pas exception. Sur le plan national, 80 000
sion des chapelles au sein du parti. Ajouté à cela à l’échelle bisontine, la division de la gauche suite au ralliement de l’ancien maire Jean-Louis Fous seret lors du précédent mandat, comme le passage du député Alauzet des Verts, soutenus à l’époque par les militants P.-S., à En Marche. Dans ce paysage brouillé, les derniers militants socialistes naviguent un peu à vue, mais restent fidèles à leurs convic tions… et à leur candidate. “Je continue à estimer qu’Anne Hidalgo est une femme d’État et que c’est la seule à gauche à défendre des idées qui collent à la réalité des Français, qui défend une social-démocratie qui à mon sens reste l’avenir de la gauche. C’est bien triste que ces idées n’imprègnent pas…” constate Sébastien Coudry, le secrétaire de section bisontin. Fidèle au poste, socialiste depuis 45 ans, l’ancien élu municipal
Les militants socialistes, malgré des troupes maigrichonnes à Besançon, ne baissent pas les bras.
socialistes avaient voté au Congrès de 2015. Ils n’étaient plus que 40 000 au Congrès 2017 et moins de 22 000 en 2021… Sont passés par là les défaites de Ségo lène Royal en 2007, l’incapacité à se représenter de François Hol lande et le score calamiteux de Benoît Hamon en 2017, et l’explo
“Le clivage gauche droite va revenir… mais il est lent à revenir.”
lent à revenir” se désole le mili tant qui sait déjà que les efforts des socialistes sur les marchés et au contact de la population seront vains cette année. Mais lui comme les autres res tent fidèles à leurs convictions jusqu’au bout. “Nous ferons cam pagne sans états d’âme” s’en couragent-ils. n J.-F.H.
Michel Loyat a connu les hauts et les bas du P.-S., le bonheur de 1981, les difficultés de 1993 et de 2002, et constate avec fata lisme l’atonie de cette campagne 2022. Pour lui, c’est aussi le résultat du travail de sape et “du brouillage politique provoqué par Emmanuel Macron dont je n’aime pas le bonapartisme et l’arrogance tout en reconnaissant
ses talents. Je persiste à dire qu’en démocratie il est bon de maintenir un clivage entre les partis. La situation du P.-S. n’est évidemment pas bonne et les par tis sont hélas mortels. Mais pas la social-démocratie. Par quoi serait-elle remplacée si elle dis paraissait ?” interroge M. Loyat. “Je pense que le clivage gauche droite va revenir… mais il est
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