La Presse Bisontine 236 - Février 2022

32 Le Grand Besançon

La Presse Bisontine n°236 - Février 2022

TRANSPORT

Ligne des Horlogers, sonnette d’alarme Bras de fer autour de la fréquence des trains

Il y a davantage de places dans le train mais pas plus d’horaires depuis les travaux. Le Grand Besançon et d’autres territoires de l’axe réclament à la Région un renforcement de l’offre.

L e Grand Besançon, la com- munauté de communes du Val de Morteau, celle du Pays des Portes du Haut-Doubs, de Loue-Lison, les villes de La Chaux-de-Fonds et du Locle, font front commun en signant une résolution pour “la

amélioration de 15 minutes - en moyenne - des temps de parcours et l’arrivée de rames, portant à 80 le nombre de places supplé- mentaires. “Il y a eu le moment pour saluer l’investissement mais désormais, c’est le moment de dire que nous attendons plus de fonctionnement car sept allers- retours, ce n’est pas suffisant au regard du bassin de population et économique d’autant que les horaires ne sont pas adaptés” disent de concert Anne Vignot (Besançon) et Cédric Bôle (Mor- teau), rejoints par Jean-Claude Grenier (Loue-Lison), François Cucherousset (Portes du Haut- Doubs),Théo Huguenin-Élie (La Chaux-de-Fonds) et Cédric Dupraz (Le Locle). L’intérêt de cette ligne - sauvée par la Région faut-il le rappeler - n’est plus à prouver. “La Région n’a pas mesuré le potentiel de cette ligne” poursuit Jean-Claude Grenier, “et si elle était en Alle- magne, il y aurait au minimum 18 allers-retours par jour” calcule la Fédération des usagers des transports, contre 8 actuelle- ment. Élus et usagers deman- dent, via une résolution - envoyée fin décembre à la Région, à la S.N.C.F., au préfet - plus d’horaires, et qu’ils soient mieux adaptés. La Région refuse

promotion de la Ligne des hor- logers”. Paradoxal, alors qu’en octobre dernier, tout ce petit monde s’est enthousiasmé après les lourds travauxmenés durant huit mois par la Région (60 mil- lions d’euros d’investissement pour 74 km) qui ont permis une

Selon la Région, “l’offre est adaptée” L a Région Bourgogne- Franche-Comté, organisa- trice des transports, n’a pas

supplémentaire depuis Morteau vers Besançon (pour une arrivée à 8 heures) et travaillé sur les correspondances avec les T.G.V. en partance pour Dijon (à 9 h 09, 10 heures, 10 h 05, 10 h 50, 18 h 04, 18 h 09) et davantage de correspondances à la gare Viotte. La collectivité n’a pas prévu d’augmenter en 2022 le nombre de voyages vers Besan- çon ou La Chaux-de-Fonds. La F.N.A.U.T. (usagers des trans- ports) ne se satisfait pas de cette réponse : “La mobilisation doit contraindre la Région à ajuster les horaires, n’en déplaise à Michel Neugnot” estime Patrick Noblet, son président. n

300 déplacements se font de Besançon vers La Chaux-de- Fonds. “S’il y en a aussi peu vers la Suisse, c’est parce que les horaires sont inadaptés” martèle Patrick Réal. n E.Ch. Morre, Saône et Mamirolle fâchés Les maires de Mamirolle, Morre et Saône sont les premiers concernés par cette ligne. Ils regrettent qu’Anne Vignot n’ait pas communiqué en amont sur cette réunion et la prise de posi- tion commune. Eux aussi ont des arguments à avancer. n

Les élus des territoires traversés par la ligne des Horlogers réunis à Valdahon.

apprécié la méthode. Michel Neugnot, vice-président chargé des transports, répond : “ Nous attaquer dans la presse, c’est une grande plaisanterie. Cela manque de professionnalisme. Tout cela est bardé de mau- vaises intentions par des gens qui ne prennent jamais ce train- là ! L’offre est adaptée aux besoins des voyageurs et cor- respond à la demande. Les Suisses portent un jugement alors qu’il y a un problème chez eux” dit-il. La Région a ajouté un départ

faut remettre en place les comités de ligne, remettre plus d’horaires, notamment le soir car le dernier départ de La Chaux-de-Fonds est à 18 h 31 pour une arrivée à 20 h 37. En augmentant la fréquence, on peut augmenter de cinq fois plus le potentiel de voyageurs” prédit Patrick Réal, le représentant des usagers. Encore faut-il le matériel et l’ar- gent pour le faire. Cette ligne compte environ 2 000 voyageurs quotidiens, dont 1 700 abonnés. Les trois quarts des déplace- ments se font entre Morteau et Besançon, dans le cadre d’un déplacement domicile-travail.

