La Presse Bisontine 237 - Mars 2022

14 Besançon

La Presse Bisontine n°237 - Mars 2022

PLANOISE

Polémique Malaise général dans Planoise après la diffusion d’un documentaire Mécontents d’avoir été comparés à une favela dans le documentaire de Myriam Kebani, diffusé sur France 3 Franche-Comté, plusieurs habitants de Planoise montent au créneau sur les réseaux sociaux.

tant mieux ! Ça veut dire qu’il fallait peut-être ce film pour lan cer enfin des débats constructifs” , écrit-elle. La réalisatrice se défend notam ment d’avoir pu faire témoigner des jeunes filles, faute d’avoir trouvé des volontaires. Quant à sa prétendue vision négative des choses, Myriam Kebani oppose la réalité, en avançant des chiffres. “Le revenu moyen des foyers de Planoise est de 731 euros mensuel. Le taux de chômage s’eleve a plus de 30 %. Le taux de pauvreté à 50 %…” On oublie aussi trop vite à son goût que son documentaire fait la part belle à des parcours comme celui “de Nadia Hachemi, qui se bat pour son quartier jusqu’à s’oublier elle même, de Samy ce jeune de 13 ans qui fait une vraie déclaration d’amour à son quartier, de Kevin, qui par amour du quartier, entraîne des jeunes sans aucune rémunération…” Elle voulait “permettre une prise de conscience” , “s’élever contre cette misère sociale” , “alerter les pou voirs publics.” Son message a du mal à passer. n S.G. la consommation de 95 logements” Heureusement que la Ville de Besançon n’a pas tardé à éco nomiser de l’énergie sur ses bâtiments pour limiter les impacts sur sa facture. Grâce à la rénovation énergétique de 4 gymnases pour un montant de 4,9 millions d’euros (Mal combe, Saint-Claude, Orchamps et annexe du Palais des Sports), elle a réalisé une économie d’énergie équivalente à la consommation de gaz et d’élec tricité de 95 logements (1 150 000 kWh). La facture énergétique globale de Besan çon sera ainsi réduite de 3 % par an. n * Diffusé le 27 janvier à 22 h 30 sur France 3 Franche-Comté. centrales annoncées, Macron n’en fera aucune.” Les cégétistes réclament “un plan Marshall” pour faire des économies d’énergie alors que tout concourt à l’augmentation de la consommation électrique à outrance. “Ce qui pend au nez des Français, ce sont des cou pures d’électricité faute de pro duction suffisante dans les mois à venir” annonce le syndicat. À quelques semaines de la prési dentielle, le sujet de l'énergie électrise les candidats. C’est un enjeu de pouvoir d’achat et de souveraineté. n E.Ch. “L’économie réalisée sur 4 gymnases représente

volontaire des tensions autour des sujets de la drogue et de la destruction de la passerelle est aussi très peu appréciée. Au-delà de l’émoi immédiat sus cité par cette diffusion, on s’in quiète surtout ici du message qui en restera. “Après une telle publicité, ce sont les habitants de Planoise qui paieront les pots cassés.” Le mot trahison n’est souvent pas bien loin. “C’est quoi ce film ? ! Un clip de pub pour dealer ?” , s’insurge ainsi Jacky. “Un peu minimaliste comme documentaire !” , juge de son côté Mehdi. Des réactions mitigées ont émané y compris du milieu entrepreneurial et politique local, dès sa présentation en avant-première le 24 janvier au cinéma Marché Beaux-Arts. Un

C e film réalisé par une ancienne habitante du quartier devait être la fenêtre sur Planoise (il

Dans la rue et sur les réseaux sociaux, plusieurs voix en colère s’élèvent depuis sa diffusion*. “Pour certains acteurs du quar tier, la préparation en amont de ce film fut un véritable engage ment…Après une attente de deux ans, quelle déception !” , fait ainsi valoir le collectif. Ce qu’il dénonce ? Le fait que le docu mentaire soit centré sur une quinzaine de jeunes, déscolari sés, en marge de la société et désireux pour la plupart d’y res ter. De surcroît, que des garçons. Et de se demander si cette pré sentation, partiale, “ne légitime t-elle pas leurs actions illégales ?” Beaucoup disent ne pas se recon naître dans cette caricature de jeunesse, qui n’aspire qu’à deve nir footballeur ou rappeur. “À Planoise, il y a une diversité de populations qui représente une vraie richesse” , souligne le droit de réponse. La cristallisation

embuée sur Planoise” , d’avis d’un collectif d’associations et d’ha bitants qui ont publié un droit de réponse sur Internet.

en tire d’ailleurs son titre) : une vision qui changerait son image stigmatisée. Il aurait pu tout aussi bien s’appeler “lorgnette

déferlement que n’a pas compris Myriam Kebani, la réalisatrice, qui a choisi elle aussi de réagir par l’in termédiaire des réseaux sociaux. “Mon documen taire a réveillé des douleurs mainte nues sous le tapis depuis des années. Je dirai presque

“Un clip de pub our dealer.”