(lire par ailleurs). “Il y a eu un investissement majeur sur cette ligne pour une utilisation mineure. Nous attendons du fonctionnement car une ligne non animée est une ligne qui

meurt” prévient Anne Vignot qui rappelle que l’État oblige les collecti- vités à réduire les gaz à effet de serre, ce que le train permet. Pour la fédération des usagers des transports (F.N.A.U.T.), “il

“Les horaires sont

inadaptés” disent-ils.

PELOUSEY Jeunes agriculteurs Du lait et des œufs bio à la Ferme Baulieu

Aurore Baulieu s’est associée l’an dernier à son mari Matthieu pour créer le G.A.E.C. de Fontagneaux à Pelousey. Leur stratégie : les circuits courts et le bio.

de lait standard par an. Depuis quelques semaines, l’agri- culteur arbore avec fierté le logo “A.B.” “Notre conversion en bio s’est terminée en novembre 2021. Le bio correspond bien à notre vision de l’agriculture, c’est un peu une philosophie. Je pense qu’il ne faut pas opposer les sys- tèmes de production entre eux ou imposer à tous le même sys- tème d’agriculture. Il y a de la place pour tout le monde” estime le jeune exploitant de 35 ans. Son lait est essentiellement des- tiné à la Fromagerie du PréVer- dot située à Pouilley-les-Vignes, à quelques centaines de mètres de là à vol d’oiseau. On ne peut guère faire plus court… La production d’œufs, c’est l’af- faire d’Aurore.Un premier atelier avec 350 poules pondeuses est opérationnel depuis un peu plus d’un an. “Un deuxième atelier vient d’arriver et à terme, nous devrions en avoir quatre, ce qui

Aurore et Matthieu Baulieu, “mariés” profession- nellement depuis avril 2020.

3 50 poules, bientôt 700, et à terme 1 400, réparties dans quatre bâtiments dif- férents. C’est le projet de diversification qu’a amené Aurore Baulieu quand elle a inté- gré l’an dernier l’exploitation

laitière tenue par sonmari Mat- thieu à la sortie de Pelousey.Une trentaine d’hectares, 90 vaches laitières et des génisses d’élevage, soit au total 200 bovins, le cheptel de Matthieu Baulieu produit entre 500 000 et 600 000 litres

agriculteurs dans la zone basse du département sont beaucoup plus rares que dans le Haut- Doubs sur la zone A.O.C. comté où le lait est beaucoup mieux rémunéré. “Il y a six ans, la tonne de lait standard était payée 360 euros. Aujourd’hui, c’est 350 euros… Les exploitants ne peuvent pas s’en sortir à ce prix- là” commente le président de la F.D.S.E.A. de passage ce jour-là à la Ferme Baulieu. n J.-F.H.

du prix des aliments pour bétail. “Nous n’avons eu guère d’autre choix que de les répercuter de quelques centimes sur le prix final.Notre chance, c’est de n’avoir quasiment aucun intermédiaire” ajoute Matthieu Baulieu. En complément de ses activités principales, le petit magasin de vente directe installé à l’entrée de l’exploitation vend également de la viande bovine. Bio, évidem- ment, et en provenance directe de la ferme. Les installations de nouveaux

fera 1 400 poules. Avec quatre poulaillers, nous serons obligés d’embaucher une personne” note le couple. Lesœufs sont également certifiés bio. Ils sont écoulés dans les grandes et moyennes surfaces du secteur, “dans un rayon de 20 km au maximum” et depuis octobre dernier sont disponibles en vente directe à la ferme. Il faut compter actuellement 2,40 euros la boîte de 6 œufs. Comme toute la filière, le couple subit l’augmentation incessante

C’est leur ferme que la candidate Valérie Pécresse a visitée le 13 janvier dernier lors de sa visite dans le Doubs.

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