Déçus, certains habitants de Planoise ne se sont pas sentis respectés.

EN BREF

ÉLECTRICITÉ Le syndicat C.G.T. d’E.D.F. alerte Remontés comme des piles pour dénoncer la situation dans l’énergie Les électriciens et gaziers sont inquiets pour l’avenir de leur entreprise et le service

C.H.U. Comme l’endométriose, la vestibulodynie est à la fois difficile à supporter et encore trop peu diagnostiquée. Cette pathologie concerne pourtant environ une femme sur dix. Le service de dermatologie du C.H.U. de Besançon a mis au point et testé un traitement à base d’injection de toxine botulique dont il a pu mesurer l’efficacité. Plus de renseignements au 03 81 21 86 26. Saint-Patrick L’orchestre d’harmonie des Chaprais de Besançon fête le saint patron de l’Irlande les 17 et 20 mars. Les cornemuses se mêleront aux bois et aux cuivres de l’orchestre pour une immersion musicale au cœur des contes et légendes celtiques. La cinquantaine de musiciens amateurs dirigés par Mathieu Guilain s’aventurera dans un monde peuplé d’intrigantes sorcières, de valeureux guerriers et de redoutables dragons. Kursaal de Besançon et le dimanche 20 mars à 16 heures au Centre Bellevue de Châtillon-le Duc. Entrée libre. Buvette. Respect des contraintes sanitaires en vigueur. www.harmonie chaprais-besancon.org Le jeudi 17 mars à 20 h 30 au Grand

qu’ils défendent. Si la hausse de

Pascal Jeanmougin et Christophe Lime pour le syndicat C.G.T.-

L e prix des factures d’élec tricité et de gaz explose pour les ménages et les entreprises. “Pour un ménage chauffé au gaz, l’aug mentation est de 500 euros par an… Pour une ville comme Besançon, l’augmentation (en gaz et électricité) va coûter 1,7 million de plus qu’en 2021, soit 6,5 millions. Qui va payer ? Le contribuable et les ménages” annonce Pascal Jeanmougin, secrétaire général C.G.T. énergie E.D.F. Sud Franche-Comté à Besançon. Le gouvernement a contraint E.D.F. à vendre son électricité à bas prix à ses d’E.D.F. alerte sur les futures conséquences sociales et économiques pour les clients. l’électricité est limitée artificiellement par le gouvernement, la C.G.T.

énergie, à Besançon.

ont été fermés” déplore la C.G.T. Sur le nucléaire, Christophe Lime, conseiller municipal à Besançon (P.C.F.) et délégué C.G.T.-E.D.F. défend de futurs investissements dans cette filière qu’Emmanuel Macron veut relancer. Le président de la République l’a annoncé à Bel fort avec le rachat par E.D.F. de la branche énergie de General Electric afin de construire 6 micro-centrales nucléaires. La centrale de Fessenheim ? “Il faut la rouvrir !, répond Christophe Lime, même si nous sommes pour développer les énergies renouvelables. Quant aux micro

Un tel choix coûterait 5milliards “quand on sait que l’État vamet tre 16 milliards sur la table pour la hausse des tarifs sur le mar ché.” L’ouverture des marchés a de son côté cassé le fameux

concurrents afin de protéger le pouvoir d’achat des Français. De la poudre aux yeux… “C’est dangereux car c’est un manque à gagner de 8 milliards de pour E.D.F.” dénonce le secrétaire général. L’entreprise de production d’élec tricité est obligée de vendre 42 euros le mégawatt/heure alors que les prix du marché sont montés à 600 euros fin jan vier. “Ce n’est plus tenable pour l'entreprise” alertent les syndi qués, inquiets. Ils proposent une renationalisation d’E.D.F. et de revenir au tarif régulé pour toutes les collectivités locales.

service public : de 100 postes sur le site de Besançon, “nous sommes passés à 3 ! Tous les accueils d’E.D.F. et la quasi-totalité des plateaux téléphoniques

“Il faut rouvrir

Fessenheim !”, dit Christophe Lime.

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